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3.73/5 (sur 44 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Né en 1975, Gaël Brunet vit en Bretagne. Plusieurs de ses nouvelles ont été publiées dans la revue Décapage.
Tous les trois est son premier roman publié.

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Tous les trois de Gaël Brunet .
Un soir de juin, un accident, une famille brisée, un père reste seul avec ses deux enfants.Tous les trois, le 1er roman de Gaël Brunet. Comment renaître après la douleur, comment apprivoiser l?absence, comment croire encore à la vie.Une écriture simple, touchante, toute en pudeur et en émotion, sur le thème du deuil et de la paternité. Tous les trois par Gaël Brunet, aux éditions du Rouergue, un livre coup de c?ur.Gaël Brunet est sur WTC.
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
A cette époque, la compétition entre nous deux n'existait pas. J'étais encore indemme de cela et vierge de tout sentiment d'injustice. Je n'étais pas encore celui que j'allais devenir quelques années plus tard, cet enfant second, celui dans l'ombre, cet enfant invisible.
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Dans le parc, le soleil donne partout. Il y a du monde sur les pelouses, et les quelques endroits à l’ombre sont prisés. Nous nous trouvons un petit coin pour nous allonger tous trois. En étoile.
Une drôle de forme à trois branches. Notre étoile. Nous restons un bon moment ainsi installés tous trois. En étoile.
Une drôle de forme à trois branches. Notre étoile.
Nous restons un bon moment ainsi installés. Les mains derrière la tête et le regard accroché au ciel. Louise et Jean jouent à deviner ce que représentent les quelques nuages blancs, bouts de coton évanescents dans l’azur.
Un train, un cheval, un ballon, une grue, un vase, Mme Viviane même d’après Jean. Nous partons dans un même rire. Qui nous transporte loin. Très loin. Là où ça fait du bien.
Et puis le rire cesse. Louise demande quand Maman apparaîtra au travers des nuages. La magie de l’instant meurt dans la seconde. Elle continue son idée et se demande pourquoi elle ne se montre pas alors qu’on sait bien qu’elle est dans le Ciel. Que c’est pas juste et qu’elle a envie de pleurer. Qu’elle veut sa maman. Là tout près d’elle. Qu’elle ne se souvient plus de son odeur.
Je déplace mon bras et caresse d’une main tremblante sa joue déjà humide. Je ne suis pas en capacité de dire quoi que ce soit et me réfugie presque égoïstement dans un mutisme absolu.
Jean ne bronche pas. Jean ne bronche jamais quand il est question de cela. Et ça me fait aussi mal.
Les paroles de Louise et le silence de Jean. Deux attitudes suspendues au-dessus du vide. Deux inclinations parfaitement différentes pour faire face et résister à l’abîme. Ceux vents contraires mais tout aussi violents qui n’en finissent jamais de tourbillonner dans ma tête. Me laissant hagard. Eventré. Je n’en peux plus de passer du rire aux larmes en un éclair.
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Nous avonçons happés par la vie. Tournés vers demain. Comme un élan naturel qui s'impose sans avoir à la quémander. Programmés pour rester là et contnuer d'avancer. Sans elle.
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La vie elle-même me semble parfois si brève. Ne formant que cette suite insaisissable d’instants éphémères. Petite forme fugace entre un début et une fin. Un film en accéléré. L’espace de quelques souffles et puis la voilà qui s’en va. La vie. Une pensée me rassure. La réminiscence que gamin je considérais les choses autrement. Que le temps ne passait pas vite. Qu’il fallait attendre. Que c’était pour ainsi dire trop long. Beaucoup trop long. Même les vacances en devenaient interminables. Qu’à la limite, il y en avait trop, du temps. L’idée que mes enfants peuvent eux aussi raisonner ainsi me réconforte. Ils sont encore sur un sol ferme, inaltérable. Pas celui sur lequel j’évolue. Comme si à chacun de mes pas, le terrain manquait de se dérober.
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Les creux du silence ne sont pas assez profonds pour que je puisse m'y cacher plus longtemps.
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Je m'imagine père modèle dans une opposition parfaite avec celui dont le lourd bras droit ne bouge pas d'un millimètre près de la corbeille à pain, le bras de mon père, fort et veiné. Celui qui m'a tant fasciné gamin et tant déplu quand j'ai pu prendre la mesure des choses, comprendre qu'il ne ferait rien d'autre pour moi que nourrir ma chèvre. Comme si la vie n'était qu'un épuisement des ressources affectives dont chacun semble doté à la naissance.
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Par ses mots tranchants ou son silence acéré, mon père abimera la rencontre. Il tuera aussitôt dans l'oeuf toute possibilité de sérénité familiale.
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Alors qu'eux meurent d'envie d'y être, à Noël, moi je redoute chaque jour un peu plus cette échéance. J'appréhende tout. Plein de choses. La réaction des enfants face à l'absence de leur mère. Les regards de biais de mes parents. Ne sachant ni quoi faire ni quoi dire. Des regards emplis de gêne et criant à l'injustice. Des regards mal dissimulés. Je crains aussi et surtout mes propres réactions face à cette absence qui me hante nuit et jour depuis des mois. Que je n'arrive pas à apprivoiser. Encore moins à combler. surtout pas à combler.
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Me murmurer que la vie est là, tout près, et que le bonheur n'attend pas.
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- Il faut pourtant que tu te mettes dans la tête, papa, que si Marc est mort, je n'y suis pour rien. Je sais que tu me tiens pour responsable de son décès sans jamais avoir osé me le dire de façon claire. Alors, aie au moins ce courage.
- Tu veux vraiment que je te dise les choses ?
- Je n'attends que ça, si tu savais.
Nos regards ne se quittent plus. Il baisse son fusil, reste muet quelques secondes avant de reprendre.
- Alors oui, je vais te le dire ce qui me ronge le cerveau et au plus profond de mes entrailles. Quand on est un homme, un vrai, un montagnard, on parvient à remonter son frère qui pendouille au bout d'une corde, six mètres plus bas, quitte à se mettre les mains en sang sous le feu du cordage !
- J'aurais voulu t'y voir cette nuit-là à tenir la corde pendant tout ce temps. Sache que toi non plus tu n'aurais pas réussi à le remonter. Qu'est-ce qu'il faut que je fasse au juste pour que tu comprennes cela ? Qu'on s'accroche en cordée tous les deux, qu'on rejoigne ce sentier maudit et que je me jette dans le vide ? C'est ça que tu veux ? On verrait alors si tu es capable de me remonter.
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"Une randonnée à pied doit se faire seul, car la liberté est essentielle; parce que vous devez être libre de vous arrêter et de continuer, et de suivre ce chemin-ci ou cet autre, au gré de votre fantaisie; parce que vous devez marcher à votre allure." Pourtant R-L. Stevenson (oui l'auteur de l'Ile au trésor) n'était pas si seul quand il a traversé nos Cévennes. Il était accompagné de :

son Chien
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un Alligator (pour ceux qui confondent avec Capitaine Crochet)

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