AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Fritz Zorn (93)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Mars

Ce livre paru en 1977 me semble exceptionnel. Un jeune homme habitant Zurich, qui a pris le pseudonyme de Fritz Zorn, commence ainsi son témoignage: « Je suis jeune et riche et cultivé ; et je suis malheureux, névrosé et seul. (…) J’ai eu une éducation bourgeoise et j’ai été sage toute ma vie. (…) Naturellement, j’ai aussi le cancer, ce qui va de soi si l’on en juge d’après ce que je viens de dire ». Cette maladie est moins une menace pour sa vie qu’une chance de vivre - vivre vraiment, au lieu de faire semblant de vivre (comme il l’a fait jusqu’ici). Mais, pour cela, il lui faut porter le fer dans la plaie, c’est-à-dire regarder en face l’affreuse névrose qui le retient prisonnier d’une éducation et d’habitudes aliénantes. Sur un ton calme, il raconte sa vie passée - non pas ses détails, mais son essence même. Et d’abord, il décrit avec une cruelle lucidité ses parents, très "comme il faut", pondérés, irréprochables: il est impossible de s’opposer à eux, et encore moins de les haïr ! Dès l’enfance, F. Zorn a appris à exister sans aucune passion, à niveler par le bas tous les sentiments. Il écrit avec un froid désespoir: « Je définirais le ridicule comme la distance entre le parfait et l’imparfait (…) Le rien est toujours parfait ». Le fils a adopté ce point de vue directement inspiré par ses parents. Il ne se fait pas remarquer, si ce n’est par ses qualités de bon élève et de fils très sage. Naturellement, dans sa famille, le sexe a toujours été un sujet absolument tabou. Donc, une fois proche de l’âge adulte, il n’est même pas pensable qu’il fréquente les filles. Mais enfin, il obtient la réussite: docteur de l’université de Zurich, il commence sa carrière professionnelle. Et c’est à ce moment-là la bombe à retardement explose - mais non, elle n’explose même pas ! Sa névrose se traduit par une lamentation funèbre (intérieure) et par une plainte permanente sur sa solitude. Comme il est un spécialiste de langues romanes, il se récite à lui-même ces vers d’un troubadour portugais « Ah Dieu, si seulement mon ami savait combien je me sens seul à Vigo ? », qui sont pour lui (et aussi pour le lecteur !) en quelque sorte la quintessence de la tristesse; c'est comme une bouteille à la mer qui n'arrivera jamais à destination. Aussitôt après, il se découvre une tumeur - c’est un cancer. Plus F. Zorn avance dans son témoignage, plus le ton devient âpre. Il se bat durement pour la vie et contre le malheur. Mais on devine que la lutte contre la maladie devient sans espoir. Il écrit: « Pour moi la chose n’est pas réglée. (….) Je me déclare en état de guerre totale » : ce sont ses derniers mots. F. Zorn est mort peu après, à l’âge de 32 ans, et la publication de son livre a été posthume.



Il est peu de livres aussi cruellement véridiques - et en même temps aussi éloignés d’un lourd pathos, malgré son tragique sujet - que celui-là. Il m’a fait une impression très profonde quand je l’ai lu à sa parution en France et quand je l’ai relu récemment. Malgré le caractère délétère de cette courte tranche de vie, et à cause du refus de l’auteur d’attendre la moindre compassion du lecteur, je me suis senti en empathie avec cet homme qui a au moins essayé de trouver la force vitale qui avait été éradiquée en lui. A lire absolument… et à méditer.

Commenter  J’apprécie          6814
Mars

Lecture éprouvante que celle de ce témoignage. C'est sans doute le but de l'auteur qui cherche ainsi à nous faire partager sa souffrance et ainsi, à la dénoncer avec plus de force.



Le souci c'est le ressassement continuel de la pensée de l'auteur tout au long de l'ouvrage. On a l'impression de s'engluer dans ses mots, de ne pas avancer et le récit perd du coup une bonne partie de sa force. Même si on se reconnait dans le récit, on ne peut s'empêcher de penser qu'il s'agit tout de même de "problèmes de riche". On assiste à une longue lamentation et j'ai failli ne pas oser trop dire de mal du livre ici, car comment critiquer le texte d'un homme qui souffre... mais ce que je fais ici n'est que l'estimation de la qualité littéraire du texte.



Ce qui reste en tout cas intéressant, c'est le miroir renvoyé à une société bourgeoise qui fabrique du malheur en cherchant à s'auto-préserver. Cela aurait sans doute été plus réussi avec des développements moins redondants, mais c'est tout le problème central pour ce jeune homme que de ne pas pouvoir sortir de l'auto-analyse, de ne pas pouvoir s'ouvrir aux autres. Le problème est que le lecteur est lui aussi un autre... et qu'il a besoin qu'on s'ouvre un peu à lui.
Commenter  J’apprécie          4814
Mars

Derrière le narrateur se cache Fritz Zorn, jeune homme de 32 ans qui raconte sa courte vie. Il n'a pas souffert dans son enfance mais le comportement de ses parents, riches de la société zurichienne, très cordiaux, n'aiment ni les conflits, ni les avis tranchés, n'ont jamais eux de discussions sur le monde. Il essayait d'être comme tout le monde mais sans oser dire quoi que ce soit. Quand il s'en est rendu compte, le mal était fait, il était névrosé. Ce livre est une introspection détaillée de son état, une dénonciation de la bourgeoisie suisse, sans véritablement haïr ses parents qui n'avaient pas conscience de mal faire. Il est vrai que Fritz Zorn a tendance à se répéter mais il le fait de façon très correcte, il arrive juste nouveau point pour le rattacher à son tableau clinique. De même qu'à la fin, il fait le lien de son cancer avec sa dépression. Son propose arrive à rester très intéressant tout le long et même si l'histoire de ce jeune homme est assez sombre, triste, elle nous fait prendre conscience de ce qui nous entoure et donne envie de nous éveiller à la vie.
Commenter  J’apprécie          401
Mars

Mars de l'écrivain zurichois Fritz Zorn, est un livre qui peut se comprendre de bien des façons. Il est avant tout le cri de colère d'un homme atteint d'un cancer et qui n'avait jamais trouvé d'intérêt à la vie, chose qui paraissait tellement facile pour les autres.



Né dans une famille bourgeoise zurichoise très attachée à l'harmonie (qu'on pourrait aussi appeler conformisme), Fritz Horn grandit sans comprendre qu'il est différent. Il attribue sa différence à une névrose qui selon lui déclenchera un cancer qui l'emportera. Ce n'est pas cette histoire qui importe, mais la vision que l'auteur a de sa vie.



Fritz Zorn voit la mort dans la vie de ses parents : « Garde tes distances et meurs ». Il n'a sans doute pas tort. Ce n'est pas dans ce milieu qu'on trouve beaucoup d'imagination, de fantaisie, d'innovation.



Fritz Zorn fait une dépression, mal connue à l'époque et donc non diagnostiquée.



Il fait ses études grâce à l'argent de son père, ce qui ne lui pose pas de problèmes puisque rien de fondamental ne les oppose.



Arrivée à ce point, j'ai commencé à me poser des questions et à m'éloigner des pensées de l'auteur. Bien sûr, il a été écrit dans les années 1970, un temps où la vision de la famille était proche de celle d'un enfermement. Certes, La promesse de l'aube (paru en 1960) de Romain Gary est une ode magnifique à l'amour maternel, mais cet amour maternel a-t-il été si épanouissant ? Quant au film de Ken Loach, Family Life, sorti en 1971, il est terrifiant.



Et les questions se sont accentuées quand Fritz Horn explique que tous ses malheurs viennent de son incapacité à aimer. Est-ce une névrose ou une différence ?



En 2023, nous avons une vision autre de la famille, elle est devenue davantage une valeur refuge. Et nous avons aussi bien plus conscience des différences, nous les acceptons mieux, chez nous et chez les autres. Même si évidemment, tout est encore loin d'être parfait en la matière. Vous l'avez compris, j'entends les cris de souffrance (comment faire autrement ?) de l'auteur, je suis en revanche sceptique sur l'origine de celle-ci. Mais qui a raison ? Impossible de le dire parce que nous passons nos lectures au filtre de nos connaissances et de nos croyances actuelles. Par ailleurs, y a-t-il quelque chose de moins connu que le cerveau humain ?


Lien : https://dequoilire.com/mars-..
Commenter  J’apprécie          393
Mars

Fritz Zorn est l'auteur d'un seul livre. Décédé à 32 ans en 1977, peu avant la publication de Mars, il a tenu à faire écrire et à faire éditer, avant de mourir ce livre-testament dans lequel il parle de son enfance et de son lymphome malin.

Elevé dans une famille bourgeoise fortunée de Zurich, il dénonce son éducation dans laquelle tout se devait d'être harmonieux, exempt de tout problème, de tout conflit et désaccord, et donc finalement dans une absence totale de discussion et de réflexion possible. Cette famille n'est pas sans rappeler celle que Jacques Brel évoque dans Mon Enfance, pour vous faire une idée.

Dans cette famille où finalement tout sujet sérieux ou presque était tabou, dont le sexe, Fritz Zorn a grandi dans l'incapacité de se forger une opinion, sans rien connaitre de la vie ni ressentir aucune vraie émotion. Adolescent puis adulte, il est coupé du sexe et de l'amour, vit en état dépressif, et finit, à trente ans par développer ce lymphome malin, d'abord sous forme de grosseur qu'il associe à un amas de larmes qu'il n'a jamais pu pleurer.

Il commence une psychothérapie en même temps qu'il se fait soigner de sa maladie et revient sur cette éducation qui en est, selon lui, responsable.

Il est dure de lire cette absence d'émotion que décrit cet homme de trente ans, cette souffrance de ne jamais avoir rencontré l'amour ni tout simplement avoir eu de relation sexuelle, celle de s'être toujours senti différent des autres. Il exprime la peur de peut-être arriver à la fin de sa vie avant d'avoir réussi à soigner son mental, espérant encore pouvoir un jour ressentir, vivre comme tout le monde.

J'ai trouvé ce roman dur à lire par rapport à cette lucidité presque clinique et franchement déprimante, même si en soit ce qu'il exprime sur le caractère psychosomatique de la maladie est intéressant et pose question et que le roman, en soit, est bien écrit.

La troisième partie m'a posé problème, il y analyse encore et encore son ressenti et tente de justifier sa réflexion par de multiples analogies qui finissent par lasser pour ne pas dire décrédibiliser petit-à-petit sa thèse.

Ca n'en reste pas moins un témoignage poignant d'un homme aux portes de la mort que la maladie, ironiquement, semble réveiller de sa torpeur et qui met en branle cette fureur contre ses parents en tant que tels.
Commenter  J’apprécie          393
Mars

Quelle horreur de vie. Pauvre jeune homme. Je comprends son besoin d'écrire le récit de sa vie. Pur produit de la bourgeois zurichoise. Mais surtout produit d'une éducation bourgeoise si l'on veut mais particulièrement intransigeante. Comment sans en avoir l'air, instiller des préceptes de vie à son enfant en dehors de toute réalité sociale. Ce livre est le récit de 30 ans de souffrance. Même s'il a su donner le change partout où il est passé, école, lycée, fac... avec des amis, des voyages, sa manière de se faire accepter par une certaine originalité. Mais intérieurement, effectivement, ce devait être catastrophique. Je ne suis pas loin de penser, que, dans n'importe quel milieu social, l'éducation parentale de classe peut produire de l'exclusion comme ici. Pour autant, j'ai du mal à incriminer la société. Il s'agit d'abord des méfaits d'une éducation parentale.

C'est un livre qui ne se lit pas aisément. D'emblée on est confronté à un style précis mais assez lourd, avec moultes redondances et répétitions. Parfois on aura compris le propos en une phrase alors que l'auteur utilise toute une page pour en faire la démonstration. C'est certainement à mettre à l'actif de l'auteur qui tient à expliciter dans les plus intimes détails, sa vie de souffrances. Mais pour le lecteur, ça devient parfois assez pénible. On se raccroche alors au fond du récit.

C'est un livre à recommander pour lecteur vraiment intéressé.
Commenter  J’apprécie          350
Mars

Un livre unique, une sorte de testament, que les hasards de la vie vous remettent dans les mains.

Fritz Zorn l’a écrit, gravement malade, un cancer. Le livre est publié en 1977, peu avant son décès des suites de la maladie. Mal préparé à cette épreuve après une enfance et jeunesse sur la « Rive dorée » de Zurich. Mais sommes-nous vraiment préparés à ce type d’épreuves, quelle que soit notre vie ?

Pris dans les profondeurs de cette expérience redoutable, il exprime, sincère et lucide, ses sentiments, sa colère, ses frustrations et ses déceptions.

Face à la vie. Face à la société.

Il dénonce son éducation, ses faiblesses.« Mes parents névrosés ont produit en ma personne un être qui s'il n'était pas assez faible de corps pour mourir dès sa naissance, a été tellement démoli dans son âme par le milieu névrotique où il a grandi qu'il n'est plus apte à une existence qu'on puisse qualifier d'humaine… Cela a-t-il un sens que je ne sois pas mort dès ma naissance ? »

Un jugement sans concession sur ses propres aptitudes et ses comportements.

Il décrit ses névroses, ses difficultés à communiquer, son impossibilité d’aimer.

Les femmes ?« La femme telle que je l'imaginais n'était qu'un accessoire de plus dans mon univers infantile. » Écrit-il.

Un monologue, long, écrit dans une langue brutale, qui exprime de la colère.

Une colère qui, à ses yeux, lui redonne sa dignité L’évocation des souvenirs s’efface alors pour aborder les grandes questions existentielles: la recherche du sens de la vie, la condition humaine, le bonheur.

Le texte est sombre, puissant.

Commenter  J’apprécie          352
Mars

Faire de sa maladie le moment de sa délivrance, voilà ce qu’est Mars. Fritz Zorn dit ne pas vouloir s’exprimer au nom des milliers d’autres qui sont dans le même cas que lui. Pourtant, son message me semble être universel. Son livre est une exhortation à dépasser les règles, les coutumes et les mauvaises habitudes héritées de son éducation lorsqu’elles empêchent l’individu de vivre. Tout lecteur convaincu par Mars ne pourra pas s’empêcher, après avoir refermé le livre, de procéder à une vivisection de sa propre existence.

Il est dommage que cet ouvrage ait été détourné et utilisé pour culpabiliser les malades atteints du cancer. Il est évident que le cancer n’est pas uniquement provoqué par les souffrances de l’âme. Ici, le cancer est un symbole. Il représente toutes les maladies mentales dont peut être affecté l’être humain suite aux névroses héritées de son enfance, de son éducation, de son mode de vie, de sa trop grande sensibilité.


Lien : http://colimasson.over-blog...
Commenter  J’apprécie          353
Mars

De la peur à la colère : la peur de la vie, la colère de n'avoir pas vécu. Tel est le cheminement personnel et, donc, littéraire de ce jeune Zurichois, issu de la bourgeoisie, qui écrit cet essai autobiographique alors qu'il est atteint, à 32 ans seulement, d'un cancer généralisé. Le cancer, ou plutôt le lymphome malin, n'est que la suite logique d'une vie faite de solitude extrême et de névrose ou, si l'on veut mieux dire : la forme visible d'un mal-être programmé par l'éducation.



Cette éducation, justement, semble être à la base de ce terrible gâchis humain qu'est Fritz Zorn. Ayant grandi sur la rive dorée de Zurich, Fritz Zorn n'a jamais manqué de rien, matériellement parlant, ni dans sa jeunesse ni dans sa vie. Auprès de ses parents, il passe une enfance sinon heureuse, du moins sans problème, mais aussi sans vitalité. Dans le foyer parental, l'harmonie devait être absolument conservée. Pour ce faire, point de débat (il y a les choses simples et les choses compliquées, et de ces dernières on ne parle pas, c'est-à-dire de politique, de religion ou encore d'amour), point d'action (on regarde les autres agir car agir, c'est ridicule; mais ça ne l'est pas de faire croire qu'on agit), point de folie (partant : point d'amour, en tout cas point de conditionnement à aimer et à se faire aimer). Dans cette jeunesse, cette harmonie est affreusement préjudiciable. Fritz Zorn est bon élève à l'école mais il n'est curieux de rien : conforme à la façon d'être de ses parents, il est le spectateur désintéressé de sa propre vie. Peu à peu, l'enfant se fait monstre asocial. Fritz Zorn se disait « éduqué à mort » car c'est bien à cela qu'il a été préparé : à l'absence de vie, à l'absence d'amour, à être, finalement, un mort-vivant.



Jeune adulte à l'université, Fritz Zorn fait face à l'adversité avec une certaine nonchalance. Dans son esprit, il trouve toutes les parades à son anormalité. Les journées passées devant la machine à café, le grand vide des soirées et des week-ends, l'incapacité à s'intéresser aux cours : tout cela ne compte pas vraiment. Quant à la petite amie, celle qui lui faudrait avoir connue depuis l'adolescence, elle aussi est absente. Pas d'amour, pas de sexualité (les deux mots sont synonymes selon Zorn, qui reprend là l'analyse freudienne des relations sociales) puisque le corps est un ennemi, une chose dont on a honte. Naturellement, la dépression arrive. On dit naturellement puisque Fritz Zorn vient d'une famille névrosée et est issu d'un milieu social où l'on cultive la névrose, en niant le caractère vivant (c'est-à-dire : dérangeant, remuant, bouillonnant, interrogeant ...) de l'individu.



Les notions de Bien et de Mal s'entrechoquent. Est bien ce qui fonctionne ; est mal ce qui ne fonctionne pas. Privé d'amour, privé de relations sociales, privé de lui-même, Zorn va mal. La dépression puis les tumeurs qui lui poussent sur le cou sont les formes de ce Mal. Si Zorn s'accommode de la dépression, en l'ignorant, en se trouvant toujours des excuses, il ne peut refuser de voir les tumeurs ni de ne pas en sentir les effets. La mort tant réclamée : par les appels au calme, par le culte de la tranquillité, par ce goût du comme il faut, par ce souci que rien ne dépasse, la mort arrive. Pour Zorn, le cancer est une chance : celle de s'émanciper. Paradoxalement, cette mort latente lui permet de poser un diagnostic sur ce que fut sa vie : un immense gâchis. Fritz Zorn n'a pas vécu : il a contemplé sa vie qui passait. Pire, quand la dépression arriva, il la considéra comme sa vie même. Son cancer, c'est la révolte de son corps : une partie de ses cellules refuse cette vie là. Ainsi explique-t-on le titre, Mars : dieu de la guerre, il se retourne contre lui-même lorsqu'aucun ennemi ne lui est opposé. Zorn est donc ennemi de lui-même et il mène un combat à mort contre son propre corps.



Mars est un livre cruel qui narre comment un homme voit sa vie lui échapper. Trop tard pour vivre mais pas trop tard pour témoigner : voilà le produit d'une société aseptisée. On objectera : son individualité, dont il fait l'un des trois piliers de sa personnalité, que ne s'est-elle pas révoltée ? Mais l'on sait bien que les machines programmées ne peuvent faillir, et que ce qui leur est tracé, il leur faut le suivre. On referme le livre sur une déclaration de guerre. Peu importe que celle-ci soit déjà perdue : du moins a-t-elle lieu.
Commenter  J’apprécie          310
Mars

L'homme et le crabe



"Mars" de Fritz Zorn est une oeuvre "unique", au sens plein de ce terme.



Unique parce que la seule que cet écrivain ait eu le temps d'écrire.



Mort à 32 ans d'un cancer, celui dont le nom de famille était "Angst", ce qui signifie "Peur" en allemand, s'est offert une renaissance, en choisissant comme nouveau nom de baptême celui de "Zorn", qui signifie "Colère".



Le "crabe" marche toujours de côté.



Après l'annonce de son cancer, Fritz Zorn, quant à lui, est allé droit de l'avant piétiner le vieil héritage mortifère de sa famille : le legs d'une société étouffant au sein d'une morale chrétienne maladive, qui a toujours cru bon de devoir se séparer de la sexualité, de la nier et de lui ôter tout plaisir, tout érotisme ; d'en faire une chose vide et inerte, un acte laid et sale dont on répugne même à mentionner l'existence.



Fritz Zorn s'est débarrassé de la peau morte d'une vie castrée et, avant que de mourir, il s'est rebaptisé par la foudre.



En revêtant les oripeaux de Mars et en brandissant son épée vengeresse, il a témoigné en vivant pugnace, en homme libre : dans une juste colère.



Il est des mots qui, puisés au sein de cet ouvrage, me servent de viatique au quotidien :



« Je crois que ne-pas-vouloir-déranger est quelque chose de mauvais parce qu'il faut justement qu'on dérange. Il ne suffit pas d'exister ; il faut aussi attirer l'attention sur le fait qu'on existe. Il ne suffit pas simplement d'être, on doit également agir. Mais qui agit dérange – et cela au sens le plus noble du terme. »



Son livre "unique" est une oeuvre qui cogne comme un coeur battant.



Ite Missa Est.



© Thibault Marconnet

le 19 mai 2013
Lien : http://le-semaphore.blogspot..
Commenter  J’apprécie          304
Mars

Livre phénomène, inclassable, classique de la littérature suisse contemporaine, Mars dérange par sa noirceur, sa rage et son désespoir. Il a été écrit par un homme de 32 ans atteint d’un cancer généralisé, révolté de n’avoir pas vécu et compris trop tard que sa vie fut un gâchis immense. Ce gâchis, il l’attribue à ses parents qu’il accuse de l’avoir tué. L’auteur analyse avec une lucidité implacable l’éducation bourgeoise qu’il a reçue, fondée sur la normalité et la conformité au groupe social, avec l’obsession du qu’en dira-t-on, pour essayer de comprendre l’origine de sa névrose, « cette torture dépressive omniprésente », et se délivrer de son passé avant qu’il ne soit trop tard. Pour lui, ce cancer qui le ronge est la révolte de son âme étouffée depuis tant d’années, le cri de rage d’un homme qui n’a jamais connu l’amour et ne le connaîtra jamais. Aucune lumière d’espoir dans ce récit qui nous entraîne dans un maelstrom d’émotions négatives. Déconseillé aux dépressifs.
Commenter  J’apprécie          293
Mars

Une jeunesse, une éducation, une vie de famille, décortiquées par un intellect qui a aboli définitivement la sensibilité. Un parti-pris érigé en système de pensée et d’écriture, sans doute brillant, mais « ovnien ». Où est l’humain ?

La littérature comme une dissection anatomique, c’est intéressant du point de vue scientifique, psychanalytique. Mais le laboratoire est carrelé à blanc et à froid.



Chronique descriptive d’une dépression. Comment elle est née, comment elle a prospéré, comment elle n’a pas été repérée, et comment elle a même été niée, passée sous silence.

A la page 185, je crois que tous les tenants ont été énumérés, dans le détail, repris et répétés au fur et à mesure que l’enfance a fait place à l’adolescence, à l’âge étudiant, à une vie professionnelle, pourtant aussi protégée matériellement que toutes les étapes précédentes. Que seront les aboutissants ?



A la page 194, enfin, le constat de ce qui a manqué jusque-là ; ce qui a manqué à l’auteur, et ce qui fait tant défaut au lecteur dans la première partie du récit : « je ne connaissais à peu près aucun (…) sentiment. » Ni amour, ni amitié, ni tendresse ; aucun mouvement du cœur, ni dans ce qu’a vécu l’auteur - à ce qu’il dit - ni dans ce qu’il exprime. Ces écrits sont d’une sécheresse, d’une aridité que je ne sais interpréter : parti-pris de pudeur extrême qui veut à tout prix éviter l’émotion, ou véritable névrose catastrophique, inhumaine ?



Ces explications du malheur, fouillées à n’en plus finir, répétitives et d’une sécheresse austère, finissent par lasser. Le début de la troisième partie du livre me semble une redite fastidieuse de tout ce qui a précédé. Cet homme souffre, dans son âme et dans son corps, et sa seule liberté est d’étudier et de mettre par écrit l’origine et l’évolution de ses souffrances.



Il s’attarde donc de nouveau sur la recherche et l’identification des responsables de son état : « ce qui est généralement parental, généralement bourgeois, généralement zurichois et généralement suisse ».



Et quand accuser la société ne suffit plus à cet homme épuisé de souffrances, il se tourne vers l’éventualité d’un dieu. Ne serait-ce que pour avoir à qui dire sa colère, à qui « casser la gueule ». Tentation de croire pour trouver un sens à ce qui n’en a pas...



Récit répétitif, obsessionnel, d’un ratage intégral. Une lecture qui enferme et, par contrecoup, une fois achevée, donne envie de grand air et d’horizon large.

Commenter  J’apprécie          278
Mars

Mars. Fritz Zorn.

Un titre, un auteur, et déjà des noms qui claquent. Je me souviens, lorsque le livre parut dans les années…75 ! Ce fut un coup de tonnerre. Des années ont passé, un déluge de livres à été publié, des millions de pages ont été écrites et lues. Parfois retenues, souvent oubliées. Mars, Fritz Zorn, non. Le livre, le récit est resté dans un coin obscur de ma mémoire. Il vient de reparaître , 40 années plus tard, dans une nouvelle traduction, plus enlevée, plus …”Rimbaldienne “ ai je lu, plus fidèle à l’esprit de l’auteur. Avec une somptueuse préface de Philippe Lançon. “Un coup de canon”nous dit il, et c’est vrai, le livre n’a rien perdu de sa force, de sa violence, un de ces livres intenses qui dérangent, qui font mal mais que l’on n’arrive pas à lâcher . Unique. Parce que, aussi, c’est une œuvre unique. Fritz Zorn, est ce jeune homme Suisse , la trentaine sonnée, bourgeois, et même plus, couvé, étouffé, éteint avant même d’avoir été éclairé , dans une famille riche, où il ne manque de rien parce qu’il n’a besoin de rien. “Nous préférions être corrects que de vivre “ nous dit-il.” Et d’ajouter , “J’étais trop correct pour être seulement capable d’aimer; je n’étais d’ailleurs pas pleinement moi, j’étais simplement la correction faite homme.” Son récit est sa vie. Enfance plate, adolescence sans désirs et sans émois, études sans plaisirs et sans joies , sans rencontres , sans ambitions ni projets. Sans femmes.

“Mon problème, ce n’était pas du tout que j’avais des”difficultés avec les femmes “, c’est que je souffrais d’une impuissance totale sur le plan de l’âme.”

Et puis , le cancer, un lymphome , explose son cou, métastase son corps. Fritz Zorn, raconte, analyse, dissèque comme en salle d’anatomie, sa vie , son éducation bourgeoise, sa famille et ses connaissances, car d’amis, car de femmes il n’aura jamais. Le cancer est là, vient de là, y plonge ses racines, et de façon féroce, intenable parfois , insoutenable souvent, il va montrer, raconter, à quel point une enfance, une éducation annihilée, une adolescence calcinée vont faire éclore la corolle d’une fleur vénéneuse qui va l’engloutir. “ La tumeur renfermait des larmes ravalées”. Tout être qui ravale sa souffrance au tréfonds de lui même sera avalé tôt ou tard à son tour par cette souffrance enfouie en lui. ”

“Je suis porté à croire que je ne suis pas moi même le cancer qui me ronge, mais que c’est plutôt ma famille, mon origine, un héritage dont je suis le dépositaire qui me dévorent tout vif. “ “Famille je te hais”pourrait il paraphraser. Le livre est beau et terrible, il fascine, parce qu’il a quelque chose d’universel et parle ainsi à chacun d’un petit recoin de l’éducation qu’il a reçu. À quel point nous devons, tout au long de la vie, ne rien laisser de ce que nous avons reçu ou de ce dont nous avons manqué, au bord du chemin, car tôt ou tard, pourra ressortir, sous des formes diverses, l’expression d’une douleur, d’une frustration, parfois d’un malheur.

“Au sein de la société des hommes, je n’étais même pas un rouage utile; je me contentais d’être présentable.” Sa Névrose, fruit d’un manque d’amour absolu, pourrit son existence. Et pourtant, comment le croire et le comprendre, la mort va le ramener à la Vie , et aussi incroyable, le faire muter de chrysalide en papillon.

Ce livre, poignant , n’est pas toujours une partie de plaisir, dans sa lecture, tant il émeut, bouleverse , suscite émotions et réactions, quelque part il se mérite. Mais il est si beau et si fort, que la dernière ligne vue, il restera dans ma mémoire au Panthéon des livres lus. Très fortement recommandé.
Commenter  J’apprécie          241
Mars

MARS : le roman du règlement de compte familial et sociétal.

FRITZ ZORN, jeune Suisse élevé dans un milieu bourgeois et sans histoire, décèdera à 32 ans d'un cancer après avoir écrit le calvaire de sa courte vie.

Un texte dense et saisissant avec une écriture précise, percutante et parfois même jouissive.

Une descente en enfer qui ne vous laissera pas indifférent.

Commenter  J’apprécie          211
Mars

Ne cherchez pas l’apaisement dans ce livre, il n’y en a aucun. “Je suis jeune, riche et cultivé ; et je suis malheureux, névrosé et seul.” Après ce tout premier point-virgule, Fritz Zorn n’a plus que la souffrance et le désespoir au bout de la plume. Il a trente ans à peine, il est dépressif depuis quinze ans, et il est atteint d’un cancer généralisé. Il pose un diagnostic poétique plus que médical sur son état de santé : la tumeur sur son cou ne serait rien d’autre que du chagrin refoulé. Dans Mars, il retrace ses souvenirs sous le prisme de la maladie.



Tout commence pendant l’enfance, sur la rive dorée du lac de Zurich. Une enfance éclatante de bonheur et d’harmonie, aux conséquences catastrophiques pour notre narrateur. “Mon éducation fut une expérience couronnée de succès. Malheureusement.” Fritz grandit dans ce genre de famille où l’on n’aime que la culture classique - celle des gens qui sont morts - et où l’on préfère dire “c’est compliqué” plutôt que d’exprimer une opinion sur des choses ma foi épouvantablement simples. Il ne connaît qu’un monde feutré, sans friction, sans conflit, sans confrontation, sans jugement, sans décision, sans goût, sans ami, sans amour, sans sexe, sans rire. “Ce calme qui régnait dans la maison de mes parents - c’était à se pendre.” À l’âge adulte, il est en apparence “un type nonchalant à qui la vie souriait”. Mais en réalité, pendant toutes ces années, il promène sa dépression, son inadaptabilité, son incapacité à aimer, à rire, à vivre.



Il ne blâme pas tant que ça ses parents issus d’une noblesse passablement dégénérée. “On peut bien avoir reçu une éducation ratée sans attraper pour autant le cancer.” Ils n’ont fait que déposer en lui le pire. Quelque chose de néfaste à laquelle ils ont docilement acquiescé. Mars est un essai à charge contre la notion de parents, contre le principe hostile qu’ils représentent, contre le système qui les entourent, contre un passé familial qui le ronge, contre un milieu bourgeois cancérigène, létal et suisse.



Dans ce texte, il s’accroche avec hargne à l’espoir ultime et vain d’une guérison, de même qu’à la partie de son être qui n’est pas malade, névrosée, métastasée. Si Fritz n’a pas réussi à vivre, il a réussi à écrire. Magistralement. Avec un sérieux léger et souriant, avec une conscience exorbitée de ses faiblesses, avec pléthore de guillemets pour marquer la distance et l’ironie, avec des paragraphes serrés de colère.



N’a-t-il pas choisi Zorn comme pseudonyme - qui signifie colère - plutôt que Angst, son vrai nom - qui signifie peur ?
Commenter  J’apprécie          210
Mars

Mars est un merveilleux livre introspectif qui doit être rangé au rang des classiques. C’est l’ouvrage de référence de la crise existentielle, et de l’éloge à l’anti-conformisme.



Dans cet essai, il est question de l’aliénation d’un homme qui souffre du mal de vivre, ou plutôt du mal de ne pas avoir vécu ; parce qu’il pense ne pas avoir eu d’existence.

En effet, lors de son passage sur terre, il n’a éprouvé aucune passion.



Ce qui m’a le plus frappé, c’est la précision avec laquelle l’auteur décrit sa condition, et sa capacité à mettre des mots dessus. Je m’étonne même qu’il fut véritablement déprimé, car il fait preuve d’une extrême lucidité.

Ce qu’il y a de plus dramatique dans ce livre, c’est la pondération dont il fait preuve jusqu’au bout. Il ne ressent ni colère, ni rébellion, il prend simplement acte de sa situation ; comme s’il abandonne déjà l’idée de pouvoir se construire.



Cet essai est paru en 1977 — très en avance sur son temps —, et même si les troubles en question trouvent leur source dans un terreau d’une autre époque, on peut dire que ces anomalies psychiques se vivent aujourd’hui encore.

Alors, ce livre devrait en toucher plus d’un ; car, ce genre de malheur intérieur, nous le ressentons tous à certaines périodes. C’est faire preuve de salubrité mentale que d’en prendre conscience…









Commenter  J’apprécie          202
Mars

Ce livre est un récit.

Le récit d'un homme mort jeune à la fin des années 70, à 32 ans. Un jeune homme bien né, d'une société bourgeoise de la rive droite du lac de Zurich.

Cette bourgeoisie a caractérisé toute sa vie, et caractérise tout son récit.



C'est un livre qui peut paraître assez complexe à lire, et je n'ai pas mis 5 étoiles tout simplement parce que j'ai sauté quelques pages de temps en temps. Il digresse, cela m'a moins intéressé.

Mais quand il parle vraiment de lui, j'ai trouvé ça édifiant, et son écriture à limpide est facile à suivre.



Il raconte sa vie tout simplement. Il met en exergue la bourgeoisie, la vie étonnante que lui ont proposé ses parents, à ne jamais dire un mot plus haut que l'autre, à ne jamais être en contradiction avec l'autre, à ne jamais faire de vagues et ne jamais se faire remarquer. Au point qu'il ne savait même pas se faire d'amis à l'école !

Il est aussi assez sévère avec lui-même.



J'ai eu de la peine à rebours pour ce jeune homme, qui meurt jeune d'un cancer qu'il attribue évidemment à son éducation.



Mars est un livre étonnant, une autobiographie que je relirai régulièrement.
Commenter  J’apprécie          190
Mars

Voici un livre pour ceux que la psychanalyse intéresse .

Un homme d'une trentaine d'années atteint d'un cancer, diagnostiqué névrosé, entreprend de raconter ses jeunes années.

Il y recherche la cause de sa névrose, qui d'après lui, aurait déclenché son cancer. Un livre à l'ambiance très sombre, où l'on se noie dans les tréfonds de l'âme humaine. Pour amateur du genre.
Commenter  J’apprécie          190
Mars

~ Testament réquisitoire ~



Ses premiers mots furent “Je suis jeune, riche et cultivé ; et je suis malheureux, névrosé et seul”

Incipit qui tombe comme une sentence !



Z. écrit peut-être pour peindre les facettes innombrables d'un moi qui ne file entre les mots, mais d'entre la vie, un moi demeuré longtemps souffreteux.



Z. écrit peut-être aussi pour finir par fondre en soi, prendre du recul jusqu'à toucher l'atome, mais surtout pour poser un diagnostic plutôt poétique que médical sur son état de santé.



“Selon moi, la tumeur c’étaient des larmes rentrées [...] parce que leur véritable destination, à savoir d’être pleurées, n’avait pas pu s’accomplir”



Comme une confidence cathartique d'un mourant, Z. dépeint son enfance zurichoise, son éducation bourgeoise, pudibonde & calme, comme la mort.

“Ce calme qui régnait dans la maison de mes parents - c’était à se pendre.” qui selon lui, donnera une âme & un corps rongés par la dépression & le Cancer.



Inutile de chercher l’apaisement dans ce livre, il n’y en a aucun. Mettre des mots sur soi, n’est, et ne sera jamais, une activité saine, écrit comme une révolte tardive & salutaire, avec finesse, lucidité & franchise, un brin égocentré, mais avec finesse. In fine, ce n’est pas son histoire qui importe, mais la vision qu'il a de sa vie.



Il décede a 32 ans, suite d'un cancer métastasé, il choisira Zorn comme pseudonyme - qui signifie colère - plutôt que Angst, son vrai nom - qui signifie peur ! Et ses derniers mots furent “Je n’ai pas encore vaincu ce que je combats ; mais je ne suis pas encore vaincu non plus et, ce qui est le plus important, je n’ai pas encore capitulé. Je me déclare en état de guerre totale”

Commenter  J’apprécie          180
Mars

Jeune suisse, la trentaine écrit sous l'urgence d'une mort imminente: un cancer qu'on ne peut guérir. Il revient sur sa courte vie; d'un milieu bourgeois et aisé il n'a jamais manqué de rien: il a vécu dans une bulle où tout était fait pour l'harmonie: il suffisait de suivre les décisions du père...Zorn (colère) estime avoir vécu dans le mensonge et l'hypocrisie.

Il fait des crises dépressives sur fond de dépression chronique. Il ne parvient pas à se faire des amis, encore moins une petite amie.

Il est un élève modèle: bon travail scolaire et discrétion.

Sans arrêt il cherche à donner le change: il va très mal mais sauve les apparences et a toujours le sourire. Une fois ses études terminées, il devient prof.

Il semble moins préoccupé par son cancer que d'avoir été soumis à une éducation non pas sévère mais mensongère: il ne connait pas le monde et pense que son cancer est l'aboutissement de sa dépression. Il sait qu'il est névrosé et a commencé des psychothérapies.

Sur un certain nombre de points, je me suis identifiée au personnage notamment la dépression mais ma quasi non éducation nous sépare; je partage sa colère quand à l'hypocrisie bourgeoise mais je n'appartiens pas à cette bourgeoisie qui pense rendre heureux un enfant en le coupant du monde.

Un roman amer, touchant mais les redites m'ont agacée.
Commenter  J’apprécie          180




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Fritz Zorn (907)Voir plus

Quiz Voir plus

Katherine Pancol ou Anna Gavalda

La consolante ?

Katherine Pancol
Anna Gavalda

10 questions
1 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}