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Citations de Friedrich Nietzsche (3478)


il faudrait un autre genre d’esprits que celui que l’on rencontre à notre époque : des esprits fortifiés par la guerre et la victoire, pour qui la conquête, l’aventure, le danger, la douleur mêmes sont devenus des nécessités ; il faudrait l’habitude de l’air vif des hauteurs, l’habitude des marches hivernales, l’habitude des glaces et des montagnes, et je l’entends dans toutes les acceptions, il faudrait même un genre de sublime méchanceté, une malice suprême et consciente du savoir qui appartient à la pleine santé, il faudrait en un mot, et c’est triste à dire, cette grande santé elle-même ! Mais est-elle possible aujourd’hui ?… À une époque quelconque, dans un temps plus robuste que ce présent veule et découragé, il faudra pourtant qu’il nous vienne, l’homme rédempteur du grand amour et du grand mépris, l’esprit créateur que sa force d’impulsion chassera toujours plus loin de tous les « à-côtés » et de tous les « au-delà », l’homme dont la solitude sera méconnue par les peuples comme si elle était une fuite devant la réalité — : tandis qu’il ne fera que s’enfoncer, s’abîmer, s’enterrer dans la réalité, pour ramener un jour, lorsqu’il reviendra à la rédemption de cette réalité, le rachat de la malédiction que l’idéal actuel a fait peser sur elle. Cet homme de l’avenir qui nous délivrera à la fois de l’idéal actuel et de ce qui forcément devait en sortir, du grand dégoût, de la volonté du néant et du nihilisme — ce coup de cloche de midi et du grand jugement, ce libérateur de la volonté qui rendra au monde son but, et à l’homme son espérance, cet antéchrist et antinihiliste, ce vainqueur de Dieu et du néant — il faut qu’il vienne un jour…
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Le bien du plus grand nombre et le bien du plus petit nombre sont deux points de vue d’évaluation absolument opposés : nous laisserons à la naïveté des biologistes anglais la liberté de considérer le premier comme supérieur en soi…
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Et quant aux démolisseurs de statues, voici ce que je te dirai d’eux : il n’y a pas pire folie que de jeter du sel dans la mer, et des statues dans la fange.
La statue gît dans la fange de votre mépris ; mais sa loi veut justement qu’elle renaisse de votre mépris plus vivante et plus belle.
Elle se relèvera plus divine, plus séduisante d’avoir souffert ; et en vérité elle vous rendra grâces de l’avoir jetée par terre, briseurs de statues !
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En vérité l'homme est un fleuve malpropre. Il faut être un océan pour pouvoir recueillir un fleuve malpropre sans se salir soi-même.
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je ne suis pas méchant, je vous aime bien vous les agneaux. Rien n’est plus savoureux qu’un petit agneau.
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Ne pas pouvoir prendre longtemps au sérieux ses ennemis, ses malheurs et jusqu’à ses méfaits — c’est le signe caractéristique des natures fortes, qui se trouvent dans la plénitude de leur développement et qui possèdent une surabondance de force plastique, régénératrice et curative qui va jusqu’à faire oublier. […] Un tel homme, en une seule secousse, se débarrasse de beaucoup de vermine qui chez d’autres s’installe à demeure ; c’est ici seulement qu’est possible le véritable « amour pour ses ennemis », à supposer qu’il soit possible sur terre. Quel respect de son ennemi a l’homme supérieur ! — et un tel respect est déjà la voie toute tracée vers l’amour…
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Quelle est de toutes les choses basses la plus basse ? Un raisonnement de tous les raisonnements le plus ancien et le plus nouveau : Cela fait mal, donc c'est "mal".
Depuis que j'ai compris ce "donc" et cette origine du mal, je ris de tout votre "Bien et mal".
Au-delà du "Bien et du mal", voilà le son de mon rire.
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...Et me voici revenu à mon problème, à notre problème, ô mes amis inconnus (-car je ne me connais encore aucun ami): que serait le sens de tout notre être, si ce n'est qu'en nous cette volonté de vérité arrive à prendre conscience d'elle-même en tant que problème?... La volonté de vérité, une fois conscience d'elle-même, ce sera -la chose ne fait aucun doute- la mort de la morale. (troisième dissertation, 27)
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...La chanson populaire nous apparaît avant tout comme le miroir musical du monde, la mélodie primitive à la recherche d'une figure de rêve qui lui soit parallèle et qu'elle exprime dans la poésie. La mélodie est le fait premier et général.
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On nous retrouvera difficilement sur le même chemin que ces jeunes Egyptiens qui vont troubler la paix des temples dans la nuit, embrassent les statues et veulent à tout prix dévoiler, découvrir, jeter en pleine lumière tout ce qui est caché pour de bonnes raisons (....) Nous ne croyons plus que la vérité reste vérité sans ses voiles; nous avons trop vécu pour cela. Nous faisons maintenant une question de décence de ne pas voir tout nu, de ne pas assister à tout, de ne pas chercher à tout comprendre et tout "savoir".
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Pour la plupart, l’amour est une forme d’avidité ; pour le reste des hommes, c’est le culte d’une divinité voilée et dolente.
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Mes sentiments amicaux s’agrippent sur les personnes comme des épines, et ils sont si tenaces qu’on ne s’en libère pas aisément.
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Friedrich Nietzsche
Notre instinct de connaissance est trop puissant pour que nous puissions encore apprécier un bonheur sans connaissance... (…) la connaissance s’est transformée chez nous en une passion qui ne redoute aucun sacrifice et ne craint rien, au fond, sinon sa propre extinction. Nous préférons tous la destruction de l’humanité à la régression de la connaissance !
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Friedrich Nietzsche
Les mots et les concepts nous mènent maintenant encore à nous représenter constamment les choses comme plus simples qu’elles ne sont, séparées les unes des autres, indivisibles, ayant chacune une existence en soi et pour soi.
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Le chrétien veut se débarrasser de lui-même. Le moi est toujours haïssable.
La morale noble, au contraire, la morale des Maîtres, a ses racines dans une triomphante affirmation de soi, c'est une affirmation de la vie elle-même.

NDL : je pense que pour Nietzsche, les Maîtres sont les philosophes grecs de l'antiquité.
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L'efficace à travers le livre et la presse comme ce qui doit être appris par l'éducation constitue ce qu'il y a de plus antique dans notre formation. Sauf que notre public est préparé de manière incroyablement plus rudimentaire que dans le monde gréco-romain ; sauf que les effets doivent être atteints par des moyens beaucoup plus lourds et grossiers ; et toute finesse soit se voit rejetée, soit éveille la défiance ; dans le meilleur des cas elle dispose d’un cercle restreint qui lui est propre.
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J'ai saisi cette idée au vol et, de· crainte qu'elle ne m'échappe, je l'ai fixée dans les premiers mots venus.

Voilà maintenant qu'elle en est morte; elle flotte sous ce haillon, flasque et branlante; et je ne sais même plus, quand je la regarde, comment j'ai pu être, si heureux d'attraper cet oiseau. 

(p.242)
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Victoire et raison. Malheureusement, dans les guerres esthétiques que provoquent les artistes par leurs œuvres et leurs discours destinés 'à les soutenir, c'est aussi en définitive la force qui décide, et non pas la raison. Tout le monde admet maintenant comme un fait historique que Gluck avait raison dans sa lutte contre Puccini; en tout cas, il a remporté la victoire; la force était de son côté.
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Je ne m'apercevrais pas de mon absence, si je manquais. Nul de nous n'est indispensable !
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Il serait nécessaire de comprendre un jour, et probablement ce jour est-il proche, ce qui manque avant tout à nos grandes villes : des lieux de silence, spacieux et fort étendus, destinés à la méditation, pourvus de hautes et de longues galeries pour les intempéries ou le trop ardent soleil, où ne pénètre nulle rumeur de voitures de crieurs, et où une bienséance plus subtile interdirait même au prêtre l'oraison à voix haute.
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