Les photographes. J'ai toujours été fasciné par leur talent pour résumer l'information en une seule image. Confronté à un thème qui me touche si viscéralement, je comprends mieux la dureté de leur travail. Un jour, j'ai interviewé un reporter d'un grand quotidien espagnol. Envoyé en Albanie dans un camp de réfugiés kosovars, il a jeté l'éponge au bout de trois jours. Il s'est rendu compte des limites de sa capacité à prendre sur lui, et a demandé un poste à la rédaction. Pour le photographe, l'option du bureau n'existe pas. Il doit regarder l'horreur dans le blanc des yeux.