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Citations de Frédéric Lenormand (877)


Chacun sur son trottoir, nous atteignîmes le Victoria and Albert, où se tenait une exposition intitulée Britain and Napoleon sur la propagande impé- riale dans les arts décoratifs – la politique, quand elle est bien entendue, s’étend à toute chose, on sait cela depuis les pharaons. Le V&A, bâtiment de pierre et de brique, tient de l’usine, de la basilique et de la ziggourat. Tout y voisine, le gothique, les arabesques Renaissance, parfois même jusqu’à une vieille dame à tignasse rousse enveloppée dans les lambeaux de fourrures d’une idole africaine, qui s’annonçait comme la pièce la plus intéressante de l’exposition. J’errai de longues minutes à travers les salles au décor edwardien, davantage intrigué par l’allure, les attitudes, les mimiques de mon inconnue que par les tissus, armoiries et boutons en forme d’abeille distribués par les conservateurs sur les présentoirs et dans les vitrines. Ma glorieuse excentrique examina longuement une statuette vert-de-gris qui évoquait de loin une déité babylonienne : une jeune femme ailée, debout sur un globe terrestre, apporte les lauriers de la gloire. Un vieux daguerréotype montrait qu’elle avait été vissée dans la main d’un Napoléon « empereur romain », lui-même boulonné au sommet de la colonne Vendôme à Paris.
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Malheureusement, un ordre de mission imprévu l’avait forcé à s’en aller pour ces montagnes lointaines nommées « Tibet » où des tribus barbares peinaient à comprendre la grandeur de la culture chinoise.
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Si vivre avec les autres est souvent difficile, vivre avec soi est généralement impossible.
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Frédéric Lenormand
A vrai dire, l'abbé n'était pas très chaud pour continuer à poursuivre une jupière qui, quoi qu'on en pensât, s'était bel et bien enfuie de son caveau. Ses professeurs de théologie lui avaient expliqué que les morts reposaient dans l'attente de la résurrection. On ne l'avait pas prévenu que certains prenaient de l'avance sur l'événement, et il ne tenait pas à rencontrer une personne irascible au point de braver des commandements divins auxquels les gens bien élevés avaient la modestie de se tenir.
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Voltaire songea que les enquêtes étaient comme la philosophie : la découverte d'une certitude amenait cent nouvelles interrogations. Autant dire que c'était là l'occupation de toute une vie et une tâche trop délicate pour la laisser aux mains de la police.
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Donnons un grand coup de pouce à la vertu contre le vice. A défaut d’arrêter les coupables, nous désignerons des boucs émissaires à la vindicte populaire. Il ne faut jamais manquer une occasion de brandir l’étendard de la morale.
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Rien n'était gratuit en ce bas monde, pas même les actions malhonnêtes.
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Cette disette était d'autant plus navrante que le pain ne manquait pas. Seulement, depuis que le gouvernement avait libéré son prix, tous les maillons de la chaîne avaient augmenté leur marge, depuis le laboureur jusqu'au pétrisseur, en passant par le meunier et par le batelier qui halait sa barge vers la capitale. Ceux qui avaient décidé que la liberté des prix enrichirait le pays n'avaient pas vu qu'elle allait tuer ses habitants, condamnés à périr de faim devant des négoces bien garnis. Leurs clameurs n'étaient que l'écho de leurs gargouillis de ventre.
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Les dames de la reine pouffèrent derrière leurs éventails.
- Votre Majesté ne rit pas, nota M. de la Vrillière.
- Si, dit Marie-Antoinette. Intérieurement. Beaucoup.
- La reine a l'humour allemand, expliqua son mari.
- Autrichien, Sire.
- Quelle est la différence ?
- La portée de nos canons.
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Pour soigner ses langueurs et ses maux d’estomac, le pharmacien avait prescrit à son locataire un petit régime et de l’exercice, par exemple l’équitation ou le jeu de paume. Pour le régime, Voltaire s’abstenait de manger, et pour l’exercice il se faisait porter en chaise sur les sentiers normands en criant « Une, deux ! Une, deux ! » à la paire de gaillards engagés pour le soutenir. Au retour, il se déclarait tout revigoré. L’exercice réussissait moins bien aux porteurs, qui rentraient essoufflés.
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Il prit la plume et traça de son écriture ourlée quelques confidences qu'il estimait sans conséquence.
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Les soucis des puissants sont les catastrophes des humbles, il faut bien que quelqu’un paie les pots cassés.
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L'impératrice Marie-Thérèse conseillait à sa fille de mettre son grain de sel dans la politique française. Elle l'avait élevée pour devenir la reine de France, non pour être une potiche autrichienne sur une commode française.
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Elle avait craint que sa fille n'entretienne pas des rapports très sains avec les hommes, mais si elle leur tranchait la gorge de temps en temps pour la plus grande gloire de la France, tout allait bien.
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Pendant qu'un philosophe s'occupait des crimes commis aux portes de Paris, le lieutenant général de police réglait le sort de la philosophie
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Celui qui jouait le rôle du truand était bardé de sacs remplis de foin, et ce ne fut pas une précaution inutile, vu le nombre de taloches que lui infligèrent les nouvelles forces métropolitaines de sécurité. Certes, ils paraissaient plus efficaces que les gardes habituels. Ti, cependant, ne pouvait se défendre d’éprouver quelques doutes sur la nature de leur recrutement. Certains le contemplaient avec un petit sourire narquois qui n’engageait guère à leur confier son bien, la vertu de sa concubine ou la sécurité de la plus grande ville du monde. Mais, enfin, la situation était trop grave pour faire la fine bouche.
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Et si je commandais à souper ?
Il y a bien un traiteur, dans le coin ? (...)
- Va nous commander à souper à la rotisserie la plus proche !
- Vous ne préférez pas plutôt des beignets ? (...)
Les plats arrivèrent bientôt, (...) Un feu fut allumé dans la cheminée.
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Elle se lança dans un flot de confidences, ce qui montra au coiffeur qu'elle avait franchi la frontière du délabrement mental. La treizième plaie biblique, celle que Moïse n'avait pas eu le cœur d'infliger aux Égyptiens, était tombée sur elle. Non l'invasion des sauterelles, des mouches ou des grenouilles mais l'irruption d'une famille bourrée de préjugés et de bonne volonté, contre laquelle elle était désarmée. Au fond, Rose les aimait bien, mais elle n'était pas sûre d'avoir encore mesuré toute leur nuisance. Elle s'attendait désormais à voir les eaux de la Seine se changer en sang, le leur.
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Ces jeunes gens ne s'attardaient pas au château parce qu'ils s'ennuyaient. Il fallait leur proposer des amusements. Or comment se divertissaient-ils à Paris ? Ils dansaient, ils buvaient et ils jouaient.
- Ah ! fit Louis. Vous allez donner un bal.
- Non, je vais ouvrir une salle de jeu.
(...)
- Un tripot ? Mais ma chère... c'est interdit !
- Par qui ?
- Eh bien... Par moi.
Comme le roi était tout-puissant sur son pays et la reine toute-puissante sur le roi, cela devait pouvoir s'arranger.
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Lui était-il arrivé malheur ? Tout en se déshabillant pour se coucher, elle se demanda si elle le reverrait un jour. Sa disparition l'intriguait. Elle se serait crue heureuse d'être débarrassée de lui. Elle l'était, elle désirait l'être. Mais elle aurait aimé savoir ce qu'il était advenu de lui. Il était comme ces toutous encombrants, bruyants et puants, qui nous agacent tant que nous les avons sur le dos, mais qui nous manquent le reste du temps.
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