Membres du gotha du grand banditisme français, ils peuvent prétendre à un traitement particulier lorsqu'ils sont en prison. Loin de l'ordinaire, ils ont droit au quartier d'isolement. Une prison dans la prison, où une surveillance renforcée est censée dissuader les velléités d'évasion. Comment gèrent-ils ce moment, passage presque obligé de toutes les belles carrières ? L'auteur a questionné une dizaine de ces gangsters de haut vol, des icônes du milieu à l'ancienne, qui gèrent sans ciller des jeunes pousses du milieu des cités. Parmi ces derniers, Rédoine Faïd, qui à l'époque de cette enquête, publiée pour la première fois en 2011, n'était pas encore devenu un récidiviste de l'évasion. Comment se fait-on respecter en prison, quand on est un gradé de la voyoucratie ? Comment cherche-t-on la faille en permanence ? Comment se procure-t-on ce dont on ne veut pas se priver ? Frédéric Ploquin, grand reporter, spécialiste du grand banditisme et auteur de nombreux livres sur le crime et la police, nous plonge dans les secrets les plus inavouables de ces prisons des caïds.
La surabondance d'information peut parfois aboutir, en fait, à la détruire.
Un deal sordide aurait présidé à la fondation de la communauté : on laissait Schaefer vivre sa sexualité hors-la-loi, en échange de quoi il offrait le gîte et le couvert à ses compatriotes. La présence parmi les dirigeants de la Colonia Dignidad, durant les premières années, de l’ancien nazi Hermann Schmidt, offrait une garantie incontestable ; l’homme était même l’un des piliers de la fameuse Société Dignité de bienfaisance et d’éducation.
Les historiens signalent ainsi le séjour sur place de Walter Rauff. Considéré comme l’inventeur des camions de la mort (les Spezialwagen, véritables chambres à gaz mobiles), il fut également l’un des responsables du camp de concentration de Mathausen. Il aurait vécu à la Colonia Dignidad jusqu’au milieu des années 70. [pp. 281-282]
Longtemps, la Colonia a été dotée d'une sorte de tribunal interne (le Herrenabend), dont on dit qu'il obligeait les familles sanctionnées à se frapper mutuellement en public. Le travail forcé était imposé aux condamnés, qui, pour ne pas échapper à la surveillance, portaient des vêtements rouges le jour et blancs la nuit. Le privilège sexuel revendiqué par Paul Schaefer parachevait la répression en émoussant les capacités de réaction des enfants mâles. Ceux qui refusaient de se soumettre et tentaient de fuir étaient considérés comme des « psychopathes» à la « personnalité éclatée » - comme ceux que la police politique allemande envoyait en camp de rééducation pour les « guérir ».
C'est si facile de se prendre au sérieux quand on est journaliste !
Oui, nous ne sommes que des matricules , corvéables à merci ,ou plutôt à disposition de notre haute hiérarchie qui ne pense qu'à ses privilèges et à se servir en premier.
Quand on aime les « poulets », on a du mal à croire qu’ils soient pourris, même quand on vous le répète. Ces vérifications dans lesquelles le préfet compte se lancer consistent d’abord à tenter de se prouver qu’ils ne le sont pas. Pas pour les accabler, mais pour éradiquer la mauvaise, la méchante rumeur. « Couper la tête aux canards », comme on dit.
Quand on est expédié en territoire inconnu, le mieux est de prendre conseil auprès des collègues déjà passés par là.
Le pire étant que la plupart de ceux qui rapportent ces bruits le font comme s’il s’agissait là d’une fatalité marseillaise, de vieilles habitudes sur lesquelles on ne peut espérer avoir prise. Plutôt perturbant.Il faudra, pour percer le mystère, trouver un autre angle d’attaque.
Qui a écrit 1984 ?