Né en 1931 dans les Ardennes, sous le nom de Jean-Paul Baron, Frédérick Tristan, auteur de plus de trente livres en soixante ans d'écriture, aime brouiller les pistes. Comme Fernando Pessoa, il a créé des hétéronymes qui écrivent à sa place, dont celui de Danielle Serréra, jeune poétesse suicidée à 17 ans. En 1983 il obtient le prix Goncourt avec « Les Égarés ». Membre éminent du courant littéraire de la Nouvelle Fiction identifié par Jean-Luc Moreau, il a notamment publié « le Dernier des hommes » (1993), « L'Énigme du Vatican » (1995), « Stéphanie Phanistée » (1997), ainsi que des romans policiers sous le nom de Mary London. En 2000, il reçoit le Grand Prix de littérature de la Société des Gens de Lettres pour l'ensemble de son oeuvre, rééditée par Fayard depuis 1997. Il a publié ses mémoires en 2010 : « Réfugié de nulle part » (Fayard, 470 p.).
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Je me tus, car du fond de la ténèbre la plus obscure j’entendis une rumeur extrêmement lointaine mais qui approchait comme une formidable vague, et maintenant déjà c’était le bruit immense d’un raz de marée qui se déversait dans la noirceur de la nuit avec ce même innombrable cri que pousse une armée se jetant à corps perdu dans la bataille, mais là, dans cette obscurité plus obscure que la plus nocturne des nuits, c’était comme si des milliards de milliards d’armées se jetaient les unes contre les autres en un déferlement de glaives, de javelots, de pierres, de plomb fondu, mais c’était les étoiles, les comètes, les terres et tous les soleils de tous les univers qui, noyés, emportés dans ce tumulte prodigieux comme des quilles dans un torrent, tournoyaient en hurlant, se précipitaient vers moi avec la puissance de l’océan lorsqu’il brise les digues et s’engouffre dans la vallée qu’il engloutit en un instant. Mais là dans cette obscurité plus obscure que la plus nocturne des nuits, c’était en moi-même que se déversait ce torrent que nul espace n’aurait pu recevoir sans en être anéanti, c’était en moi-même que toutes ces armées et tous ces univers se déversaient, arrachant tout sur leur passage.
Une sorte de greffier tout de noir vêtu les accompagna, le nez baissé, à travers les couloirs obscurs que quelques torches éclairaient ici et là, abandonnant à l’ombre d’innombrables recoins où l’imagination de l’enfant plaçait des bêtes.
Permettez-moi de douter qu'une femme élégante comme vous l'êtes prendrait le risque d'une telle mésaventure............ Vous préféreriez changer de coiffure ! .
Mais, tout de même, dès que l'heure approchait, je me faufilais hors de la maison, je me rendais jusqu'à la salle obscure où le spectacle était donné, avec le même désir de pénétrer dans l'obscurité de ce mystère et la même crainte de devoir constater que jamais, jamais aucun des personnages ne parviendrait à sortir du film, à venir me rejoindre et s'asseoir à mon côté dans la salle.
Le plaisir de la recherche ! descendre de plus en profondément dans l'infiniment petit. Rien n'est plus enivrant que cette plongée dans l'océan des origines ! Te rends-tu-compte ? Nous en sommes à palper l'énergie qui aimante les corpuscules entre eux. La zone des atomes est dépassée depuis longtemps.
Je me doutais qu'il n'était guère heureux en ménage , mais de là à penser que ,dès le l'époque de leur mariage , lady victoria et lui vivaient sur deux planètes séparées........
Si je savais où je vais, je n'irais pas.
Je fume depuis l'âge de seize ans et je n'ai jamais eu la moindre difficulté à respirer .
Ils étaient là, sur le manège, et ils tournaient !
La gravité de leur visage blafard témoignait assez de leur folie. Un enfant les regardait.
Ralph Abercombie auteur de référence pour le personnage principal du roman mais qui n'existe pas.
Pourquoi ce Scrymgeour s'intéressait-il ainsi à cette mort ? Pourquoi souhaitait-il qu'il s'en occupât ?