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Critiques de Frédéric Soulier (276)
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La chambre de lactation

Avez-vous quelques difficultés pour perdre du poids ?

Souhaitez-vous lire quelque chose qui vous aide à ne pas grignoter entre les repas ?

CE LIVRE EST POUR VOUS !

Séquestration, amputation, ondinisme, onanisme, scatophilie, cannibalisme, lactation érotique, viol, sadisme, pornographie, meurtre, collection de fœtus, cocktail de tous les fluides corporelles existants, humilitation et autres festivités de déviance sexuelle, même des trucs je ne sais même pas comment cela s’appelle, comme le plaisir de recevoir du vomis dans la bouche (apparemment ça existe). Tout cet assortiment douteux d’immondices paraphiliques, vous permettra d’avoir du dégout. Le dégout ? Le bon compagnon de régimes…



Mais…

Mais !!!

Outre le fait que ce roman pullule de situations plus que détestables et insupportables, nous avons cœur de savoir comment le protagoniste va se sortir de cet Enfer… Preuve que cela est très bien écrit.



Et la morale de l’histoire : ne cambriolez pas.

Ne cambriolez pas, vous ne connaissez pas les occupants… Et si vous avez affaire à un psychopathe, personne ne sait où vous êtes…

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L'huissier de justice, les vautours et le c..

Alors, on commence avec une blagounette : quel est le comble pour un homme qui a passé sa carrière à se comporter comme un vautour ?



On pourrait débattre longuement sur le fait que ce n'est pas bien de souhaiter le mal d'une personne détestable, mais, tout de même, rien n'est plus jouissif que le karma.



Là où l'auteur est très très fort, c'est le triple effet miroir qu'il développera consciencieusement entre cet individu abject et méprisable, (écrit à la première personne pour que l'on soit bien imprégné de ses affreuses pensées) et les vautours, puissants charognards aussi laids que patients. Nous savons assez rapidement ce qu'il adviendra du sort de son personnage, et pourtant, Frederic Soulier prendra son temps avec minutie et génie d'écriture, nous transmettant cette patience, faisant de nous également des vautours… Wouah c'est excellent !! Car le Bian, Huissier de justice est absolument ignoble à tout point de vue : avec les femmes, les enfants, sa propre mère, dans son travail... et le mépris qu'il ressent pour les autres, fait de lui un personnage qu'on aimerait regarder se faire bouffer, voir même bouffer... Une mise à mort savoureuse donc...



Le destin du dommage collatéral sera répugnant mais à l'image de ce qu'il représente et qui a provoqué l'accident. Donc pas de larmes pour qui que ce soit, sauf peut-être ce pauvre vautour impatient qui n'était pas à l'écoute du bon moment pour entamer l'oreille d'un huissier décidé à ne pas mourir…

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Jingle apocalypse : Lila-Lilalou

Encore une excellente nouvelle que nous offre Frédéric Soulier, avec son Jingle Apocalypse.

Si le personnage principal fait penser à Beigbeder, pour le côté publicitaire insupportable et arrogant, c'est plutôt à Chuck Palahniuk que mes souvenirs étaient tournées. Plus sur le fond que sur la forme. Je me suis rappelée dans un premier temps, ce roman Berceuse, avec sa comptine mortelle. Mais également aux évocations de cette société de consommation qui nous tue à petits feux et le nihilisme comme riposte au monde nouveau : tout détruire pour mieux recommencer mais sans les marques. le monde du consumérisme est déjà en soi un grand pas vers l'Apocalypse, secondé par une publicité à outrance, (nous ressentons un peu tous au fond de nous, que notre façon de vivre est étrangère à notre nature et que nous aimerions bien faire un reset. Nous sommes la seule espèce qui paye pour vivre sur Terre. Ceci dit, si les animaux ne payent pas le droit de vivre sur la planète, ils sont victimes de l'appropriation des territoires...). Et comme le consumérisme et la publicité vont de paire dans cette église satanique, il ne lui manquait juste que le Jingle Apocalypse pour aller plus vite.

C'est grinçant, bordé d'humour noir et très soigné.
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La chambre de lactation

Attention chaud devant! Ou l'arroseur arrosé.

*

Oh la la, ce que je vais vous raconter là, ne doit pas sortir d'ici. En aucun cas!

Ce n'est pas un secret, pas une formule magique. Non, non, rien de ça.

PIRE ! C'est un roman sale, glauque et trash! (dans le bon sens du terme, toutefois!).

Cet auteur-là, Frédéric Soulier, il a tapé fort, très fort.

Comme d'habitude, quand je vous conseille une lecture, j'utilise les termes "fortement", "chaudement", "allez-y sans hésiter"... Mais là, je ne peux rien vous dire si je ne connais pas votre seuil d'écoeurement ou de tolérance :)

Attention vomito en préparation :)

En 4ème de couv', on vous prévient déjà que ce roman noir est destiné à un public très averti et pour adultes consentants. Je confirme!

*

L'auteur nous entraîne dans l'horreur de la psyché humaine, de ce qu'elle a de plus vil. Et pourtant, le début paraît d'une banalité confondante. Ca démarre pépère avec l'histoire d'un jeune homme, cureur-vidangeur de fosses septiques. Il rend visite à une cliente et décide de la cambrioler. Avec son meilleur ami.

Jusque là, tout va bien. Un polar classique qui fleure bon une intrigue à la française.

Mais les choses se compliquent toutefois dès l'entrée dans la cuisine de la dame.

Allez, je vous la fais courte. N'est pas la victime que l'on croit. Point.

*

Tout est dans l'ambiance. Elle est glauque, gore, trash . Bref, vous l'aurez compris, l'auteur ne fait pas dans la dentelle et les cui-cui.

Ca passe ou ça casse en fait. C'est vraiment une histoire sordide (et tout, et tout..), crédible dans les thèmes abordés par exemple dans les déviances sexuelles (oui oui cela existe!). C'est écrit d'une telle façon que l'attention est complètement magnétique (impossible de lâcher, totalement accro à la narration, curieuse de connaître le dénouement).

Un récit assez court, bien dosé avec tout de même une propension à accumuler ces fameuses déviances (mais cela sert l'histoire, hein!).

*

Mon conseil:

Il faut avoir le coeur bien accroché, être prévenu et surtout ne pas avoir de préjugés.

*

Un thriller maîtrisé de bout en bout. Quelle originalité dans le monde touffu des polars.

*

Lu dans le #Cold winter challenge, menu Stalactites ensanglantées

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Eau de spleen

L’Amour maternelle. Celui dont on nous rabat les oreilles dont on veut nous faire croire qu’il est instinctif, angélique, idéal, pur, motivé uniquement par le bien être de l’enfant. Mère sacrifice, mère courage… Mouais. Allez dire ça à Benoît. Sapeur-Pompier professionnel c’est un grand garçon majeur et vacciné et indép… euh non en fait pas indépendant. Il a un furieux désir d’indépendance, de liberté d’autonomie, brisé par une mère à l’amour étouffant, débordant, toxique, aliénant. Alors quand Benoît rencontre Estelle et que son cœur chavire on s’attend à ce qu’il se libère de l’emprise maternelle et c’est le cas, un temps.



Jusqu’à ce que cette histoire familiale presque banale prend une toute autre direction, une intervention risquée, un accident, le noir et un réveil aux allures de cauchemar. Sourd, aveugle et tétraplégique Benoît est prisonnier dans un corps branché à toutes sortes d’appareils. Un corps prison habité de ses seules pensées. Inutile poids mort qui ne lui permet plus aucun mouvement et presque plus aucune interaction.



Auprès de lui sa mère, encore, toujours. Sa mère qui a décidé qu’il vivrait sa mère qui décide encore, toujours. Puis un jour, son odorat, seul sens demeuré intact, lui renvoi le parfum d’Estelle. Coup au cœur, l’âme qui chavire. Sa vie vaut-elle tout de même la peine d’être vécue ? Si seulement la question était si simple.



Je me suis dit que l’auteur nous faisait un remake de Johnny s’en va-t-en guerre et puis non, premier revirement. Une histoire sur la fin de vie, le droit à l’euthanasie ? Pas tout à fait. Deuxème revirement, virage serré, ultime claque et fin mot de l’histoire. L’histoire se révèle sous un jour nouveau, je rembobine et là : stupeur.



L’amour maternel, l’amour de notre tendre moitié, l’amour… Vous lisez et on en reparle ?



Merci copine Nicola qui est toujours dans l’échange constructif (comme les commentaires) et respectueux et qui m’a fait découvrir le très talentueux écrivain Frédéric SOULIER, un de ses chouchous. Et quand même le principal : merci monsieur SOULIER pour cette nouvelle mordante et sans pathos.

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Nouvelles d'ici-bas, tome 1

Tu aimes les histoires transgressives, toujours sur le fil du rasoir, limite gore, ce livre est fait pour toi ...

Dans ce recueil de nouvelles "d'ici-bas ", Frédéric Soulier nous annonce en guise de programme : " Levons le capot et explorons ensemble les sombres recoins de l'âme humaine. Regardons ce qui se cache sous le vernis des civilités. "

Oui, levons le capot (âmes sensibles s'abstenir ) et commençons avec cette histoire de radin qui pour sa femme a choisi le meilleur : "Je suis allé au moins cher. Hôpital premier prix, toubib et infirmières premier prix, médicaments premier prix. Funérailles premier prix. Pour porter la bière, j'ai engagé des déménageurs, ils sont moins chers que des croque-morts."

Poursuivons avec ce p'tit accident agricole : "Ce con de pécore il était perché sur son engin en marche en train d'effectuer des réglages quand il a glissé et est tombé dans le rouleau. Tchlac, tchlac, tchlac. Un carpaccio, un crétin qui tombe dans une moissonneuse-batteuse ça fait pas des Chocapics..." C'est pas faux...

Applaudissons à ce remarquable esprit de famille : " S'il avait bien compris, ce bâtard était autant son oncle que son cousin, bien qu'il fût désormais pour l'état civil son frère..."

Pédagogue, il nous apprend que : " L’Histoire regorge de morts insolites, il s’agit de crétins qui ont creusé leur propre tombe. Il y a par exemple ce type qui se tua en ouvrant la lettre piégée que la poste lui avait retournée parce qu’elle n’était pas suffisamment affranchie. Il y a ce notaire tombé du vingt-quatrième étage en voulant démontrer à des étudiants la solidité des vitres de son bureau. Il y a cet abruti qui est mort dans l’incendie de sa maison en voulant brûler des toiles d’araignées dans sa cave avec une torche." ( anecdotes sans doute véridiques...)

Ensuite une p'tite histoire qui fait l'éloge des chefs d'entreprise : "C'est mon ancien patron qu'est là-dessous. Y m'a fait trimer comme un kosovar pendant 20 ans, en s'foutant d'ma gueule. Mais depuis que sa chignole s'est enroulée autour d'un poteau avec sa sale carcasse à l'intérieur, chaque fois que j'passe dans le coin, j'viens couler un bronze ou lui pisser dessus. Une fois, j'y ai même posé une gerbe, mais c'était pas des fleurs, celle-là, hé hé. J'espère qu'y voit tout ça, de là où il est. " Une version améliorée de " J'irai cracher sur vos tombes"...

Et finissons avec une petite pensée poétique : " Que ce soit dans une vulgaire boîte en sapin ou sous une pyramide antique, tout ça est bien égal au poète. Il composait des vers, les vers le décomposent. " C'est pas mignon ?

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Ainsi tuent les Hyènes

À la demande générale, je vais tenter d'écrire un retour sur Ainsi tuent les Hyènes, le dernier roman en date de Frédéric Soulier.

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Pourquoi ai-je autant de mal à m'exprimer sur ce livre que j'ai pourtant lu à plusieurs reprises ? D'une part par crainte de spoiler et d'autre part parce que lorsqu'un livre génère autant d'émotions chez moi, trouver les mots justes est compliqué.

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L'histoire en quelques mots : Trésor et Félicité Mba, deux enfants Sombrés résidant en Terre Cuite du Nord, pays ressemblant étrangement au Rwanda, grandissent au sein d'un foyer chaleureux, jusqu'au jour où les Awhilis (qu'on appellera "les Hyènes"), membres de l'autre ethnie peuplant le pays sont fortement encouragés par le pouvoir en place à tous les massacrer jusqu'au dernier.

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L'auteur nous montre bien comment par la manipulation de masse, la haine s'installe petit à petit jusque dans les cours d'école. Vos amis, vos voisins, les commerçants auparavant affables développent une aversion aussi soudaine qu'inexplicable envers des innocents avec lesquels ils vivaient en parfaite harmonie jusque là.

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Nous suivons donc ces deux enfants jusqu'à leur âge adulte. Vous aurez donc compris qu'ils réussissent à échapper au massacre. Ils arrivent à survivre, tant bien que mal, malgré les écueils placés sur leur route, Trésor veillant sur sa petite soeur, beaucoup plus affectée par les horribles événements. Mais comment appréhender l'horreur à l'état pur quand on n'a que 7 ans ? Lui-même n'en a que 10, mais il a promis... et puis il l'adore, sa "petite crotte".

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J'arrête de vous raconter l'histoire et je vous laisse la découvrir.

Le roman débute à Paris, Trésor et Félicité sont de jeunes adultes, et l'auteur nous balade avec brio d'une époque à l'autre jusqu'à ce qu'elles se rejoignent, du bout de sa plume incisive, dans un roman à la construction impeccable.

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Frédéric Soulier n'a jamais mâché ses mots, ce n'est pas dans ce récit qu'il allait commencer à faire dans le politiquement correct.

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C'est un roman d'une puissance incroyable, qui m'a fait passer par tout un panel d'émotions.

Je finirai juste ce billet en vous disant : Lisez-le !

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Des morts Des vivants

Arff

L'avertissement me prévenait pour le style d'écriture et comme je suis plutôt ouverte et curieuse, j'ai voulu tenter. Sauf que je ne cesse de revenir en arrière, je ne comprends pas toujours certains mots et cela m'empêche de m'imprégner du récit. En gros : je ne rentre pas dedans. En fait, je ne comprends pas grand chose. Désolé.
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Eau de spleen

Eau de Spleen, c'est le nom du parfum qui flotte dans le sillage d'Estelle, dont Benoît, jeune sapeur-pompier est tombé fou amoureux. Présenté ainsi, ça sonne comme une romance... sauf que non.

Mais commençons par le début. Notre jeune pompier écrit son journal intime, et c'est par ce biais que nous allons vivre cette histoire, du moins son début. Tout se présente à peu près bien pour notre héros, puisqu'il exerce un métier qu'il adore et qu'en plus, il tombe amoureux d'Estelle, qui partage ses sentiments. C'est beau, pas vrai ?

Sauf qu'encore une fois, non... Benoît est amoureux, certes, mais il suffoque sous l'affection débordante d'une mère particulièrement envahissante, intrusive, et tout plein d'autres qualificatifs, qui m'ont amenée à me demander comment il faisait pour la supporter. En tout cas, l'arrivée de l'intruse n'est pas faite pour calmer les ardeurs maternelles.

Jusqu'ici, on est sortis de la romance et on pense tomber dans un truc familial un peu tordu, quoique banal.

Sauf qu'encore une fois, non... Lors d'une intervention sur l'incendie d'une usine de produits chimiques, le jeune homme est grièvement blessé (même plus que blessé) et sombre dans le coma. À son réveil, le seul sens dont il dispose désormais est l'odorat, sens qui l'aide à se raccrocher à la vie puisque l'effluve qui lui parvient est celui du parfum de sa bien-aimée.

Nous ne suivons donc plus l'histoire au-travers du journal intime, n'est-ce pas, vous l'aurez compris, mais au fil des pensées du pauvre pompier cloué sur son lit d'hôpital... et qui n'a aucun détail sur son état, pour parfaire le tableau déjà peu réjouissant.

Et c'est là que j'arrête de vous raconter l'histoire, parce que franchement, l'auteur le fait vraiment mieux que moi.

Cette nouvelle, j'ai juste envie de dire : wahou ! Ça résume bien, je trouve, non ? Alors que dire de plus ? Que Frédéric Soulier a encore une fois frappé très très fort... mais en douceur. Il n'en a fait ni trop, ni pas assez.

De l'émotion, oui, mais empreinte de pudeur, de retenue. Il a laissé au lecteur le choix d'opter pour ce qui lui convenait, et à mon avis, ce n'est pas si facile que ça. Mes tripes ont joué au yo-yo tout du long... et ce final... (encore un wahou !) Je ne m'y attendais absolument pas.

Par contre, qu'on ne vienne pas me parler d'amour, fût-il maternel. L'amour, c'est parfois laisser partir, quelle que soit la manière. Vous comprendrez ce dont je parle en lisant le récit. La possessivité qui atteint ce degré, non, ce n'est définitivement pas de l'amour.

Sur cet intermède, je vais vous laisser en disant un grand bravo à Frédéric Soulier. Des auteurs comme lui, on en rencontre beaucoup trop rarement.
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Le trou de ver dans la maison du crack

Je découvre Frédéric Soulier avec cette nouvelle étonnante et détonante qui change franchement de mes lectures habituelles.

Déconseillée au moins de seize ans, ce récit de Frédéric Soulier est rédigé dans un langage parlé très familier : le style y est délibérément cru, caustique. Il flirte souvent avec la grossièreté, voire même avec la vulgarité, réussissant à parfaitement capter le langage de trois jeunes désoeuvrés, héros de cette histoire.

J'ai trouvé son écriture très naturelle, spontanée, le trait n'est jamais forcé.



Certaines scènes peuvent heurter la sensibilité des adolescents, mais derrière les propos, on sent que le ton est humoristique et qu'il se veut drôle et sarcastique.



*

Mika, Lorie et Jay, le narrateur, vivent à trois dans un minuscule appartement, vraiment sordide, rempli de blattes qui prolifèrent dans cet univers où s'accumulent des déchets ménagers et la saleté.

Leur quotidien est rythmé par la défonce et le sexe, jusqu'au jour où par hasard, les trois junkies découvrent un minuscule trou dans le mur de leur appartement.

Et ce n'est pas n'importe quel trou, c'est un trou de ver !



A partir de là, le lecteur est harponné : il n'a qu'une envie, celle de découvrir ce qui se cache derrière le mur !

Et « une fois qu'on a éliminé l'impossible, ce qui reste, aussi improbable que cela soit, doit être la vérité. »



*

Dans ce format très court qui prend la forme d'un monologue, Frédéric Soulier parvient très rapidement à nous rendre son univers attractif.

Le texte est dynamique, enlevé, très visuel, parsemé de réflexions pertinentes du narrateur, comme celle-ci.



« … est-ce qu'on peut dire d'un mouflet qu'il a été élevé, quand il n'a été que rabaissé ? »



Frédéric Soulier ne perd pas de temps en longues descriptions. En quelques mots, l'auteur crée une atmosphère équivoque, intrigante, franchement très répugnante par la présence de toutes ces petites bestioles qui grouillent dans cet appartement particulièrement dégoûtant.



Je me suis vue plusieurs fois frissonner de dégoût.

Et même si j'adore les animaux, je dois dire que là, trop, c'est trop, il y en a partout : je me suis imaginée, transformée en exterminatrice, armée de pièges, d'acide borique et d'insecticide, de balais, d'aspirateur, d'éponges à récurer, de vinaigre blanc et de javel, récurant l'appartement du sol au plafond pour vaincre l'envahisseur.



*

Dans ce récit de moins de quarante pages, le suspense est bien présent. Et si les blattes ont envahi mon esprit, elles m'ont également emportée dans un monde où se mêlent science-fiction, roman noir et thriller.



On sent que l'auteur se plait à nous balader, et le plaisir est réciproque. Lorsque le dénouement se dévoile avec cette chute saisissante, la surprise prête à sourire.

Et dès lors, à la lumière des dernières lignes du texte, on est amené à reconsidérer les fondements de toute l'histoire.

Et j'irais même plus loin, je me suis surprise à discerner d'autres nuances dans l'écriture, un soupçon de provocation, de bravade, invitant le lecteur à revenir sur l'ensemble de l'intrigue, à remonter le courant du récit pour déceler les failles, les indices qu'on a pu manquer lors d'une première lecture.



*

Pour conclure, « La trou de ver dans la maison du crack » est un récit original, bien mené qui restitue avec justesse la voix du jeune homme. Il ne plaira pas forcément à tout le monde, mais il ne laissera personne indifférent.

Pour ma part, j'ai pris plaisir à être manipulée.

Je poursuivrai la découverte de cet auteur, j'ai cru comprendre que son univers était assez riche, oscillant entre le fantastique, l'horreur, le polar noir, le thriller, le roman d'anticipation et la science-fiction.



*

Merci Nicola, je ne serais sûrement jamais allée vers Frédéric Soulier sans tes jolies critiques qui donnent tellement envie de sortir de son quotidien.
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L’immeuble aux métèques

Retour rapatrié de la plateforme sur lequel je l'avais posté il y a plus d'un an, à savoir amazon. Je précise, parce que comme le fait remarquer Sylvie dans son commentaire fort judicieux, rien n'ayant été posté sur babelio, mon introduction prête à confusion.



L'avantage, quand on lit un livre un certain temps après sa sortie, c'est que tout le monde a déjà donné son opinion détaillée sur le récit. le désavantage, c'est qu'on n'a plus rien à ajouter, surtout quand on partage à 100 % l'avis des personnes qui nous ont précédé.

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Donc je vais faire bref. j'ai adoré cette nouvelle. Les personnages, atypiques, sont tous attachants. On pourrait penser de prime abord que les habitants de cet immeuble pas comme les autres ont été écartés de la société et regroupés comme dans une sorte de "ghetto", mais il n'en est rien. C'est l'amour, l'entraide et l'harmonie qui règnent en maîtres, et ça nous donne très envie de faire leur connaissance.

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C'est la chance qu'a eue Ernest, croque-mort fasciné par... la mort, qui ne trouve plus de sel à sa vie, jusqu'à sa rencontre avec Jennifer, aveugle, dont il tombe amoureux. Il me semble qu'on tombe très souvent amoureux dans les écrits de Frédéric Soulier, en fait. Mais comme c'est très finement dilué dans le reste, c'est rarement ce qui prédomine.

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Un récit qui nous emporte, émaillé de chapitres très bien documentés sur la mort et tout ce qui l'entoure, la vie éternelle, l'éventuelle survivance de l'âme, sans oublier les méthodes d'exécution selon les coutumes locales et les époques., etc.

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Pour résumer, encore un "grand" Soulier, à se procurer de toute urgence.
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Les goules

Peter Heinze, un journaliste viennois, reçoit l'appel de Gisele Fromme, une vieille dame d'un village de Haute-Autriche qui désire lui raconter une histoire extraordinaire. Assez réticent, il y va tout de même. Alors, nous remontons le temps pour nous retrouver sous le IIIe Reich, alors que la petite Gisele est âgée de neuf ans. Elle habite alors avec sa mère, son frère Jonas, seize ans, et sa petite soeur, encore en bas âge, dans une ferme isolée, où, en pleine nuit, il est aisé d'imaginer une attaque de monstres. ● La nouvelle de Frédéric Soulier est efficace et réserve son lot de surprises. On entre tout de suite dans l'ambiance de cette ferme et on comprend aisément les angoisses de la petite fille. Je ne m'attendais pas à l'évolution de l'histoire qui est progressivement révélée. Une bonne surprise que je remercie HundredDreams de m'avoir fait découvrir. J'ai envie maintenant de lire d'autres ouvrages de cet auteur !
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Les goules

« Croyez-vous aux monstres ? »

Je n'y croyais pas vraiment lorsque j'ai débuté la lecture de cette nouvelle d'une petite quarantaine de pages. J'ai commencé ce récit, un peu sceptique, ne sachant pas trop où me mènerait cette histoire de goules, et puis, je me suis laissée prendre par le récit, et la fin m'a totalement pétrifiée.



Si vous ne croyez pas aux monstres, je suis sûre qu'à la fin de cette nouvelle, vous y croirez. On peut lancer les paris !



*

L'histoire se passe dans un petit village de Haute-Autriche pendant la seconde guerre mondiale.



Peter Heinze, un jeune journaliste viennois, reçoit l'appel étrange d'une vieille dame qui désire lui raconter une histoire. Son flair ne le trompe pas, le discours de cette octogénaire laisse entrevoir un très bel article.



Gisele Fromme avait neuf ans au moment des faits, un âge où tous les enfants croient en l'existence des monstres. Ils s'immiscent dans leur imaginaire, au plus profond de leurs rêves, de leurs cauchemars. Pour la petite Gisèle, les monstres prennent l'apparence de goules, ces créatures nées du folklore arabe et perse, qui vivent à proximité des cimetières et se repaissent de sang et de chair humaines. Par temps de guerre, les soldats morts au combat sont une manne et elles prolifèrent dans ces campagnes désolées.



*

Imaginez-vous enfant, vivant dans une vieille ferme isolée. La nuit est tombée, le brouillard épais enveloppe la cour d'ombres fantomatiques et silencieuses. Brusquement, le chien d'habitude placide, se met à aboyer au dehors, de manière frénétique et apeurée. Vous regardez par la fenêtre et là, se dessine furtivement une silhouette mi-humaine, mi-animale avant que la brume n'efface ses contours.



« – Gisele, votre histoire est effectivement... intéressante. Vous êtes une fabuleuse conteuse, vraiment. … Mais je dois vous dire qu'on ne publiera pas ça... Si je me présente devant mon rédac-chef avec une fable à base de goules, il va me rire au nez ou m'obliger à prendre des vacances…

– Oh, mais vous n'avez pas tout entendu, Peter. Tous les éléments ne sont pas encore en votre possession. Méfiez-vous des conclusions hâtives. »



*

Méfiez-vous des conclusions hâtives !

Cette nouvelle teintée de fantastique va petit à petit se mâtiner d'horreur en nous dévoilant l'impensable, l'intolérable, l'insoutenable vérité.



N'ayez pas peur, vous ne trouverez dans ce récit aucune description sordide, sanglante, monstrueuse, mais il y a assurément de la folie, de la peur, de la barbarie, de la cruauté lorsque se révèle l'envers du décor.



*

L'écriture de Frédéric Soulier est fluide, agréable, rythmée, pleine de suspense, sans aucun temps mort.

Le format de la nouvelle permet d'entrer de plain-pied dans le récit et de vivre, le temps d'une toute petite heure, dans une bulle ouatée d'horreur. L'auteur m'a guidée et m'a ouvert les portes d'un monde sombre, froid et implacable.



Je pensais sortir de ma zone de confort en lisant ce texte, mais en définitive, pas autant que je ne le pensais.

Le ton parfaitement juste s'adapte aux variations du récit : le départ est doux, Gisele Fromme nous accueille chaleureusement chez elle avec une bouteille de cognac et un savoureux gâteau au miel dont j'ai senti les arômes à distance. Puis l'histoire cette vieille dame commence, elle n'a pas son pareil pour nous faire voyager dans le temps et l'espace : elle nous emporte tout d'abord dans un récit de mythes puis on bascule insidieusement dans la violence et le crime jusqu'au dénouement qui m'a touchée et même complètement stupéfaite par tant de noirceur.



Que dire de cette fin ?

Le message sous-jacent qui se dévoile doucement m'a énormément plu.



*

Pour conclure, je ne suis pas adepte des formats courts, mais j'y prends de plus en plus plaisir. Après « le trou de ver dans la maison du crack », Frédéric Soulier m'a de nouveau ravie par son style et son écriture.



Je vous conseille donc vivement cette lecture, je pense que vous passerez également un très bon moment.



****

Merci Nicola, ton billet m'a permis de découvrir un auteur de talent.
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Quitter Eskern

Une chaloupe échouée sur une plage... Dans cette chaloupe, deux adolescents, un garçon et une fille, s'éveillent, ignorant complètement ce qu'ils font là et jusqu'à leur propre identité.

L'orage, qui se tranforme en tempête, les incite à quitter l'embarcation au plus vite et les voilà blottis l'un contre l'autre, sur le sable, à s'entr'apercevoir au hasard d'un éclair, avec cette impression fugace et insaisissable de déjà vu.

Peu vêtus, pieds nus, avec l'obscurité pour seule compagne sous la pluie battante, ils se raccrochent l'un à l'autre, main dans la main, pour ne pas laisser la panique les envahir. Et cet orage qui n'en finit pas, semblant inlassablement les poursuivre et les presser de trouver un refuge, un abri, et de quoi apaiser la faim qui les tenaille.

Puis au loin, des lumières. Ils savent ce que sont des maisons, des gens, des animaux, sans avoir souvenir d'en avoir approché. Des noms, des images, leur traversent l'esprit, mais leurs souvenirs restent insaisissables. Et enfin, une maison, surmontée d'une tour gigantesque (un phare ?). le garçon frappe, la porte s'ouvre... à l'intérieur, un couple, qui s'empresse de les faire entrer. Georges et Emilie se confient : Ils ont perdu leurs deux enfants, et en attendant que les naufragés retrouvent la mémoire, les prénoms des défunts leur sont attribués... Gaël et Annaïg.

Et voilà nos supposés orphelins adoptés provisoirement par le gentil couple... Ne reste plus qu'à fixer une durée au "provisoire".

Bienvenue à Eskern !

Je ne sais pas vous, mais ça me donne presque envie de relire cette nouvelle à peine terminée. L'auteur nous embarque comme à son habitude (pas dans la chaloupe, hein...) et l'ambiance du début tantôt s'allège, pour mieux s'alourdir... le malaise est palpable.

Que dire de plus ? Vanter la plume de Frédéric Soulier ? Je crois que c'est fait. Vous dire de lire cette nouvelle ? C'est fait aussi. Maintenant, à vous de jouer.
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La chambre de lactation

Drôle de bouquin.



Difficile à noter d'ailleurs.



Thriller que j'ai eu du mal à lâcher tellement je voulais savoir si le malheureux héros de l'histoire allait s'en tirer. La chambre de lactation m'a tenue en haleine.



C'est un bon point.



Au niveau du pitch, ça démarre doucement. Luigi Rémaux, technicien en hydrocurage (il vide les fosses septiques) pense avoir déniché le coup du siècle chez une riche propriétaire. Il propose donc à son meilleur ami de cambrioler Guillemette Dorléans quelque temps plus tard.



Sauf que rien ne se passe comme prévu. Guillemette va leur donner une sacrée leçon. Il faut dire que la bonne femme apprécie les déviances sexuelles assez particulières et ne se prive pas de leur raconter sa petite vie de dérangée.



Je trouve que dans ce thriller, on bascule dans le gore plus que dans le trash (en dehors de deux ou trois scènes). Et j'ai vraiment plus de mal avec le gore.



Luigi était un personnage pas très sympa au départ mais on en peut s'empêcher d'avoir pitié de lui et de l'accompagner jusqu'au bout.



Les dialogues sont hard et vulgaires mais paradoxalement le récit est ponctué de mots savants.

Un petit tour sur wikipédia vous en dira davantage sur les joyeusetés proposées par Guillemette: urophilie, clystérophilie, émétophilie (le pire)...



bien cracra tout ça.



Je suis d'avis de faire lire ce bouquin à tous ceux qui sont arrêtés pour cambriolage pour leur faire passer l'envie de recommencer !
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La chambre de lactation

Trop morbide et glauque

Un roman d’horreur plus qu’un thriller je n’ai pas du tous accroché. Très mal écrit beaucoup trop de narrations avec des fautes de ponctuations. Dans ce roman seul le langage assez cru est supportable et quelques pointes d’humour noir. Une histoire beaucoup trop violente a la limite du supportable que je déconseille surtout au moins de 18 ans

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Ainsi tuent les Hyènes

L'un des rares auteurs auto-édités dont je lis tous les livres.



Chaque parution est une nouvelle dégustation que l'on prend le temps d'apprécier.



Frédéric Soulier, ne déroge pas à sa règle avec son nouveau livre tout en profondeur, noir, glauque mais tellement humain.



Les histoires s'imbriquent, s'entrelacent pour finalement nous envahir et nous toucher, pour finir en apothéose.



Au-delà de la construction narrative, il y a la plume et quelle plume ! Travaillée avec minutie, avec recherche et on sent tout le plaisir de l'auteur à manier les mots. Certains diront qu'elle n'est pas accessible, d'autres comme moi diront qu'elle rend hommage à la langue française.



Les personnages sont d'une rare finesse, avec une construction psychologique ciselée. Chacun d'eux laissera son empreinte sur le lecteur, qui ne peut rester indifférent au parcours de chacun.



La petite cerise sur le gâteau, ce sont les mots de Patrice Quélard que l'auteur a judicieusement placé à la fin du livre.



Un auteur de talent dont les maisons d'édition tardent à reconnaître le potentiel et c'est bien dommage.



Un auteur à découvrir, un livre à lire.



C'est sombre, glauque parfois, sans nuance de gris, comme la vie finalement...

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Retour à la cité des monstres

Bon, depuis le temps que je vous abreuve de citations, sauf à vous mettre l'intégralité du bouquin parce que les passages remarquables foisonnent, il faut bien que je me décide à écrire un retour.

Eddie Sykes est le genre de type sur les pieds duquel il vaut mieux éviter de marcher, mais il avait tourné le dos à son passé en tombant amoureux de la belle et douce Kat, avec laquelle il envisageait un avenir radieux à la Nouvelle Orléans. Alors que nos amoureux échangeaient un baiser passionné dans un wagon surchargé, des tirs fournis se mirent à fuser, tuant moult innocents voyageurs, ainsi que Kat, qu'Eddie tenait encore dans ses bras.

Or, Eddie lui-même était la cible des tueurs envoyés pour venger un malfrat de la pire espèce auquel notre héros et narrateur avait réglé son compte à l'époque où il jouait facilement de la gachette. Mais Eddie est indirectement protégé par une certaine femme aux dents en or à qui il avait sauvé la vie, raison pour laquelle il s'est sorti de la tuerie sans une égratignure.

Fou de douleur et ivre de ressentiment, il doit retourner à Corvette, appelée la Cité des Monstres, où il avait toujours vécu et là où tout a commencé, d'une part pour venger Kat et d'autre part pour retrouver la femme dont la protection coûte si cher à ceux qui le touchent physiquement de près. Je ne peux trop en dire sous peine de spoiler...

La description de la ville envoie du rêve, et ce n'est pas parce qu'il échoue dans un hôtel affichant pompeusement "Le Carlton" en devanture que l'environnement ressemble à la Côte d'Azur, loin s'en faut.

Il se rend tout d'abord sur la tombe de sa bien-aimée, et y croise la mère de Kat. Il n'est pas vraiment le futur gendre dont elle aurait rêvé, et la rencontre n'est pas franchement cordiale au départ. Mais la femme, déjà durement affectée par le décès de sa fille aînée, est à la recherche de sa fille cadette qui a disparu. Elle demande donc à Eddie de la retrouver....

Et nous allons ainsi partir à la rencontre des habitants de la Cité des Monstres, qui porte bien son nom comme vous pourrez le constater à la lecture du roman. C'est simple, là-bas, même les chiens ne sont pas constitués comme partout ailleurs.

Notre héros va devoir se frotter à des individus de la pire espèce, entre ceux ayant eu vent de sa réputation, qui constatent vite qu'elle n'est pas usurpée, et ceux qui le connaissent déjà, lesquels ne sont pas franchement ravis de son retour, mais il retrouvera aussi des alliés et amis fidèles.

Tous les moyens étant bons pour parvenir à ses fins, il devra même payer de sa personne pour obtenir les informations dont il a besoin, mais je vous passe les détails que je qualifierais de particulièrement croustillants.

J'en viens à mon avis. Les histoires de durs à cuire, ce n'est pas du tout ma tasse de thé, donc si ce n'est pas la vôtre non plus, ce n'est pas un problème, vous aimerez ce livre quand même. Si par contre c'est votre trip, foncez ! Ceux que les pointes de fantastique rebutent peuvent passer outre, il n'y a rien d'outrancier en ce sens (oui Onee, c'est à toi que je pense).

En revanche, les amateurs de politiquement correct peuvent passer leur chemin, Frédéric Soulier ne mange pas de ce pain-là. Vous allez vous salir les yeux, comme les personnages, aussi bien les plus abjects que les plus gentils et débonnaires, se salissent les mains.

Vous aurez votre dose de tout ce que les humains peuvent avoir de plus sombre dans cette plongée en enfer... mais vous aurez aussi de la sensibilité, vous éprouverez de l'empathie pour certains protagonistes et vous en détesterez d'autres. La puissance de l'amitié, la vraie, celle qui vous fait tout braver pour ceux que vous aimez a sa place également. Et puis le sens de la justice qui mène Eddie vous touchera. On a déjà parlé de ces assassins du côté desquels on se range malgré tout. C'est encore une fois le cas, bien que notre héros ne soit pas un serial killer, mais vous voyez ce que je veux dire.

Et l'énorme point fort de ce roman au rythme trépidant, sans le moindre temps mort, dont on tourne les pages à toute allure jusqu'au point final, c'est le talent de l'auteur pour manipuler les mots, toujours trouver le ton juste, nous décrire les lieux et situations au point qu'on s'y croirait.

Frédéric Soulier est un écrivain à part dans le milieu de l'auto-édition. Je sais que j'en parle souvent, mais c'est plus que mérité.
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La chambre de lactation

Ne vous attendez pas à lire un thriller tout gentil ! Non !



Avec la chambre de lactation, l'auteur nous entraîne dans ce qu'il y a de plus sordide chez l'être humain... Enfin chez la femme... Eh bien, oui ! Pour une fois, que c'est une femme qui se trouve au cœur de l'intrigue, enfin surtout au cœur d'un thriller-horrifique et que c'est la femme qui est le monstre... C'est assez original, déstabilisant, pour le souligner !



En même temps, quand deux p'tits cons décident de cambrioler une brave dame... Ils ne méritent que ça... Même si au départ, c'est exactement la réflexion qu'on se fait, on va vite déchanter... Et même parfois, on va les plaindre... Juste un peu...



On est dans un huis clos où certaines scènes sont à la limite du tolérable, mais d'autres m'ont faites rire ! Je dois avoir un côté sadique quelque part...



Un huis clos où l'horreur est poussée à son paroxysme. Des descriptions ignobles, dégoutantes, parfois à vomir, mais je me suis laissée emportée par cette plume visuelle, ciselée d'une rare qualité littéraire ! Oui, ce n'est pas parce que l'auteur livre un thriller-horrifique qu'il tombe dans un langage facile. C'est de la littérature ma bonne-dame ! Une plume d'une qualité irréprochable, parsemée de mots familiers, utilisés par nos deux p'tits cons... Mais une plume recherchée avec un langage soutenu.





Une personne peut en cacher une autre... Et c'est bien ce que l'auteur met en exergue... Avec un postulat de départ assez classique, il va balayer les travers de l'être humain et le lecteur devient un spectateur qui va aussi bien se réjouir, que s'offusquer... J'ai adoré cette folie qui monte crescendo, sans temps morts où l'auteur adapte le rythme de sa plume au rythme de cette violence.



Bien sûr, c'est crasseux, immonde, mais on n'est pas dans le monde des bisounours... La réalité est sous-jacente et c'est tout l'art de la plume de l'auteur de rendre palpable cette réalité qui se cache sous les plus beaux atours... La bête qui sommeille en chacun de nous, mais que certaines personnes laissent s'exprimer...



Dès le départ, vous êtes prévenus : « Cette novella est destinée à un public très averti et à des adultes consentants »... Donc, n'y allez pas si votre cœur n'est pas bien accroché, car l'auteur va vous remuer les tripes dans tous les sens du terme. On est au bord de l'abject et toutes les horreurs sont concentrées en ces quelques pages.



Il y a un peu de "Misery" dans ce livre, mais en beaucoup plus glauque, avec des scènes crues où tous les travers de l’être humain semblent s’être déversés.





C'est pervers à souhait, parsemé d'une rare violence, avec un zeste de gore. Le tout vous filera des envies de vomir ou parfois des envies de meurtres, mais surtout une envie de connaître le fin mot de cette histoire. Préparez votre sceau à vomi... Ou alors ne mangez rien, ni avant, ni après... Préparez-vous à sauter dans le vide, dans une lente descente aux enfers.



Enfin et surtout, préparez-vous à détester ce livre que vous allez adorer.



J'ai tour à tour détesté, adoré ! J'ai adoré détesté... J'ai vécu un moment de pur bonheur dans l'horreur la plus totale, dans ce qu'il y a de plus abject. Et j'ai même parfois trouvé les situations cocasses pour en rire avant de me retrouver au bord de la nausée.



C'est tout l'art de l'auteur, il sait aussi bien malmener ses personnages que ses lecteurs, qu'il ne ménage pas et qui contrairement aux protagonistes, en redemandent...



C'est crade, c'est moche, mais tellement jouissif qu'on en veut encore ....


Lien : https://julitlesmots.com/201..
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L'appel du Dieu-Ventre

Cet auteur m’a été conseillé par @nicolak.

Elle m’a averti de ne pas commencer par : « la chambre de lactation » trop glauque.

De me familiariser avec ses écrits avant de lire ce livre.



Eh bien, je n’ai pas du bien choisir, c’est gore, violent, j’ai eu des remontés, nauséeux parfois… Mais j’ai adoré… ça, c'est mon côté « psychopathe » ou j’avais faim… Allez savoir.



Le prochain sera donc « des morts, des vivants » mis de côté, grâce à @El_Cameleon_Barbudo… J’ai envie de découvrir de l’horreur, du sale, du pas bien…



Bonne lecture !
Lien : https://angelscath.blogspot...
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