Citations de Gabriel Garcia Marquez (1313)
- Votre excellence à l'accent de Paris, lui dit-il.
- De la rue Vivienne, répondit-il, encouragé. Comment le savez-vous ?
- Je me flatte de deviner, à son seul accent, jusqu'au coin de rue où un Parisien a été élevé, dit le médecin. Bien que moi-même je sois né et aie vécu dans un village de Normandie.
- Bons fromages mais mauvais vin, dit le général.
- C'est peut-être là le secret de notre bonne santé, répliqua le médecin.
Dans sa jeunesse, sous l'influence de son maître Simon Rodríguez, il avait lu les romantiques, et il avait continué à les dévorer comme s'il se lisait lui-même.
Quelqu'un lui suggéra d'attendre une éclaircie, bien que tout le monde sût aussi bien que lui qu'il n'y aurait aucune embellie avant la fin du siècle.
lorsqu'une femme décide de coucher avec un homme, il n'est pas de barrière qu'elle ne franchisse, de forteresse qu'elle ne démolisse, de considération morale sur laquelle elle ne soit prête à s'asseoir : Dieu lui-même n'existe plus.
j'ai pris conscience que la force invisible qui mène le monde, ce ne sont pas les amours heureuses mais les amours contrariées.
Les années de gloire et de pouvoir étaient demeurées à jamais en arrière, et seules lui restaient celles de la mort. (p. 20)
Mais le plus caractéristique du tempérament colombien était sans doute l'étonnante capacité des gens de Medellin à s'habituer à tout, au meilleur comme au pire, à laquelle s'ajoutait une grande faculté de récupération, qui est peut-être la définition la plus cruelle de témérité.
Aucune autre qualité ne pouvait mieux servir Villamizar que sa détermination et sa patience pour résoudre les contradictions internes que signifiaient pour lui ces conditions. C'est-à-dire: agir comme il l'entendait, avec son imagination et à sa façon, mais pieds et poings liés.
Je n'ai pu faire moins que le remercier, convaincu comme tout un chacun qu'il n'y a pas de secret sur terre que les chauffeurs du paseo Colon ignorent.
Elle se défendait en disant que l'amour était avant tout un talent naturel. " Soit on naît en sachant, disait-elle, soit on ne sait jamais".
8 décembre 1982, Stockholm :
Amérique latine = « immense patrie d’hommes hallucinés et de femmes entrées dans l’histoire, dont l’obstination infinie se confond avec la légende ».
La violence et la douleur démesurée de notre histoire sont le résultat d’injustices séculaires et d’inexprimables amertumes.
29 novembre 1985, La Havane :
Nous, Latino-Américains et Caribéens, […] approchons [le XXIème siècle] avec la douloureuse sensation d’avoir manqué le XXème : nous l’avons subi sans le vivre. La moitié du monde fêtera l’aube de l’année 2001 comme le couronnement du millénaire, alors que nous commençons à peine à entrevoir les bénéfices de la révolution industrielle. […] En cent ans, nous avons perdu les plus belles qualités humaines du XIXème : l’idéalisme fébrile et la primauté des sentiments, le frisson de l’amour.
6 août 1986, Ixtapa-Zihuatanejo :
La terre = « un hameau sans mémoire, abandonné à la volonté de ses dieux dans l’ultime faubourg de la grande patrie universelle ».
7 avril 1997, Zacatecas :
Sur le pouvoir des mots, la simplification de la grammaire :
« Libérer la langue espagnole de ses fers normatifs ».
Il y a un siècle, ils M ont fait chier jusqu'à la gauche à cause de ce pauvre homme parce qu'on etait trop jeunes, et maintenant ça recommence Parce qu on est trop vieux."
Cependant que Macondo fêtait la reconquête de ses souvenirs, José Arcadio Buendia et Melquiades secouaient un peu la poussière de leur vieille amitié. Le gitan venait au village, tout disposé à y rester. Il était allé chez les morts, en effet, mais s’en était retourné parce qu’il ne pouvait supporter la solitude. Banni de sa tribu, dépouillé de tout pouvoir surnaturel en châtiment de sa fidélité à la vie, il résolut de se réfugier dans ce coin perdu de la terre que la mort n’avait pas encore découvert, pour se consacrer à la mise en place et au fonctionnement d’un laboratoire de daguerréotypie.
il était embelétté avec sa cousine cent ans de solitude
Avec elle, Florentino Ariza avait appris ce qu'il avait plusieurs fois éprouvé sans le savoir : que l'on peut être amoureux de plusieurs personnes à la fois et avec la même douleur, sans en trahir aucune. Seul au milieu de la foule sur le quai, il s'était dit, pris d'une colère soudaine : "Le cœur possède plus de chambres qu'un hôtel de putes".
« Madame, votre enfant est atteint d’une maladie très grave : la mort. Toutefois, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour le maintenir en vie après sa mort. Nous ferons en sorte que ses fonctions vitales se poursuivent grâce à un système autonutritionnel complexe. Seuls évolueront les fonctions motrices et les mouvements réflexes. Nous saurons qu’il est en vie à sa croissance, qui sera normale. Il s’agit simplement d’une ‘‘mort vivante’’. Une mort authentique, une mort réelle. »
Mais il eut l'intime conviction que les êtres humains ne naissent pas une fois pour toutes à l'heure où leur mère leur donne le jour, mais que la vie les oblige de nouveau et bien souvent à accoucher d'eux-mêmes.
Le problème de la vie publique, c'est d'apprendre à dominer la terreur, celui de la vie conjugale d'apprendre à dominer l'ennui.
Mais, au fur et à mesure que tout espoir abandonnait Aurelieano, elle se faisait de moins en moins visible, comme si on était en train de l'effacer de la lumière, jusqu'à ce qu'elle sombrât dans un profond sommeil.
Parfois ils demeuraient silencieux jusqu'à la tombée de la nuit, face à face et se regardant dans les yeux, s'aimant en toute quiétude avec autant d'amour qu'ils s'étaient auparavant aimés à grand fracas. L'incertitude de l'avenir suscita dans leur cœur un retour au passé.