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Citations de Frédéric Lenormand (877)


Donnons un grand coup de pouce à la vertu contre le vice. A défaut d’arrêter les coupables, nous désignerons des boucs émissaires à la vindicte populaire. Il ne faut jamais manquer une occasion de brandir l’étendard de la morale.
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Dites donc, elle ne fait pas souvent le ménage, la baderne qui vit ici
-En effet, dit Rose. Elle laisse même traîner son cadavre sur le tapis.
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- Sa Majesté vous envoie un pigeon, annonça-t-il à Rose en entrant.
Depuis qu'on lui avait servi son pauvre oiseau Mimi arrosé d'une sauce au vin, Marie-Antoinette faisait voyaper ses petits protégés sous escorte.
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Par bonheur pour les deux témoins de la détresse aristocratique, les mises étaient dérisoires, le budget alloué par le Tribunal suprême n'allait pas s'en voir trop écorné.
Flaminio contempla d'un oeil alléché les tables à jouer. - Mes gains sont pour moi, mes pertes, pour vous ! décréta-t-il.
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Les gens cyniques ne se tuent pas. Si c'était le cas, la police parisienne se contenterait de ramasser leurs dépouilles au lieu de devoir élucider des meurtres.
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La modiste se renfrogna. Il lui était désagréable de voir rejeter ses sublimes créations au même niveau que de vulgaires secrets d'Etat qui n'exigeaient aucun talent. (p. 240).
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Le juge Wei se dit que c’était décidément la journée des contrariétés. Il était enfin parvenu à des conclusions satisfaisantes après avoir dû réfuter sa première opinion, il n’avait pas l’intention de remettre tout à plat sur des révélations suggérées par la panique. Il s’en tint donc à son verdict et ordonna qu’on le débarrassât du détenu, qui continuait de clamer son innocence sous les injures de ses beaux-frères.
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Il se mêla à la foule venue assister aux audiences et pénétra à l’intérieur en courbant le dos pour ne pas risquer d’être reconnu. Une fois dans le vestibule, il aborda un garde pour savoir quelle était l’affaire en cours. On allait juger le cas d’un médecin fortuné dont l’épouse avait péri dans des circonstances curieuses ; la famille de celle-ci ayant réclamé justice, Son Excellence Wei Xiaqing allait départager les parties. C'était le genre d’affaire que Ti aurait adoré juger du temps où sa vie avait encore un sens. Il se hâta d’entrer pour ne pas manquer la récapitulation des faits.
Les sbires venaient d’introduire l’inculpé, trente-huit ans, dont la tenue pleine de dignité laissait deviner qu’il n’était pas n’importe qui. De souche coréenne par son père, ce Choi Ki-Moon avait pris femme dans un clan implanté dans la capitale. Bien qu’il affirmât que son union avait été dépourvue du moindre nuage, la belle-famille était d’un autre avis. Ses beaux-frères l’accusaient de s’être lassé de leur sœur, qu’il lui était cependant impossible de répudier étant donné l’influence de la parentèle. Il s’était donc débarrassé d’elle grâce à sa parfaite maîtrise des remèdes. Le médecin se défendit contre ces assertions avec l’assurance d’un homme habitué à poser des diagnostics :
– Mon épouse souffrait d’une tristesse permanente dont la cause était un grave déséquilibre du yin au niveau de la rate. Le jour de sa mort, elle a absorbé une potion achetée chez un charlatan et n’y a pas survécu. Quand je suis rentré chez moi, son corps était déjà froid, je n’ai rien pu faire.
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– Les troncs du Hubei n’ont pas été livrés ! s’écria l’un d’eux, brandissant un rouleau où pendait un sceau préfectoral à motif de dragon rugissant.
– C'est sans doute que le gouverneur est trop occupé à dissimuler le meurtre de son prédécesseur, qu’il aura fait enterrer sous la futaie ! répondit le mandarin avant d’éclater d’un ricanement sardonique.
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Les indices s’ordonnèrent tout seuls pour former une image que Ti fut seul à voir. Si le manutentionnaire avait eu une liaison, sa femme aurait senti sur lui des effluves étrangers, elle aurait noté un accès de coquetterie ou quelque chose de ce genre. Il revit en pensée une banderole commerciale toute fraîche aperçue près de la Cité interdite, et ce bonhomme à l’air content de lui, en costume de manutentionnaire, qui discutait avec des porteurs devant des palanquins flambant neufs.
– Ton mari ne te trompe pas. Il vient d’investir dans une affaire de chaises de louage et n’a pas encore osé t’en parler à cause de ta famille, qui l’a toujours traité de bon à rien.
La servante le contempla avec la même stupeur que si un bonze lui avait annoncé l’arrivée prochaine du Bouddha dans son humble foyer.
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Un grattement à la porte l’arracha à ses tristes réflexions. Une servante entra avec, sur un plateau, un petit bol en céramique et une théière assortie. Il ne lui prêta aucune attention tandis qu’elle disposait le service à thé devant lui, jusqu’à ce qu’un fait infime change subitement le cours de sa matinée. Elle renifla. Il la scruta de ses pupilles noires, où brillait une excitation qu’il avait crue perdue à jamais. Elle avait les yeux rouges. Il eut la certitude que cette femme avait pleuré, peut-être même dans le corridor menant à son cabinet. Ce fut comme si une myriade de lampions incandescents s’allumait dans son esprit.
– Je sens… le parfum… murmura-t-il en la fixant de son regard pénétrant.
– Votre thé est aromatisé aux chrysanthèmes, seigneur, dit la servante d’une voix morne.
– Non. Je sens le doux parfum de l’intrigue et du mystère.
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Ti se réveilla de bon matin dans sa belle maison où chacun se dévouait pour lui depuis qu’il était devenu l’un des premiers collaborateurs de l’État. Ses épouses vinrent le saluer, toutes trois détendues et prévenantes dans leurs robes de soie. Leur nouveau mode de vie leur convenait tout à fait. Elles ne s’occupaient que d’art et de sujets élevés, fréquentaient les nobles dames de la capitale, envisageaient avec beaucoup d’avance de brillants mariages pour leurs enfants, et profitaient des distractions inépuisables offertes par cette ville au sommet de son rayonnement. Après s’être assurées qu’il avait passé une bonne nuit et lui avoir souhaité une excellente journée, elles le laissèrent aux soins de leurs nouveaux domestiques, dont il ne connaissait pas le nombre. Une collation délicieuse lui fut servie, puis ses barbier, coiffeur, tailleur et chausseur se chargèrent de lui donner l’apparence qui seyait à un personnage aussi important.
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Le lendemain serait commémorée, dans la Cité interdite, la victoire des Tang sur l’ancienne dynastie des Sui. Un tableau vivant sur le thème du martin-pêcheur, exécuté par trois cents vierges de bonne famille, avait été prévu pour charmer les yeux de la Sainte Mère impératrice. Dame Lin avait réussi à y inclure Petit Trésor, qui venait de suivre dix jours d’un entraînement digne des troupes d’élite de Sa Majesté. Coiffée, maquillée, vêtue de plumes, elle serait à croquer. Nul doute que le beau-père, frappé par sa grâce, n’aurait de plus cher désir que de la voir s’établir chez eux.
– Vous comptez qu’il la remarquera parmi trois cents autres demoiselles vêtues en oiseau ? dit Ti.
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Les pourparlers avaient atteint le point où il convenait d’en toucher un mot au père de la promise. Dame Lin le prit à part dans son pavillon de la cour des femmes. Elle avait fait chauffer le kang en céramique qui soutenait la literie, elle n’avait pas économisé les coussins moelleux, les parfums, les sucreries, et avait même prévu deux bols d’un xishui de sorgho très goûteux qui tiédissait sur un réchaud. Quand elle lui eut elle-même ôté ses souliers et qu’elle lui eut massé pendant dix minutes ses pieds endoloris, elle en vint au sujet de ces bontés : les noces de Petit Trésor.
– Je veux faire son bonheur, expliqua-t-elle.
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Il fut tiré de ses travaux par des bruits venus de la cour. Son lieutenant Ma Jong entraînait les recrues que Ti l’avait autorisé à engager. Un renfort d’hommes compétents serait le bienvenu face à l’accroissement de la délinquance. Le mandarin profita de l’exercice pour aller voir ce qu’ils savaient faire.
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La population métropolitaine avoisinait les deux millions. Il avait sous les yeux l’origine de la disette et de ses conséquences. Cette situation était insupportable. Il décida de rédiger un rapport virulent, quoique respectueux, pour dénoncer les effets dramatiques du mauvais approvisionnement en vivres. « Il y a des limites à la souffrance humaine », songea-t-il alors que deux sous-fifres armés de brosses tentaient d’ôter la pulpe verte qui maculait sa robe.
Tout en rédigeant, il pensa à tous ces crimes dans la soie et l’encens auxquels il ne pouvait se consacrer à cause des trafics de riz, de blé et de concombres. Son sens aigu de l’équité le stimula.
Chaque jour, d’honnêtes habitants de notre ville subissent l’injuste fardeau d’une calamité à laquelle ils ne peuvent mais. Ces faits consternants les empêchent de vaquer en paix aux tâches utiles à l’empire. Que Vos Excellences prennent en pitié les misères du peuple ! Soulageons ses douleurs !
La compassion qu’il éprouvait envers la pénible existence du chef de la police métropolitaine le rendait lyrique. Sa conclusion fut simple : tant qu’on ne parviendrait pas à nourrir tous les habitants, la sécurité serait compromise.
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D’humeur sombre, Ti Jen-tsié regagna sa commanderie de la Poterne sud. Maintenir l’ordre à Chang-an devenait de plus en plus difficile, surtout si on voulait le faire dans la dignité. Il aurait volontiers pris sa retraite de mandarin si celle-ci n’avait été fixée à soixante-dix ans. Une dérogation ne pouvait s’obtenir qu’avec la perte d’un de ses membres, et encore, rien n’était sûr.
Les résultats du recensement triennal complet auquel l’administration des Tang venait de procéder l’attendaient sur son bureau. Le chiffre inscrit au bas du rouleau de Chang-an avait de quoi faire frémir.
– C’est une gloire pour notre empire que d’avoir réuni tant de gens autour de la personne sacrée du Fils du Ciel ! déclara son adjoint.
– Vous avez raison, dit Ti. C’est une catastrophe.
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Celui qui jouait le rôle du truand était bardé de sacs remplis de foin, et ce ne fut pas une précaution inutile, vu le nombre de taloches que lui infligèrent les nouvelles forces métropolitaines de sécurité. Certes, ils paraissaient plus efficaces que les gardes habituels. Ti, cependant, ne pouvait se défendre d’éprouver quelques doutes sur la nature de leur recrutement. Certains le contemplaient avec un petit sourire narquois qui n’engageait guère à leur confier son bien, la vertu de sa concubine ou la sécurité de la plus grande ville du monde. Mais, enfin, la situation était trop grave pour faire la fine bouche.
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Chaque jour, d’honnêtes habitants de notre ville subissent l’injuste fardeau d’une calamité à laquelle ils ne peuvent mais. Ces faits consternants les empêchent de vaquer en paix aux tâches utiles à l’empire. Que Vos Excellences prennent en pitié les misères du peuple ! Soulageons ses douleurs !
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Les résultats du recensement triennal complet auquel l’administration des Tang venait de procéder l’attendaient sur son bureau. Le chiffre inscrit au bas du rouleau de Chang-an avait de quoi faire frémir.
– C’est une gloire pour notre empire que d’avoir réuni tant de gens autour de la personne sacrée du Fils du Ciel ! déclara son adjoint.
– Vous avez raison, dit Ti. C’est une catastrophe.
La population métropolitaine avoisinait les deux millions. Il avait sous les yeux l’origine de la disette et de ses conséquences. Cette situation était insupportable. Il décida de rédiger un rapport virulent, quoique respectueux, pour dénoncer les effets dramatiques du mauvais approvisionnement en vivres. « Il y a des limites à la souffrance humaine », songea-t-il alors que deux sous-fifres armés de brosses tentaient d’ôter la pulpe verte qui maculait sa robe.
Tout en rédigeant, il pensa à tous ces crimes dans la soie et l’encens auxquels il ne pouvait se consacrer à cause des trafics de riz, de blé et de concombres. Son sens aigu de l’équité le stimula.
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