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Critiques de Gabriele D`Annunzio (23)
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L'enfant de volupté

Avec un esthétisme digne de celui d'une adaptation de E. M. Forster par James Ivory, Gabriele d'Annunzio nous dépeint dans "L'enfant de volupté" (titre VO : "Il piacere" (le plaisir)) les intrigues amoureuses du prince Andrea Sperelli, jeune aristocrate dandy épris de Rome et des femmes. Dans un continuel balancement entre la noirceur et la lumière, l'écrivain chéri des Italiens décortique à l'envi les mouvements du coeur et les vicissitudes de la vie affective d'un homme jeune, beau, riche, séduisant, en un mot comblé, qui s'adonne à la volupté.



Roman érotique dans le sens noble du terme, "L'enfant de volupté" se rapproche clairement des célèbres "Liaisons dangereuses" de Laclos. Subtil alliage entre amour, perversité, calcul et volupté, le parcours d'Andrea Sperelli se veut sans doute représentatif des moeurs de la fin du XIXème siècle, dans la société mondaine romaine et plus globalement européenne. Le fait que Gabriele d'Annunzio fut lui-même prince comme son héros nous incite à voir dans "L'enfant de volupté" un témoignage teinté de vécu personnel.



La précision apportée dans l'exposé des sensations et des sentiments des personnages n'échappe pas à une certaine forme de lourdeur mais comme tout le roman se passe en Italie, terre de beauté, de poésie et de sex-appeal, ça passe bien. J'ai apprécié que le narrateur omniscient dévoile également le ressenti des dames séduites et/ou aimées.





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Challenge des 50 objets 2021

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L'enfant de volupté

Lorsque l'on visite le Vittoriale degli italiani à Gardone sul Lago, sur le lac de Garde, on est véritablement surpris par l'imposante bâtisse et l'incroyable accumulation d'objets que l'on y trouve, sans parler de l'aménagement des jardins. D'un luxe digne d'un prince, la résidence de Gabriele D'Annunzio mérite la visite. Cet homme, symbole du décadentisme fin-de-siècle est une figure incontournable de la littérature italienne. Le héros de ce qui est peut-être son chef-d’œuvre est fait à l'image de son créateur. Andrea Sperelli, c'est D'annunzio. Aristocrate, n'aimant que le raffinement, le luxe, les femmes, la vitesse, le sport, les combats… Je ne reprendrai pas l'intrigue, au demeurant très bien décrite dans les autres critiques. Ce qui m’intéresse dans ce roman, c'est justement cette vision fin-de-siècle que l'on retrouve dans la vie de l'écrivain. C'est la description de cette Italie aristocratique, complètement déconnectée du monde que l'on retrouve dans ce livre. Les descriptions savantes des objets, des vêtements, des lieux (Rome) sont un régal pour le lecteur.

A l'inverse d'un Huysmans, symbole du décadentisme à la française, où tout n'est qu'un intérieur, refoulé, maladif. Chez d'Annunzio, au contraire, tout est tourné vers l'extérieur, l'action, tout explose comme de multiples feux d'artifice.

Il faut être prêt, cependant, pour cette lecture. Car, comme en sortant du Vittoriale, on apprécie le grand air face au confinement de l'intérieur, ce roman peut paraître parfois étouffant, par tout ce mouvement - Sperelli ne s'arrêtant jamais tant il a peur de passer à côté de la vie - et toutes ces descriptions peuvent parfois dérouter.

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L'innocent

C'est tout un univers qui nous est depeint à travers ce livre. Un univers que Gabriele d'Annunzio affectionnait particulièrement. On se retrouve dans l'Italie fin de siècle, dans une société aristocratique en pleine décadence. Une sompteuse villa où vit un couple. L'epouse est enceinte et vraisemblablement le père n'est pas l'époux. Celui-ci, ne comptant plus ses infidélités à son epouse, va devenir littéralement fou de rage, et va développer une haine profonde à l'encontre de son epouse et de l'enfant qui n'est pas de lui. Son seul but sera d'éliminer ce nourrisson et va échafauder un plan diabolique pour le tuer. Rien que cette intrigue, justifierait à mes yeux l'intérêt de lire ce livre. Mais, il y a plus. C'est la description par d'Annunzio de cette société completement décadente, leur façon de penser, leurs préoccupations, leur vie quotidienne... Qui fait de ce livre un reflet de cette société, que du reste, l'auteur connaissait bien, puisqu'il en faisait partie. On ne presente plus D Annunzio : poète, romancier, militaire, homme politique, dandy notoire... On evoquera aussi ses accointances avec Mussolini et le mouvement futuriste.

Lorsque l'on visite le Vittoriale, sa demeure sur le lac de Garde, on reste subjugué par le luxe dont il s'entourait, ainsi que son érudition phénoménale à travers les milliers de livres qui composaient sa bibliothèque, ce qui en fait un écrivain, mais aussi un personnage hors du commun.

Pour terminer je parlerai du film de Luchino Visconti qui a adapté ce roman, son dernier film si je me souviens bien. Avec dans le rôle principal Giancarlo Giannini. le film est absolument semblable au livre, avec tout le luxe et une mise en scene digne de d'Annunzio. Visconti, lui aussi était un esthète qui a ruiné plus d'un producteur pour les exigences de ces films.

Un livre à lire pour l'intrigue et l'ambiance d'une époque et un film à revoir.
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L'enfant de volupté

En italien : « Il piacere ».



« Les unes, épanouies et claires comme celles de la villa Pamphili, très fraîches et tout emperlées, avaient au fond de leur calice je ne sais quoi de cristallin ; d’autres avaient les pétales serrés et une richesse de couleur qui rappelait la magnificence fameuse des pourpres de Tyr et de Sidon ; d’autres semblaient des boules de neige odorante et donnaient une étrange envie de les mordre et de les manger ; d’autres étaient de chair, de chair véritable, voluptueuses comme les plus voluptueux contours d’un corps féminin, avec un subtil réseau de veines. »

Suivent, sur cinq lignes encore, les détails des couleurs de toutes ces roses.



On n’écrit plus ainsi. Tout est dit et répété à l’excès, dans la moindre nuance, le plus petit accessoire, la sensation la plus fugitive, que ce soit un objet d’art, un visage, un vêtement, une attitude, un palais romain, un sentiment, parfois un enfant miséreux, malingre et malade. Mais essentiellement, pourtant, dans un milieu qui ne connait pas l’inquiétude de la subsistance première…

Quant à l’amour, il est ausculté jusque dans la paupière (supérieure seulement) et le blanc de l’œil. J’ai eu parfois l’impression que la femme aimée était un poulet sur l’étal du volailler…



Gabriele D’Annunzio publie ce livre en 1889, à 26 ans. Il est à peine plus âgé que son héros, André Sperelli. Descendant d’une grande famille, élevé par son père dans le luxe, la facilité, le goût de la beauté et des arts, André évolue en esthète, sans contrainte et sans vraie valeur morale, dans la vieille noblesse romaine.

Passions amoureuses, conquêtes de passage, courses de chevaux, duel, soirées au club, après-midi en vente aux enchères, dans une Rome idéale d’art et de société privilégiée, c’est voyage dans un temps et un ailleurs dont je me demande s’ils ont vraiment existé. Ou vus avec une toute petite lorgnette, du genre de celle que le héros emporte au théâtre.

Vit-on encore ainsi ?



Séduction à l’œuvre, c’est encore et toujours la seule préoccupation d’André Sperelli, et l’unique inquiétude de ses amantes de rencontre. Séduction longue, lente, étudiée, pensée et analysée. Inquiétude remâchée, rabâchée, assortie de scrupules moraux et religieux.

Dans quel milieu aime-t-on ainsi aujourd’hui ?



Quelque chose des « Liaisons dangereuses » dans ce roman, dans les désirs de volupté d’André. Mais une perversité moins délibérée, et sans une marquise de Merteuil, l’absence regrettable de dialogues perfides et spirituels qui auraient allégé un peu toute cette prose très descriptive.

Car beaucoup, beaucoup de références à des œuvres d’art, peintures, sculptures, objets raffinés, architecture, littérature, réservées à des latinistes, des hellénistes, des esthètes connaisseurs, polyglottes et voyageurs. On n’apprend plus la culture ainsi. Ou si peu.



Tout est 19ième dans ce roman, document pour l’histoire d’un tout petit morceau de civilisation italienne, limité et privilégié. Et l’écriture aussi est 19ième. Ce qui était peut-être d’une musicalité opulente en italien, devient ampoulé, redondant, en français.



Au quatrième livre, page 191 de mon édition, j’ai cru que j’allais refuser l’obstacle. Le trop étant l’ennemi du bien, l’intrigue devient assez ridicule. André mène de front deux entreprises de séduction, et « chimérique, incohérent, inconsistant, caméléonesque », mais lucide sur la nature de ses motivations, y consacre ses pensées et ses heures. Manèges, mensonges, manigances, manœuvres, dans la fourrure et l’argenterie, poussés à leur paroxysme.

On n’invente plus d’histoires ainsi. Sauf à vouloir fabriquer du kitschissime.



Il est pourtant évident que le titre français est trop doux et puéril pour cette histoire et qu’elle ne parle que de plaisir, du désir et des plaisirs d’un homme qui ne respecte rien, même pas lui-même. Le résumé en est fait en deux lignes à la page 148 de mon édition : «… une fois de plus, le sens esthétique et le raffinement de la sensualité dominèrent et faussèrent en lui le sentiment simple et humain de l’amour ».



Simple et humaine, je reste, à la fin de ce livre, spectatrice dubitative et un peu lasse (sensation, pour cette dernière, très bien décrite par D’Annunzio…)





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L'innocent

L'un des ouvrages qui m'a le plus bouleversée. Tout d'abord, il est écrit dans une langue sublime, magnifiquement rendue en français par le traducteur d'origine, qui devait être lui-même un peu écrivain pour transcrire si bien le style d'un autre. Je vous retrouverai son nom quand j'aurai retrouvé mon vieil ouvrage chez moi.

Mais surtout, le héros est, à mes yeux, un monstre absolu. Il passe d'une indifférence complète à son épouse, qu'il trompe impudemment, à un désir d'emprise, de possession, féroce à son égard, à une envie, une jalousie extraordinaires envers son rival, l'ancien amant de sa femme dont elle est enceinte, et bien sûr à une haine implacable envers l'enfant qu'elle porte, l'enfant de l'autre, qu'il tient pour une créature diabolique s'ingéniant à le tourmenter, un détestable intrus (qu'il veut tuer dans le ventre de sa femme, il a pour faire cela beaucoup d'imagination...).

La description psychologique est glaçante, j'en eus la nausée. J'ai lu ce roman une fois, il y a une dizaine d'années, et il m'a marquée à jamais. C'est une très grande œuvre. Elle n'est pas seulement morbide et noire, elle montre surtout l'innocence de cet enfant que le héros veut croire coupable, sur lequel il projette toute sa propre agressivité, par un renversement moral terrible, et l'amour pur d'une mère, prête à tout pour sauver ce seul vestige de son amant, de son amour perdu.

C'est magnifique !
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Le feu

Je l'ai lu en italien dans les toutes premières années 1960.

Aujourd'hui,je ne suis pas capable d'en parler,mais je conserve le souvenir de l'émotion et l'émerveillement ressentis.

D'Annunzio était pour moi un grand écrivain et je ne savais pas que beaucoup d'italiens le rejetaient en tant que fasciste.



Amateurs d'un style simple et naturel, passez votre chemin : ceci est un pur roman de 1900.

Sur fond d'une Venise automnale, le récit des amours orageuses entre une tragédienne vieillissante et un poète de génie , incarnation du surhomme nietzschéen en bottines vernies. D'Annunzio, en l'occurrence, transposait là sa liaison avec la Duse, rivale de Sarah Bernhard. Il ne la ménage pas, insiste sur l'outrage des ans. Il évoque " ce corps qui n'est plus jeune et qu'avaient amolli toutes les caresses", ville et femmes confondues en leur crépuscule...

Le scandale d'étaler ainsi sa vie privée éclata.

Mais plus que d'inélégance, sans doute faut-il parler ici de muflerie grandiose. D'ailleurs tout est grandiose: l'ambition du héros, le sacrifice de sa compagne, le décor et l'écriture elle_même, chatoyante, opulente.

"Le feu"reste l'un des plus éblouissants romans inspirés par Venise. Bernard Le Saux
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Le feu



De la première à la dernière page, on se dit en lisant cette prose: quelle poésie! D’aucuns diront qu’il en fait trop, que le texte est surchargé de lyrisme et de métaphores, mais ça fait du bien dans ces temps si vulgaires...Et puis c’est en accord avec le sujet: c’est avant tout l’histoire d’un poète, qui vibre avec une Venise flamboyante, qui est ivre de ses idéaux, qui voit le monde à travers son imagination ardente. Il est dominé par une sorte de ferveur panthéiste avec l’Oeuvre d’Art comme Dieu, d’où la figure de Wagner qui traverse le roman. Mais à mesure que celui-ci avance l’on se demande si en fait le personnage le plus important n’est pas la Muse, l’actrice aux milles visages, qui effectivement passe sans arrêt d’un extrême à l’autre, une complexité psychologique bien au-delà du psychanlysme d’aujourd’hui, et bien plus intéressante. Elle est comme le rappel de l’incarnation, dans tout ce qu’elle comporte de souffrance, de folie, d’égoïsme et de sacrifice, à côté de l’artiste plongé dans ses rêves...
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L'enfant de volupté

La quintessence de l'esthétisme, la sensualité à l'état pur, une prose voluptueuse...

Se déguste comme une pâtisserie compliquée, raffinée à l'extrême, à la limite de l'écœurement. Sublime, étourdissant, vertigineux.
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La torche sous le boisseau

En décembre 1927, c'est la première fois que Gabriele d'Annunzio est joué à la Comédie Française, et c'est depuis la fin de la première guerre mondiale sa première pièce traduite et jouée en France. Mr Poincaré, président du conseil, pour l'occasion, est dans la salle, accompagné du ministre de l'instruction publique.

La pièce, "La torche sous le boisseau", écrite une vingtaine d'années auparavant, est une tragédie violente, fortement inspirée par Sophocle.

C'est un drame de femme, mais c'est aussi une histoire de désir, de vengeance et de haine se déroulant dans les Abbruzzes où flamboient les passions exacerbées par un climat et des des paysages sauvages.

Le destin fait peser sur toute une famille une sorte de sombre fatalité, le crime y attire le crime et la montagne restera le dernier refuge des héros de cette tragédie.

Cette oeuvre violente est empreinte d'une sombre poésie et fait honneur à la plume de D'Annunzio, le plus français des grands dramaturges italiens.

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L'enfant de volupté

Aristocrate mondain, intellectuel raffiné, sensuel et jouisseur, manière et désoeuvré, sorte de Des Esseintes blasonné et méridional, Andrea Spirelli, conte d’Ugenta, coule une existence frivole, dans le monde cosmopolite et vain de la gentry romaine. Imprégné d’art, de haute culture, dernier rejeton d’une illustre famille de gentilshommes et d’artistes élégants, notre alangui héros vit dans le culte de la beauté et du plaisir, et n’a de cesse, dans son existence, que d’atteindre à la plus haute cime de la jouissance et de la volupté. Certes, en lui, parfois, s’agite une insatisfaction essentielle au spectacle de toute la vanité du monde dans lequel il évolue, une aspiration à une vie plus pleine, plus pure, plus haute, mais sa nature sensitive agit au détriment de sa force morale, le replonge dans un tourbillon enivrant de vices et de plaisirs. Ainsi son coeur est partagé entre deux femmes; l’une, duchesse de Scerni, une ancienne maîtresse remariée à un lord anglais, pour des raisons purement financières, et l’autre, Maria Ferrès y Capdevila, épouse fidèle, mais malheureuse, du ministre plénipotentiaire du Guatemala à Rome. D’une nature foncièrement fausse et changeante, notre jeune aristocrate pare des grâces de l’absente les séductions de la femme avec qui il s’entretient, pour former la silhouette morale et corporelle d’une troisième déesse, l’Idéale.



L’enfant de volupté est le roman d’un courant littéraire, le décadentisme, dont les représentant français furent, entre autres, Barbey d’Aurevilly, Huysmans, Lorrain ou Villiers de L’Isle-Adam. Écriture artiste, recherche du vocable rare, description raffinée d’intérieurs cossus, capiteuse odeur de corruption humaine et de vices recherchés, rien n’y manque. L’atmosphère de la ville éternelle, de la Rome du quartier prestigieux de la Piazza di Spagna, est omniprésente. Le livre deuxième débute magnifiquement par la description de la propriété du Palazzo de Schifanoia, à Ferrare, plongée dans une atmosphère mythique digne d’une nouvelle Arcadie. Malheureusement, ce roman alterne les passages sublimes avec d’autre épisodes languissants, plongeant le bénévole lecteur dans un ennui certain. L’étalage complaisant de sentiment superfin, à la limite de l’outrance de certains romans de l’époque romantique, lassent à la longue.

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L'enfant de volupté

Huuum, voici un livre que j’ai relu avec grand plaisir, je l’avais étudié à la fac dans mon module de « Littérature décadente », c'est-à-dire littérature fin de siècle. On parle du XIXème siècle hein ! C’est la lecture du dernier Houellebecq qui m’a donné cette envie puisque le roman le plus représentatif de cette mouvance est le fameux A-rebours de Joris Karl Huysmans, celui là même qui fait l’objet de la thèse de son personnage principal. Dans le même cours j’avais découvert cet Enfant de volupté qui m’avait charmé à l’époque. Et qui m’a charmé à nouveau, vraiment, d’autant plus que je suis en train de préparer un voyage à Rome et que la ville éternelle est omniprésente dans ce roman. Ah que c’est beau ! A la lecture de ces pages mon esprit s’envole vers la place d’Espagne et l’escalier de la Trinité des Monts, c’est magique, on s’y croirait. J’adore cette ambiance, ces vieux palais, ces églises innombrables, ces rues animées, ces vestiges de la Rome impériale, j’ai hâte d’y être !

Dans ce livre donc, Rome compte autant qu’un vrai personnage. Plus même que certaines personnes d’ailleurs dans l’esprit troublé d’Andréa, le personnage principal, dandy raffiné, esthète à l'existence voluptueuse, amoureux de sa ville et de l’art. Amoureux de lui-même surtout et amoureux de l’amour aussi ; plus que des femmes aimées qui finissent par se mélanger dans son esprit pour n’en former qu’une : l’amante idéale qui n’existe pas. Au fil des pages on assiste à sa quête éperdue de beauté, de culture et d’Amour absolu. A force de désillusions, son âme peu à peu se corrompt, jamais il ne trouvera ni la femme ni l’œuvre capables de conquérir son cœur et de devenir pour lui un but : il est condamné à poursuivre cette existence superficielle dont il a si cruellement conscience sans pour autant avoir la force d’en changer. Je ne vais pas en dévoiler davantage, il faut le lire !

Pour conclure je voudrai ajouter tout de même que les fins de siècle se suivent et se ressemblent, je trouve qu’à la fin du XXème siècle on a eu également des auteurs qui ont exprimé le pessimisme de leur temps, les désillusions d’une certaine jeunesse et les errances aussi bien amoureuses qu’artistiques. Je pense à Bret Easton Ellis par exemple, d’autres encore mais ce n’est pas la question… En tout cas, j’aime beaucoup ce livre et je me retrouve un peu dans le personnage d’Andréa, cette insatisfaction, cette conscience de la vanité du monde, cet écartèlement entre une aspiration à une vie plus pure, plus haute, et cette foutue tendance à choisir la facilité !
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L'enfant de volupté

Les 5 critiques que je viens de lire sont toutes superbes ,et ce que je pourrais y ajouter semblerait superflu. J'ai moi même apprécié ce roman ,ces descriptions magnifiques de Rome où la nature elle-même participe aux sentiments ,le culte du beau et la quête d' un amour idéal et absolu mais pollué par les basses réalités . Je dirais cependant que cet esthétisme exacerbé ,cette exaltation dans la passion, ne correspondent plus guère à notre époque contemporaine plus prosaïque et pourrait détourner certains lecteurs de ce genre de littérature qualifiée de décadente .
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Nocturne

J'ai lu ce petit livre de façon très naïve, sans connaître l'histoire particulière de Gabriele d'Annunzio, son engagement politique fasciste et ses différentes productions littéraires.

Ce recueil regroupe des écrits hallucinés, d'une poésie et d'une noirceur puissantes, écrits "à l'aveugle", au sens propre, lorsque, blessé aux yeux, il voulait écrire pour exorciser l'accident qui avait coûté la vie aux autres équipiers de son avion. Il décrit sa situation, ses souvenirs, ses sensations, son organisation pour tenir le papier et écrire au jugé.

La postface de Jean-François Bory, très autocentrée n'apporte pas d'éclairage ni de consistance au texte qui se suffit à lui-même, m'a-t-il semblé.
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L'enfant de volupté

Ce cadeau d'anniversaire m'aura permis de découvrir le monument de la littérature italienne qu'est Gabriele d'Annunzio à travers son premier roman, dont le préfère le titre en Italien (IL PIACERE - LE PLAISIR).

L'auteur nous plonge dans le monde désormais disparu de la noblesse romaine, désoeuvrée dont la plus grande terreur est l'ennui. Elle le combat grâce à l'art sous toutes ses formes, source, comme la nature, de beauté et d'harmonie, mais aussi par la vie mondaine faite de séduction, de défis courageux ou ridicules... et de rumeurs et potins.

Le style est splendide et exprime toute la sensibilité de l'auteur, sa capacité à communiquer ses enthousiasmes et ses désespoirs mais aussi le vide fondamental qui règne dans cette société.

Arthur Schopenhauer affirmait dans PARERGA ET PARALIPOMENA que "la richesse de l'esprit laisse d'autant moins de place à l'ennui qu'il approche davantage de la supériorité.". Le héros du roman - Andrea Sperelli - bien qu'artiste consommé à ses heures lorsque son amour pour Elena Mutti, sa maîtresse dans la première partie du roman, inspire sa créativité, s’abime, après la convalescence qui suit le duel qui a failli le tuer, dans la déchéance d’un ennui occupé seulement par l’obsession de la séduction.

Un bel ouvrage d’un suranné nostalgique.
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Triomphe de La Mort

Publié en 1894,il recueillit aussitôt un grand succès.

Il traite de l'antique thème de la mort et de la volupté. Amour et mort est le binome cher aux romantiques.Le héros,Giogio Aurispa est enchainé à Ippolita par une passion désespérée. Il cherche un antidote à la jalousie de la chair dans la musique et le mysticisme.
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Le feu

Peut-être le plus grand écrivain italien.



http://www.denecessitevertu.fr/
Lien : http://www.denecessitevertu...
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Le feu

Ce livre magnifiquement écrit ne plaira pas à tout le monde, car il a un rythme très particulier, centré sur les longues descriptions des joyaux, sur les ressorts sentimentaux de situations compliquées. Je l'ai pourtant apprécié, car il prend le temps de nous faire voyager dans la "ville anadyomène", Venise, pour y côtoyer Stelio, le poète maudit et la Foscarina, la sublime tragédienne.
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Le feu

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Triomphe de La Mort

Lorsque Giorgio ,avec son aimée,résout tragiquement le problème de son existence, ce n'est pas seulement un homme qui meurt , mais plutôt un symbole qui se manifeste. Symbole d'un héroïsme inerte et raffiné qui,dans le heurt avec la réalité des choses ,avec la misère et les abjections de la vie ne sait et ne peut recueillir aucune signification.
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Le novelle della Pescara

Gabriele D'Annunzio est né à Pescara en 1863. Il est sans doute l'un des écrivains italiens les plus francophile de sa génération.
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