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Citations de Gabrielle Danoux (77)


Emanoil Bucuța (1887-1946)

À travers le voile de Maia

Une branche d’abricotier en fleurs
des violons qui chuchotent avec peur
une rosée sur l’œil à peine clos
une faible pluie tantôt.

Rivière d’argent sous les peupliers serpentant
dans la solitude un vol d’oiseau
un pré d’herbe où entier t’enterrant
un golf bleu au couchant d’en haut
creux fin d’or de la lune nouvelle.

De cette soirée elle sirote enivrée
et le laisse vide, se coucher, en-dessous de nous
c’est toi, quand tu es là et quand les miroirs tu foudroies
quand tu pars, tu dors, tu ris, tu pleurs ma chérie
quand droite devant moi tu te tiens et tu m’enlaces.
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Sa carrière commençait à Brichamps : à la campagne, la politique se fait encore en grande partie dans les bistrots de la commune.
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A Brichamps, elles étaient d'ailleurs les mêmes. Adolescentes, elles ne songeaient qu'à en profiter pour "faire des conneries". Moins de cinq ans plus tard, elles se mariaient immanquablement avec un membre de la même classe, l'exogamie n'étant pas plus répandue à Brichamps qu'ailleurs. Quand aux conneries : quelques beuveries, accompagnées ou non de rapports sexuels non protégés et conduites en état d'ivresse. Cinq ans de prétentions creuses pour plus de quarante ans de monotonie dorso-ventrale.
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A son arrivée à l'université, Marco note :
"Moi qui m'attendais à un de ces temples de savoir comme on en connaissait à Rome ou dans la Métropole il y a un ou deux siècles, je ne trouve qu'un bâtiment moderne. Mais d'une modernité sans imagination, d'une architecture au mieux banale : deux blocs carrés reliés par deux passerelles. Elle se retrouve d'ailleurs à bien des endroits que j'ai pu observer : les immeubles des banlieues et des quartiers qu'on dit mal famés ou même du centre-ville, les maisons de retraite, les grands magasins, les usines, les prisons, les hôpitaux modernes. La créativité est réservée aux musées, aux bibliothèques, aux immeubles chics des beaux quartiers et quelques autres bâtiments publics et privés. Tout semble avoir été étudié pour concentrer un nombre maximal d'étudiants dans l'espace le plus réduit possible. Les arbustes sont mal entretenus, les escaliers, rampes et autres abords bien plus obsolètes encore. Les tags envahissent les murs dont les couleurs ont été mises à mal par les oiseaux, la lumière, la pollution, que sais-je d'autre ? ... Certains messages sont intéressants, comme s'ils s'adressaient à moi : "Je ne suis toujours pas revenu du pays des mystères."
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En effet, personne ne croirait un petit magasinier de bibliothèque qui n'avait plus depuis longtemps l'illusion d'avoir vraiment des droits.
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[...] les livres m’ont donné une lumière blafarde, mais débarrassée d’espoirs inutiles, [...]
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La justice, rationnellement, est une entreprise maudite : Les coupables n'ont à en attendre que ce qu'ils attendent, voire moins, (de toute façon, s'étant fait prendre, ils n'ont guère le choix), les innocents y ont déjà plus que ce qu'ils méritent.
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Gabrielle Danoux
Quel est ce courroux
Qui arrive jusqu'à nous ?
De son regard malicieux ,
Elle nous lance des lueurs
Pas vraiment de bonheur :
Sa gentille Gaby ,
Sa petite maman chérie ,
Est un oubli pour ses nombreux amis .
Avec l'ardeur de sa jeunesse ,
Elle a plissé , si fort , les yeux ,
Que tous les vents chaleureux
De la Planète sont accourus ,
Même celui de leur Terre , l' Austru !
Et dans une farandole en liesse ,
Ont gratifié Gabrielle Danoux
De vingt-quatre mille caresses
Plus tous les bécots d' Adriano Celentano .
Crescendo , assai appassionato .
La demoiselle a réussi son coup .
Voilà comment honorer Tandarica .
Bien sûr , je me joins à Linda
pour lui souhaiter un bon anniversaire .

Piccolanina .
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Plus loin dans ses notes, j'ai donc trouvé le décret dûment signé, sésame qui procurait à Marco la sécurité première d'un immigré, celle de la patrie, dans la pratique, celle de posséder, de manière suffisamment permanente, sans faire usage de la corruption, des papiers attestant de son appartenance à une nationalité, et lui permettant de ne plus devoir justifier de son séjour....Sans doute avait-il gardé des photocopies un peu partout, même en surnombre, pour être prêt à justifier à tout moment de son identité.
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Katy désire follement, douloureusement tout contact avec Arielle, même s'il ne lui cause que de la douleur. Arielle la craint et sans doute, la déteste de la distraire de sa passion pour le savoir. Néanmoins, elle ne peut s'empêcher, encore et encore, de la serrer contre elle, d'embrasser, de s'imprégner des parfums, des fluides de cette espèce unique par sa fidélité, son dévouement, sa beauté, belle comme un pissenlit, cette fleur si commune, dont on peut se barbouiller, jusqu'à l'écoeurement le visage de son jaune, jusqu'à devenir (comme) elle.
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Ce vendredi -là, je lisais Zola : "Pourquoi donc faire porter à l'argent la peine des saletés et des crimes dont il est la cause ? L'amour est-il moins souillé, lui qui crée la vie ?"
Ni l'époque de Zola ni celle de Borchert n'ont manqué de bourreaux. Malgré la suppression des postes de travail, la nôtre n'en manque pas non plus : à l'abri de bureaux, d'agents de sécurité, d'institutions, protégés, ils ne sont que rarement confrontés aux atroces conséquences de leurs actes.
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Virginia était mon héroïne, autant dire immortelle pour moi ; elle ne pouvait ni pour de vrai, ni pour de faux être enterrée ; l’exil interdit-il jusqu’au droit du deuil, où s’agit-il d’une lâcheté personnelle coiffée du bonnet de la contingence matérielle de l’éloignement géographique ?
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Contre toute forme de science rationnelle : la ligne droite est absente de la nature, les idées exprimées dans les dissertations sont sans intérêt et les histoires ne se terminent jamais.
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L’association Brichamps Contrechamps, dont Arielle devint plus tard la secrétaire, gérait l’endroit. Son président, Vernet, avait conçu pour le fort de grandioses projets. Son élection à la présidence devait néanmoins davantage à sa qualité d’invalide, les membres s’étant mis en quête d’une personne disponible, très disponible.
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Il me fallut deux ans avant de décrocher un poste de conservateur dans une métropole connue et un salaire qui, à défaut d’apporter la sécurité, permet une survie un peu plus aisée, d’agrandir un peu la maison et la voiture, si l’on s’en tient aux principales activités des non fortunés.
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T’es un teigneux, au fond : tu le sais peut-être pas encore, mais t’es sans doute capable de choses que t’imagines pas. Alors, vaut mieux te foutre la paix.
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Plus tard, je lus aussi Jules Verne seul entre midi, des livres pour m’évader des livres. J’étais intéressé même par les passages qui semblaient sortis de l’atlas géographique le plus proche. Mathias Sandorf était mon héros favori. Certaines histoires me sont restées en souvenir : j’ai aimé disparaître avec Wilhelm Storitz, m’indigner du sort réservé aux frères Kip et à leurs amis Fenians, trembler à la résurrection d’un cadavre plongé dans l’eau par un lointain coup de canon de la Jangada, découvrir dans les dernières pages, en lecteur naïf, la ruse du milliardaire Taskinar pour détruire l’école des Robinsons, courir avec Kin-Fo puis suivre sur un ordinaire petit écran Jean-Paul Belmondo accomplir ses tribulations en Chine, rester incrédule devant la plus élémentaire onomastique, stupéfait que Conseil donne des conseils sans jamais prendre position, m’agacer de la dispute de Kéraban et Van Mitten, partager la retraite solitaire du Kaw-djer, ressusciter en même temps que William Hypperbone, rêver de cette vie isolée et proche de la nature dans l’île mystérieuse, d’être aussi courageux et droit que le jeune Harbert, avec si peu de réussite.
Je gardais ces héros secrets pendant mes études de lettres et ne me mis aux grands classiques qu’à force de dissertations en deux ou trois parties ; je replaçais consciencieusement les auteurs dans leur époque en m’autorisant, comme il était bienvenu à l’académie, l’une ou l’autre fantaisie psychanalytique ou sémiologique sur les symboles de l’œuvre. Peu doté de l’esprit normatif des enseignants, j’aspirais à la fin de mes banales études au minimum possible de responsabilités.

(p. 34-35)
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Comme beaucoup, il avait vu la dégradation du prestige de sa profession, en interne comme dans la société. Alors que, lorsqu’il avait débuté, un enseignant pouvait s’offrir avec son salaire une vie si ce n’est bourgeoise, tout du moins confortable, au crépuscule de sa carrière, ses jeunes collègues les plus avisés changeaient d’orientation professionnelle. Quant à leur statut social, il équivalait désormais à celui d’un gardien de parking : les uns gardent les voitures, les autres les enfants.
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Comme beaucoup, il avait vu la dégradation du prestige de sa profession, en interne comme dans la société. Alors que, lorsqu'il avait débuté, un enseignant pouvait s'offrir avec son salaire une vie si ce n'est bourgeoise, tout du moins confortable, au crépuscule de sa carrière, ses jeunes collègues les plus avisés changeaient d'orientation professionnelle.
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Quant au professeur, assis à son bureau sur une estrade légèrement surélevée, il surveillait. L'environnement matériel n'était pas le seul facteur d'ennui : les lycéens en classe de 10, en majorité, s'ennuient en cours de littérature. J'avais pourtant vocation à apprécier les lettres, moi qui plus tard leur ai consacré mon existence, comme on dit complaisamment.
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