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3.92/5 (sur 12 notes)

Biographie :

Père de famille et saint-cyrien, Gabriel de Beauchesne, qui est investi dans de nombreux mouvements de jeunes, signe ici son premier roman.

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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
- BEAU TRAVAIL, CHERS AMIS. J'ai voulu hier me mettre à la place de nos concitoyens devant la télévision pour suivre l'opération sur les chaînes d'information. C'était très réaliste. Les Français ont dû être rassurés de constater le professionnalisme des équipes de sécurité, dit le ministre avec une assurance satisfaite. Son visage laissait apparaître un large sourire creux et ses yeux marron clair soutenaient le regard de ses deux invités avec la délicatesse et l'empathie factice qu'il réservait généralement à son public.

- Les Français ont besoin d'être rassurés. Que voulez-vous ? C'est à nous de leur apporter de la sérénité, (…sinon, qui le fera ? poursuivit-il.

(…)

-Vous connaissez sûrement Edward Bernays, messieurs? demanda le ministre.

Un court silence se fit. Le ministre, qui venait de prendre un verre, but une gorgée de jus de fruit.

- Je ne suis personnellement pas un grand admirateur, monsieur le ministre, mais je dois dire qu'il a marqué son temps, finit par répondre Rouvière.

- C'était un neveu de Freud, le saviez-vous ? L'oncle a cherché à comprendre comment fonctionnait l'inconscient pour guérir et le neveu a utilisé ces découvertes pour manipuler les esprits, étonnant, non ? continua-t-il avec un contentement difficile à supporter pour Rouvière.

- Cet homme avait une vision très juste du fonctionnement de nos démocraties. Il avait bien compris que seul un petit nombre pouvait assumer la lourde charge de l'administration de l'État. Serait bien naïf celui qui penserait le contraire. ..

Cette dernière phrase avait été prononcée avec une fermeté menaçante. Comme s'il avait un doute sur l'adhésion de ses interlocuteurs.

- Mais, voyez-vous, messieurs, il se projetait plus loin. Il avait compris avant tout le monde le grand devoir que nous avons. Un devoir auquel il convient de ne pas se dérober, proclama le ministre avec gravité et un brin de solennité. Nos concitoyens ont besoin d'être accompagnés dans leurs choix, poursuivit-il. Nous savons comment guider les masses pour le bien de la République. Il ne faut pas s'en offusquer, nous faisons cela pour leur bien.

Rouvière avait envie d'exploser, mais il se retint une nouvelle fois. Il se savait le premier visé par cette mise au point. Il resta calme, mais était tiraillé par une légère impression d’inquiétude qui germait en lui. Le conseiller spécial du ministre était resté en retrait, debout sur le côté, depuis le début de l'entrevue. L'heure était maintenant venue pour lui de prendre la main.

-J'abonde dans ton sens. Nous avons fait beaucoup de bien aux Français par cette grande opération. Tout a été mis en œuvre pour que les citoyens puissent assister au triomphe de la République et voir à quel point le gouvernement sait la servir. Dommage que nous ne puissions profiter pleinement des fruits de cette grande opération. Il est déjà trop tard pour publier les sondages reçus ce matin...
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Rouviére ne montrait toujours pas de réaction extérieure. Il resta quelques secondes en silence et posa sa tasse de café vide sur une table.

-Je crois que nous jouons tous à un jeu dont nous ne maîtrisons pas les règles. C'est dur à accepter mais nous avons un coup de retard sur ce gamin. Non seulement nous n’avons rien vu venir, mais on ne sait toujours pas pourquoi l’attentat n'a pas eu lieu. Au moment où je te parle, il est impossible de dire s'il est prévu un deuxième acte. Tant que nous ne l’aurons pas entre nos mains, on ne saura pas. Alors il faut temporiser avant de balancer n'importe quoi à la presse !

- Ce niveau de décision n'est pas le nôtre. Le ministre est pressé, il veut annoncer en conférence de presse, demain, que nous avons déjoué l'attentat et que, si le terroriste court toujours, nous le connaissons et le traquons. Pour assurer la réussite de la capture, le ministre révélera son nom.

- Evidemment qu'il faut révéler son nom. Il faut diffuser sa photo pour le retrouver.

~ Oui, à la différence que ce n’est pas le nom de Couvreur qui sera révélé. La CIA va nous transmettre le cadavre d'un Français mort au Yemen le mois dernier. Il ressemble à Coutreur, le ministre le désignera comme le terroriste recherché. Nous avons la cible avant d'avoir commencé la traque, ainsi, aucun échec possible. Le ministre veut instrumentaliser l'opération.

- Quoi ?

Rouvière était abasourdi.

- Il veut simuler une démonstration de force pour reconstituer l'unité des Français. Bien évidemment autour du président. Ils sont convaincus qu'ils grimperont en flèche dans les sondages et, grâce à celle manoeuvre, ils veulent pérenniser leur popularité pour leur prochain objectif électoral.
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C’est l’image qu’il se faisait des thérapies : un patient, allongé sur un divan pourpre, les yeux dans le vague, qui balance à son psy tous ses malheurs comme on jette du haut d’un précipice une vieille poubelle pleine d’immondices afin de se sentir plus léger, rasséréné de savoir que la cause de ses problèmes ne peut venir que des autres.
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