AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Frédérique Deghelt (961)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


La vie d'une autre

Marie se réveille du jour au lendemain la tête vide. Elle a oublié ses douze dernières années. Elle se découvre mariée alors qu’il y a douze ans, elle venait à peine de rencontrer Pablo, elle se découvre mère de trois enfants, sans travail et bien perdue devant sa nouvelle page blanche.



Beaucoup de questions dans ce roman témoignant certainement du caractère perdu de Marie. Pourquoi a t-elle perdu ses souvenirs ? Veut-elle les retrouver et quand bien même, comment ?

Des connaissances, des amis vont doucement lui apprendre ce qu’elle a laissé derrière elle. Marie découvre peu à peu une femme qu’elle ne devinait pas, une femme profondément triste. Alors qu’elle est si légère et si amoureuse de la vie.



Certains s’attellent à tuer leur passé pour échapper à ce qui les torture, d’autres c’est leur passé qui les tue. Quand le passé disparaît, ne reste plus que le présent et l’avenir. Marie saura-t-elle s’en satisfaire? Dans sa quête dans la vie d’une autre, elle disséquera la vie de couple cherchant les réponses dans les milles questions qui l’assaillent.



C’est un très beau roman sur l’oubli, la vérité, l’identité, le couple à travers une plume très sensible, fluide, une thésaurisation des états d’âme, une lumière précieuse dans l’instant présent quand les ombres se montrent gourmandes d’un passé trop lourd...
Commenter  J’apprécie          1006
La grand-mère de Jade

Quel coup de cœur ! Je ferme ce magnifique roman et je me prends une dernière claque en découvrant l'épilogue ! Mais chut… je ne dévoilerai rien.

Au fur et à mesure de ma lecture, je suis tombée amoureuse de cette belle histoire, j'ai été émerveillée par la relation de Jade et de sa grand-mère. Une histoire d'amour intergénérationnelle, une découverte de l'autre, la petite fille découvre que sa grand-mère n'est pas qu'une grand-mère, qu'elle a été jeune, amoureuse, maman, femme, avec une vie et ses secrets. La grand-mère découvre la vie de sa petite fille, son rythme, ses codes de vie, ses peurs et ses désirs.

Ce livre est un condensé de tendresse et d'amour.

Merci Mme Deghelt pour cette histoire qui m'a touchée et qui, je pense, restera longtemps dans ma mémoire !

Un livre que je recommande, un livre à découvrir, un livre à déguster...

Commenter  J’apprécie          9513
Les brumes de l'apparence

Des preuves ? Je n'en ai pas besoin pour convaincre les humains de continuer à nier l'évidence. C'est parce que nous ne relions pas les choses qu'elles nous semblent dénuées de sens. Les dimensions subtiles de l'être humain sont corrélées aux bleus de l'âme, à ce que ses douleurs infligent au corps dont on l'a affublée. Étrange de voir que ce mot, "être humain", définit en deux parties ce que nous ne voulons voir qu'en une seule. Humain, un corps, une présence physique incarnée, et être, qui serait l'âme, l'identité de ce corps qui a fini par se laisser absorber par l'enveloppe et son cerveau, d'où émane la pensée. Et pourtant, être ce n'est pas rien, mais où est-ce ?

P329

Ce livre déjà lu en septembre 2015, sur les chemins de Stevenson m'aura permis de découvrir un autre livre "Siddhartha aujourd'hui" découvert en bout de gondole dans une petite épicerie au fin fond des Cevennes. Je me sentais investi de vous retrouver ce passage du Siddhartha, aussi je recommençais une lecture minutieuse. Toujours sur les traces de l'arborescence de notre existence, c'est avec délectation que j'ai reouvert ce livre de F. DEGHELT. Quoi de mieux que ce pas de côté et pouvoir penser différemment, pouvoir envisager la vie sous un autre angle !?

Nous avons une image sous les yeux, c'est notre réalité. Maintenant il est temps d'enlever les cadres et d'essayer de voir "au-delà" de cette image....!

Si ce qui se conçoit bien s'énonce clairement, et les mots pour le dire vous viennent aisément... Alors mission accomplie avec brio pour cette auteur qui nous fait là, un très beau cadeau.

Comble de la coïncidence ou éternel recommencement, je me retrouve à la fin de ma deuxième lecture sur le départ ou j'avais entamé la première. Le Monastier sur Gazeille !!!!
Commenter  J’apprécie          894
Les brumes de l'apparence

Ah que je suis mitigée sur ce roman tant tout et rien se mélangent tout du long.



Gabrielle a déjà un prénom d’ange, elle n’est pourtant qu’une femme proche de la quarantaine qui vit d’apparences en apparences dans une vie réglée à l’image d’une vie idéale à laquelle aspire surtout son mari, chirurgien esthétique. Quand Gabrielle hérite d’une maison au fin fond de la campagne, elle ne s’attendait pas à y découvrir la vie cachée d’entre ses murs ainsi que sa vraie nature. Elle se découvre médium. Un sujet vaste qui avait le mérite de m'intéresser.



La première partie m’a semblé longue, très longue, avec des citations pertinentes certes mais tellement omniprésentes qu’elles m’ont semblé desservir totalement l’histoire. Une histoire qui se passe en plein mois de juillet sous une chaleur torride mais les descriptions ressemblaient davantage à un décor d’halloween de novembre. Parce que la forêt est lugubre, désertique, aucune âme qui vive, la brume s’élevant de la rivière, une maison hantée. J’ai donc souvent été étonnée et dérangée par cette opposition juillet-soleil-chaleur et forêt obscure. Un cadre plus ancré et mieux en accord, mieux travaillé aurait été un grand plus je trouve.



La deuxième partie est enfin plus prenante quand Gabrielle commence à accepter ses dons. Et puis, flop de nouveau dans des citations qui n’en finissent plus, des débats spirituels à gogo, le tout sous des airs de maison hantée qui saigne et fait surgir des vers de terre de ses murs.



Trop de tout dans ce roman que j’ai certes terminé avec un plaisir mitigé mais qui ne me laissera pas un souvenir impérissable. Le sujet était pourtant intéressant et aurait pu être traité de manière bien plus pertinente et plus accessible aussi.
Commenter  J’apprécie          8612
Libertango

La vie de Luis, mal-aimé de ses parents qui n'ont pas accepté ce fils hémiplégique, change lorsqu'un jour de déprime, alors qu'il est âgé de vingt-et-un ans, il rencontre Astor au bord de la Seine, à Paris. Astor Piazzolla, Argentin, joue des airs de tango sur un bandonéon ; Luis, subjugué l'écoute. Astor s'adresse à Luis normalement pas comme les autres qui ne voient que son handicap. Astor lui demandant ce qu'il aimerait faire, Luis lui déclare son amour de la musique en précisant qu'il ne pourra jamais jouer d'un instrument ; Astor lui rétorque qu'il pourrait être chef d'orchestre. C'est cette rencontre qui bouleverse la vie de Luis ; il quitte ses parents, fréquente le Conservatoire de musique, une nouvelle vie commence !

Frédérique Deghelt a choisi de faire parler Luis en tant que narrateur qui livre sa vie lors d'interviews, qui vont durer plusieurs mois, à Léa qui réalise sa biographie alors qu'il est octogénaire.

Un merveilleux livre sur la musique et la différence. Frédérique Deghelt, de sa belle écriture, a comblé la lectrice que je suis.

Je ne me lasse pas de relire la dernière page tant l'écriture est belle et profonde.

Le lecteur qui ne serait pas amateur de musique pourrait trouver certaines longueurs au récit ; ce n'est assurément pas mon cas.

Commenter  J’apprécie          777
La grand-mère de Jade

Mamoune a 80 ans. Veuve depuis trois ans, elle mène une vie douce et solitaire dans sa ferme savoyarde. Tout près de chez elle vivent ses filles, totalement accaparées par leurs vies et les responsabilités professionnelles ; quant au fils, il mène son existence dans une île du bout du monde, en Polynésie. Lorsqu’un malaise soudain la foudroie, sa famille proche choisit de placer Mamoune "en sécurité " dans une maison médicalisée. Indignée par cette décision aussi brutale qu’impitoyable, Jade, sa petite-fille journaliste à Paris, décide d’enlever sa grand-mère. Naît alors entre les deux femmes une rencontre improbable mais savoureuse, une vie qui ressemble à un roman, dans lequel se fondent tous les contraires : hier et aujourd’hui, fougue et torpeur, amour et badinage, contrainte et liberté, apparence et réalité, silences et bavardages, mais aussi " parfums de rose et de violette " et odeurs de gasoil.



L'histoire de cette rencontre tendre et précieuse entre Mamoune et Jade qui s'aiment et se dévoilent en se racontant est simplement belle et m'a beaucoup touchée. Elle se conclut par un magnifique épilogue saisissant et très émouvant. J’ai littéralement dévoré ce roman avec presque une larme à l’œil en le refermant. Il est captivant et sans pathos, bien au contraire !



Avec douceur et une écriture très poétique, Frédérique Deghelt délivre un merveilleux messager d’une intergénération réussie. Ce roman délicieux est aussi un vibrant hommage à la lecture et à l’amour. Il m’a donné envie de mieux connaître cet auteure avec son livre précédent « La vie d’une autre ». Je vous invite à le lire sans tarder !

Commenter  J’apprécie          690
Les brumes de l'apparence

Les brumes de l'apparence a été dès le départ un grand coup de cœur. Jusqu'au 3/4 de ma lecture… puis le soufflet est un peu retombé !! Surtout à partir du passage de la rencontre avec le "côté obscur de la force" !!

Dès le départ, j'ai beaucoup aimé cette vision de la vie, de la mort, des "âmes", des possibilités spirituelles en dehors de toutes croyances religieuses. Juste une nouvelle ouverture sur les autres, sur l'après, sur une éternité…

Puis le côté torturé m'a embrouillé. Je n'ai pas vu où l'auteur voulait nous amener. (contrairement à l'héroïne, je ne suis pas médium !!)

Quant à la fin, je l'ai trouvée un peu bâclée et un peu trop terre à terre.( pas mal pour une histoire qui finit sur l'océan !!)

Le coup de cœur ne s'est donc pas confirmé mais je garderai en moi le côté lumière et ouverture d'âme.
Commenter  J’apprécie          674
La vie d'une autre

J’avoue que le départ du roman m’a fait craindre le pire. Une jeune femme Marie célibataire et fière de l’être se retrouve du jour au lendemain (en fait douze ans plus tard) avec trois mômes sur les bras et un ténébreux mari. Ca sentait la guimauve à plein nez. Un brin farfelu et léger certes mais guimauve quand même. Mais petit à petit, Frédérique Deghelt rend son récit plus profond avec une vraie réflexion sur le couple, sur le temps qui passe, sur l’usure de l’amour, la trahison et l’amnésie pour occulter ces blessures.

Le roman n’échappe pas à certaines facilités (dialogues naïfs notamment ), mais l’auteur maintient l’intérêt avec savoir-faire, même si la fin du roman nous laisse sur notre faim (ha ha ha).

Une lecture plaisante néanmoins, malgré ces quelques réserves.

Commenter  J’apprécie          640
Les brumes de l'apparence

Gabrielle, Parisienne qui fêtera bientôt ses quarante ans, hérite d'un domaine forestier situé dans la France profonde. Sur le domaine, une petite masure en mauvais état et dans le coin le plus reculé, une maison hantée par l'arrière-arrière grand-père de Gabrielle qui était un sorcier tueur d'enfants, c'est la partie sombre de la forêt. Du côté positif, un lac dans lequel Gabrielle aime se baigner, baignades qui lui procurent un sentiment d'agréable détente.

Au départ, elle n'a qu'une idée en tête, rénover les masures et vendre le domaine, ce qui s'avèrera impossible à cause de sa réputation de forêt des sorciers.

Gabrielle va prendre conscience des qualités de medium, qu'en plus de la forêt, elle a hérité de sa tante, sœur de sa maman décédée, cela va chambouler sa vie. Elle va découvrir que sa vie avec son mari chirurgien esthétique n'est qu'une façade, l'amour qu'il éprouve pour elle est égoïste, il aime la beauté de sa femme.

À partir de la découverte des dons de medium de Gabrielle, l'auteure va exploiter le sujet d'une possible vie après la mort, des âmes, de l'expérience vécue par les accidentés dans le coma ...



Citation : Découvrir qu'on peut être encore là quand on n'y est plus va changer toute notre vision de la vie et de la mort. Je le sens. L'évolution a commencé, mais elle est longue et lente, à la mesure de notre grande peur. L'après-vie appartient aux religions et notre vie corporelle aux médecins. Deux colossales maisons se partagent ainsi un pouvoir indiscutable et jamais remis en jeu sur la totalité de notre vie, et elles ont intérêt à ne jamais laisser passer des informations déstabilisantes, fussent-elles extraordinaires pour leurs disciplines. Entre les deux propriétaires, pas de lien, une hostilité même. Pour les religions, un corps impur, un fardeau qui doit disparaître ou nous perdre, pour les médecins, pas d'âme, des organes qui pensent !



Les brumes de l'apparence, un très beau roman qui incite à la réflexion, une histoire contée avec talent par Frédérique Deghelt dont j'apprécie beaucoup l'écriture. Un coup de cœur !

À lire !
Commenter  J’apprécie          583
Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

Tout juste un mois après les terribles événements qui ont changé la France et ont insufflé un élan citoyen incroyable, Le livre de poche sort ce recueil de textes. 60 écrivains unis avec la même volonté de défendre la liberté d’expression.



L’ensemble des acteurs du livre a donné de son temps et de son argent pour que vive cette belle initiative dont les bénéfices seront reversés à Charlie Hebdo. 5 euros, ce n’est rien pour un tel recueil.



Dans un délai incroyablement court, l’éditeur a réussi à rassembler cette meute d’auteurs, regroupés sous une même bannière et brandissant leurs stylos comme arme. Leur intelligence et leur liberté de penser aussi.



60 textes forcément inégaux, certains se contentant d’une ou deux maigres lignes, d’autres de plusieurs pages. De l’analyse au cri de ralliement, du souvenir au texte très personnel… il y a de tout dans ce recueil.



L’éditeur a eu la bonne idée d’entrecouper les textes des auteurs actuels, d’extraits de Voltaire, Diderot ou encore Hugo. Pour prouver que le sujet de la liberté d’expression n’est pas neuf et qu’il faut défendre cette liberté jour après jour contre l’obscurantisme.



Sans vouloir détailler tous les textes proposés, j’ai une pensée plus particulière pour les mots de Maxime Chattam qui résonnent cruellement par rapport à son roman en cours d’écriture, pour Ian Manook et son texte si touchant, pour Frédérique Deghelt qui pense à la mère de ces terroristes, pour Dominique Fernandez et Marc Lambron qui nous font prendre conscience à quel point cet événement a touché le monde entier, pour Fabrice Humbert et Romain Puértolas avec leur belle idée de parler du sujet à travers une fiction (grave ou drôle), pour Katherine Pancol et son poème enjoué, pour BHL et son texte très juste, pour Eric-Emmanuel Schmitt et son mordant manuel du fanatique…



Quoi que vous cherchiez, et même si vous ne cherchez rien, vous en trouverez un bout dans ce livre. Une lumière contre l’obscurité qui tente de nous éteindre. Voilà ce qu’est ce recueil. Continuons à allumer de telles lumières.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
Commenter  J’apprécie          570
Libertango

Une couverture aussi belle qu’énigmatique, un titre qui donne envie de danser, une écriture majestueuse, une histoire de passion, voilà quelques bonnes raisons pour se laisser envouter par le dernier opus de Frédérique Deghelt.



Ce roman raconte un parcours exceptionnel, celui de Luis, hémiplégique, qui grandit dans une famille où on le traite comme un fardeau, une plaie. Il passe son enfance l’oreille collée à la radio familiale jusqu’au soir où, après avoir échoué à garder le seul travail qu’il ait pu obtenir, il rencontre Lalo en train de jouer de son bandonéon en pleine rue. Le musicien le prend sous son aile et l’introduit dans son milieu, la musique.

Bientôt, il n’a plus de doute, il sera chef d’orchestre !



J’ai aimé « la grand-mère de Jade » pour sa douce nostalgie.

J’ai aimé « La none et le brigand » pour sa sensualité.

J’ai aimé « Libertango » pour l’écriture précise, élégante, musicale de Frédérique Deghelt, au sommet de son art.











Commenter  J’apprécie          563
La nonne et le brigand

Derrière ce titre se cachent deux histoires pour le prix d'une.

Une affaire me diras-tu ?

Pas si sûr.



Pour commencer, voici Lysange (mais qu'est-ce que c'est que ce prénom d'abord ??) Démographe quadragénaire et libérée, Lysange se débat péniblement dans une relation alambiquée avec Pierre, photographe de guerre brillant, sans doute, mais quand même furieusement tourmenté du cortex. En outre et parallèlement, Lysange s'interroge quant à la curieuse lettre d'un inconnu, Tomas, l'invitant à venir s'installer chez lui dans sa cabane en bordure d'océan (le truc hyper-crédible déjà).



Page 108, on respire, changement de décor et entrée en scène de soeur Madeleine (la nonne, donc). Toute jeune religieuse en partance pour le Brésil, elle doit y rejoindre une congrégation aux tréfonds de la jungle amazonienne, assistée pour la circonstance d'Angel (le brigand donc), body-guard local, rustique et mécréant juste ce qu'il faut. Au prix d'un effort minimum de concentration, le lecteur avisé subodore promptement que ces deux là ne vont pas nécessairement se taper dessus très longtemps. Quel suspens, quel suspens...



Bon public, on suivrait donc volontiers cette chouette idylle romantique se profilant dans la jungle impitoyable avec la subtilité d'une intrigue Harlequin. Oui mais voilà, deux chapitres sur trois, on retrouve Lysange toujours en proie 1/ à ses torrides cogitations relatives au galant précité et de plus en plus torturé, 2/ au mystère de cette improbable proposition de squat gratos sur la côte ferretcapienne.



Prises de tête, envolées lyriques, effets de style jusqu'à la nausée, poétiques certes, mais déjà lassants au bout de 10 pages... alors au bout de 200 (pages) forcément, on fatigue un peu.



Après s'être envoyé les digressions obsessionnelles de Lysange durant encore approximativement 592 chapitres, le lecteur avisé et toujours aussi concentré constate que, ô surprise, les deux histoires se rejoignent (celle-là non plus on ne l'avait pas vue venir). Ouf, on aura au moins les réponses aux questions qu'on ne se posait pas encore.



Pardonnez mon manque de réceptivité, Madame Deghelt, mais trop, c'est trop. Trop de prévisible, trop de coïncidences absurdes, trop d'invraisemblances, trop de pathos. Certes, votre écriture, ce n'est pas de la daube, bien que personnellement j'y aurais bien apprécié un peu plus de simplicité dans le lyrisme, mais l'histoire... On oscille entre Flaubert et Marc Levy sans vraiment réussir à trancher.



Bref, ça se devine peut-être à travers ces lignes (non ?) ce livre m'a un peu agacée.




Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
Commenter  J’apprécie          540
Libertango

« Je suis né avec ma propre guerre à mener contre les hommes et leurs fâcheuses tendances à ne pas vouloir d'un être différent. J'ai dû aussi me battre contre moi-même, parce que le refus d'un clan retourne contre soi la colère et il faut alors trouver le moyen de ne pas être ce que les autres voient, ce qu'on ressent au creux de son corps, la débâcle. Il faut aller chercher loin et profond des raisons de renaître à une autre forme de vie. »



« Libertango », c'est l'histoire d'un combat, c'est l'histoire d'une guerre. C'est l'histoire d'un enfant, Luis, né hémiplégique dans une famille mal aimante qui n'accepte pas son handicap et le rejette comme un produit mal fini, bon à mettre au rebut ; c'est l'histoire d'un adolescent et d'une solitude, d'un dégoût de soi, d'une colère. Et c'est, surtout, l'histoire d'une rencontre. Avec la musique, écoutée avec fièvre sur un vieux poste de radio. Puis avec un homme, un joueur de bandonéon croisé par hasard sur un quai de la Seine : « Son chant vibrait à l'unisson de mon coeur désolé (…) Je n'étais plus une gangrène ou un pauvre type inutile. J'étais cette musique, ce chant de tristesse qui rythmait la débâcle de mon existence et distillait dans mes vaisseaux son vibrato. »



Cet homme, c'est Astor Piazzolla, jeune musicien en devenir, et cette rencontre va changer toute la vie de Luis, donner un sens à son combat, lui proposer un avenir. le chemin sera long, les luttes – contre sa propre famille, contre les réticences et les moqueries du milieu musical face à son handicap – seront nombreuses et pénibles, le travail sera acharné, décourageant parfois… jusqu'à l'excellence, jusqu'à devenir ce chef d'orchestre d'exception universellement respecté qui, aujourd'hui âgé, raconte sa trajectoire et l'histoire de sa vie à une jeune journaliste venue l'interviewer.



Avec ses mots pleins de force, de respect et de pudeur, Frédérique Deghelt brosse le portrait d'un homme attachant, sensible et courageux et d'un musicien superbe qui saura faire de la musique un outil et une arme (une armure ?) au service du dépassement et de l'accomplissement de soi. Un très beau livre sur la résilience et un plaidoyer en faveur d'un autre regard à poser sur les personnes en situation de handicap, autant qu'un hommage à la musique et une exploration passionnante de la vie et du métier de chef d'orchestre. « Libertango » est un roman magnifique et très bien écrit qui m'a profondément touchée et que j'ai beaucoup aimé.



[Challenge MULTI-DÉFIS 2019]

Commenter  J’apprécie          513
Les brumes de l'apparence

On reconnaît une lecture exceptionnelle à la tristesse ressentie lorsqu'on approche de sa fin, que l'on voudrait tant retarder !

C'est le cas pour ce roman captivant, enveloppant de Frédérique Deghelt, que je souhaitais lire depuis fort longtemps... Un ami a relancé ma curiosité ancienne, en le rapprochant à juste titre d'un premier roman dont je lui parlais avec enthousiasme : "Avant que naisse la forêt" de Jérôme Chantreau [ éd. Les Escales]. Il existe en effet un certain nombre de convergences, et de parallèles, entre les deux fictions...



De fort nombreuses critiques , de qualité, des plus élogieuses, à juste titre !

Je ne reviendrai pas sur les détails de l'intrigue... d'autres camarades l'ont déjà fait précédemment avec précision et talent.



Une quarantenaire, Gabrielle, à qui la vie semble sourire de toutes parts, tant professionnellement que sentimentalement, est contactée par un notaire, l'informant d'un héritage provenant du côté maternel, et plus exactement d'une tante... Elle se rend sur place , dans le but de vendre au plus vite... Elle fait connaissance avec un agent immobilier, pas comme les autres, Jean-Philippe, qui va lui faire prendre connaissance de son nouveau domaine, au milieu de nulle part...



Elle passe une nuit dans son nouveau territoire... n'ayant pu trouver à se loger... et son sommeil est traversé de rêves et de présences... Cela sera le début d'une relation fascination-répulsion- frayeur avec un espace, à la réputation sulfureuse: sa tante et sa grand-mère étaient des guérisseuses, et l'héritage de Gabrielle a été nommée "La terre des sorcières"....

La rencontre avec sa tante va être un vrai cataclysme d'informations sur son histoire familiale,les secrets, l'histoire de sa mère qui veut fuir ce monde parallèle, paranormal...



De plus , un accident de voiture va être le révélateur pour notre narratrice .... qui va constater la confirmation de ses dons de medium, révélés par sa tante...



Sa vie va basculer... tout ce qui faisait son existence: mari, chirurgien esthétique, brillant, aimant, (un brin "sexiste"), sa réussite dans une profession dans l'organisation d'événementiels, un bel appartement, des amis du même milieu...et puis cet héritage insolite, l'apprentissage de la nature, du silence des bois, vont enclencher une totale remise en question des valeurs qui construisaient son existence, mais dans une sorte de superficialité... Au lieu de se presser de vendre, elle va grâce à son nouvel ami, Jean-Philippe, l'agent immobilier (au parcours également atypique),

restaurer les deux "masures" délabrées...



Un roman qui parle de l'indicible,de l'incroyable: la présence des morts et nos dialogues ou non -dialogues avec avec nos disparus.



Un roman extraordinaire..."chamboulant", qui m'a appris simultanément une abondance de choses sur le surnaturel...les médiums... et surtout une histoire poignante offrant un regard différent sur le réel, sur nos vies souvent trop rationnelles, prises dans des rails invisibles mais combien rigides, formatant à l'extrême nos existences !

Commenter  J’apprécie          513
La vie d'une autre

La mémoire et l'oubli. Deux concepts que Marie va expérimenter au plus profond de son être, bien malgré elle. Jugez plutôt : s'endormir un soir en 1988, dans les bras d'un homme rencontré quelques heures auparavant, et se réveiller le lendemain, ou pas exactement, puisqu'à votre agenda ce matin-là, il est douze ans plus tard, et que vous êtes mariée à l'homme de la veille (celle de douze ans plus tôt), avec trois enfants à votre actif, voilà de quoi déclencher une panique neuronale sans précédent, dès lors que vous ne vous rappelez rien de rien de ces douze années. Marie fait alors le choix de se taire et d'entrer dans cette nouvelle vie (la vie de l'autre « elle-même ») en faisant semblant, en rusant, bluffant, improvisant avec ce mari, ces enfants et cet entourage dont elle ignore tout. Tandis qu'elle enquête discrètement sur son propre passé à travers les albums-photos, les agenda et toute la paperasse accumulée dans une maison en douze ans de vie de couple, Marie réalise, après moult questionnements, au fil de ses découvertes, que cette amnésie brutale lui offre peut-être une seconde chance, une possibilité de réinventer sa vie, son couple, son amour, tous passablement étiolés.



Que penser d'une héroïne dont le cerveau disjoncte pour la protéger des difficultés liées à l'inévitable (à en croire l'auteur) usure du couple ? Heureusement que ça n'arrive pas à tout le monde...

Paradoxalement, cette perte soudaine de douze ans de mémoire est la seule chose que j'ai trouvé à peu près crédible dans ce roman (mais tout est relatif, hein...). J'ignore si cela peut réellement se produire, mais cela ne me surprend guère, vu la puissance du subconscient, ou la manière inouïe dont le cerveau s'auto-sabote parfois, dans la maladie d'Alzheimer par exemple.

Mais à part ça, le reste de l'histoire ne passe pas bien le cap de la vraisemblance : une jeune femme parfaite, belle, libre, qui rencontre un homme parfait, beau, libre, ils forment un couple parfait à faire s'étouffer de rage toutes les copines, ils ont trois beaux enfants parfaits eux aussi. Madame occupe un poste élevé dans une télé locale mais peut se permettre de tout plaquer du jour au lendemain, puisqu'ils sont riches, elle joue du piano (de Chopin à Piazzolla), prend des cours de théâtre, songe à écrire. Monsieur est un réalisateur de cinéma apprécié par la critique, ils partent en vacances en famille à l'île Maurice ou au « cabanon » (lire « sublime maison en pierre comme on en voit dans les magazines de déco ») dans le sud de la France, ou en amoureux n'importe où et n'importe quand, confiant leurs adorables marmots à leurs adorables grands-parents toujours disponibles. Allez donc vous identifier à des gens pareils.

Peu crédibles également le comportement des quelques « personnes de confiance » auxquelles Marie se confie, qui la croient sans moufter et sans l'emmener d'urgence à l'hôpital, et le fait que Marie parvienne si bien à donner le change sans collectionner les impairs. Quant à l'élément déclencheur de l'amnésie, il est le résultat de trop de coïncidences pour être réaliste.

Beaucoup de blabla dans ce roman, des dizaines de questions, un style qui en devient lourd, des personnages caricaturaux, des dialogues mielleux ou naïfs, tout ça m'a ennuyée, laissée indifférente. Si c'était plus vraisemblable, ça vous dégoûterait de la vie de couple.
Commenter  J’apprécie          484
La vie d'une autre

Que de questions dans ce livre. Je n’ai jamais lu dans un roman autant de phrases avec autant de points d’interrogations. L’occasion de réfléchir pour chacun des paragraphes sur chacune de ces questions. Des interrogations qui interpellent, des questions qui dérangent, tu hésites entre la supputation ou la sollicitation de ton entourage. Mais de quoi s’agit-il, en fait ?



Imagine-donc que tu te réveilles un matin avec plus aucun souvenir de ces quinze dernières années. La première chose qui te vient à l’esprit est de te frapper le front en beuglant : « Putain, quelle cuite j’ai pris hier ? ». Et puis, en te levant du lit, tu cherches ton caleçon, et tu files à la cuisine boire un verre d’eau pour enlever cette sensation pâteuse qui te colle à la bouche. Le soleil brille déjà, tu te rends compte que tu n’as ni mal à la tête, ni cette sensation de gosier asséché. La bouteille est loin d’être vide, un seul verre, et tu ne reconnais pourtant même pas le caleçon que tu portes sur toi…



Mais si cette interrogation ne se portait que sur ce petit détail vestimentaire, tu pourrais faire avec. Sauf que tu ne reconnais plus vraiment cette cuisine, ta femme a vieilli et tu te retrouves avec deux gosses que tu ne reconnais même pas et qui pourtant vont se jeter à ton cou pour t’embrasser dès leur réveil.



Putain, qu’est-ce qui s’est passé pendant ces quinze dernières années ? Je n’en ai foutrement pas la moindre idée. Et je ne peux en parler à personne. D’ailleurs personne ne me croirait, comme personne ne croirait que la veille je n’ai bu qu’un seul et unique verre ! Commence alors une introspection de mon carnet d’adresses, de mes « contacts », professionnels, amicaux, familiaux pour tenter de retrouver cette mémoire dissoute, ce pan de quinze années effacés.



Je vois des médecins, je tombe sur un reportage à la télé sur quelqu’un qui a « subit » ce même traumatisme. Marie, douze ans de souvenirs supprimés, qui se réveille avec son mari, bel argentin qu’elle pensait connaitre que depuis l’avant-veille, et trois enfants adorables. Bon, Marie est une femme, aimante, passionnée. Elle s’interroge sur son couple, sur ce temps qui s’écoule et qui effiloche la passion. Elle se pose des questions sur elle-même, sur son homme, sur cet amant.



Mais si ces douze années subitement effacées n’étaient pas un traumatisme involontaire. Si au fond d’elle-même son subconscient n’avait pas sciemment inventé ce subterfuge pour qu’elle reparte dans une nouvelle vie. Avec Pablo. Avec un amant. Et si c’était comme une seconde renaissance. L’occasion de démarrer une nouvelle vie, de retrouver cette passion du début d’une rencontre, de renouer avec l’amour, avec les plaisirs, avec la jouissance. Jouir de nouveau de la vie. Et si… Parce qu’après toutes ces questions, les réponses proposent beaucoup de « si ». Parce que la vie est ainsi faite et que finalement, le pourquoi, le comment ou les si ne servent plus à grand-chose. Au bout du compte.



Un roman de Frédérique Deghelt qui pose donc beaucoup de questions sur la mémoire mais surtout sur le couple et sur ce temps qui passe et qui laisse de côté la passion, le désir, la frénésie… Ce temps qui phagocyte ces sentiments, érode les envies, accentue la routine. Bon dieu, ça ne donne franchement pas envie de vieillir en couple.



Et si la solution n’était pas de changer de femme tous les dix ans ?
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
Commenter  J’apprécie          4814
Sankhara

Un vaste roman incitant à la sagesse, à la connaissance de soi mêlant le

parcours d'un couple en crise, leurs doutes, leur vie commune remise en

question... comme une parabole de notre humanité éternellement

"belliqueuse" aux quatre coins de la planète...



Un faisceau d'analyses, de questionnements du personnage masculin,

Sébastien, journaliste à l'AFP sur l'actualité internationale au moment

des attentats des Twin Towers ...



Toujours très joyeuse de découvrir un nouveau roman de cet écrivain,

qui m'avait emporté d'enthousiasme avec "La grand-mère de Jade" ,

puis les "Brumes de l'apparence"...Il me reste dans mes réserves d'écureuil "La Nonne et le brigand"... et "La vie d'une autre"...



Ce roman met en scène un couple en pleine crise: Hélène, jeune mère de jumeaux de 5 ans, jeune femme originale , engluée dans une routine frustrante et un mari, Sébastien, journaliste à l'AFP, débordé de travail, devenu distant...

Après une scène plus violente, Hélène décide de partir dix jours, en pleine rentrée scolaire, sans expliquer sa destination, en dehors de cartes postales qu'elle adresse quotidiennement à ses enfants...

Sébastien, inévitablement, commence par se sentir perdu, imagine le pire: trahison, amant, double, vie, départ définitif ?

Pris par ses enfants et son travail dévorant de journaliste au moment des attentats du 11 septembre 2001... il enquête comme il peut, découvre dans l'ordinateur d'Hélène des écrits dérangeants. Femme au foyer, Hélène a une passion: l'écriture....dès qu'elle a un instant, elle écrit ... des billets parsèment les coins de l'appartement....



En réalité, aucun amant ou trahison de l'épouse : elle a senti la nécessité de partir faire une coupure radicale en entreprenant un stage de méditation... description détaillée de ces 10 journées animés d'exercices particuliers,[ qui me laissent perplexe, au simple fait de mon ignorance]...La narratrice, Hélène passe par tous les stades corporels imaginables; de douleurs insupportables à des états de bien-être, de sérénité... !



Des bienfaits réels induits par cette cure de silence et de retrait...pour cette jeune épouse-mère qui ne sait plus où elle se situe dans sa vie...



"Il est difficile d'imaginer soixante filles et femmes de tout âge, en situation de huis clos et en silence au XXIe siècle. C'est ce qu'aime Hélène dans ces jours étranges, cet espace de vie inconnu et l'extrême respect qui baigne cette aventure. Tout ressemble à un pensionnat avec ses dortoirs, ses règles assez strictes mais c'est le contraire d'une vie de régiment qui mènerait à une autorité punitive. Chacun s'est engagé et reste responsable de cet engagement. Pendant la méditation du début de l'après-midi, une fille court soudain vers la sortie comme si elle s'échappait. Hélène ne peut

s'empêcher de l'envier, de se dire que cette révolte, tous la portent en eux et n'osent pas la laisser déborder. Le mal être des autres sécurise, normalise le désarroi de chacun. "(p. 90)



Le récit se déroule alternativement entre les narrations personnelles d'Hélène au fil de son stage de méditation et de Sébastien, dans son quotidien de père et son boulot de journaliste, en grande période de turbulences terroristes...

D'abondantes digressions sur l'actualité, l'assassinat du général Massoud, les enquêtes du reporter et documentariste , Christophe de Fonfilly [***de qui,par un curieux hasard, un reportage de 1998 était programmé hier sur LCP- AssembléeNationale ], les attentats du 11 septembre, celui de la rue de Rennes, en 1986, vécu par Hélène...



Un roman aux résonances universelles : sur nos comportements individuels aussi bien que collectifs...



"Chaque être contiendrait alors le poison et son antidote. L'autre ne serait pas à combattre frontalement, mais à atteindre en chacun, là où sa résonance est extrême. L'autre n'aurait pas la bonne ou la mauvaise solution, il ne serait pas la vérité ou le mal incarné. Il serait -la raison d'aimer- (...)

Voilà. C'est juste ça, se dit-elle. Chacun est dépecé par ses propres empêchements." (p. 336)



Ces dix journées de séparation, de coupure transformeront à jamais Sébastien et Hélène...Une reconstruction sera t-elle possible ?



Comme un roman d'apprentissage, rempli d'enseignements pour remettre à plat, faire évoluer nos propres comportements individuels afin d'être plus en harmonie avec nos semblables, participer ainsi à notre modeste mesure, à un monde moins "guerrier" !

Travail sur soi, philosophie de vie pour garder l' espoir d'un monde meilleur ? Utopie ? Tout -est-il possible ?



-" Pourquoi crois-tu au miracle ? me murmurait-il chaque soir.

- Parce que j'ai toujours vécu dans un monde où l'homme a marché sur la lune ! Je ne sais pas ce qu'est l'inaccessible. Je crois que le désir d'abord, puis le rêve et enfin le travail, sont à la base de tout projet, si fou soit-il ! Et surtout, il faut s'aimer.Fort, inconditionnellement ." (p. 383)



@Françoise Boucard@13 janvier 2020
Commenter  J’apprécie          454
La vie d'une autre

Un roman sur la recherche de la mémoire.

Marie se réveille un matin avec douze années de sa vie disparues de sa mémoire. Elle se met à la recherche d'elle-même. Qu'a-t-elle vécu pendant toutes ces années ? Une recherche qui très vite va amener des questions sur l'amour et la vie de couple, comment évoluent ils ensemble ? quel terrible secret peut être caché par cette amnésie. Et ce possible drame, comment a-t-il pu survenir ?

Bien sur, cette idée de l'amnésie aussi soudaine que sélective peut sembler assez peu plausible, mais c'est justement la situation qui va permettre à l'auteur de mener la réflexion aussi loin qu'elle le fait à travers le personnage de Marie, l'amnésie de celle-ci est un moyen de décrypter comment peut évoluer un couple , l'usure est elle évitable, à quel prix, et l'Amour, qu'est ce que c'est ? peut il durer ?

Une véritable enquête à la recherche de l'autre, celle que Marie était avant cette perte et qui amène le lecteur à s'interroger sur un sujet tellement important pour chacun d'entre nous.

Un très beau roman, un bon suspense, une chute inattendue, et finalement une belle histoire d'Amour qui finit bien, et ça, j'apprécie !


Lien : http://allectures.blogspot.f..
Commenter  J’apprécie          430
La grand-mère de Jade

Les deux héroïnes du roman sont très attachantes. Mamoune, mamie de 80 ans qui échappe à la maison de retraite et Jade, sa petite-fille de trente ans qui vient la chercher et l'amène à Paris.

Elles vont se découvrir et s'enrichir au contact l'une de l'autre.

J'ai beaucoup aimé le recul et la sagesse de Mamoune devant la vie.

La culpabilité qu'elle ressentait à lire alors qu'il y avait tant de travaux concrets à effectuer est très compréhensible.

J'ai aussi beaucoup apprécié le personnage de Jade à l'écoute de Mamoune.

De nombreux passages sont merveilleusement écrits et traduisent très profondément les pensées des personnages.

Les chapitres sont présentés en narration à la troisième personne quand il s'agit de Jade et à la première personne pour Mamoune. En plus, ils ne sont pas trop longs, ce qui rend la lecture agréable et bien structurée.

Un livre merveilleux...



























Commenter  J’apprécie          420
La vie d'une autre

La mémoire, voilà un sujet qui m’intéresse, m’interpelle. La mémoire et la perte de mémoire, les oublis, j’y pense souvent et ça m’inquiète parfois…



Marie rencontre Pablo, ils sont attirés l’un vers l’autre, il y a comme une étincelle entre eux et ce qui doit arriver arrive, ils passent la nuit ensemble. Le lendemain matin, Marie se réveille radieuse. Radieuse sauf qu’elle se découvre mariée à Pablo et mère de trois enfants : 12 ans se sont écoulés !



Douze années dont Marie n’a aucun souvenir. Elle a tout oublié : son mariage, sa vie, ses enfants, son travail, ses amis. Elle découvre ses enfants comme si elle les voyait pour la première fois, elle ne se souvient ni de ses grossesses ni de ses accouchements, ce qu’elle aura beaucoup de mal à accepter, quel genre de mère peut oublier ce genre de chose. Elle se pose évidemment toutes sortes de questions, qui ne s’en poserait pas à sa place. Comment a-t-elle pu oublier tout ça ? Pourquoi a-t-elle oublié tout un pan de son existence ? Quels détails l’aideraient à retrouver quelques bribes ? Quels amis pourraient lui venir en aide ?



Marie va faire le choix de mener seul sa quête, sans parler à Pablo de ce trou béant dans sa mémoire. Elle va du même coup porter un regard forcément neuf sur cette relation de douze ans qu’elle va redécouvrir au fil de ses rencontres et de ses découvertes.



On l’accompagne avec plaisir et un peu d’angoisse dans sa quête car on se demande forcément ce qu’elle va découvrir, ce qui peut avoir causé cette faille dans son esprit. On se laisse porter par la fluidité de l’écriture de Frédérique Deghelt, par ses personnages regrettant parfois de ne pas pouvoir donner un coup de main à son héroïne.



Tout au long de ma lecture, phénomène d’identification oblige, je me suis posé tout un tas de question. Que se passerait-il si je me réveillais en ayant oublié les douze dernières années ? Eh bien, à vrai dire, le mot qui me vient tout de suite à l’esprit, c’est… L’angoisse !!! Je vivais dans une ville différente, avec une personne différente et j’avais un job différent. Pire encore, et si ma moitié oubliait les douze dernières années, je deviendrais quoi moi ?...



Et vous, que feriez-vous si votre mémoire tirait un trait sur ces douze dernières années ?


Lien : http://bouquins-de-poches-en..
Commenter  J’apprécie          424




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Frédérique Deghelt Voir plus

Quiz Voir plus

Métro Quiz

🎬 Film français réalisé par François Truffaut sorti en 1980, avec Catherine Deneuve et Gérard Depardieu, c'est ...

Le premier métro
Le dernier métro
L'ultime métro

10 questions
72 lecteurs ont répondu
Thèmes : métro , chanson , romans policiers et polars , cinema , romanCréer un quiz sur cet auteur

{* *}