AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Lilou08


Alif se souvint qu’il était nu. Il rougit, tenta de se détourner pour cacher les parties les plus vulnérables de son corps. Il n’y avait aucun moyen de s’y prendre vaillamment.
- Allez, ne t’occupe pas de ça, dit la silhouette blanche. Il ne s’agit que d’une procédure standard. D’une grande efficacité – isolement, pas de lumière, pas de vêtements. Aujourd’hui, on n’a même pas besoin de toucher les gens. Bien sûr, il y a des exceptions. Parmi les religieux les plus affirmés, certains ont reçu un entrainement psychologique, quelque chose de très rigoureux. Impressionnant, vraiment. Mais tout homme a ses limites.
Alif le regarda en clignant stupidement des yeux.
- De même que toute femme, poursuivit l’homme en faisant glisser sur le mur un doigt qu’il frotta contre son pouce pour en ôter le résidu crayeux. Mais enfin, la femme que Dieu a créée si facile à brutaliser, c’en est pervers n’est-ce-pas ? Cela semble bien injuste. Tu ne trouves pas ?
Alif ouvrir la bouche et la referma, se demandant s’il y avait dans cette question une sorte de menace implicite.
- Je n’en sais rien, finit-il par lâcher. Sa voix était rauque. Il serra les dents de peur de se remettre à pleurer.
- Tu n’en sais rien. L’homme eut un petit rire. Tu es vraiment un garçon. Je suis un peu déçu – on a envie de ressentir du respect pour son ennemi. En particulier pour quelqu’un qui a fait preuve d’autant de talent que toi. Je suis surpris qu’elle se soit attachée à toi. J’aurais cru qu’elle avait meilleur goût.
- Elle ?
- Je vois que la léthargie mentale commence à s’installer. Parfait. Intisar, Alif. Tu te souviens d’Intisar ? Puisque tu as eu d’elle ce qui me revenait de droit. L’un de nous aurait dû en ressentir du plaisir ou de la fierté.
Le cœur d’Alif fit un bond, il ressentit une contrariété profonde à se trouver là, ridicule et sans vêtements ; il avait toujours imaginé qu’à ce moment précis, ses mains enserreraient la gorge de l’homme qui lui faisait face.
- C’est donc toi, grinça-t-il, tu es la Main.
L’homme sourit.
- Si tu veux. Je n’ai jamais aimé ce nom, aussi flatteur soit-il. C’est un peu emphatique. Vous les dissidents, vous y tenez vraiment à ce côté théâtral d’amateur.
Commenter  J’apprécie          30





Ont apprécié cette citation (3)voir plus




{* *}