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Citations de Friedrich Nietzsche (3477)


Près des fleurs, des herbes et des papillons il faut savoir s’abaisser à la hauteur d’un enfant qui les dépasse à peine. Mais nous autres gens âgés, nous avons grandi au-dessus de ces choses et il nous faut nous courber jusqu’à elles ; je crois que les herbes nous haïssent lorsque nous avouons l’amour que nous avons pour elles. Celui qui veut prendre part à toutes les bonnes choses doit aussi s’entendre à avoir des heures où il est petit.
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L'intransigeance de la pensée est souvent le masque d'une profonde inquiétude d'esprit qui cherche à s'étourdir.
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Ne sois pas, ô mon âme, découragée par l’homme ! Continue plutôt à te repaître de toute sa méchanceté, de toute son étrangeté et de tout ce qu’il y a d’effrayant en lui !
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Bien lire, c’est-à-dire lentement, avec profondeur, égards et précautions, avec des portes ouvertes, avec des doigts et des yeux délicats.

Cet art vénérable qui, de ses admirateurs, exige avant tout une chose, se tenir à l’écart, prendre du temps, devenir silencieux, devenir lent.

Il est aujourd’hui plus nécessaire que jamais, au milieu d’un âge du « travail » : je veux dire de la précipitation, de la hâte indécente qui s’échauffe et qui veut vite « en finir » de toute chose.
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Les hommes ont honte, non pas d'avoir quelque vilaine pensée, mais bien s'ils se figurent qu'on leur attribue ces pensées vilaines.
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On croit faire honneur à la philosophie en la proposant comme un substitut de la religion pour le peuple. Par le fait, il est besoin occasionnellement, dans l'économie spirituelle, d'un ordre transitoire de pensée ; ainsi le passage de la religion à la conception scientifique est un saut violent, périlleux, quelque chose à déconseiller. En ce sens, il y a de la raison dans cette recommandation. Mais enfin on devrait bien admettre aussi que les besoins auxquels a satisfait la religion et auxquels maintenant la philosophie doit satisfaire ne sont pas immuables ; ceux-là mêmes, on peut les affaiblir et les expulser. Qu'on songe par exemple à la misère de l'âme chrétienne, aux gémissements sur la corruption intérieure, au souci du salut, - toutes représentations qui ne dérivent que d'erreurs de la raison et ne méritent absolument aucune satisfaction mais la destruction. Une philosophie peut servir dans les deux sens, soit qu'elle aussi satisfasse à ces besoins, soit qu'elle les écarte, car ce sont des besoins appris, limités dans le temps, qui reposent sur des hypothèses opposées à celles de la science. Ce qui devrait servir ici de transition, c'est bien plutôt l'art, en vue de donner un soulagement à la conscience surchargée de sensations ; car, ces représentations seront bien moins entretenues par l'art que par la philosophie métaphysique. De l'art on peut ensuite plus facilement passer à une science philosophique véritablement libératrice.
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J’étais entre lande et forêt,
Au soir, fatigué du chemin,
Là où le rouge œillet
Et la rose fleurissent.

Obscure et impénétrable,
La nuit des sapins m’entourait
Devant moi flottait l’image
Des sauvages sommets.

De la vallée doucement
S’éleva un son de cloches ;
Quelque moine tristement
Tirait-il le carillon ?

Jette-t-il nostalgiquement
Les yeux vers le las voyageur
Qui, dans l’éclat du couchant,
À l’instar d’un saint étincelle ? –

Sur la pierre, des heures durant,
Je restais assis ainsi,
À écouter le son des cloches
De réminiscences rempli.

Suis-je moine ou voyageur,
Je ne le sus plus jamais. –
La lune flottait blême
Là-bas sur les sommets.

1863, Lieder extrait du « Retour au pays »
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Aurais-je les mots pour te louer
Lorsque d’un pas étouffé
Presque inaudible vint le printemps
Et sur les climats florissants
De tes regards doux et ardents
Tu restes afin d’enlacer,
– enfants du soleil – tes enfants,
Eux que l’hiver sombre et voilé,
De neige et de glace couvrait tout entier
Et qu’avec de tendres mots aimants
Leur mère venait de réveiller.
Bientôt de toutes parts fleurissent
Sur les sommets dans les prairies
Le perce-neige et le narcisse
Parmi l’herbe verte jaillit
La violette et chaque matinée
Révèle une fleurette en sûreté.
Tous se sentent tellement heureux
Dans la céleste stimulation
Contemplent leur mère heureux
Dans l’humilité et la résignation
Toujours plus torride toujours plus chaud
Le soleil les mire d’en haut
Et la prairie ne s’appauvrit guère
Car dans une nouvelle explosion colorée
Des tulipes montent à la lumière
Les roses aussi sont réveillées
Frivoles tout autour les cajolent déjà
Les papillons. – Vraiment on ne peut pas
Se représenter rien de plus ravissant
Que la sainte vie du printemps
Et plonger tout entier en lui
Voici le bonheur, et voici la vie.

1859
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une explication quelconque est préférable au manque d’explication
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la pratique de l’Église est nuisible à la vie...
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POÈMES. CHANTS DU PRINCE AIGLEFIN (1887)


        AU MISTRAL
     CHANSON À DANSER

     Extrait 6

‒ Et pour une mémoire sans fin
D’un tel bonheur, son legs soit tien,
Oui, prends la couronne avec toi !
Jette-là plus haut, plus loin, mieux,
Prends d’assaut l’échelle des cieux
Et – aux étoiles accroche-la !

p.41
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Privés de femmes, mal nourris, contemplant leur nombril et mesurant leur souffle, ceux qui s’ennuient : que pouvaient-ils s’inventer de mieux que le plaisir de Dieu ?
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... ils haïssent avec fureur celui qui cherche la connaissance et la plus jeune des vertus qui s’appelle : loyauté.
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Cet incontestable bonheur de la culture noble, qui s’édifie sur le sentiment de la supériorité, commence maintenant à monter à un degré supérieur encore, parce que, grâce à tous les esprits libres, il est dès lors permis et il n’est plus déshonorant, de pénétrer dans l’ordre de la connaissance pour y chercher des consécrations plus intellectuelles, y apprendre une courtoisie supérieure, permis de regarder vers cet idéal de la sagesse victorieuse que nulle époque ne put encore dresser devant elle, avec une si bonne conscience que l’époque qui veut s’ouvrir. Et, en fin de compte, de quoi s’occuperait dès lors la noblesse, s’il apparaît de jour en jour plus clairement qu’il est indécent de s’occuper de politique ?
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Dans la lutte avec la sottise, les plus modérés et les plus doux des hommes finissent par devenir brutaux. Peut-être sont-ils par là dans la véritable voie de défense ; car au front stupide, l'argument qui convient de droit est le poing fermé. 
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Tout homme d'élite aspire instinctivement à sa tour d'ivoire, à sa retraite mystérieuse, où il est délivré de la masse, du vulgaire, du grand nombre, où il peut oublier la règle «homme», étant lui-même une exception à cette règle.
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Oui, je sais bien d’où je viens !
Inassouvi, comme la flamme,
J’arde pour me consumer.
Ce que je tiens devient lumière,
Charbon ce que je délaisse :
Car je suis flamme assurément !
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Et vous me dites, amis, que "des goûts et des couleurs il ne faut pas discuter". Mais toute vie est lutte pour les goûts et les couleurs !
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Fuis dans ta solitude! Tu as vécu trop près des petits et des
pitoyables. Fuis devant leur vengeance invisible! Ils ne veulent que se venger de toi.
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Appendice : Chants du Prince Aiglefin (1887)


Une vocation de poète *

Extrait 3

Qui attends-je dans le bosquet
Ainsi qu'un brigand aux aguets ?
Est-ce une image ? Une maxime ?
Ce qui accourt, c'est une rime.
Tout ce qui rampe et qui se jette,
Le poète l'épingle à son vers
‒ « Oui, Monsieur, vous êtes poète »,
Hausse l'épaule le pivert.


p.27


* Titre dans les Idylles de Messine : " Vogel_Urtheil " (« Jugement-d'oiseau »).
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