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Critiques de Friedrich von Schiller (38)
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Les Brigands

Schiller... dans les bottes ! Me pardonnerez-vous ce mauvais jeu de mots, ce calembour plus futile qu'utile (cette « fiente de l'esprit qui vole », comme aurait écrit quelqu'un dont le prénom commence par un V et le nom par un H) ? Mais il faut bien reconnaître qu'il donne un sacré coup de massue, l'animal, un vaste coup de pied dans la fourmilière avec ses Brigands, l'ami Schiller.



Comme je n'ai pas peur des mots, et encore moins du ridicule, je dis que cette pièce est une pièce maîtresse de la littérature mondiale, malgré ses faiblesses, ou plutôt même, en raison de ses faiblesses. C'est un peu comme les premiers tubes des Beatles, il y a à redire, c'est indéniable, mais quel jus, quel peps !



Cette pièce en particulier, ainsi que l'autre élément déclencheur, à savoir Les Souffrances du Jeune Werther de Goethe ont changé la face du monde littéraire (et peut-être même un peu plus).



Nous sommes au XVIIIème siècle finissant, la Révolution Française n'a pas encore eu lieu mais pourtant, tous les ferments de la révolte sont là. le Romantisme allemand va naître de ça, et de là, le Romantisme tout court, avec toutes les suites qu'on lui connaît.

Et tout ça, cela vient d'où ? du Werther de Goethe et des Brigands de Schiller.



Alors, c'est vrai, je l'admets, elle n'est pas parfaite cette pièce, c'est une oeuvre de jeunesse, elle en porte tous les stigmates. Johann Christoph Friedrich Schiller ne s'appelle pas encore " von " Schiller, il a encore toute la fougue et l'inexpérience de son jeune âge, mais aussi, et surtout, toutes les qualités.



Alors oui, c'est vrai, c'est manichéen, c'est un peu brouillon, ça s'inspire sans doute un peu d'un passage d'une pièce de Shakespeare (Les Deux Gentilshommes de Vérone), mais c'est vivant tout plein, c'est bouillonnant. C'est nez au vent, c'est poitrine à l'air, ça n'en garde pas sous le pied, ça crache quand ça a envie de cracher, ça cogne quand ça a envie de cogner, ça pleure quand ça a envie de pleurer.



Bref, c'est à l'image du jeune Schiller, dont on sait tout le rocambolesque qui accompagne sa légendaire fuite de l'armée pour aller voir sa pièce montée (oui, je sais, ça commence à faire beaucoup pour les calembours foireux, veuillez m'excuser, j'ai dû avaler cette nuit par mégarde un pétard normalement destiné à un fl... euh, au 14 juillet je voulais dire et qui me reste sur l'estomac).



Évidemment, il y a un petit côté Robin des Bois dans le Karl von Moor des Brigands, mais avec un côté tellement plus désespéré. le thème principal de la pièce semble être le non-retour, la perte, le fait que ce qui est perdu, l'est à jamais. Un sens du tragique déjà admirable chez ce tout jeune auteur.



Nous sommes donc aux prises avec un vieux noble, le Prince von Moor, père de deux fils. L'un, Karl, brillant, noble, généreux adulé de tous mais qui, avec ses excentricités, a une fâcheuse tendance à brûler la chandelle par les deux bouts. L'autre, Franz, noueux, perfide, hypocrite et truqueur sait se montrer plus discret et moins excentrique, du moins, aux yeux de tous.



Un revers de fortune (que je ne vous révèle pas) conduit Karl à la faillite matérielle et sociale, lesquelles, en retour, le conduisent au brigandage. À telle enseigne que Karl van Moor va prendre la tête d'une redoutable bande de brigands qui sèment la terreur dans toute la Bavière et les régions environnantes jusqu'à la Bohème (l'actuelle République Tchèque — Bavière et Bohème ayant d'ailleurs la même origine étymologique).



Mais Karl von Moor est un chef de bande atypique, adulé de ses hommes en raison de sa vaillance et de son désintéressement. Sens de l'honneur porté jusqu'à son paroxysme, coups d'éclats retentissants auprès des riches et des puissants, parfois grand seigneur auprès des pauvres et des déshérités.



La tragédie de Schiller aura du retentissement en Allemagne et même bien plus loin en Europe, car qui pourrait dire qu'il n'y a pas une forte empreinte des Brigands dans le Doubrovski de Pouchkine et même, dans un autre registre et une autre époque, dans Les Trois Brigands de Tomi Ungerer ?



La pièce est pendant un bon bout de temps très agréable ; c'est seulement sur la fin, notamment le cinquième acte, que j'ai un peu souffert et que j'ai ressenti le vieillissement de la mouture. Donc, oui, certaines choses ont pris un petit coup de vieux depuis plus de deux siècles, mais une pièce qui a bien d'autres mérites et qui jalonne l'histoire dramatique et littéraire mondiale ce qui en fait, à mes yeux, un détour obligé pour tous les amoureux d'ontogenèse littéraire, mais ce n'est là, bien évidemment, que mon brigand d'avis, c'est-à-dire, très peu de chose.
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Les Brigands

Chiller aves Schiller,



Les Brigands est le succès de jeunesse de l'immense dramaturge allemand, égérie du romantisme, avec son meilleur pote Goethe.



"Hélas ! Aux coeurs heureux les vertus sont faciles !"



Charles de Moor est un damné de la terre, s'il n'y a pas d'amour heureux, comme écrivait Aragon, alors personne ne l'emportera au Paradis. Ce sanguinaire héros romantique ne saurait souffrir que d'aucun survive effrontément à son trépas. le romantisme transforme des êtres contingents et facultatifs en des vies indispensables à la nôtre et par là-même les objectivent, êtres-objets de notre possession, loin de toute la résilience et du relativisme moderne.



Il faut dire aussi que le romantisme, qui place l'amour-passion au dessus de tout, qui déborde et qui nous dit qu'il ne faut pas dominer ses passions, arrive aussi après des siècles de contraintes dans le domaine marital, c'est un exutoire, certes excessif, mais qui répond à l'excès inverse qui a longtemps prévalu. Ce jusquauboutisme, cette soif d'absolu, comme la levée d'une chape de plomb ?



Ce drame en 5 actes se laisse lire fort aisément, l'auteur l'écrit en 1781 aux prémices du romantisme: comment s'incarnera-t-il en littérature ? Une tragédie et un héros, qui se dresse face aux circonstances accablantes, inextricables, de l'existence, déchiré et trahi, mais dans un refus absolu de nuance, de sagesse, de compromis…



Mais ces héros romantiques allemands sont parfois monstrueux de possessivité, d'orgueil ce qui fait que l'on évite l'écueil du bon héros manichéen, parfois misérabiliste ou trop plein de complaisance qu'on a pu trouver chez un certain nombre de romantiques français, de Guernesey à Saint-Malo, et jusqu'aux contreforts du mâconnais… Sans une petite goutte d'ammoniaque comme disait Albert Cossery, sans un peu de la perversité d'une héroïne de Françoise Sagan ou de la rugosité d'un personnage de Simenon bref sans méchanceté on a pas l'humanité, on n'est pas crédible pour le lecteur, on n'a pas d'empathie quand tout est trop lisse et idéaliste.



L'attitude sans compromission des héros de l'époque en dit long sur le moral des jeunes artistocrates de la fin du XVIIIe siècle… le Werther de Goethe ne sera-t-il pas lui-même à l'origine d'une vague de suicides plus qu'inquiétante, suicides d'amants éconduits, mais aussi de tourtereaux, à l'image de celui orchestré par le dramaturge Kleist, à tel point que les intellectuels de l'époque, en aval de la condamnation aveugle de l'Eglise, s'emparent du sujet, à l'image de Madame de Staël et ses “réflexions sur le suicide”. L'aura de ce trépas volontaire, que chaque écrivain se refile comme le chapitre conclusif un peu facile, se poursuit jusqu'à la fin du XIXe siècle, le romantique Victor Hugo par exemple, clôt son Homme qui rit sous les flots…



Qu'en pensez-vous ?
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Guillaume Tell

J’ai adoré ce Guillaume Tell de Schiller. Je comprends aisément qu’il ait pu inspirer si divinement Gioachino Rossini pour son opéra homonyme. Car cette pièce est une invite à la grandiloquence, à la grandeur d’âme, à la passion, au romantisme, à l’héroïsme, au dépassement et à l’abandon de soi pour la cause commune.



C’est vrai, Guillaume Tell n’est pas Cyrano, mais tout de même ; il a quelque chose ce garçon, avouons-le ! Il nous fait frétiller la poitrine ; il vous décolle la plèvre rien qu’à sauter dans une barque au plus fort d’une tempête ou à bondir comme un chamois, arbalète à la main, au-dessus des précipices, dans les escarpements abrupts où même les agiles quadrupèdes seraient mis à mal.



Je vous concède que ce n’est pas un champion du maniement de la langue. C’est un taiseux, qui parle par courtes phrases — quand il parle ! —, qui lâche une longue tirade uniquement quand il est seul et qu’il devise pour lui-même, cherchant au fond de son cœur les solutions à ses problèmes. Car ce qu’il aime avant tout, ce Guillaume Tell, c’est agir, agir et encore agir.



Les longs discours l’ennuient et il les méprise, or, de conciliabules il est grandement question ici, car ce n’est rien moins que le destin politique de la Suisse qui se joue sous nos yeux.



Friedrich Schiller reprend à son compte un récit traditionnel légendaire datant du début du XIVème siècle pour le faire coller au goût du jour de l’époque (de son époque en 1804) et le désir d’émancipation des peuples dans la mouvance de la Révolution française.



L’auteur reprend assez fidèlement le mythe ancien qui veut que du temps de l’empereur germanique de la lignée des Habsbourg, Albert Ier, celui-ci ait eu un bailli, nommé Hermann Gessler qui pour éprouver la fidélité et l’allégeance des habitants de trois cantons suisses voisins les fait plier sous sa férule.



En 1307, il fait ériger, en plein centre de la place publique d’Altdorf un mat au sommet duquel il installe son propre couvre-chef que chaque habitant devra saluer en se découvrant à chacun de ses passages sous le chapeau en signe de soumission.



Guillaume Tell, un brin séditieux sur les bords, passe ouvertement auprès du mat en ignorant cordialement l’appareil vestimentaire du bailli. Convoqué devant Gessler, Tell invoque sa distraction au moment des faits ; ce à quoi Gessler ne croit que très moyennement et le condamne à tirer une flèche dans une pomme posée sur la tête du propre fils de Guillaume. En cas d’échec volontaire du tireur, celui-ci sera mis à mort.



Malgré la cruauté de l’enjeu, Guillaume Tell s’exécute et vient victorieusement à bout de l’épreuve. Néanmoins, le bailli s’étonne du fait que Tell ait glissé, préalablement au tir, une seconde flèche dans son habit. Il demande au tireur de s’expliquer sans crainte.



Guillaume Tell avoue alors sans détour que si sa flèche avait touché son fils, il aurait décoché celle-ci en plein cœur de Gessler. Je vous laisse découvrir la suite si vous ne la connaissez pas.



Ce récit mythique, fondateur de l’identité suisse, dont on retrouve la trace écrite pour la première fois dans le livre blanc de Sarnen, qui a pour théâtre le Lac Des Quatre Cantons situé en plein cœur de la Suisse moderne, tombe à pic pour Schiller.



En effet, l’Europe est secouée par le tremblement de terre idéologique et politique que constitue la Révolution française. L’ordre ancien vacille et le désir des peuples à l’autodétermination et à l’émancipation n’a jamais été aussi fort, notamment sous la houlette des Lumières.



L’émergence de Napoléon, le leader national issu du peuple et combattant la tyrannie des monarques européens consanguins fait son œuvre dans les cerveaux un peu partout en Europe. Le romantisme commence à pointer le bout de son nez, donc, quoi de mieux pour Schiller que cette légende ancienne, montrant la réussite d’un soulèvement populaire pour l’accession au plus fondamental des droits de l’homme, — la Liberté.



Cependant, probablement en raison des écarts de conduites constatés lors de la Terreur, l’auteur insiste sur la légitimité d’une insurrection et que tout régicide n’est pas bon à prendre comme l’atteste le personnage de Joannes, duc de Souabe, criminel par vénalité et par soif de pouvoir.



Vous vous doutez bien que de nos jours, cette œuvre de Schiller a perdu tout caractère de subversion, bien qu’elle en ait probablement eu un dans l’Europe du début du XIXème siècle. Il est même fort possible que s’il n’était mort peu de temps après la sortie de sa pièce, Friedrich Schiller aurait eu à rendre quelques comptes sur la signification du message véhiculé par ce drame.



Ce qu’il en reste, en ce début de XXIème siècle, c’est un beau morceau de théâtre, bien plaisant ma foi et qui donne envie d’aller mordre encore à la besace de Friedrich, mais ce n’est là que mon avis, c’est-à-dire, trois pépins de pomme sur une tête…
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La pucelle d'Orléans

Schiller est un grand poète et dramaturge allemand de la fin du XVIIIe siècle. Il a écrit un bon nombre de pièces, dont La Pucelle d’Orléans. Cette pièce me laisse un peu perplexe pour plusieurs raisons. La première, je me questionne sur ses motifs, sur la pertinence de raconter les hauts faits d’armes de cette héroïne française au moment où les troupes napoléoniennes occupaient l’Allemagne et soumettaient la Prusse. Kleist avait-il déjà mis sur scène tous les héros germaniques ? Ou bien est-ce que nos cousins Germains canalisaient tous les élans nationalistes et militaristes pour leur propre compte ? Il faut croire que oui puisqu’il s’agissait de la pièce de Schiller la plus jouée de son vivant et même jusqu’au début du XXe siècle.



Ensuite, pour la rigueur historique, on repassera. Certaines modifications sont mineures et compréhensibles, n’importe quelle œuvre littéraire ou cinématographique à saveur historique doit pouvoir se permettre quelques libertés pour s’assurer une unité d’actions et une montée dramatique. Mais d’autres erreurs, beaucoup plus graves, voire grotesques, sont difficilement pardonnables. Par exemple, Agnès Sorel arrive une vingtaine d’années trop tôt dans l’histoire, alors à une époque où elle n’était pas encore la maitresse du roi Charles mais seulement une enfant. Aussi, voir Jeanne d’Arc accusée de sorcellerie par la cour de France elle-même et, une fois prisonnière des Anglais, se libérer de prison pour accourir à l’aide des armées françaises malmenées… Ouf !



Sinon, pour le reste, Schiller est allé à l’essentiel, à des moments-phare de l’existence de la Pucelle d’Orléans. De sa jeunesse à Domrémy à son arrivée auprès du roi à Chalons, puis sa campagne contre les Anglais et les Bourguignons à Orléans. Je n’ai pas étudié spécifiquement cette période historique mais ça me semble assez correct si je me fie à mes connaissances générales. Ceci dit, je trouve un peu dommage que l’auteur n’ait pas plus inclus son procès et sa mort ? Mais je conviens que ça aurait allongé beaucoup la pièce et ça allait à l‘encontre de ce que Schiller essayait de faire passer comme message : l’héroïsme de Jeanne d’Arc, son honneur et sa réputation restaurés, son idéal et ses principes moraux intacts. Donc : mission réussie.
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Marie Stuart

Pièce parue en 1800, au tournant du siècle donc, alors que la majorité des écrits de Schiller ont été écrits au siècle précédent. Elle donna lieu à un opéra de Donizetti.



Marie Stuart est emprisonnée pour avoir fait tuer son second mari Darnley et vouloir détrôner Elisabeth 1er, reine d'Angleterre, qui hésite à lui infliger l'avanie de la condamner à mort.



La pièce décrit les intrigues qui vont se nouer de part et d'autre, soit pour faire évader Marie Stuart, soit pour convaincre Elisabeth de signer l'édit de mort ou, au contraire, de faire preuve de clémence.



La pièce, fort bien traduite, se lit comme un livre d'aventures, même si l'on connaît la fin, qui respecte le fait historique.
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Les Brigands

Je ne m'attendais vraiment pas à prendre autant de plaisir à lire cette pièce de Schiller, la première qu'il ait écrite, je crois. Je voulais surtout me coucher moins bête et découvrir l'auteur qui, à l'instar de Goethe, est indissociable de la culture et de la pensée allemandes.



J'ai vraiment beaucoup apprécié "Les Brigands", tragédie en cinq actes, et je me la suis très bien représentée jouée tout au long de ma lecture. C'est presque du romantisme avant l'heure bien que ça sonne terriblement comme du Shakespeare. Sauf que j'ai davantage aimé que Shakespeare qui a tendance à m'ennuyer ferme, exception faite d'"Othello", remarquable, et de "Beaucoup de bruit pour rien", inégalable dans le genre tragi-comique. Mais revenons aux "Brigands" de Schiller.



Le comte de Moor est un vieillard qui a deux fils, Charles et François - quel blasphème que le traducteur ait traduit ces deux prénoms ! - et une nièce, Amélie. Charles est le chouchou, François est l'envieux ; Amélie est folle du premier et convoitée par le second. Parti à l'Université mais requestionné pour la guerre, Charles est loin du logis et François qui le déteste le fait passer pour indigne puis pour mort. Son objectif : de cadet passer à aîné et hériter. Charles, se croyant maudit par son père, se fait bandit de grand chemin, chef de bande quelque part entre Robin des Bois et Cartouche. A partir de là, aventure sur aventure : dettes d'honneur, serments fraternels, parricide, fratricide, féminicide, assassinats, incendie, et j'en passe. Bref, pas le temps de reprendre son souffle, il faut garder le rythme. C'est parfaitement structuré et écrit, lyrique dans les paroxysmes de l'action, émouvant dans les intervalles.



Conquise par le théâtre de Schiller, ma prochaine étape : approcher sa poésie même si lire une poésie traduite est toujours plein de périls.



Challenge SOLIDAIRE 2020
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Le visionnaire

Le visionnaire est un récit resté inachevé et assez marginal dans l’œuvre de Schiller, bien qu’il eût une certaine influence auprès des romantiques. Il est vrai qu’il aborde des thèmes qui leur étaient chers tout en suscitant un certain climat d’étrangeté. Le 18 siècle n’avait pas été que celui de la raison. Les francs-maçons, les rose-croix, les illuministes étaient influents. L’orient, avec ses pratiques de magie anciennes, sa philosophie, sa mystique, sa science, fascinait. Il y avait encore partout en Europe des hommes qui s’intéressaient à la Kabbale et à l’alchimie. Et parmi ceux-ci des aventuriers, de grands escrocs obtinrent un immense prestige au milieu de cours encore largement crédules, en jouant les illusionnistes. On prêtait à certains, sinon l’immortalité, une longévité exceptionnelle, le don d’ubiquité, de métamorphoses… Le Comte de Saint Germain et Cagliostro étaient de ceux-là et servirent de modèles à Schiller. Le Prince de… mène à Venise une vie discrète. Il est d’abord présenté comme un homme Rêveur et Mélancolique, sans ambition, et fuyant les plaisirs. Venise était alors une sorte de théâtre cosmopolite, ville dissipée, ville corrompue, où se gaspillaient, dans les plaisirs, autour des tables de jeu, d’immenses richesses. Ville d’espions aussi, et d’inquisiteurs. Le Prince se laissera peu à peu prendre par ce tourbillon au milieu d’imposteurs, de magiciens, de prélats et de libertins, pénétrant dans une sorte de dédale où sa raison vacille. Tout débuta lors du carnaval, quand dans une foule massive lui apparut un homme portant un masque, en habits d’Arménien, lui annonçant des événements encore inconnus de tous. Omniscience ou machinations, le récit prend alors des allures d’enquêtes criminelles, avançant parfois de façon confuse, comme les personnages eux-mêmes, qui semblent se perdent.
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Marie Stuart

Derniers jours de Marie Stuart. Moment fort dans la construction du mythe.

Ça se lit bien. le conflit entre deux femmes de pouvoir, le contraste entre la fougueuse Marie et la froide Elisabeth, leur rivalité, captent l'intérêt du lecteur, soutenu par les histoires de trahisons, par les hésitations d'Elisabeth, l'ambivalence des deux personnages, l'exaltation effrayante de Mortimer, partisan de Marie, et bien sûr le triste sort de la reine déchue.
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Les Brigands

Pièce lue pour remplir le Challenge Solidaire et franchement je me suis forcée, j’ai mis plus d’un mois et je n’ai pas apprécié ! Non pas l’histoire en elle-même mais la lecture du théâtre me rebute alors que j'adore y aller ! Du coup je n’ai pas savouré un seul instant, à tenter de m’y retrouver dans les personnages. Je ne m’autorise pas à mettre une note, n’ayant aucune capacité à juger ces écrits !



Le théâtre allemand du XVIIIè siècle m'a toujours semblé ardu et von Schiller n'a pas faussé mon opinion. Je vous laisse donc lire le résumé puis les autres critiques, la mienne n’a de critique le nom !



CHALLENGE RIQUIQUI 2020

CHALLENGE SOLIDAIRE 2020
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Cabale et Amour (Intrigue et Amour)

Découverte savoureuse du théâtre de Friedrich von Schiller.



Cabale et amour – ou Intrigue et amour – est une histoire d'amour malmenée par la politique et les ambitions personnelles, qui finit en tragédie. Les deux amoureux – Ferdinand le fils du Président (sorte de premier ministre) et Louise la fille d'un simple musicien – sont romantiques à souhait : amour jusqu'au-boutiste, honneur chevillé au corps, honnêteté incarnée et ennemis des rusés et des ambitieux, ils sont les victimes naturelles et sans défense du fameux Président et de Wurm, son éminence grise et âme damnée.

Mais ils ne sont pas seuls à faire vibrer la fibre compassionnelle du lecteur. Lady Mylfort, dépeinte par les autres comme la favorite du Duc, le maître du pays, vendant son corps pour la richesse et la débauche, brise rapidement sa réputation dans des scènes brillantes et ensoleillées. Elle représente en fait la compassion incarnée pour le peuple et les pauvres. Elle refuse les cadeaux forgés dans le sang et le malheur des petits. Et pourtant, même elle est en proie à la jalousie (elle aime Ferdinand) et peut se révéler odieuse.



Pièce aux personnages romantiques dont émanent des sentiments puissants, intermittents et sans contraste, critique acerbe de la tyrannie des puissants, servie par une prose percutante et brillante, écrite en 1783, elle est représentative du courant allemand Sturm und Drang, tout comme le fabuleux Les souffrances du jeune Werther, de Goethe. Voilà qui ne peut que me donner envie de lire d'autres oeuvres de ce courant en général et de Schiller en particulier.

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Wallenstein

1634. La guerre de trente ans entre dans sa seizième année. Ce long conflit inextricablement embrouillé, né de l’affrontement entre le Saint Empire Romain Germanique, catholique, et ses vassaux protestants, atteint des proportions européennes. Au nom de la défense de ses coreligionnaires, la Suède vient d’intervenir dans le conflit. Bien disciplinée, son armée est l’une des meilleures du monde et son roi, Gustave-Adolphe, l’un des plus grands génie militaire de l’histoire.



Débordé, l’Empereur n’a eu d’autre choix que de fait appel a l’un des meilleurs condottiere de l’époque : Albrecht von Wallenstein. A la tête d’une véritable armée privée, celui-ci a réussi à repousser les Suédois. Et maintenant, il se prend à rêver...



Là commence la pièce de Schiller. Grisé par ses succès, Wallenstein envisage rien moins que de rejeter l’allégeance à l’empereur et de se tailler son propre royaume avec l’aide des Suédois, ses ennemis d’hier. Mais l’Empereur n’est pas dupe...



La pièce est en deux parties. La première décrit le camp de l’armée de Wallenstein, le héros triomphant entouré de ses vieux compagnons d’armes, les préparatifs du complot. On y voit la vie des soldats, mais aussi les ravages de la guerre. Une romance naissante entre la fille de Wallenstein et le fils de l’un de ses capitaines, également.



Dans la deuxième, le complot se révèle. Mais à l’insu de Wallenstein, certains de ses amis en qui il avait toute confiance sont restés fidèle à l’empereur. Dans la panique, certains régiments font sécession, d’autres refusent, les combats s’engagent...



L’un des grands drames historiques de Schiller, où il marque son admiration pour son héros. C’est aussi l’une de ces pièces longues et complexes rarement représentées, et quand c’est le cas rarement en entier. L’intrigue est fournie, détaillée, pleine de personnages secondaires.



Elle s’appuie sur le dilemme entre amitié et fidélité, libre arbitre et obéissance, mais aussi sur la question de l’individualisme. Ayant profité des événements, Wallenstein se sent assez fort pour s’élever contre eux. Il ne veut plus être simple pion, mais acteur de l’histoire.



Le tumulte évoque celui de la révolution française, contemporaine de l’écriture de la pièce. La mort du héros préfigure étonnamment la chute de Bonaparte, quinze ans plus tard.
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Les Brigands

Très belle découverte! Pour une pièce de théâtre du XVIIIe Siècle, j'avoue que j' ai été surprise d'avoir autant d'engouement pour ma lecture, et ça s'est fait d'un seul trait. Avec dynamisme et vivacité, Schiller nous fait vivre les thèmes récurrents de l'époque tels la haine entre deux frères, voulant soit gagner les faveurs du père, soit mettre l'autre hors jeu afin de s'approprier tout l’héritage, ...
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Don Carlos

XVIème siècle. Fils de Charles Quint, Philippe II règne sur l'empire Habsbourg d'une main de fer. Il n'hésite pas à faire appel à l'inquisition pour réprimer toute velléité sécessionniste, ainsi que l'expansion du protestantisme.



Mais ce roi redouté a un fils : l'infant Don Carlos, qui hait la cruauté du pouvoir de son père, et rêve de mettre en place un régime plus libéral. Son ami fidèle, le marquis de Posa, esprit brillant et éclairé, le guide et le soutient. le prince est promis à la princesse Elizabeth de Valois, dont il est profondément amoureux. Mais devenu brutalement veuf, son père le devance et lui prend sa fiancée.



Tourmenté par son amour pour celle qui est maintenant sa mère, le prince reçoit un appel au secours désespéré : la Flandre protestante, dont l'insurrection est en passe d'être écrasée dans le sang, implore son aide. Mais son père, inquiet, soupçonne une intrigue entre son fils et sa jeune épouse...



Schiller se laissa totalement emporté par sa belle inspiration poétique, car la réalité historique est beaucoup moins belle. Miné par la consanguinité, l'infant don Carlos était en réalité un être très perturbé, cruel et violent. C'est en raison de cela que son père préféra épouser lui-même la princesse destinée à son fils, et leur mariage fut semble-t-il assez heureux. Quant au marquis de Posa, il n'a jamais existé.



Quel que soit son authenticité, la magnifique plume de Schiller tira de cette histoire un vibrant plaidoyer pour la liberté et la tolérance, qui résonna avec force dans l'Europe de 1787. Quant à l'opéra qu'en fit Verdi, il tirerait des larmes à une pierre.
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Les Brigands



Je viens de finir Les brigands de Schiller, et je ne sais que dire. Ça m’a paru fort mais pourtant parfois un peu obscur. D’autant que cette œuvre a été écrite en 1782, et que les sentiments mais surtout leur expression a beaucoup évolué. Œuvre du Sturm und Drang on ne peut évidemment s’attendre à ce qu’elle soit mièvre.

C'est une histoire de jalousie entre deux frères, l’un Karl admiré du père, Maximilian de Moor tandis que le second Franz est jugé commun. L'aîné est parti étudier dans une autre ville et Franz en profite pour faire croire à son père qu’il est devenu un débauché. Sous couvert de décharger son père d’un acte difficile, le mauvais frère écrit à Karl que son père le renie alors que celui-ci lui a recommandé de ne pas le désespérer.

Il y a alternance des scènes entre le château et les forêts de Bohème où Franz se fait brigand avec ses camarades. Il en devient le capitaine et promet de ne jamais les quitter.

Auprès du vieux Moor vit Amalia, la fiancée de Karl que Franz veut séduire non par amour mais par haine. Il envisage aussi de se débarrasser du vieillard qui ne meurt pas assez vite pour devenir lui-même comte.

Encore une découverte qui en valait le coup. Merci le challenge théâtre.





Challenge Théâtre 2017-2018

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Don Carlos

Ecrite entre 1783 et 1787, cette pièce est une étape importante dans l'oeuvre de Schiller. Dans des lettres adressées à Dalberg, il précise ses intentions et partis pris. Il se déclare en faveur de la haute tragédie, sa pièce est donc un drame historique, avec des personnages royaux et princiers, à l'opposé des pièces aux thématiques bourgeoises banales. Il veut se libérer de la domination excessive de Shakespeare, trouver un moyen terme entre le goût français et anglais. Il lit beaucoup de pièces classiques françaises pendant qu'il écrit son oeuvre. Il lie le fond à la forme, et accorde beaucoup d'importance à la versification, même s'il rejette la rime. Certains considèrent donc que cette pièce marque un retour vers le classicisme, un abandon tout au moins partiel de l'esthétique du Sturm und Drang.



Néanmoins, les déclarations à Dalberg pouvaient être, tout au moins en partie, dictées par le désir de convaincre le puissant directeur du théâtre de Mannheim d'accepter sa pièce. Par ailleurs, la pièce par sa longueur, sa complexité et ses thématiques, s'écarte du classicisme. Schiller lui-même a reconnu cette grande complexité, et semblait même considérer que la pièce était plus adaptée à la lecture qu'à la représentation, ce qui là aussi s'écarte du canon d'une pièce classique.



Nous sommes en Espagne au XVIe siècle, à la cour du roi Philippe II. Ce dernier a finalement épousé la fiancée de son fils, Élisabeth de Valois, avec qui il a eu une fille. Mais Carlos, le fils du roi, aime Élisabeth et il en est aimé. Mais Élisabeth reste fidèle à son époux, qui se montre très jaloux et très sévère vis à vis de son fils. Ce dernier est très proche du marquis de Posa, qui le pousse à se mettre au service des Flandres, cruellement traitées par l'armée royale. Élisabeth l'encourage dans cette voie. La princesse Eboli, dame de la reine, aime aussi don Carlos. Elle surprend le secret de l'amour entre Élisabeth et Carlos et en donne des preuves au roi, dont elle devient la maîtresse. Le roi est fasciné par Posa, dont il veut faire son ami. Ce dernier tente de rassurer le roi sur les liens entre Élisabeth et Carlos, tout en poussant ce dernier à partir pour les Flandres. Il tente d'abuser le roi, mais au final, il finit tué par ses sbires. Le roi surprend Don Carlos chez la reine et le livre à l'Inquisition.



La pièce s'éloigne beaucoup de la réalité historique. En réalité, Charles d'Autriche, l'infant, semble avoir été une victime de mariages consanguins de la famille royale espagnole. Il était d'après les sources, difforme, épileptique, très laid et également de caractère instable, sujet à des violentes crises de colères. Il n'y a jamais eu d'histoire d'amour entre lui et Élisabeth de Valois, et il semble même que le mariage de cette dernière avec Philippe II était plutôt réussi. Philippe n'était de toutes les façons pas le vieillard qu'en fait Schiller, au moment du mariage, il n'avait que 32 ans. Charles était bien en rivalité politique avec son père, et il est entré en contact avec les insurgés flamands. Les historiens sont divisés pour savoir s'il a voulu attenter à la vie de son père, qui l'a fait condamner par l'Inquisition, il est mort en prison sans doute empoisonné. Le marquis de Posa est une figure entièrement imaginée par Schiller.



En fait, Schiller, et plus tard Verdi et Camille de Locke, son librettiste, transportent les problématiques des libertés individuelles et du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, questions centrales à l'époque où a été écrite la pièce (à la veille de la Révolution française) et l'opéra de Verdi, dans l'Espagne du XVIe siècle, où ces questions n'étaient pas vraiment à l'ordre du jour. Un personnage secondaire de l'histoire, l'infant Charles d'Autriche, est transformé en héros romantique flamboyant, un autre personnage, Posa, créé de toutes pièces pour les besoins du propos.



Schiller met en scène trois pouvoirs écrasants, qui broient les êtres, les empêchent de se réaliser : le pouvoir de la religion, dont l'incarnation la plus noir est l'Inquisition, représentée par le terrifiant Grand Inquisiteur, le pouvoir politique, concentré dans les mains de Philippe, qui est une atroce tyrannie, et enfin le pouvoir familial, du père de famille tout puissant qui s'exerce sur sa femme et sur son fils. L'époque est aux remise en questions de ces pouvoirs, et Schiller met en scène un tableau particulièrement frappant de leurs effets désastreux. Le roi, tyran absolu, s'appuyant sur le pouvoir de l'Inquisition, est absolument seul, régnant dans un monde mortifère, carcéral, et dans lequel même le maître qui règne sans contre-pouvoir, souffre et ne peut accéder au bonheur. Il est presque la première victime de sa toute puissance.



Une pièce vraiment passionnante, même si elle est probablement plus intéressante à lire qu'à voir en spectacle, et dont Verdi a très bien conservé les aspects les plus essentiels dans son opéra.
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Les Brigands

Que voilà une pièce bien curieuse et dramatique ! C'est la première de cet auteur que je lis et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle m'a tenue en haleine d'un bout à l'autre.

Histoire de jalousie, de vengeance et de repentir, les actes s'enchaînent et ne se ressemblent pas ! De l'exaltation dramatique à la verve guerrière, des épanchements de l'amour aux affres de la trahison filiale, que de sentiments dépeints dans ces scènes !

Une fin à laquelle on ne s'attend absolument pas et des personnages principaux qui donnent toutes leurs lettres de noblesse au genre théâtral. De bout en bout, on suit Charles et sa bande de brigands, Amélie, François et le Vieux Comte. Loin de personnages manichéens, ici on a affaire à des âmes torturées que la cupidité, la détresse ou l'esprit de rébellion aura poussé dans les derniers retranchements, jusqu'à cette inéluctable fin. Apothéose du tragique, glorieux et ultime sacrifice.
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Ballades

Ballades - Friedrich Schiller



C'est un petit livre 10,5x15 cm, il est composé de 13 ballades suivies de notes, ensuite viennent une vingtaine de pages, intitulé Ferment de Liberté, expliquant ce que sont les ballades et les circonstances dans lesquelles Schiller les a écrites, puis une vie du poète et des repères bibliographiques.



Les ballades se sont de longues poésies qui font référence à l'Antiquité ou au Moyen-Age.



Parmi ces treize ballades j'ai préféré celle qui s'appelle Le Gant : elle parle de chevalerie, d'amour courtois et de courage, ensuite celle intitulé Ibycos et les grues cendrées qui raconte l 'assassinat du poète Ibycos sur le chemin de Corinthe et qui sera "vengé" par les grues cendrées et enfin le chant de la cloche où l'auteur met en parallèle la fabrication d'une cloche et la vie d'un être humain de sa naissance à sa mort.



j'ai pris énormement de plaisir à lire tous ces textes. Je ne connais pas grand chose à la "technique" de la poésie mais j'aime bien les sonorités des mots, il y en a plusieurs que je me suis lu à voix haute simplement pour entendre les mots. Ce ne sont pas vraiment des vers, il n'y a pas de rimes mais c’était très agréable.



Dans Ferment de liberté le court texte qui suit les ballades j'ai appris beaucoup de choses sur Schiller, dont je ne connaissais en fait que le nom. C'était un grand ami de Goethe et un fervent défenseur de la Liberté. Pour lui la ballade était une façon de rendre populaire ses idées philosophiques. Il a écrit des pièces de théâtre. Le 26 aout 1792 la Convention lui accorde par décret la Citoyenneté Française en reconnaissance de ses mérites pour la cause de la Liberté.



Challenge Poésie : 2014/2015
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Les Brigands

Le souffle de révolte qui anime ce drame, le premier de Schiller, avait enflammé le public. Karl Von Moor dénonce l’hypocrisie de l’ordre social ; mais très vite son destin se transforme en une course à l’abîme ; et s’il est possible de s’affranchir de la loi des hommes, peut-il en être de même avec celle de Dieu ou de la Nature ? Karl, de même que son frère Franz qui n’avait cessé d’intriguer contre lui, lui disputant, par la violence et le mensonge, les faveurs d’un père et d’une fiancée, sera rattrapé par ses cauchemars. Répudié à cause de sa jeunesse dévoyée, il devint le capitaine d’une troupe de brigands dans les forêts de bohème. Mais c’est en Franconie, vers les terres de son père, que Franz retient prisonnier, où la belle Amalia qui l’aime encore se lamente, que ses pas l’entraînent, inexorablement. Le lyrisme du jeune Schiller trouva là un sujet à sa mesure.
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Don Carlos

Je sors clairement de ma zone de confort avec cette pièce de théâtre, en vers, écrite au XVIIIE par un auteur allemand que je découvre, et qui se déroule dans la cour royale espagnole du XVIE. Oui, plus j'y pense, plus c'était un énorme défi !



N'étant point familière des intrigues de cour, les notes et notices accompagnant cette édition m'ont bien aidée à appréhender le contexte historique.



J'ai lu cette pièce avec beaucoup moins de difficultés que je ne le craignais de prime abord. La traduction est parfaitement abordable.



Contrairement aux quelques pièces (en grande majorité d'auteurs français) que j'ai eu l'occasion de lire dans ma vie, il n'y a pas ici de musique particulière dans les vers (La raison en est parfaitement expliquée en préface), c'est donc pour moi, la découverte d'une poésie différente (en plus de tout le reste).



Le cœur de l'intrigue ne saurait recueillir mon adhésion, je suis infiniment plus choquée par la situation préexistante que par les actions soi-disant infâmantes de Don Carlos... mais je concède que mon point de vue n'était pas recevable il y a plusieurs siècles... déjà il y a 50 ans, d'accord disons plutôt 30 ans, il aurait été difficile à défendre.

Merci
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Criminel par infamie

Cette nouvelle de Schiller raconte l'histoire d'un ex-aubergiste qui devient bandit. Elle est basé sur une histoire vraie, comme on l'apprend dans les suppléments. Schiller utilise cette histoire dans un but précis qu'il explique en introduction. Il redige son texte en mettant l'emphase sur les circonstances et leur influence sur la psychologie du personnage, dans le but de trouver les causes qui déterminent le destin de celui-ci et par extension de dénoncer certains usages socialement néfastes. Les faits marquants de la vie de cet homme nommé Wolf sont soulignés, avec l'escalade graduelle de ses activités criminelles pour finir par devenir le leader d'une bande de brigands, et finalement sa repentance. Le pourquoi l'emporte sur le comment, d'ailleurs, il est amusant de voir la façon dont Schiller passe sans escale sur les activités de brigandage de Wolf. L'histoire, racontée dans un langage sublime, est bien. À la suite sont donnés les extraits pincipaux du texte dont Schiller s'est inspiré, puis on trouve une postface qui fait une analyse poussée de cette petite oeuvre.
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