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3/5 (sur 1 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Grenoble , le 22/05/1963
Biographie :

Frédérique Guétat-Liviani, née le 22 mai 1963 à Grenoble.

Elle s’installe en 1990 à Marseille pour s’occuper de la Galerie Tore, lieu d’art contemporain créé par des artistes, dans un appartement, non loin de la Canebière.

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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Frédérique Guetat-Liviani
j’ouvre les livres puis les referme mets de côté ceux qui indiquent une direction ordonnent un sens
les empilements d’ouvrages encombrent le sol près du lit
mais ainsi restent à portée de vue
j’écris des noms d’écrivains d’artistes de poètes sur une feuille
finalement il reste Walser et Dickinson
je passe la nuit avec eux
leur écriture laisse venir la lumière à chaque lecture un peu plus
ils n’éteignent pas derrière eux
je relis la révolution s’accomplit
le monde infime reprend connaissance
et moi avec en fréquentant leur langue
le mot Mouche le mot Mort le mot Miel maintenant je les connais
comme Adam connaît Eve
je passe une autre nuit avec eux
rien ne pourra les déglinguer ni l’isolement ni l’humiliation ni même la brutalité
la nuit n’est pas blanche elle est transparente
je ramasse quelques bribes
chaque poème chaque petite prose tient dans un mouchoir de poche
pas d’encombrement permis
il faudra se défaire de tout ce qui peut encombrer la vie
je passe d’autres nuits avec eux
ils filtrent les entrées je dors un peu
la vie reprend là où on l’a laissée
pour nettoyer par terre je range les ouvrages qui traînent
je ne range pas leurs livres
je les garde près de moi
par scrupule
par superstition
on ne sait jamais

Novembre-décembre 2015
Frédérique Guétat-Liviani
Extrait d'enquête de Poezibao : l’art, un recours ? / réponse de Frédérique Guétat-Liviani
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VOIX



extrait 2

Les vers s’écoulent, puis grincent et se précipitent, dans une cavalcade de sensations mal étouffées et de non-dits jetés dans un cri. Le frisson de cette voix asperge le temps. Elle s’est emparée de l’espace, on n’entend plus que le grand gong de sa pulsation.
   Le dernier mot tombe, le mot juste. Il entraîne dans sa chute l’auditoire, le temps silencieux, toutes les couleurs qui en ont jailli et le long corps du poème, encore essoufflé. Chute vertigineuse.
   Un visage s’esquisse entre les teintes des sons prononcés. Les serrures se désagrègent et ils apprennent à se voir. Dans le silence, l’autre est estompé. Dans le silence, les mots fracassent.

   Elle l’aperçoit.


// Éléa Hetzel
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c’est le soir…



c’est le soir                             s se repose sur un divan           j tient dans sa main une photographie
elle la regarde avec attention                         puis pâlit et défaille            de peur qu’elle ne s’évanouisse je la prends dans mes bras lui dis                           toi aussi tu es fatiguée                           il faut te reposer quand le jour se lève       nous partons tous les trois nous promener             nos sacs sont volumineux mais légers             sur le chemin       nous rencontrons un tout petit garçon            ses cheveux sont magnifiquement bouclés lui aussi porte un grand sac                   il l’ouvre                pour nous montrer le contenu             à l’intérieur du sac             il n’y a que des livres de spinoza                               il dit j’aime beaucoup spinoza                   nous reprenons la route avec lui


p.26
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          je préfère vraiment…



          je préfère vraiment             les performances de David Hammons
          surtout celle qui s’appelle                                     Bliz-aard Ball Sale
          la question du temps             s’y inscrit                     beaucoup plus
          subtilement             le temps et son double     celui de la mémoire
          de l’esclavage des noirs           en 1983                         non loin de
          l’école d’art de Cooper Union à New-York                    il a installé
          des boules de neige         sur un tapis                         posé au sol
          elles sont bien présentées             rangées en ordre       des plus
          petites             de la taille d’une bille                  aux plus grandes
          de la taille d’une balle              un dollar                         pièce lui
          Hammons        se tient debout        anonyme      parmi d’autres
          marchands de rue             le dos au mur       une boule de neige
          à la main



p.26
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VOIX



extrait 1

   Le cliquetis des syllabes s’insurge. Les mots vadrouillent dans l’air, s’élèvent en bulles douces, épaisses, acérées, percussives, et vont s’accumuler dans les interstices du silence. Lui drape les visages dans l’écoute, pèse de toute sa présence assourdissante. Froid, provocant, envoûtant. Il bouillonne de tout son être sans matière. Une voix y émerge, se fraie un chemin avec effort, lui donne corps. Une voix sculpte le silence.



// Éléa Hetzel
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