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Critiques de Frédéric Mars (444)
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Les marcheurs

L'année dernière, j'ai eu un gros coup de coeur pour La Lame de Frédéric Mars, un thriller géopolitique brillant au scénario dément ! J'ai également adoré Qaanaaq, un polar arctique excellemment écrit par ce même auteur sous le pseudo de Mo Malo . Et une nouvelle fois, ça l'a fait avec Les Marcheurs !



Ça démarre pied au plancher et jamais l'auteur ne rétrogradera, pas de frein, impossible de faire plus rythmé que ce thriller, ce qui le rend immédiatement addictif. En fait, l'action est en temps réel, ramassé sur trois jours ( du dimanche 9 au mardi 11 septembre 2012 ), comme dans un film d'action ou plutôt comme dans la série 24 heures chrono.



Le scénario est diabolique, assez génial. Une attaque terroriste d'un nouveau genre frappe les Etats-Unis qui panse à peine ses plaies du 11 septembre : des citoyens américains lambdas sont transformés en kamikazes à leur insu et explosent un peu partout sur le territoire et plus particulièrement à New-York. Suite à une opération antérieure, un pacemaker piégé leur a été implanté, une bombe qui, une fois activée à distance, explose s'ils s'arrêtent de marcher. le compte à rebours commence : il faut sauver les marcheurs de la mort, protéger la population et comprendre qui se cache derrière ces attaques.



La tension monte et le lecteur est saisi d'effroi, plongé dans un état de stress tant l'auteur décrit avec réalisme la mécanique terrifiante de cet «  attentat » terroriste. Il suit avec fébrilité les quatre protagonistes principaux : un flic new-yorkais dont la fille à un de ces pacemakers explosifs, un agent du FBI, une responsable du Homeland security ( département de la sécurité intérieure ) et le président des Etats-Unis himself.



Il y a énormément de rebondissements spectaculaires et de références géopolitiques évoquant la situation au Moyen-Orient ( Hezbollah, Israël, Iran ) et pourtant l'intrigue est d'une grande clarté, ne perdant jamais le lecteur qui avale les 700 pages avec avidité.



Un thriller d'une rare efficacité, intelligent, mené tambour battant.

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La lame

2031

3 unités de lieux, Paris – palais de l'Elysée, Marseille – ses cités chaudes , Lagos – ses bidonvilles.

Une semaine.

Une myriade de personnages : une prostituée mineure retrouvée déchiquetée à Marseille, un flic qui a tout perdu, un président français hors-norme à la Obama qui pourrait tout perdre, son fils rebelle converti à l'islam sans sombrer dans le radicalisme, un instituteur nigérian, des dealers en pagaille et 50.000 réfugiés climatiques.



Tu te dis qu'il faut être complètement cinglé pour imaginer une intrigue avec ces morceaux de cadavres exquis tellement hétéroclites qu'ils semblent irréductiblement inaccordables ... Si tu savais dans quel bouquin tu pénètres ... Frédéric Mars réussit un tour de force en signant LE thriller géopolitique de l'année ( je sais, il reste 6 mois encore mais bon ... ).



Ce qui réunit lieux – personnages – enjeux, c'est une seule et même lame qui déferle et emporte tout. Une lame comme leitmotiv protéiforme qui se fait tour à tour lame d'un couteau fétiche d'une famille en danger, lame de tarot d'une cartomancienne que consulte le président de la République française, lame d'une vague-submersion qui ravage le Nigéria, une seule lame de fond.



Le scénario est hallucinant, la puissance d'un bulldozer qui tabasse ton cerveau avec la finesse d'une ballerine étoile sur pointe. 2031, c'est comme si c'était aujourd'hui, c'est même pas demain. Dans ce récit d'anticipation, l'auteur imagine un futur proche glaçant à partir d'études et statistiques élaborées par les spécialistes des mouvements migratoires sur le boom démographique d'Afrique subsaharienne. Il pousse les hypothèses à leur paroxysme jusque dans leurs retranchements les plus romanesques. Il secoue le politiquement correct mais sans aucun parti pris idéologiques ( qui auraient pu vite virer au nauséabond type théorie du « grand remplacement » ou de « l'invasion »).



Et c'est ça qui est très très fort : j'ai eu le cerveau en ébullition, moi petite lectrice occidentale dans le confort de mon appart' qui voit à la télé des migrants fuyant la guerre ou la misère. Que ferions-nous si des réfugiés climatiques venus d'Afrique arrivaient par centaine de milliers en Europe ? Entre empathie poussant à la générosité et peur de l'autre, du chaos, de bouleversements culturels ?



Et ce ne sont pas les seuls thèmes que brassent cet incroyable roman d'une densité folle mais jamais roborative : trafics de drogue, prostitution de mineures, groupes identitaires, dérèglement climatiques, cynisme des multinationales, responsabilités des médias et réseaux sociaux, tensions géopolitiques entres grandes puissances planétaires, rôle du politique. Cocktail parfaitement maitrisé, tout s'emboîte dans une cohérence très rigoureuse jusqu'à un final de 100 pages absolument explosif.



Je sors de cette lecture abasourdie et heureuse de cette rencontre avec l'auteur.
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Les marcheurs

Frédéric Marc sort son prochain roman très bientôt, un roman qui m'intrigue fortement ( et puis il sort chez Métropolis ma maison d'édition chouchou du moment) et comme je ne connais pas l'auteur., il fallait bien que je saute le pas à un moment.



J'ai franchement beaucoup aimé. Le scénario de base est juste terrible et terrifiant.. d'autant que potentiellement plausible à mon sens, et ça fait froid dans le dos

Et puis c'est terriblement machiavélique. Je n'en dirais pas plus au risque de spoiler.



J'ai beaucoup aimé l'atmosphère et le ton que l'auteur a donné à son roman. Les personnages sont travaillés ainsi que l'intrigue . Et puis ce que j'aime par dessus tout ces les risques pris par l'auteur car franchement le sujet de fond est brûlant.. et peu d'auteur ose aller si loin aujourd'hui.

Un petit bémol malgré tout : certaines longueurs.





Une très belle découverte et je pense que je vais lire la Lame dès sa sortie.



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La lame

Tout se passe en 2031, mais je tire mon chapeau a Frédéric Mars car au niveau du réalisme c'est un sans faute. On envisage pleinement le futur de cette façon.



Il reprend l'actualité pour la mener au bout.. au bout d'un raisonnement sans faille, percutant et incisif. Il faut avouer que ce roman est extrêmement bien travaillé. Le vocabulaire utilisé montre bien la tension et la violence. Je pense entre autre au moment ou les immigrés sont dans le camion et la violence se ressent justement par ce vocabulaire…. qui ici est plus marquant et plus fort qu'un acte physique.



Je trouve l'auteur courageux (en fait bien plus que ça en vrai.. je le trouve couillu) avec le thème qu'il aborde. C'est un sujet brulant , difficile a traiter sans se bruler les ailes… et Je crois que Frédéric Mars a réussi l'exercice .

Il est franc et direct, sans concession pour l'actualité, pour notre avenir, pour ses personnages, pour nous les lecteurs.



Ce roman est pour moi comme un uppercut, il frappe juste, avec précision là ou ça fait mal.



Pour moi il a quand même un défaut malgré tout c'est le rythme imposé a la lecture qui m'a semblé un peu lent. Du coup il perd un peu de sa splendeur, mais en contre partie cela permet de digérer pleinement les informations reçues.



Un grand thriller et un grand auteur : je suis conquise par l'écriture et par le scénario
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Regarder le noir

Ayant beaucoup aimé le précédent recueil de nouvelles « Ecouter le noir » et constatant que le suivant « Toucher le noir » était déjà sorti, j’ai vite éliminé celui-ci de ma PÀL.



Force est de constater que ce deuxième volet regroupe à nouveau une belle brochette d’auteurs. Outre une nouvelle histoire de R.J. Ellory et un récit à quatre mains signé Barbara Abel et Karine Giebel, j’ai eu le plaisir de retrouver quelques auteurs de polars que j’apprécie beaucoup, tels que Olivier Norek, Amelie Antoine, Johana Gustawsson (« Mör », « Block 46 »), René Manzor (« A Vif », « Apocryphe »), Claire Favan (« Inexorable ») ou Julie Ewa (« Les petites filles »), mais également quelques auteurs que je n’avais encore jamais lu, tels que Fabrice Papillon, Gaëlle Perrin-Guillet ou Frédéric Mars.



Si le résultat est forcément un peu inégal, avec des styles assez différents malgré une thématique commune autour de la vision, j’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir ces 11 textes. Le roman commence très fort avec un excellent récit d’Olivier Norek (« Regarder les voitures s’envoler ») qui fait froid dans le dos, suivi d’une histoire poignante de trafic d’êtres humains en Inde de Julie Ewa (« Nuit d’acide »). La dernière pépite se situe en toute fin de recueil avec « Darkness », des deux reines du thriller Barbara Abel et Karine Giebel, qui enquêtent sur un crime sordide et referment cet ouvrage sur une chute originale.



Outre ces trois petites perles, j’ai également bien aimé les récits de René Manzor (« Demain »), Amélie Antoine (« Transparente »), R.J. Ellory (« Private eye » ), Johanna Gustawson (« Tout contre moi »), Claire Favan (« le Mur ») et Fred Mars (« The Ox »). J’ai par contre moins accroché à « La tache » de Gaëlle Perrin-Guillet et je suis resté totalement hermétique à « Anaïs » de Fabrice Papillon. Alors que « Ecouter le noir » m’avait donné envie de découvrir les romans de Maud Mayeras (« Reflex » , « Les Monstres ») et François-Xavier Dillard (« Prendre un enfant par la main »), « Regarder le noir » ne m’a donc pas vraiment donné envie de découvrir de nouveaux auteurs. C’est sans doute le seul petit point négatif de cet ouvrage qui parvient de nouveau à attirer des grands noms, tout en proposant de la qualité !



Bref, à nouveau un grand bravo à Yvan Fauth du blog littéraire EmOtionS pour cet ouvrage !



J’irai donc très vite « Toucher le noir » !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Les marcheurs

Plus de 700 pages qui passent très vite.⁣



Un scénario qui se déroule tambours battants.⁣



Je remercie l'auteur pour la liste des personnages proposée au debut du livre et pour le glossaire que l'on trouve à la fin, cela m'a bien aidée à ne pas me perdre dans ce dédale de noms et d'abreviations.⁣

J'ai apprécié le rythme de l'écriture, la mise en place rapide de l'intrigue. ⁣

J'ai trouvé certains personnes complètement inutiles mais ils ont le mérite de venir étoffer l'intrigue.⁣

Aujourd'hui, il suffit de remplacer les marcheurs aux pacemaker explosifs par des malades du Covid et c'est la même histoire. ⁣

L'humain se retourne tellement facilement contre son espèce. ⁣



Mais y aura t il ou y a t il une suite à ce livre, là est la question !

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Regarder le noir

Après « Ecouter le Noir », Yvan Fauth (alias Gruz ici) continue d'explorer les sens à travers des nouvelles écrites par de grandes plumes du genre. On retrouve d'ailleurs certains auteurs déjà présents dans le premier volume.

Ceux qui me lisent le savent, la nouvelle n'est pas ma lecture de prédilection, mais peu à peu j'y prends goût, surtout lorsqu'elle est suffisamment développée pour constituer une histoire complète, avec une vraie chute. C'est le cas ici, et même si toutes les histoires ne m'ont pas plu j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir ces 11 textes.

On commence fort avec un texte découpé en 9 courts chapitres, extrêmement cruel d'Olivier Norek : « Regarder les voitures s'envoler », raconté par un gamin de 13 ans qui aime...observer, et par sa jeune voisine Esther. Je ne vous raconte pas, mais âmes sensibles s'abstenir, une scène m'a beaucoup choquée. Efficace !



Puis c'est Julie Ewa, auteure que j'apprécie énormément, qui prend la suite avec « Nuit d'acide », et nous raconte le calvaire de Sabbir, un jeune garçon enlevé dans sa région natale d'Inde pour rejoindre un groupe de gamins mendiants auquels on a ôté la vue de diverses façons afin de susciter la pitié des passants. Comme toujours avec cette auteure, les mots sonnent juste, on « voit » bien qu'elle s'est documentée sur ces gangs qui sévissent dans les grandes villes d'Inde. Très choquant, parce que très réaliste.



Ensuite, c'est « The Ox », de Fred Mars, auteur que je ne connais pas. Un crime particulièrement violent a été commis dans un club échangiste assez spécial, puisqu'il est basé sur le noir total, on ne voit jamais ses partenaires...Je n'ai pas trop apprécié, ça manque de crédibilité et les personnages n'ont rien de réel.



On poursuit la découverte avec Claire Favan qui nous offre « Le mur », un post-apo où un gros porte-containers est devenu le dernier refuge d'une humanité décimée par la montée des eaux et les cataclysmes successifs. Et encore, ces survivants souffrent tous, à des degrés divers d'une maladie qui les prive peu à peu de la vue. Ceux qui voient le mieux accèdent aux postes à responsabilités comme capitaine ou second, les autres sont cantonnés aux basses besognes. On les désigne par le pourcentage de vision qui leur reste. Les humains ont foncé droit dans le mur alors qu'ils étaient prévenus, seront-ils plus « clairvoyants » maintenant qu'ils sont au bord de l'extinction ? Percutant !



« Demain » de René Manzor parle de don de voyance, celui dont est « affligée » Chance, une jeune femme qui se produit dans des spectacles. Elle va bien malgré elle se trouver mêlée à une enquête sur un violeur et tueur en série. Je l'ai lu il y a 3 semaines et déjà presque oublié, c'est dire si ce texte ne pas marquée.



« Transparente » d'Amélie Antoine nous parle d'Hélène, quadragénaire « polie, calme, mesurée, aimable...tranparente, certains diraient, sans doute ». Personne ne remarque qu'elle a fait un effort pour se rendre plus jeune, plus jolie, et tout au long de sa journée, la frustration monte, jusqu'à... Très triste, parce que sans doute certaines personnes éprouvent ce sentiment d'être quasi-invisibles aux yeux de tous. Un texte qui tape juste.



La nouvelle suivante ne m'a pas plu du tout, il s'agit d' »Anaïs » de Frédéric Papillon (je ne connaissais pas ). Une sombre histoire de prof de fac souffrant de visions et atteint d'une forme de folie hallucinatoire. Vraiment pas accroché, et je me suis demandée ce que ce texte faisait là, il en manquait un ?



On passe à « La tache », de Gaëlle Perrin-Guillet, qui nous fait vraiment « regarder le noir » mais de façon littérale cette fois. Le narrateur remarque un jour une petite tache noire sur un mur de son appartement. Saleté, moisissure ? En tout cas il n'arrive pas à l'éliminer, et malgré tout ses efforts, cette tache va grandir et finir par l'obséder. Je m'attendais à la chute, mais c'est agréable à lire, et bien construit, l'angoisse monte crescendo.



« Private eye », un texte de R.J Ellory, assez alambiqué raconte l'histoire d'un enquêteur suivi par un inconnu pour une raison obscure. Je n'en ai pas gardé grand souvenir, et n'ayant justement plus le livre sous les yeux, je me bornerai à dire que n'est pas une de mes nouvelles préférées dans ce recueil.



Vient ensuite « Tout contre moi » de Johana Gustawsson, je découvre. C'est sensuel, cruel et bref. Avec une chute que je n'attendais pas. Mais le thème du recueil ne me semble pas être de ce registre-là.



Et pour finir en beauté, « Darkness » par les deux reines du thriller, j'ai nommé Karine Giebel et Barbara Abel. Deux valeurs sûres qui ne m'ont pas déçues. Le capitaine Jérôme Dumas est chargé d'enquêter sur un crime sordide : une jeune femme qui dit s'appeler Hélène Queyllaire (!) a été retrouvée dans une chambre d'hôtel, les yeux brûlés par de la soude caustique et de l'acide sulfurique. Parallèlement, on suit le récit de la vie mouvementée d'une orpheline, depuis son enfance jusqu'à la vingtaine, de famille d'accueil en institution, jusqu'à son placement chez les Parmentier, qui ont déjà une fille un peu plus âgée. Et si vous voulez savoir la suite, il faudra aller voir de vos propres yeux ! Sans conteste une des meilleures histoires, en tout cas une de celles que j'ai préférées, avec les deux du début.



Pour conclure, j'ai passé d'agréables moments à découvrir ces nouvelles, même si j'ai parfois trouvé que le thème était interprété de façon trop approximative, comme dans « Tout contre moi ».

J'ai vu récemment qu'Yvan a récidivé avec « Toucher le Noir », il peut compter sur moi pour poursuivre cette découverte des sens très particulière !
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Regarder le noir

Comment résister à l'appel de la lecture quand Yvan Fauth, directeur de l'ouvrage, l'ouvre sur deux nouvelles, l'une de Olivier Norek (Regarder les voitures s'envoler), l'autre de Julie Ewa (Nuit d'acide), qu'un Stephen King ne renierait sans doute pas, suivies d'une troisième de Fred Marc (The Ox) qu'Agatha Christie aurait pu écrire...



Ça commence très fort ! Et ça continue un peu dans la même veine, bien qu'il y ait quelques textes que j'ai un peu moins appréciés.



Au final, un recueil que j'ai trouvé très intéressant beaucoup plus réussi que le précédent, Écouter le noir.



- J'ai beaucoup aimé : Regarder les voitures s'envoler de Olivier Norek ; Nuit d'acide de Julie Ewa ; The Ox de Fred Mars ; Demain de René Manzor ; Darkness de Barbara Abel et Karine Giebel ;

- J'ai bien aimé : Transparente de Amélie Antoine ; Anaïs de Fabrice Papillon ; Private eye de R. J. Ellory ;

- J'ai moins aimé : Le mur de Claire Favan ; La tache de Gaëlle Perrin-Guillet ; Tout contre moi de Johana Gustawsson.
Lien : http://michelgiraud.fr/2020/..
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Le Manuel du Serial Killer

Le roman de serial killer, un thème à la mode ? Assurément.

« Le manuel du serial killer », une énième histoire du genre ? Assurément pas !

Ce serait mal connaître Frédéric Mars qui n’est pas le premier scribouillard venu. Avec ses précédents romans, quel que soit le genre, l’auteur a déjà parfaitement prouvé qu’il savait écrire et accrocher le lecteur.

« Le manuel… » est un nouveau trophée à accrocher au tableau de chasse de Mars, un tableau qui commence à avoir fière allure.

Si vous plongez dans le roman, attendez-vous à y plonger profond ; de quoi perdre toutes vos capacités en natation. Parce que très vite, vous ne saurez plus où se trouve le haut du bas, le vrai du faux.

Dans une intrigue, façon rubik’s cube, vous allez être bringuebalé tant l’auteur fait tanguer sa barque (c’est peut-être le résultat de ses origines bretonnes).

Oui, ce roman va vous embrouiller, vous désorienter, vous égarer et vous allez adorer ça. Mars nous prouve qu’il est un emberlificoteur de première, en proposant cette intrigue machiavélique.

Très vite, le récit vous prend dans ses filets pour ne plus vous lâcher, et à chaque page vous aurez ce lancinant questionnement à l’esprit : comment l’auteur va t-il retomber sur ses pattes ? Comment va t-il réussir à se raccrocher aux branches avec une histoire aussi extravagante ? (Mais quelle branche ? De l’arbre qui cache la forêt ? Mais de quelle forêt ?).

Avec une écriture vive, expressive, parfois quasi cinématographique et un ton souvent décalé, l’auteur achève de convaincre.

Mention spéciale aux nombreuses allusions concernant le monde de l’édition (avec quelques coups de griffe au passage).

Alors, prêts à entrer dans le jeu ?
Lien : http://gruznamur.wordpress.com
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Regarder le noir

Ce que j’ai ressenti:

▪️Et si vous alliez éveiller vos sens?



Douze auteurs et 11 nouvelles, n’est-il pas plus belle union que celle du Noir? Avec ce projet de rendre plus visible le pouvoir de la nouvelle, Yvan Fauth réuni les plus grands auteurs du polar contemporain et ça fait plaisir à voir, mais surtout à lire! Rien de moins que les Reines du Noir, les Chouchous et des surprises pétillantes pour illuminer nos yeux! Vous n’avez plus qu’à vous laissez guider par ces auteurs talentueux! Et vous verrez peut être que le sens de la vue peut inspirer jusqu’à l’extrême…Alors prêts pour Regarder le Noir?



▪️Regarder…



D’une manière générale, ce sens en particulier, englobe beaucoup de peurs et c’est ce qui fait l’originalité de ce recueil, il y avait de la matière brute pour nous donner le frisson! Chacun de ces auteurs nous en donne une version efficace et effrayante à leur manière. Aucune ne se ressemble et on voit bien que les yeux font partie de l’univers du Noir. Dans le noir, on peut voir et être vu. Dans le noir, on peut prêter, donner, arracher, détruire les yeux…Voyez donc jusqu’où vous pourrez supporter de Regarder dans le noir…Mettez un peu d’acide, de fourmis rouges, quelques frustrations, un peu d’obsession, des idées de vengeances, une tâche récalcitrante et des murs et Regarder vraiment dans les yeux, le Noir…J’en reviens personnellement époustouflée et plus qu’à jamais attachée à ce sens!



▪️Frissonner…



J’ai adoré! Vraiment un recueil fascinant, avec ce condensé d’histoires étonnantes, il m’a captivée. J’ai eu plaisir à découvrir ou redécouvrir les plumes du Noir…Évidemment, que j’ai eu mes préférences pour certaines mais toutes donnent une sensation qu’on a du mal à se défaire même le livre refermé! C’est dire le pouvoir de ces 11 nouvelles! Bravo à tous!!!!!



Alors laquelle, vous fera frissonner le plus?!
Lien : https://fairystelphique.word..
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La lame

Frederique Mars nous livre ici un roman d'anticipation dont les actions ne manquent pas: une prostituée est retrouvée morte dans une cité; un catastrophe frappe l'Afrique; un président lutte pour conserver son titre; un instituteur se bat pour éviter que ses élèves ne soient embarqués dans un grand réseau de drogue et de proxénétisme. Un roman complexe qui demande souvent réflexion et analyse. J'ai dû relire plusieurs fois certains passages pour m'en imprégner. J'aurais aimé plus de crédibilité surtout à la fin du roman parce que la première moitié m'a véritablement laissée croire à un coup de cœur. Cet auteur a une agréable plume, mais la lecture n'est pas fluide car il jongle avec une multitude de personnages. Il m'a manqué plus de pages pour réellement comprendre l'histoire de Lola et pour rendre celle de Bako et Sekou crédible. J'ai passé un très bon moment malgré tout car l'auteur a sans aucun doute fait beaucoup de recherches très intéressantes et que son roman raisonne encore en moi.
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Regarder le noir

Onze nouvelles, onze occasions de déguster l’écriture des auteurs qu’on connaît déjà et de goûter le style de ceux qu’on n’a pas encore eu l’occasion ou l’envie de lire…



La vue est le thème de ce recueil et chaque auteur la décline évidemment à sa manière et l’ensemble se trouve, de ce fait, extrêmement varié. Souvent cruelles, ces histoires font frémir, émeuvent, font carrément peur pour certaines.

Mais trembler, sous certaines plumes talentueuses est pour moi un réel plaisir.



Raconter des histoires passionnantes en si peu de pages est un exercice qui à mon sens demande une réelle maîtrise. Il est essentiel d’appâter le lecteur dès les premières lignes sans trop en dire, pour laisser place à l’essentiel.

Béatrix Beck en a donné une magistrale définition :

« Michel-Ange disait qu'en enlevant d'un bloc de marbre le trop, le résultat était une statue. En enlevant d'un brouillon le trop, l'inutile, le non-indispensable, le résultat est une nouvelle. »



Un grand merci à NetGallet et aux Editions Belfond.

#Regrderlenoir #NetGalleyFrance

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Le Manuel du Serial Killer

Ne vous arrêtez pas à ce très mauvais 4ème de couverture qui n’a rien à voir avec le véritable contenu de ce livre, ne vous basez pas non plus sur ce titre, fait pour être racoleur mais qui à mon avis produit l’effet inverse. Ce livre n’est pas du tout un manuel pour serial killer.



Imaginez plutôt un jeune homme (Thomas Harris) étudiant à Harvard, brillant élève en littérature et très doué pour l’écriture. Un jeune homme qui néanmoins souffre psychologiquement en raison d’un défaut esthétique sur le visage, faisant de lui un solitaire, sans amis. Alors qu’il loge sur le campus grâce à sa bourse d’étude, il est sollicité par un éditeur local, via le proviseur de l’école, pour travailler quelques heures par semaine dans une société d’édition afin de trier les manuscrits et sélectionner ceux qui pourraient avoir un intérêt à être édités.



Malheureusement aucun des manuscrits qu’il lit n’éveille d’intérêt chez lui, même pas cet étrange ouvrage, sans aucun nom d’auteur, appelé « Le manuel du serial Killer ». Ouvrage qui décrit plusieurs meurtres avec de nombreux détails.



Une semaine plus tard, tout bascule, le manuel du serial killer est édité avec comme nom d’auteur « Thomas Harris ». Il est distribué en grande pompe dans toutes les librairies du pays, la police fait le lien entre le livre et les affaires de meurtres en cours, les médias s’emparent du phénomène, le livre s’arrache, la police arrête Tom et l’accuse des meurtres décrits dans le manuel.



Un très bon polar, mené tambour battant, un page turner addictif, Frédéric Mars nous emmène avec lui au fond du terrier et chaque fois que vous penserez avoir découvert le fin mot de l’histoire, je vous assure que vous ferez erreur.

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Comment j'ai arrêté de CONsommer : Journal d'..

Frédéric Mars, auteur de fiction hétéroclite, un touche à tout le plus souvent avec grand talent, rajoute une corde à son arc : un essai sur la dé-consommation, sous forme de journal.

Un an de sa vie, raconté mois par mois, fourmillant d'exemples et d’anecdotes, suite à sa décision (un peu par hasard) de consommer moins et mieux.

Un récit, jamais donneur de leçon, empli d'humanité, raconté avec les contradictions au quotidien d'une telle décision et les failles de l'auteur lui même face à ce défi et ses 40 ans d'habitudes.

C'est drôle, sans prise de tête, écrit avec verve et auto-dérision, tout en restant pratique. On est intrigué, étonné, attendri devant les subterfuges déployés par cette petite famille et les conséquences d'un tel changement de vie.

Une lecture qui fait réfléchir sur notre façon de dépenser, nous les esclaves des marques et des contraintes sociétales.

Un livre utile, lorsque l'on se pose des questions sur notre façon de consommer. L'auteur nous éclaire avec brio : un Mars et ça repart (oups...)
Lien : http://gruznamur.wordpress.com
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Regarder le noir

Je ne suis pas une habituée des nouvelles et c’est même la première fois que je lis un recueil de thrillers, avec une majorité d’auteurs que je n’ai jamais lu.



Dans celui-ci il y a 11 nouvelles par 12 auteurs, plus noires les unes que les autres ! Etonnant non ?



A moins de divulguer il est difficile de faire des critiques sur des textes courts tout comme il est difficile d’apprécier la qualité d’écriture de l’auteur alors je vais prendre les nouvelles dans l’ordre d’impression et pour chaque noter la première chose qui m’est venue à l’esprit pendant ou après la lecture et une note, tant il y a différents ressentis.



« Regarder les voitures s’envoler » - Olivier Norek : Ah carrément ? Bêtasse, tu aurais pu voir venir !! 5★

« Nuit d’acide » - Julie Ewa : Pourquoi eux ? 4★

« The Ox » - Fred Mars : Monochrome. 4★

« Le Mur » - Claire Favan : A notre avenir ! 5★

« Demain » - René Manzor : Et si c’était vrai ? 4★

« Transparente » - Amélie Antoine : Pauvre de toi ! 3★

« Anaïs » - Fabrice Papillon : Je suis restée totalement hermétique, pas d’avis, pas de note !

« La tache » - Gaëlle Perrin-Guillet : Bien vu ! 3,5★

« Private eye » - J.R. Ellory : Messager du noir. 3,5★

« Tout contre moi » - Johanna Gustawson : Mensonge 3★

« Darkness » - Barbara Abel et Karine Giebel : En double 5★



Les nouvelles ne sont pas d’une lecture évidente et encore moins quand l’auteur change pour chacune, mais l’expérience m’a plu et c’est un bon moment de découverte que je renouvellerais.



Merci à NetGalley France et aux Editions Belfond.



CHALLENGE MAUVAIS GENRE 2020

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Le livre qui rend dingue

Je ne vais pas vous mentir, j'aime la poésie, j'aime que les mots me fassent rêver, voyager, loin... Et le roman de Frédéric Mars ne s'y prête pas vraiment mais de part son sujet, il mérite qu'on lui accorde un peu d'attention.



Que feriez-vous si demain on vous offrait la gloire de l'Écrivain, la reconnaissance de toute la profession, le Goncourt, votre portrait à la Une de tous les journaux, les interviews et la vie qui va avec sans que vous ayez à faire preuve d'un quelconque talent ?



Le style d'écriture de Frederic Mars est pertinent, caustique et cela apporte une dynamique tout au long de ce court roman dont le récit se situe entre le pamphlet et le billet humoristique. L'auteur dégomme allègrement le petite monde fermé et élitiste de l'édition et des médias culturels. de l'éditeur en passant par le lectorat, personne n'est oublié !



Frédéric Mars n'a pas la langue dans sa poche c'est le moins que l'on puisse dire. Il manie l'art de l'ironie et de la joute verbale à la perfection et au final il ne fait que dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas en nous racontant cette histoire dont le narrateur (anonyme) est un jeune apprenti écrivain à l'égo surdimensionné (étudiant en Sociologie à la Fac de Nanterre) qui voit son manuscrit publié du jour au lendemain et vend des milliers d'exemplaires de ce qui sera son premier mais aussi son dernier roman.

Un unique texte intitulé "Mon canard", un nanar au pouvoir étrange et qui, pour des raisons dépassant l'entendement, devient le best-seller de tous les temps et rafle tous les prix, Goncourt, Renaudot, Flore, Médicis, etc... du jamais vu !



Son ascension est fulgurante. Il quitte son modeste

5 m2 de la Cité U pour un 155 m2 rue de Vaugirard. Il prend le "melon" (le contraire eut été étonnant), se vautre dans la luxure avec la belle Fadila, écume les soirées mondaines en compagnie de Bernard son éditeur et de Jean-Gilles son pseudo-mentor.

Mais la gloire est éphémère et le soufflet peut parfois retomber aussi bas qu'il est monté très haut car c'est bien de sa cellule de prison que le narrateur nous confesse son histoire. L'histoire d'un texte, mauvais, qui par l'on ne sait quel sortilège se transforme au contact du lecteur qui s'en approprie la lecture puisqu'il y lit ce qu'il veut bien y voir. Étrange, non ?



Une satire qui donne matière à réfléchir notamment sur la manière dont les prix (toujours plus nombreux) sont attribués et les romans mis en avant dans l'univers impitoyable qu'est le milieu de l'édition.

Un court roman qui ne pas rendue dingue comme le laissait présager son titre mais qui m'aura permis de passer un agréable moment de lecture. Toutefois j'aurais bien apprécié quelques pages supplémentaires sur la fin qui elle m'a laissée un peu sur ma faim !



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Regarder le noir



Second recueil de nouvelles dirigé par Yvan Fauth, Regarder le noir fait suite en quelque sorte à Ecouter le noir en y variant les auteurs ... et les plaisirs.

Y aura-t-il ensuite sentir le noir, toucher le noir et goûter le noir afin de poursuivre l'exploration des cinq sens ?

L'aspect un peu commercial de ce second volume m'a d'abord un peu rebuté ... Mais ça n'était pas le cas de la majorité des auteurs présents au sommaire alors j'ai fini par me laisser tenter.



Avec un thème imposé autour de la vision, je m'attendais à ce que chaque auteur ou presque évoque la cécité. Si je devais perdre l'un de mes cinq sens, devenir aveugle serait incontestablement le pire des châtiments.

Heureusement, les écrivains à l'honneur dans ce recueil ont beaucoup plus d'imagination et la vue, le regard, offrent des possibilités tellement nombreuses au final qu'aucun de ces courts récits n'est redondant.



Petite pensée pour Ingrid Desjours qui évoquait la cécité de conversion dans son dernier roman adulte, La prunelle de ses yeux, qui remonte déjà à presque trois ans.



Ils sont quand même quelques uns à avoir rédigé un texte autour de l'aveuglement, majoritairement des femmes, à l'instar des deux compères Karine Giébel et Barbara Abel, qui avaient déjà écrit à quatre mains dans le précédent recueil.

Elles clôturent le livre avec "Darkness", nouvelle dans laquelle le capitaine Jérôme Dumas doit enquêter sur une terrible agression : La victime, Hélène Queyllaire, a vu ses yeux se désintégrer de la pire façon qui soit. A l'aide d'un compte-gouttes, son bourreau lui a versé de la soude caustique vingt-quatre durant sur les cornées.

Et pourtant, Hélène se refuse à parler de son calvaire, à identifier celui ou celle qui a commis cette abomination, murée dans un silence presque bienveillant.

En dépit de son horreur apparente, "Darkness" se révèle être une histoire pleine de sensibilité, où le lecteur cherche à faire le lien avec le passé de la jeune Diana, abandonnée peu après la naissance, et la mutilation subie par Hélène, jeune femme d'une vingtaine d'années. Bien malin sera celui qui fera le lien entre les deux histoires avant les dernières lignes, venant éclairer ces ténèbres de façon aussi sublimes que glaçantes.



Julie Ewa également parle de cécité dans "Nuit d'acide", cette fois avec un texte qui se passe au Bengladesh.

Les yeux du jeune Sabbir, enlevé dans la mangrove, seront aspergés d'acide. Arraché à sa famille, il ne devient plus qu'un objet d'enrichissement pour ses tortionnaires, au même titre que le jeune Namur qui lui apprendra à surmonter son handicap et à mendier, tout comme leurs quatre compagnons de cellule. Chaque jour, ils doivent arpenter les rues du marché et ramener l'argent que les touristes auront bien voulu leur confier. Avec pour promesse de retrouver la vue un jour.

Sanjana, policière désireuse de mettre fin à ce trafic d'êtres humains, sera-t-elle le dernier espoir de Sabbir ?

Julie Ewa nous signe ici une histoire d'autant plus douloureuse qu'elle est inspirée de faits réels. Même en France les personnes mutilées sont regroupées sous l'égide de mêmes truands puis dispatchés notamment dans les rues et métros parisiens, exposant leurs membres amputés pour collecter un maximum d'argent en faisant appel à la pitié des passants.

Y a-t-il plus horrible dans ce monde pourtant moderne que de mutiler volontairement un enfant pour pouvoir ensuite s'enrichir sur son dos ?

Il vous faudra arriver aux dernières lignes de "Nuit d'acide" pour le savoir.



Des aveugles, il y en a également dans "Le mur" de Claire Favan, qui a écrit ici une histoire d'anticipation très éloignée de son registre habituel. Pas de tueurs en série cette fois mais un univers futuriste dans lequel les icebergs ont fondu et ont libéré le méthane stocké sous les banquises.

Et vous connaissez l'effet du méthane sur les yeux ? Il provoque de graves lésions.

Le dernier bastion de vie sur terre est donc un porte-conteneur, du nom de Havanay Bay. Les autres bateaux ont fini par sombrer au fond de l'océan unique qui recouvre désormais en totalité la planète.

Et dans ce monde avec de l'eau à perte de vue, qui n'est pas sans rappeler "Juste après la vague" de Sandrine Collette, continuer à voir est devenu le bien le plus précieux.

"La chaîne de commandement repose sur le champ visuel."

En effet, au royaume des aveugles les borgnes sont rois.

Et chacun voit un rôle lui être atribué en fonction de son acuité visuelle, de 0% pour les non voyants à 80% pour le capitaine du navire.

Pour être franc malgré son originalité et son fort message écologique, Claire Favan n'a pas réussi à m'embarquer dans sa vision du futur, et même si j'adore cette auteure je suis resté à quai cette fois.

Trop insensé, trop mièvre, final trop attendu ...



Fred Mars mélange quant à lui le thème du regard sous différents aspects dans "The Ox".

L'un d'eux étant la partouze à l'aveugle. Un concept intéressant.

"Le libertinage à l'aveugle, les corps plongés dans une obscurité totale."

"Seulement un amas de chairs gémissantes qui se mêle au néant."

La beauté et la jeunesse n'importent plus dans un tel contexte où on caresse tout ce qui se présente à nous, où on jouit d'un corps à l'autre.

Les rouages de ce club très select vont cependant être mis à mal avec la découverte d'un cadavre suite à l'une de ces soirées de débauche.

Les inspecteurs en charge de l'enquête ont deux témoins : L'un des participants ainsi que l'homme d'entretien malvoyant.

Parviendront-ils à éclairer les circonstances du crime et l'identité du coupable ?

"The Ox" est une nouvelle policière plutôt originale du début à la fin.

Toute ressemblance avec un personnage existant réellement ne serait pas fortuite.



Mais le regard, c'est aussi le regard des autres. C'est être vu par d'autres yeux.



Ou ne pas être vue dans le cas d'Hélène, dans la nouvelle "Transparente" d'Amélie Antoine. La merveilleuse, magistrale, somptueuse et surdouée Amélie Antoine ( pour ceux qui en douteraient, les émotions dégagées par sa plume unique me transcendent à chaque fois ).

Hélène est de ces madame tout-le-monde relativement effacée. Comme un mantra, il est sans cesse rappelé au lecteur :

"Mais Hélène est toujours polie. Calme, mesurée, aimable. Certains diraient même transparente."

Et cette employée de la Caf, quarante ans, divorcée, va enfin OSER le changement. Comme le symbole de la reprise en main d'une vie trop terne.

Un très léger changement.

Une simple teinture pour cacher ses premiers cheveux gris. Un premier pas vers de nouveaux horizons.

Un tout petit effort pour enfin être vue, pour que son entourage la remarque.

Restera-t-elle invisible ou finira-t-elle par être regardée par ses collègues, ses amies, sa fille, son compagnon ?

Quelles souffrances endure-t-elle en secret ?

Sans surprise, la merveilleuse, magistrale, somptueuse et surdouée Amélie Antoine signe avec "Transparente" l'une des meilleures nouvelles du recueil, tout en sensibilité et subtilité. Son répertoire habituel la situe quelque part entre le thriller psychologique et la littérature générale, mais elle trouve incontestablement sa place parmi les meilleurs auteurs du noir au cas présent.



R.J. Ellory et Olivier Norek se sont tous les deux intéressé à l'observation.



L'auteur britannique met en effet en scène dans "Private eye" un journaliste du nom de Rayond White, dont le métier même consiste à observer, et dévoiler par ses scoops la laideur des hommes, les complots, les mensonges.

Il se rendra compte très vite qu'il est lui même épié, très maladroitement, par un même individu. Qu'il se met à surveiller à son tour.

Qui est le suivi, qui est le suiveur ?

Pourquoi Raymond est-il ainsi guetté ?

Une question qui l'obsède de plus en plus. Ou est-il juste paranoïaque ?

Nouvelle un peu longue à la fin attendue, "Private eye" se laisse néanmoins lire avec plaisir.



Et Olivier Norek lui m'a mis une claque.

Non, rectification, il m'en a mis deux en fait. Voire trois.

Sans trop en dire pour ne pas vous gâcher les petites surprises concoctées par l'auteur d'Entre deux mondes, "Regarder les voitures s'envoler" nous raconte la vie de Joshua, un jeune garçon solitaire dont la mère est paralysée.

"C'est observer qui me plaît."

Sa vie va changer avec l'arrivée de ses nouveaux voisins, et plus particulièrement de leur fille Esther avec laquelle il se liera progressivement d'amitié. Il sera témoin de la violence de son père, des humiliations qu'elle subira à l'école, et ne pourra pas rester les bras croiser à ne rien faire.

Avec ce texte sensationnel qui entame le recueil, vous allez regarder le noir de très près. Avec vos tripes autant qu'avec vos yeux.



René Manzor lui nous parle de voyance ( ou de double vue ) dans son récit sobrement intitulé "Demain".

L'histoire commence par une course poursuite entre un tueur armé et Ganaëlle dont le seul objectif est de sauver sa fille, la petite Chance, au péril de sa propre vie.

Mission accomplie puisque la suite de l'histoire nous projettera dans un avenir où Chance, devenue diseuse de bonne aventure de pacotille, aura une horrible prédiction qui se réalise réellement.

Quel lien y a-t-il entre la tentative de meurtre dont elle a fait l'objet dans son enfance et ses dons prémonitoires ?

Pour le savoir à vous de lire ce mini-thriller qui va à cent à l'heure mais qui ne m'a pas profondément impacté.



Quelle sensibilité dans la plume de Johanna Gustawsson !

Ce qu'elle a cherché à mettre en avant c'est l'intensité et l'expression des regards.

Dans "Tout contre moi" l'amour et la haine semblent se confondre dans un couple qui s'est aimé dès ... le premier regard.

Ici les yeux sont des vecteurs d'émotions et d'expressions entre deux amants.

Mais quand on trahit ses promesses et son engagement, rien de surprenant à se retrouver le couteau sous la gorge.

Au sens littéral.

J'ai vraiment été subjugué par la plume magnifique, fine et féminine, de l'auteure de Mör. Et par le double effet kiss cool final.



Enfin, deux auteurs se sont intéressés aux visions, quand leurs narrateurs sont les seuls à voir quelque chose ou quelqu'un, comme un signe de lente plongée vers la folie.



Je passerai rapidement sur "Anaïs" de Fabrice Papillon auteur que je ne connaissais pas et qui ne m'a pas non plus donné envie de le faire plus ample connaissance.

Victime de ce qui semble être des visions, monsieur Darcy, professeur à l'université, semble être le seul à voir constamment son grand amour Anaïs. Elle ne disparaît que très rarement de son champ de vision et tout ce qu'il fait, y compris des choses pas très jolies jolies, il le fait pour elle et à travers elle.

Hallucination ou réalité ?



Et il ne me reste plus qu'à évoquer La tâche de Philip R... Non, de Gaëlle Perrin-Guillet pour celle-ci, pardonnez moi.

Tout comme Monsieur Darcy, Thomas est le seul à voir ... une petite tâche incrustée dans le mur de sa cuisine. Totalement indélébile.

Il a beau frotter, elle refuse de disparaître et se met à le hanter : Il ne voit plus qu'elle, il est obsédé par elle. D'autant qu'elle grossit telle une moisissure, ne cessant de s'étendre et d'avaler ses repères quotidiens.

Flirtant avec le fantastique, cette nouvelle à l'atmosphère inquiétante m'a rappelé les nouvelles que pouvaient rédiger des auteurs américains comme Robert Bloch, Richard Matheson ou Fredric Brown, dont j'étais extrêmement friand à l'époque.

Jusqu'à ce que la fin me ramène les deux pieds sur terre, ce qui a été une petite déception.



J'insisterais aussi sur les chutes : A chaque reprise l'auteur tente de nous mettre définitivement K.O. avec un dernier rebondissement, une ultime révélation amenant parfois à regarder autrement l'intégralité de la nouvelle.

Chaque auteur a rempli le cahier des charges en essayant tout au moins de nous surprendre.

Mais certains ont mis la barre très haut et m'ont laissé comme un con le cul par terre.

Olivier Norek, Johanna Gustawsson, le tandem infernal Giébel / Abel font partie de ceux là.

Ce sont d'ailleurs les trois nouvelles que j'ai préférées, la quatrième étant celle de la merveilleuse, magistrale, somptueuse et surdouée Amélie Antoine.

Et non, je n'ai pas du tout l'impression de me répéter !



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La lame

Un roman intelligent certes, visionnaire très probablement, mais beaucoup de points m'ont empêché de l'apprécier comme beaucoup d'autres lecteurs. J'ai trouvé l'écriture froide, l'impression de ne pas vivre l'histoire directement avec les personnages, mais plutôt en second plan, comme à travers un écran, ce qui a rendu une certaine empathie difficile à acquérir. De plus j'aurai voulu que l'auteur ait été beaucoup plus explicite quant aux sombres conséquences de l'adhésion de la France au pacte de Marrakech, de son appartenance à l'UE, ainsi qu'au fonctionnement de cette dernière.
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Regarder le noir

Les auteurs qui écrivent des nouvelles dansent sur une corde raide car l'exercice n'est jamais facile.



Le format de la nouvelle est frustrant et les lecteurs en voudraient toujours plus.



Il faut donc, en peu de pages, présenter, développer et finir son histoire, si possible sur un twist qui glace ou fige ses lecteurs.



Ma lecture précédente, "De mort lente" de Michaël Mention m'avait glacée jusqu'aux os et j'aurais peut-être dû lire un ancien "Oui-Oui va à la plage" avant d'ouvrir ce recueil de nouvelles Noires parce que l'histoire qui ouvre le bal (Regarder les voitures s'envoler), écrite par Olivier Norek, m'a retournée les tripes, glacée d'effroi et figée, le livre en main.



Monsieur Norek, il faudra un jour qu'on parle de cette sale habitude que vous avez prise avec les chats. Un félin vous aurait-il pissé dessus que vous les assassiniez de si cruelle manière dans vos récits ?? Dans ma kill-list, vous êtes en fluo, maintenant ! Mais je saurai reconnaître que votre histoire ne m'a pas frustrée car elle a un début, un développement et une fin excellente.



Déjà bien ébranlée, je me suis faite de nouveau secouer par l'histoire de Julie Ewa (Nuit d'acide)… J'avais vu venir le final, mais jusqu'au bout, j'avais espéré m'être trompée… Hélas, mon cynisme m'avait fait deviner juste et comme ceci n'est pas un recueil de nouvelles Bisounours, on va oublier les happy end qui seraient des plus malvenus.



Ma petite incursion dans une boîte de libertinage m'a fait sourire. Fred Mars nous offre une douceur bienvenue avec The Ox. Rassurez-vous, il y a du sang, un meurtre horrible mais à la fin, on a un grand sourire. Claire Favan, quant à elle, m'a surprise dans un univers où je ne l'attendais pas… le post-apocalyptique.



Pour les autres nouvelles, si le noir est omniprésent, elles étaient moins glaçantes que les deux premières. L'art de la nouvelle étant dans la chute, les auteur(e)s ne se sont pas privés pour nous faire tomber, parfois de haut et toujours en traître. En littérature, c'est un sentiment puissant qu'on aime ressentir, qu'on recherche.



Mention spéciale à la nouvelle de Johana Gustawsson qui m'a prise par surprise, encore plus en traître. Je n'ai pas vu venir le coup… Joli ! Inattendu. À tel point que je l'ai relue pour voir si j'avais raté quelque chose dans le texte. Je n'avais rien raté mais on m'a fait voir ce que l'on voulait que je voie…



Autre mention aussi à la nouvelle écrite par Barbara Abel et Karine Giebel car je me suis creusée les méninges comme une folle pour tenter de trouver la solution et, si à un moment, un sourire béat s'est affiché sur ma face car "Héhéhé, mesdames, j'ai trouvé" et bien en fait, non, je n'avais rien capté et je me suis faite tacler une fois de plus. C'était vachard mais j'en reprendrais bien un peu.



Ellory, c'est toujours mon Amérique à moi, même s'il est Anglais. Vicieuse, sa nouvelle et même si j'ai senti venir l'oignon, ce fut un régal à lire.



Des nouvelles glaçantes, noires, où la vision est à l'honneur, même si, les auteur(e)s ne se priveront pas de jouer avec votre vue et de vous faire voir, grâce à leur écriture, leurs mots, leur manière de raconter les histoires, ce qu'ils/elles veulent que vous voyiez, vous masquant la pointe effilée de la face cachée de l'iceberg, celui qui vous fera trébucher ou qui vous déchirera les entrailles.



Des histoires qui taclent. Préparez-vous à chuter, victime d'un coup en schmet (en traître) que vous n'aurez pas vu venir car ici, tout le monde se coupe en quatre pour vous brouiller la vue et jouer avec elle.


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Les Écriveurs, tome 2 : Le cimetière des histo..

Frédéric Mars nous propose un premier chapitre dans lequel le lecteur va pouvoir se replonger dans l'histoire et dans le style de l'écriture. Nous retrouvons, bien évidement, Lara Scott qui s'était fait retirer ses pourvois d'Ecriveur dans le premier tome. En effet, Lara avait été punie à cause de son indiscipline...

Ici, elle est réintégrée, donc elle retrouve l'ensemble de ses facultés d'Ecriveur. Elle va se plonger dans une aventure qui lui tient à cœur : découvrir les circonstances dans lesquelles sa mère est morte... Elle est toujours accompagnée par son superviseur William Oberthür qui veille sur elle. Ils vont se retrouver tout les deux dans une aventure pas possible, une courses contre la montre qui va les confronter aux 700 merveilles. Mais ils seront pourchassés par le terrible, ¿, au travers de monuments historiques célèbres pour trouver le seul accès possible au fameux cimetière des histoires perdues et pour enfin espérer découvrir le secret qui se cache derrière la disparition de la mère de Lara.



Je vous préviens, on en apprend pas plus sur ce fameux, ¿, c'est peut-être pour un prochain tome, je l'espère... il est un grand mystère. Tout au long de ma lecture j'ai espéré en découvrir plus, mais je suis restée sur ma faim... je ne le regrette pas, bien au contraire, ça fait tourner les pages encore plus vite.

J'ai beaucoup aimé découvrir cet alphabet avec Lara et tout ce qu'il se cache avec.



J'avais bien aimé le tome 1 et j'ai presque autant aimé ce second opus qui est, comme je le disais en tout premier, est une suite presque logique, je m'y suis replongée en quelque pages et j'ai retrouvé avec bonheur le style bien spécifique que l'auteur à adopté pour ces écris. En effet j'ai découvert Frédéric Mars avec « Non Stop » puis avec « Le manuel du serial killer » que j'ai vraiment beaucoup aimé, puis avec ce virage à 360° avec ces deux tomes qui sont totalement différents et qui ne s'adressent pas à la même population de lecteur...



Une très belle suite, un livre qui emporte le lecteur loin et qui fait du bien !!!

Je remercie Frédéric Mars de m'avoir proposé de lire ce livre, merci d'avoir pensé à moi ;)
Lien : http://tousleslivres.canalbl..
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