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Citations de Gabriele D`Annunzio (70)


“Sa beauté adhéra à mes sens d’une manière parfaite comme si elle avait déjà sa place en eux, comme si elle y rentrait de la même façon que l’objet rare se réadapte à son étui et le relief à son empreinte. Ma divination douloureuse se tint à l’écart et me laissa tout entier à mon émotion nouvelle.”
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Gabriele D'Annunzio
Je sais que tes hésitations cèdent la place à ta sagacité virile, et que tu as si bien su repousser ce félon d'Hitler, à l'ignoble face ternie sous les taches indélébiles de peinture où il avait trempé sa mèche de clown féroce qui se prolonge jusqu'à la racine de son nez nazi. Avec son gros pinceau de barbouilleur, Hitler couvre de sang l'humain et le divin.
(à Mussolini lorsqu'il rejette l'Allemagne Nazie en 1934)
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La conva­les­cence est une puri­fi­ca­tion et une renais­sance. Le sen­ti­ment de la vie n’est jamais aussi suave qu’après l’angoisse de la mala­die ; Et jamais l’âme humaine n’est plus encline à la bonté et à la confiance qu’après avoir sondé les abîmes de la mort. En gué­ris­sant, l’homme com­prend que la pen­sée, le désir, la volonté, la conscience de la vie ne sont pas la vie. Il y a en lui quelque chose de plus vigilant que la pensée, de plus durable que le désir, que plus puissant que la volonté et aussi de plus profond que la science : et c’est la substance, la nature de son être. Il comprend que sa vie réelle et, pour ainsi dire, celle qui n’a pas été vécue par lui; qu’elle est l’ensemble des sensations involontaires, spontanées, inconscientes, instinctives; qu’elle est l’activité harmonieuse et mystérieuse de la végétation animale; le développement imperceptible de toutes les métamorphoses et de tous les renouvellements. C’est cette vie-là justement qui accomplit en lui les miracles de la convalescence : elle referme les plaies, répare les pertes, rattrape les mailles détruites, raccommode les tissus déchirés, répare les structures des organes, renouvelle dans les veines la richesse du sang, renoue sur les yeux le bandeau de l’amour, tresse de nouveaux autour de la tête la couronne des songes, rallume dans le coeur la flamme de l’espérance, redonne des ailes aux chimères de l’imagination.
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Je nais en cette heure même.
En ouvrant les vitres pour donner de l'air et de la fraîcheur à la mélancolie étendue, j'aperçois la lune décroissante qui effleure la nuque de la colline. Je m'attarde sur l'épaule de la poésie.
La nuit me parle sans m'interroger. Derrière moi, l'amour sanglote tout bas, entre les courtines, par-delà la statue de Psyché.
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Stelio se taisait, bouleversé par des forces tourbillonnantes qui le travaillaient avec une sorte de fureur aveugle, semblables aux énergies souterraines qui soulèvent, déchirent, transfigurent les régions volcaniques pour la création de nouvelles montagnes et de nouveaux abîmes. Tous les éléments de sa vie intérieure, assaillis par cette violence, paraissaient se dissoudre et se multiplier à la fois. Des images grandioses et terribles passaient sur ce tumulte, accompagnées de mélodies. Des concentrations et des dispersions très rapides de pensées se succédaient comme les décharges électriques pendant la tempête. À certains moments, c'était comme s'il avait entendu des chants et des clameurs par une porte qui se serait ouverte et refermée sans cesse, comme si des rafales lui avaient apporté les cris alternés d'un massacre et d'une lointaine apothéose.
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Rien que pour l'entendre parler, Stelio lui demanda, presque timide:
- Resterez-vous quelques temps encore à Venise?
Il avait cherché les paroles qu'il lui dirait, et toutes celles qui s'étaient présentées à fleur de lèvres l'avaient troublé, lui avaient paru trop vives, insidieuses, pleines de significations ambigües, capables de propagations infinies, comme les semences ignorées d'où naissent les mille racines. Et il lui avait semblé que Perdita ne pourrait entendre aucune de ces paroles sans que son amour en demeurât plus triste.
Alors seulement, après avoir prononcé la question simple et banale, il s'aperçut que cette question même pouvait receler un infini de désir et d'espérance.
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Parfois il éprouvait comme un anéantissement, et il frissonnait devant les grands abîmes vides de son être : de tout l'incendie de sa jeunesse il ne lui restait qu'une poignée de cendres.
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Elle portait une jaquette de chinchilla plus léger que le duvet d'un cygne cendré, sur une jupe étroite de drap gris qui l'entravait sans chasteté. Sous un chapeau de crin relevé d'un côté, orné de deux plumes de héron de Numidie semblables à deux couteaux, une soie brillante et souple, de couleur châtain doré, était disposée par masses que ne retenait ni un peigne ni une épingle apparente, mais leur propre densité vivace.
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Un petit pot de terre cuite, suspendu à un tronc gemmé, avait, à la première poussée de sève, reçu d'un coup tant de résine, qu'elle débordait en longs filaments pareils à des sucreries, si bien que le désir me venait de les donner à mastiquer pour empâter la langue fastidieuse et coller au fond du palais ces paroles importunes.
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Par dégoût me détournant, je vis derrière une palissade un enfant qui riait de ses minuscules yeux porcins, enfoncés dans une face énorme et luisante, prête à éclater comme si, par un trou fait dans sa nuque, quelqu'un n'eut cessé de le bourrer de saindoux et de viande pilée.
La charogne grouillante d'un chien bâtard sur un tas d'ordures n'est-elle pas un spectacle presque récréatif en comparaison de certaines révélations de la laideur humaine habillée de vêtements ?
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Dans les Abruzzes, sur le territoire d'Anversa, près des gorges du Sagittaire, la veille de la pentecôte, au temps du roi Bourbon Ferdinand 1er (environ 1820).
Une salle très vaste dans l'antique maison des Sangro, construite sur le dos inégal de la montagne.
Sur la robustesse de la primitive ossature normande, tous les âges ont superposé leurs témoignages de pierre et de brique, depuis le règne des Angevins jusqu'au règne des Bourbons.
Autour, court une galerie, riche en sculptures, au-dessus d'arcades profondes dont quelques-unes sont encore ouvertes ; d'autres sont bouchées, d'autres sont soutenues par des étais.
Des trois qui sont en face, celle du milieu enfonce sa voûte vers le jardin qui resplendit, au delà d'une grille de fer, avec ses cyprès, ses statues, ses viviers.....
(extrait du lever de rideau de l'acte premier de l'édition parue dans "La petite illustration" en décembre 1927)
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O Morte nella vita,i giorni che non sono più !
Oh! Mort dans la vie,les jours qui ne sont plus !
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Les Villes terribles

Crépuscule du printemps,
crépuscule d’été,
premières pluies d’automne,
averses bruissantes sur l’immondice
poudreuse qui fermente sous les pas des mendiants ;
pauvres semelles éclatées qui découvrez
un lamentable pied humain pareil à la racine
torse et meurtrie d’une douleur violemment arrachée ;
glouglous fétides, boquets gluants
des cloaques voraces parmi l’ombre apurée
d’un beau soir extatique ;
encombrement fumeux et brouhaha
de la rue sombre où la cohue des appétits
et de toutes les faims se rue à la curée
s’entr’égorgeant avec l’avidité des bêtes fauves ;
droit suprême de la force dominatrice
et qui partage les pitances au tranchant du couteau,
c'est de vous, c’est en vous que j’ai vu resplendir
une gloire sinistre et terrifiante.
(...)
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Tout sera fini? Une voix me parle, au fond de moi-même; et je ne la comprend pas, mais je sait qu'elle me parle de désastres lointains, inconnus, mais inévitables, mystérieux mais inéluctables comme la mort. L'avenir est aussi lugubre qu'un cimetière plein de fosses déjà creusées et prêtes à recevoir des cadavres; et sur ce cimetière brûlent çà et là des fanaux pâles, que je distingue à peine; et j'ignore s'ils brûlent pour m'attirer vers le péril ou pour m'indiquer une voie de salut.
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C'était une nuit de janvier, froide et sereine, une de ces merveilleuses nuits hiémales qui font de Rome une ville d'argent fin enfermée dans une sphère de diamant. La lune pleine, au milieu du ciel, versait la triple pureté de la lumière, du froid et du silence.
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Il a voulu mourir pour ne pas avoir su rendre sa vie conforme à son rêve.
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Comme toutes les créatures avides de plaisir, elle avait pour base de son être moral un égoïsme démesuré.
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Gabriele D'Annunzio
Soir de Fiesole

Que fraîches te soient mes paroles dans le soir
Comme le bruissement des feuilles
Du mûrier dans la main qui les cueille
En silence et s'attarde à l’œuvre lente
Sur la haute échelle qui s'assombrit
Contre le tronc qui s'argente
Avec ses branches dépouillées
Pendant que la lune s'approche des seuils
D'azur et semble devant elle étendre un voile
Où déjà l'on dirait que la campagne se sent
Submergée par elle dans la gelée nocturne
Et bois en elle la paix tant désirée,
Sans la voir.
(...)
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Les événements les plus riches arrivent en nous bien avant que l’âme s’en aperçoive. Et, quand nous commençons à ouvrir les yeux sur le visible, déjà nous étions depuis longtemps adhérents à l’invisible.
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J’avais la conviction d’être, non pas seulement un esprit d’élite, mais encore un esprit rare et je croyais que la rareté de mes sensations et de mes sentiments anoblissait, distinguait tous mes actes. Orgueilleux et curieux de cette mienne rareté j’étais incapable de concevoir le moindre sacrifice, la moindre abnégation de moi-même. Mais au fond de toutes mes subtilités, il n’y avait qu’un terrible égoïsme qui me faisait négliger mes devoirs, tout en acceptant les bénéfices de ma situation.
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