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Citations de Gabriella Zalapì (40)


Grandir à toute vitesse et sortir de là. Je ne sais pas par où commencer. Je m'égare, je rature, je réduis, je construis, je compresse, je colle, je rêve éveillée, je crache sur l'injonction "Soyez heureux". Seule la nuit je suis honnête.
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Au cinéma avec Fulvio. Nous sommes allés voir 8 1/2 de Fellini. Une réplique m'a bouleversée :

"Est-ce que tu serais capable de tout planter là et de recommencer ta vie ? De choisir une chose, une seule chose et d'y rester fidèle ?... De faire en sorte qu'elle devienne ta raison de vivre ? ... Une chose qui résumerait tout, qui renfermerait tout, parce que ta propre fidélité la rendrait infinie ? En serais-tu capable ?"
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Dans une enveloppe vierge, j’ai trouvé la photo de mariage de Maman et de Henry, qui avait eu lieu à l’ambassade de Nassau. C’est aux Bahamas qu’elle a trouvé son deuxième mari. Combien de temps après la mort de Papa? Quelques mois? Peu après, Maman m'a annoncé qu’elle était enceinte de Bobby, ce demi-frère, ce petit putto. Son arrivée a tout modifié: j’étais devenue un rappel encombrant d’une vie passée, il fallait que ma naissance reste un acte invisible. J’ai littéralement sursauté en revoyant le visage d’Henry. Le jour de leur mariage, Maman, avec une voix mielleuse, m’avait dit: "C’est lui ton nouveau papa. Il faudra l’appeler Daddy." 
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Grandir à toute vitesse et sortir de là. Je ne sais pas par où commencer. Je m'égare, je rature, je réduis, je construis, je compresse, je colle, je rêve éveillée, je crache sur l'injonction "Soyez heureux". Seule la nuit je suis honnête.
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Franco, avec son dos de prêtre, m'exaspère. Je n'en peux plus :
de ses petits gestes maniaques lorsqu'il plie ses habits
de sa manie de se moucher bruyamment avant de se coucher
de ses affreux pyjamas rayés, cadeaux de sa mère
de ses crachats sonores lorsqu'il se lave les dents
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J'ai trouvé un petit livre bleu dans les cartons de Nonna. Un drôle d'objet qui répertorie toutes les qualités dont une femme, à la fin du siècle dernier, devait être dotée pour retenir l'attention des hommes. Il fallait qu'elle ait de la noblesse d'âme, un coeur affectueux, une capacité d'abnégation; qu'elle soit modeste, constante, courtoise, spirituelle, charitable, simple, bonne, raisonnable, sincère, douce, tendre.
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Oublier le climat myope de ses yeux
Oublier ce qu'il disqualifie et surtout son acharnement
Oublier ce long et interminable couloir
Oublier de préparer le déjeuner. Oublier de ranger
Oublier de suivre le programme
Oublier de le questionner sur sa journée
Perdre la liste des choses à faire
Feindre des migraines régulièrement
Oublier de fermer les fenêtres
Oublier son corps liquide
Oublier la laideur
Ignorer les bouts d'ongles qui traînent sur le bord du lavabo
Relire si nécessaire
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Il paraît qu’un jour on se réveille affamé de ne pas avoir été ce que l’on souhaite. Où ai-je lu cette phrase? depuis, au lever, je regarde autrement ce qui m'entoure. Le monde prend de l’ampleur, du volume, une odeur. Ce petit miracle s’ecanouit Très vite pour être remplacé par une implacable journée-ligne.
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Il s'est assis à mes côtés et a commencé à chanter d'une voix granuleuse, le regard fixé sur l'horizon. Sa voix me calmait. Puis il s'est retourné vers moi, avec ses yeux clairs usés par la mer, et il est parti d'un éclat de rire plein de chaleur.
Un jour, je saurai rire comme lui.
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Gabriella Zalapì
j'ai reçu un coup de téléphone d’un musée autrichien qui voulait reconstituer des biens spoliés à mon arrière-grand-père, pendant la Seconde Guerre mondiale. Cet arrière-grand-père, Vati, juif autrichien, était collectionneur d’art. Le musée nous demandait de fournir quantité de documents. J’ai dû me plonger dans les archives familiales, ce que je n’avais jamais fait jusque-là. Parmi les lettres, les papiers, les photos a émergé la vie d’Antonia que je ne connaissais pas ou plutôt dont je ne connaissais pas les deux années que je raconte dans le livre. Elle m’a immédiatement intriguée
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J'attends comme un rat aveuglé par une torche que quelque chose, un accident, un événement fasse exploser ce tableau idyllique dans lequel je survis. Je négocie, je négocie, je négocie avec mon envie de tout détruire, mais serais-je capable de bâtir quelque chose ?
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Face à les infimes changements, Franco ne sourcille pas. Il ne voit rien, noyé dans son absence.
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Ces dîners mondains sont une manière de faire diversion aux interminables tête-à-tête avec Franco. Je ne serai plus seule avec cette bouche qui mastique bruyamment. Avec cette tête qui se penche si bas sur l'assiette qu'elle pourrait se décrocher et se noyer dans le gaspacho. Ce soir, pas de "Quoi, qu'est-ce que tu as dit ?"
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Gabriella Zalapì
C’est la réalité dans ma famille. Cela peut provoquer chez moi un sentiment de bonheur, car ça m’ouvre sur le monde et, parfois, je ne sais pas d’où je viens, tout simplement. Quand des amis me disent que, depuis des générations, ils sont Auvergnats, j’ai une espèce de sidération totale. Comment est-ce possible ? Moi-même, je suis née à Milan et il n’y a aucune raison que j’aille mourir là-bas. À Paris non plus sans doute
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Gabriella Zalapì
L’espace est saturé par l’obéissance d’Abraham. Sa soumission à Dieu ne tolère aucune question. Le patriarche est avec lui-même, dans une solitude qui évacue tout ce qui vient du dehors, y compris son amour pour son fils. Ses pensées sont aphones
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Elle aime cette peinture. Son grand format lui jette au visage une image paradoxale qui l’effraie et l’hypnotise. Elle le morcelle en s’attardant sur ses détails, l’affût d’un indice qui lui expliquerait le pourquoi du couteau, le pourquoi du bélier, le pourquoi de l’Ange. Elle est sous l’emprise de son unité, de sa beauté sourde, tragique. Comment est-il possible qu’Isaac soit si docile alors que son père lui cache la vue ? Pourquoi ses mains sont-elles attachées ? Pourquoi est-il couché sur une pierre froide ?
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21 février 1965 / Ce matin, lorsque j’ai ouvert les yeux, j’étais incapable de bouger. Mon corps semblait s’être dissous dans les draps et baignait dans une sueur toxique. Ce n’est qu’en entendant la gouvernante – Nurse comme elle désire être nommée – que j’ai sauté du lit. Elle était sur le pas de la porte avec Arturo. Où allez-vous? « Nous allons à l’école, of course », a-t-elle dit de son petit air choqué. Elle m’a pratiquement claqué la porte au nez. Puis je me suis souvenue qu’hier soir au dîner, j’avais promis à mon fils de l’emmener en classe ce matin. J’ai eu honte
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Ce matin, lorsque j’ai ouvert les yeux, j’étais incapable de bouger. Mon corps semblait s’être dissous dans les draps et baignait dans une sueur toxique
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Lorsque j’ai évoqué mon envie de travailler, Franco a répondu : « Mais que diraient les gens ? Tu as tout ce qu’il te faut. Les femmes de ton rang s’occupent d’organiser des mondanités et tu as beaucoup de progrès à faire dans ce domaine. » Il ne comprend rien, rien, rien. J’ai 29 ans. Mes désirs tombent, s’enfoncent dans l’insonore. Impossible d’envisager une vie de perfect house wife pour le restant de mes jours. J’aimerais abandonner ce corset, cette posture de femme de, de mère de. Je ne veux plus faire semblant.
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Je m'égare, je rature, je réduis, je construis, je compresse, je colle, je rêve éveillée, je crache sur l'injonction Soyez heureux. Seule la nuit, je suis honnête.
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