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Citations de Frédérique Niobey (21)


Tu étais avec qui? Pas avec ce black, dis-moi, pas avec lui?

On pose moins de questions aux garçons.

Tu peux dire noir, maman. Edmond est noir, oui, profondément, d'un beau noir mat, qui fait frémir. Tu peux dire noir. N'aie pas peur de ce mot. N'aie pas peur du noir. Mais maman, tu peux dire aussi Edmond.
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Les tournesols sont jaunes, leurs tiges vertes, le ciel est bleu. Edmond est noir, je suis blanche, il n'y a plus que ces couleurs franches, il n'y a plus rien d'autre. Il n'y a plus de tours, il n'y a plus de boîtes aux lettres défoncées, il n'y a plus de crasse, il n'y a plus de graffitis obscènes, ni d'insultes, ni de crachats. Il n'y a plus les filles et les garçons, la ligne invisible qui les sépare et leurs trajets différents. Tout se déploie en grand, en frais, en clair. Nous marchons. Garde ma main dans la tienne.
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- Alors, tu l'as lu?
ça y est. Loeïza. Coincée avec elle sous l'abribus.
- Votre Rimbaud? Non.
- Ah!
Mouchée Loeïza. Ne sait plus quoi dire. Elle s'attendait sans doute à un commentaire de texte.
- Je pensais que ça pouvait t'intéresser. Moi, à ton âge...
- Voilà le bus.
Ouf! Juste à temps. Un peu plus et on avait droit aux souvenirs d'avant-guerre. Ils sont pénibles, les vieux, avec leur temps.
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Qu'est-ce qui remue comme ça, tout au fond ? Qu'est-ce qui se soulève, qu'elle sent venir ? Quelque chose comme une vague enfoncée loin. Retenue depuis longtemps. Qui s'ouvre un passage. Qui remonte. Comme une marée, une grande marée, un raz-de-marée. Et ça sort par les yeux. Ca coule. Ca y est. Ca coule et ça soulage.
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Marcher sans entendre les pas, les mots de l’écran résonnent, ricochent, ils jouent à l’intérieur, véritable partie de flipper, ils rebondissent, c’est reparti, ça va faire tilt. Qu’est-ce qu’elle dit ? Pas grand-chose. Elle a tapé mon nom, quand même, ça veut dire qu’elle m’a pas oublié, je me demandais des fois, elle n’a pas oublié mon nom.
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C'est drôle, tu ne trouves pas? Quoi? Qu'on soit frère et soeur, on ne se ressemble pas vraiment. Et là tu dis ta super phrase. Tu dis, si, on se ressemble, on est tous les deux des colis en poste restante avec marqué dessus "Attention fragile" et personne autour de nous ne sait lire l'adresse ni l'étiquette.
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On entend partout qu’il faut faire quelque chose pour la jeunesse. C’est nous la jeunesse. Ils n’ont qu’à commencer par nous écouter. Justement. Quoi ? Je ne crois pas qu’ils ont envie de nous entendre. Sois jeune et tais-toi ! C’est tout ce qu’ils nous demandent.
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- Ecoute, écoute ça!
Nadia pose un CD dans le lecteur.
- Céline Dion, merci, j'ai déjà donné.
- Non, non, écoute. ça s'appelle Mano Solo.
La musique vient.
"Et je taille ma route, plus rien ne me dégoûte
Poussé par mon instinct, je trace ma vie."
- Alors?
- Y'a du progrès!
- Arrête, c'est génial!
- Il a plus de chance que moi avec mon Bach.
- Qui?
- Ton amoureux. C'est lui qui t'a fait découvrir ça, non?
- Comment tu le sais?
- A te regarder quand tu écoutes.
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Et les mains de Nina battent, longues, souples sur la peau du djembé, toum, toum, toum.

"écoute, Flora, toum toum, toum, c'est notre coeur qui bat
C'est l'appel du toit, c'est l'appel du groupe
Toum, toum, toum, c'est notre message dans la nuit
Tu entends, Flora ?" (p.114)
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- Ca rêve les bébés ?
- Pourquoi pas ?
- De quoi ça peut rêver, ça n'a rien vu !
- Je sais pas... peut-être des formes... des couleurs...
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Tu vas nous jouer quelque chose, Benjie ? Je sais pas. Il fait sonner les cordes une à une, accorde la guitare. Il plaque un accord, puis un autre. Il écoute.
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VOUS ÊTES PRÊTS ?
OUI !
TROIS, DEUX, UN !
(...)
FAITES ATTENTION A MOI, JE SUIS FRAGILE
(...)
QU'EST-CE QUE JE FAIS LA ? OU ÊTES -VOUS CE SOIR ?
VOUS NE VOULEZ PAS ENTENDRE MES COLÈRES ?
(...)
J’ÉTOUFFE DANS VOTRE MONDE
BIENTÔT VOUS NO7US REGARDEREZ
(p.79-80)
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Nous l'avons posé partout notre signe.
(...)
ça a commencé la dernière année de l'école primaire.
(...)
Elle a dit, ce serait bien d'avoir un signe rien qu'à nous.
On a passé plusieurs mercredis à chercher, on s'est mis d'accord sur celui-là. @.S.
On en a fait un tout petit pochoir et on a commencé à taguer discret.
La première fois on l'a fait sur notre banc. On n'en revenait pas d'avoir osé. On était fiers.
Et ce jour-là, Andréa a dit, maintenant on marquera notre territoire. Chaque fois qu'il nous arrive quelque chose d'important, n'importe où qu'on soit, on estampille, d'accord ? Et tu verras, Seb, un jour on aura couvert le monde entier de notre signe. (p.74-75)
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Et alors Rozen ? Qu'est-ce qu'elle dit ? "Mon abri est dans le tumulte, je vous rejoins plus tard." (p.62)
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Tournent et tournent les mots de la troisième mi-temps, celle qui récrit les matchs. But, corner, coup franc, descente, volée, ce sont les mots de mon enfance. Avec ma guitare sur le dos je ne suis pas de la partie, quelle langue parlent-ils donc, que je n'ai jamais apprise ?

Gamin, le dimanche, j'étais hors-jeu.
Mon père jouait, mon frère jouait, ils se regardaient jouer l'un l'autre, tous les deux dans le même trip. J'attendais sur le banc de touche, je ne comprenais rien à rien. Mon père disait, c'est pourtant pas compliqué. Je ne comprends toujours pas. (p.51)
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"Il neige et toi tu marches vers nous
Le froid le vent et toi tu marches vers nous
Je vois tu viens
Tu marches et tu viens
Est-ce que tu sais que tu avances vers nous ?
Tu traces en pointillés
Un trajet mystérieux, plein de blancs, de silences
Tu viens et tu t'éloignes
Est-ce que tu sens que tu t'éloignes vers nous ?

Tu dis chaise de chagrin et tu ris
Tu dis chambre d'inquiétude et tu ris
Tu dis camion de tristesse et tu ris
Nous perdons l'équilibre (p.46)
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Vous vous rappelez ce qu'elle nous a dit, la première chose qu'elle nous a dite ? Elle a dit, je m'appelle Flora. Oui, mais après, la deuxième chose alors. Sans doute un truc bizarre, avec elle... Vous ne vous rappelez pas ? Alix lui a demandé, tu viens d'où ? Et elle a répondu, je viens de loin dans un camion de tristesse. (...) Toujours ses espèces de phrases bizarres. (p.44-45)
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"Du moment qu'on se fait tout petit, qu'on n'est pas dans les pattes, dans les pieds, dans les bras, qu'on disparaît dans notre chambre
Du moment qu'on ne parle pas trop, qu'on ne réclame rien, qu'on ne pose pas de question
Du moment qu'on rentre à l'heure pile, qu'on se tient bien à table, qu'on n'a pas de problème au bahut
Du moment qu'on ne rit pas bêtement, qu'on ne pleure pas pour un rien, et qu'on n'insiste pas..." (p.33-34)
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Peut-être que lui, ça ne lui fait rien de toucher à ses souvenirs, peut-être qu'il ne se rend pas compte de la violence de ce qu'on remue, de ce qui apparaît sous chaque caillou que l'on retourne, de l'action de la lumière sur ces objets enfouis, de ce qui va se lever sans bruit, crevant les yeux, trop. -C'est qui? - Ma mère.
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Pour la prochaine fois, vous apporterez des photos de vous petit, des photos qui évoquent des souvenirs d'enfance, Pierre est là, devant nous, c'est la première fois qu'on le voit. Pierre est photographe, il travaille sur le souvenir inventé, recréé, il animera un atelier le mercredi après-midi. Pierre parle de la lumière, du flou des sou- venirs, de ce qui les délimite, de la netteté qu'l nous reste de certaines sensations, c'est au niveau de l'expérience, de la sensation que le souvenir est vrai, tout le reste n'est que montage, les photos que vous avez sont des reflets déformés de ce que vous avez vécu, la réalité n'existe pas, ça fait beaucoup pour une première fois.
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