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3.14/5 (sur 51 notes)

Nationalité : Pérou
Né(e) à : Lima , le 24/11/1975
Biographie :

Gabriela Wiener, née à Lima en 1975, est considérée comme l'une des meilleures écrivaines latino-américaines de sa génération. Connue comme journaliste et écrivaine de narrative-non-fiction, son premier roman, Portrait huaco, en cours de traduction dans de nombreux pays, est considéré comme l'un des meilleurs livres parus en 2021.
Elle fait partie du groupe des nouveaux chroniqueurs latino-américains. Elle s'est installée en Espagne depuis 2003.

Source : Wikipedia
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Portrait huaco est le récit en creux d'une histoire familiale aux origines incertaines. À la mort de son père, la narratrice de cette autofiction revient à Lima où elle est née et retrouve l'ouvrage de son supposé arrière-arrière grand-père, Charles Wiener, pilleur d'objets de sites amérindiens, exposés en France pour l'Exposition universelle de 1878, aujourd'hui conservés au musée du quai Branly. Commence alors une enquête pour retracer l'histoire de cette filiation. Dans Portrait huaco, Gabriela Wiener mêle avec beaucoup d'autodérision enquête familiale sur la descendance péruvienne de son ancêtre et réflexion politique sur l'héritage du colonialisme dans sa vie. Femme racisée d'origine péruvienne en Espagne, elle vit un mariage polyamoureux et s'interroge sur l'origine de son désir. L'autrice décortique les représentations teintées de paternalisme du colonisateur et interroge les exactions commises au nom de la civilisation. Gabriela Wiener est une écrivaine, poétesse et journaliste péruvienne. Elle vit en Espagne. Portrait huaco est son premier roman. Rencontre animée par Sarah Polacci et traduite de l'espagnol par Pascale Fougère. Retrouvez notre dossier "Effractions le podcast" sur notre webmagazine Balises : https://balises.bpi.fr/dossier/effractions-le-podcast/ Retrouvez toute la programmation du festival sur le site d'Effractions : https://effractions.bpi.fr/ Suivre la bibliothèque : SITE http://www.bpi.fr/bpi BALISES http://balises.bpi.fr FACEBOOK https://www.facebook.com/bpi.pompidou TWITTER https://twitter.com/bpi_pompidou
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Quand on sait si peu de choses, c'est qu'on n'a jamais voulu savoir, qu'on a détourné le regard avec gêne, et ne pas regarder revient à effacer (...)

( p.56)
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A propos de l'Indien autochtone (Pérou), il dit "il n'a pas su mourir, c'est pour cela que l'Indien ne sait pas vivre". Et il fait une description cruelle du cycle de sa vie : "Enfant, il ne connait pas la joie, adolescent, il ignore l'enthousiasme, adulte, l'honneur, vieillard, la dignité."
Un visionnaire, me dit Jaime, et nous rions comme des nazis, car nous refusons de nous vexer.
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À Madrid m'attend tout ce dont j'ai rêvé depuis toujours : le trio, le polyamour, l'amour d'une femme, celui d'un homme, ma fille, une vie d'écrivaine. Une construction serrée, sans fissures.Mais plus je me sens dissidente, plus je suis installée dans l'establishment. Plus je prêche la sincérité amoureuse avec les deux autres, plus je leur mens.Plus je suis près de revenir, plus je veux m'échapper. Qu'est-ce cela signifie ? (...)
Ou est-ce la constante tentation de l'échec, le faux pas que je m'inflige car je suis seule, triste et apeurée ?
Ce n'est ni un coup de foudre, ni un amour inopportun, ni une arme de jet, mais la capacité de perpétrer de petits et innombrables attentats contre mon propre poste- frontière.

( p.67)
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Même si la mission scientifique qui porte son nom est celle du classique explorateur du XIXe siècle, j'ai l'habitude de plaisanter dans les dîners entre amis en disant que mon arrière- arrière-grand-père était un " huaqueros" de renommée internationale.J'appelle
" huaqueros", sans euphémisme aucun, les pilleurs de sites archéologiques qui déterrent des biens culturels et artistiques et s'en servent pour faire du trafic, encore aujourd'hui. Il peut s'agir de grands intellectuels ou de mercenaires, ils peuvent emporter des trésors millénaires dans des musées d'Europe ou les installer dans leurs maisons coloniales à Lima.

(...) C'est pourquoi agir comme un
" huaquero" revient à exercer une
forme de violence : ces procédés transforment les fragments d'histoire en propriété privée destinée à enjoliver ou parer un ego.
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Wiener achète sur la route un enfant indigène à sa propre mère.Et non seulement il lui soustrait l'enfant, mais en plus il la brutalise dans le récit de son propre mythe de sauveur blanc.Il tisse la légende de sa bonté supérieure tandis qu'il transforme la possibilité d'un secours en violence et réaffirmation narcissique.
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On appelle " huaco" toute pièce de céramique préhispanique réalisée à la main, de formes et de styles différents, peinte avec délicatesse. Cela peut être un objet de décoration, ça peut faire partie d'un rituel ou tenir lieu d'offrande dans un sépulcre.On les appelle
" huacos" car ils ont été trouvés dans les temples sacrés appelés
" huacas", enterrés à côté de gens importants .(..)
Mais parmi tous les " huacos , le portrait" huaco" est le plus intéressant. Un portrait
" huaco" est comme la photo d'identité préhispanique. L'image d'un visage indigène tellement réaliste que nous pencher pour en observer un revient, pour beaucoup d'entre nous, à nous regarder dans un miroir brisé par les siècles ( p.58)
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Mon visage ressemble beaucoup à celui d'un portrait "huaco". Chaque fois qu'on me le dit, j'imagine Charles en train d'agiter son pinceau sur mes paupières pour en ôter la poussière et estimer la date à laquelle j'ai été modelée. On appelle "huaco" toute pièce de céramique préhispanique modelée à la main, de formes et de styles différents, peinte avec délicatesse. Cela peut être un objet de décoration, ça peut faire partie d'un rituel ou tenir lieu d'offrande dans un sépulcre. On les appelle "huacos" car ils ont été trouvés dans les temples sacrés appelés "huacas", enterrés à côté des gens importants. Ils peuvent représenter des animaux, des armes ou des aliments. Mais parmi tous les "huacos", le portrait "huaco" est le plus intéressant. Un portrait "huaco" est comme la photo d'identité préhispanique. L'image d'un visage indigène tellement réaliste que nous pencher pour en observer un revient, pour beaucoup d'entre nous, à nous regarder dans un miroir brisé par les siècles.
Mes céramiques préférées sont les mochicas, ce sont les plus sophistiquées, capables de développer avec des sculptures un récit telle une BD en trois dimensions. Ce sont les séries télé de l'Antiquité. Les Mochicas sculptaient tout particulièrement des dieux égorgeurs et les "huacos" érotiques c'était leur cinéma porno, le kamasutra andin. Baiser et couper des têtes, il n'y a pas grand chose d'autre dans la vie. Mon grand-père Félix, le père de ma mère, est né dans la région dont les Mochicas sont originaires, au nord de la côte péruvienne. La première fois que j'ai montré à ma petite amie espagnole la série des "huacos" érotiques, elle a cru me reconnaître dans toutes les femmes en terre cuite qui avalent des pénis plus grands que leurs corps, jouissent à quatre pattes et mettent au monde des enfants.
Dans mes veines coule un mélange pervers de pilleur "huaquero" et de "huaco", voilà ce qui me scinde en deux.
(p.58)
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Le musée du Quai Branly est dans le VIIe arrondissement de Paris, au milieu du quai qui porte le même nom, et c’est un de ces musées européens qui renferment d’importantes collections d’art non occidental en provenance d’Amérique, d’Asie, d’Afrique et d’Océanie. Autrement dit, ce sont de très beaux musées érigés sur des choses très laides. Comme s’il suffisait de peindre les plafonds avec des motifs aborigènes australiens et d’installer plein de palmiers dans les couloirs pour que nous nous sentions un peu chez nous et oubliions que tout ce qui se trouve à cet endroit devrait être à des milliers de kilomètres de là. Moi y compris.
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Le racisme scientifique a connu son apogée au XIXe siècle grâce aux progrès réalisés dans différentes branches du savoir qui ont contribué à construire le socle d’une conception raciste des sociétés. Des biologistes et des anthropologues se sont efforcés de diviser l’espèce humaine en catégories, d’après la couleur de la peau et d’autres traits physiques, établissant une hiérarchie entre les personnes et accordant la suprématie à la race blanche.
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Ce qu’il y a de plus étrange à être seule ici, à Paris, dans la salle d’un musée ethnographique, presque sous la tour Eiffel, c’est de penser que toutes ces statuettes qui me ressemblent ont été arrachées au patrimoine culturel de mon pays par un homme dont je porte le nom.
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