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4.37/5 (sur 91 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Comté de Talbot, Maryland , le vers 1818
Mort(e) à : Washington , le 20/02/1895
Biographie :

Frederick Douglass, né Frederic Augustus Washington Bailey, est un orateur, abolitionniste, éditeur et fonctionnaire américain.

Esclave à l'age de 8 ans, il réussit à s'instruire et s'enfuir à l'âge de 20 ans. Sorti des griffes de son propriétaire, il fréquente des membres de la communauté noire et abolitionniste à New Bedford, Massachusetts.

Après la guerre de Sécession (1861-1865), Douglass occupe plusieurs positions politiques importantes. Il devient président de la Freedman's Savings Bank, un organisme gouvernemental chargé de favoriser l'intégration des anciens esclaves durant la période de reconstruction qui suit la guerre. Puis il est successivement marshal du district de Columbia ; consul-général de la République d'Haïti (1889-1891) ; et chargé d'affaires pour la République dominicaine.

Au bout de deux ans, il démissionne de ses fonctions diplomatiques à cause de désaccords avec la politique du gouvernement américain. En 1872, il s'installe à Washington après l'incendie de sa maison de Rochester, New York.

En 1872, Douglass devient à son insu le premier Noir à être candidat lors de l'élection présidentielle. Sans s'être porté candidat, il est en effet désigné par l'Equal Rights Party (Parti de l'égalité des droits) comme colistier de Victoria Woodhull, la première femme candidate pour la présidence du pays. Douglass ne participe d'ailleurs pas à la campagne présidentielle aux côtés de Woodhull.

Douglass est continuellement appelé à raconter son histoire. En 1845, il écrit et publie sa biographie, "La vie de Frederick Douglass, esclave américain" ("A Narrative of the Life of Frederick Douglass, an American Slave"), décrivant ses années de servitude. Son ouvrage constitue un classique des témoignages d'esclaves qui connut un retentissement important lors de sa publication. Il est traduit également sous le titre "Mes années d’esclavage et de liberté".

En 1877, il s'installe dans ce qui allait être sa dernière demeure, située dans le district de Washington, sur les bords de la rivière Anacostia, qui inspira son surnom de Lion d'Anacostia.

Au cours de sa vie, Douglass aura finalement publié son autobiographie en trois versions progressivement augmentées : Le récit de 1845, le plus vendu, sera suivi de "My bondage and my freedom" en 1855, puis de" Life and times of Frederick Douglass" en 1881, qui a été légèrement révisé en 1892.
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Frederick Douglass (1818-1895), le lion d’Anacostia : Une vie, une œuvre (France Culture). Photographie : American abolitionist and former slave Frederick Douglass. (Credit: Corbis/Getty Images). Production : Perrine Kervran. Avec la collaboration de Claire Poinsignon. Diffusion sur France Culture le 19 décembre 2015. Né d'une esclave noire et d'un maître blanc, lui-même esclave affranchi, Frederick Douglass devint l'une des plus grandes voix abolitionnistes américaines du XIXème siècle. Par Virginie Bloch-Lainé. Réalisation : Clotilde Pivin. Attachée de production : Claire Poinsignon. Avec la collaboration d'Annelise Signoret. Au 19ème siècle aux Etats-Unis, au cours des trente années qui précèdent l’abolition de l’esclavage en 1865, de nombreux esclaves affranchis racontent leur histoire. Publié et diffusé par les sociétés abolitionnistes, le récit d’esclave devient un genre littéraire. Steve McQueen a réalisé un film à partir de l’un de ces récits, “Twelve years a slave”, écrit par Solomon Northup. Mais la plus célèbre de ces autobiographies, depuis sa publication en 1845 jusqu’à aujourd’hui où elle a le statut de texte classique lu et étudié, c’est l’autobiographie de Frederick Douglass. Né en 1817 d’une mère esclave et d’un maître blanc, Douglass connaît vingt années d’esclavage, sur une plantation d’abord, puis en ville, à Baltimore il parvient à s’échapper. Surdoué, sachant lire et écrire, Douglass raconte la violence dont il fut victime. Il donne des conférences très remarquées car il est un orateur exceptionnel. Rapidement, Douglass est davantage qu’un témoin de l’esclavage. Il s’engage en politique auprès des Républicains et conseille Lincoln pendant la guerre de sécession. Il fonde trois journaux, dirige une banque réservée aux esclaves affranchis, s’enrichit, fait faillite, épouse deux femmes dont une blanche en seconde noce. Douglass est un self-made man américain jusqu’au bout des ongles, irascible et génial. Avec : Claire Parfait , professeur de civilisation américaine à l’université Paris-Diderot. Marie-Jeanne Rossignol,professeur de civilisation américaine à l’université Paris-Diderot. Agnès Derail, maître de conférences en littérature américaine à l’ENS (Ulm). Cécile Roudeau, professeur de littérature américaine à Paris III. Hubert Haddad, écrivain, auteur de “Théorie de la vilaine petite fille” (éd. Zulma), un roman dans lequel apparaît Frederick Douglass. Bibliographie : Frederick Douglass, “Vie de Frederick Douglass, esclave américain, écrite par lui-même”, traduit de l’anglais (États-Unis) par Hélène Tronc (Gallimard). Hubert Haddad, “Théorie de la vilaine petite fille” (Zulma). François Specq, “De l’esclavage en Amérique”, (éditions rue d’Ulm). William Wells Brown, “Le récit de William Wells Brown, esclave fugitif, écrit par lui-même”, traduit, introduit et annoté par Claire Parfait et Marie-Jeanne Rossignol (Publications des Universités de Rouen et du Havre). Solomon Northup, “12 ans d’esclavage”, traduit de l’anglais (États-Unis) par Philippe Bonnet et Christine Lamotte (éditions Entremonde). Source : France Culture

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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Les petits blancs savaient leur âge. Je ne pouvais imaginer pourquoi je devais être privé d'un pareil privilège. Il ne fallait pas songer à interroger mon maître là-dessus. Il aurait trouvé des demandes de cette espèce, de la part d’un esclave, inconvenantes et déplacées; il y aurait vu l'indice d'un esprit inquiet. D'après le calcul le plus approximatif que je puisse faire, je dois avoir maintenant de vingt-sept à vingt-huit ans. Je base ma supposition sur ce qu'un jour j'ai entendu dire à mon maître, en 1835, que j'avais alors à peu près dix-sept ans. Ma mère se nommait Henriette Bailey. Elle était fille d'Isaac et de Babet Bailey, qui étaient tous deux nègres et d'un teint très foncé. Ma mère était plus noire que ma grand-mère, ou mon grand-père. Quant à mon père, il était blanc. Tous ceux à qui j'ai entendu parler de ma parenté admettaient ce fait. On disait tout bas que mon maître était mon père. Cette opinion était-elle fondée, c'est ce que je ne puis dire ; car les moyens de le vérifier me furent enlevés.
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Toute l'histoire des progrès de la liberté humaine démontre que chacune des concessions qui ont été faites à ses nobles revendications ont été conquises de haute lutte. Là où il n'y a pas de lutte, il n'y a pas de progrès. Ceux qui professent vouloir la liberté mais refusent l'activisme sont des gens qui veulent la récolte sans le labour de la terre, la pluie sans le tonnerre et les éclairs : ils voudraient l'océan, mais sans le terrible grondement de toutes ses eaux.
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Je n’ai jamais approuvé la publicité qu’ont donnée quelques-uns des abolitionnistes de l’ouest à leur système pour faciliter la fuite des esclaves des États-Unis au Canada. Ils l’appellent le chemin de fer souterrain, mais ce n’est plus un secret pour personne, à cause des déclarations qu’ils ont faites ouvertement. J’honore la bonté de ces hommes et de ces femmes, qui montrent un si noble courage : j’applaudis à leur résolution de s’exposer à une persécution sanglante, en avouant publiquement leur participation à la fuite des esclaves. Mais en même temps, je ne vois guère en quoi une telle conduite est avantageuse, ni pour eux-mêmes ni pour les fugitifs ; en revanche, je suis tout à fait certain que ces déclarations publiques sont un mal réel pour les esclaves qui restent et qui aspirent à se sauver. Elles ne font rien pour instruire l’esclave, mais elles font beaucoup pour instruire le maître.

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Lorsque les esclaves du colonel Lloyd rencontraient ceux de Jacob Jepson, ils se séparaient rarement sans se quereller au sujet de leurs maîtres ; les esclaves du colonel Lloyd maintenaient qu’il était le plus opulent, et ceux de M. Jepson, qu’il était le plus somptueux et le plus entreprenant. Les premiers se vantaient de ce que le colonel était assez riche pour acheter Jacob Jepson, et les derniers se vantaient de ce que celui-ci était homme à fouetter le colonel Lloyd. Ces disputes finissaient presque toujours par un combat, et l’on supposait que ceux qui battaient les autres avaient prouvé qu’ils avaient raison. Ils semblaient penser que la grandeur de leurs maîtres était de nature à rejaillir sur eux-mêmes. Être esclave, c’était sans doute une infortune, mais être l’esclave d’un homme pauvre, c’était véritablement un déshonneur.

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O, why was I born a man, of whom to make a brute! The glad ship is gone; she hides in the dim distance. I am left in the hottest hell of unending slavery. O God, save me! God, deliver me! Let me be free! Is there any God? Why am I a slave?
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On nous compta tous ensemble pour l'expertise : hommes et femmes, jeunes et vieux, personnes mariées et célibataires furent comptés avec les chevaux, les moutons et les porcs. Il y avait des chevaux et des hommes, du bétail et des femmes, des cochons et des enfants, tous avec le même rang sur l'échelle des êtres vivants, et tous soumis au même examen soigneux. Vieillesse aux cheveux d'argent et jeunesse enjouée, jeunes filles et matrones devaient subir la même inspection indélicate. À ce moment-là, je vis plus clairement que jamais les effets dégradants de l'esclavage à la fois sur l'esclave et sur son propriétaire.
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Peu après mon arrivée chez M. et Mme Auld, elle entreprit très aimablement de m'apprendre l'a b c. Quand je l'eus appris, elle m'aida à apprendre à épeler des mots de trois ou quatre lettres. C'est à ce point de mes progrès que M. Auld découvrit ce qui se passait et interdit aussitôt à Mme Auld de m'apprendre davantage, lui disant, entre autres, que c'était illégal, autant que dangereux, d'apprendre à lire à un esclave. Pour citer ses propres mots, il poursuivit : " Si vous donnez un pouce à un esclave, il prendra une aune. Un nègre ne devrait rien savoir d'autre qu'obéir à son maître, faire ce qu'on lui dit. L'instruction gâterait le meilleur nègre du monde. Alors, dit-il, si vous appreniez à lire à ce nègre (en parlant de moi) , il n'y aurait plus moyen de le tenir. Cela le rendrait pour toujours inapte à être esclave. Il deviendrait immédiatement intenable, et sans valeur pour son maître. Quant à lui, cela ne lui ferait aucun bien, mais au contraire beaucoup de mal. Cela le rendrait insatisfait et malheureux. ".
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A city slave is almost a freeman, compared with a slave on the plantation. He is much better fed and clothed, and enjoys privileges altogether unknown to the slave on the plantation.
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Je pensais parfois que la lecture tenait en effet davantage de la malédiction que de la bénédiction. Elle m’avait offert un aperçu de ma misérable condition sans son remède. Elle ouvrit mes yeux sur un horrible gouffre sans l’échelle permettant d’en sortir. Aux heures de grande souffrance j’enviais à mes compagnons d’esclavage leur hébétude. J’ai souvent souhaité d’être une bête. Je préférais la condition du plus vil reptile à la mienne. Tout, n’importe quoi, pour ne plus penser !
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Je pensais à tout cela et je me parlais à moi-même de la sorte. J'avais pour un instant une conscience aiguë de mon sort qui me rendait presque fou; et l'instant d'après, je me faisais une raison et acceptais mon misérable destin.
J'ai déjà dit que ma condition a été bien plus mauvaise durant les six premiers mois de mon séjour chez M. Covey que durant les six derniers. Les circonstances ayant amené à changer d'attitude à mon endroit sont un des moments clés de mon humble histoire. Vous avez pu voir comment on fait d'un être humain un esclave; vous allez à présent voir comment un esclave fut transformé en être humain.
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