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3.87/5 (sur 15 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1910
Mort(e) : 2010
Biographie :

Gilbert Ganne a d'abord obtenu un premier prix à l'école des Beaux-Arts de Bordeaux. Il a ensuite mené à Paris sa carrière littéraire et journalistique. Grand reporter aux Nouvelles littéraires, et surtout au quotidien L'Aurore, où il dirigeait le service littéraire , lauréat de nombreuses distinctions, dont le Prix de la critique de l’Académie française en 1975, Gilbert Ganne a publié une trentaine d’ouvrages ( romans, essais et récits, interviews et portraits ). Ainsi Le Transcorrézien (Denoël, 1980), Un fils unique (La Table ronde, 1968), Gilbert Ganne s'est fait une belle réputation avec ses interviews des plus célèbres écrivains ou artistes français dont certains radiophoniques et repris parfois par "France Culture".

Source : Wikipédia
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Citations et extraits (8) Ajouter une citation
Au soir du 31 décembre 1959, un événement fatal jeta un voile de deuil sur tout le plateau limousin. Le petit train départemental créé cinquante ans auparavant pour relier en zigzaguant Tulle, le chef-lieu de la Corrèze, à Ussel, l'ancienne capitale du duché de Ventadour, accomplissait son dernier voyage. D'étape en étape, de gare en gare, dans tous les villages traversés au milieu de la nuit glaciale, il sifflait au moins trois fois pour dire adieu à son peuple, et cet appel résonnait comme le cri d'une bête blessée à mort.
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On pourrait épiloguer sur les raisons invoquées pour la suppression du train car, après tout, son déficit n'était pas si grave : à quoi sert un budget départemental si ce n'est aussi pour aider les réalisations d'intérêt commun? Beaucoup d'argent, pris dans la poche des contribuables, est plus mal dépensé. De plus, ce déficit serait aujourd'hui aisément comblé, si le tacot existait encore, par le produit de son exploitation touristique. L'exemple nous en est fourni par plusieurs départements. C'est donc bien une politique à courte vue qui a conduit le conseil général à sa décision du 3 décembre 1958.
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(...) un grand nombre de personnalités nationales et locales. Quelquefois, elles n'ont pas dédaigné d'emprunter le tacot, tel ce préfet de Tulle qui, entre les deux guerres, débarqua à Lapleau et, comme il était de règle sous la Troisième, se mit en devoir d'aller serrer la main du chauffeur de la Libellule. Ce jour-là, il s'agissait d'Etienne Luc surnommé Tienne, qui, après s'être rapidement essuyé avec un chiffon aussi noir que sa machine, mit respectueusement sa grosse patte dans la paume soignée du haut fonctionnaire. Et ce fut pour s'entendre dire :
- Je vous félicite, vous êtes un as.
- Pas plus ase que vous, monsieur le Préfet! répondit Tienne du tac au tac.
En patois, ase signifie âne. Et Tienne n'acceptait d'insolence de personne, si haut placé fût-il.
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C'est le printemps à Montmartre. Marcel Aymé, qui a la réputation d'aimer les couleurs vives et succulentes, a réalisé aujourd'hui une discrète symphonie en bleu : pantalon, chemise et cravate. Il est assis, jambes croisées, contre la fenêtre ouverte, et sa silhouette tendre se profile sur fond d'azur. C'est le triomphe du ton sur ton.
Habité d'un silence quasi-végétal, il laisse tomber son regard sur ce trou de soleil - ce trou de cinq étages - où dort ce qui reste des prés et des vignes de la rue St Vincent...
(extrait de "un ange passe" interview de Marcel Aymé)
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Avant de se retirer, le lieutenant allemand montra sa carte d'état-major, "Là, dit-il, à cet endroit, nous venons de tuer un terroriste. Enterrez-le, sur place. Si ce n'est pas fait demain, quand nous reviendrons, ce sera à votre tour d'y passer!"
Avec un camarade, Pierre Pouget se rendit à l'endroit désigné par l'Allemand, aux Chemineaux. Il y avait bien le cadavre d'un jeune homme. Ils le fouillèrent et ne trouvèrent aucun papier. Alors, ils l'enveloppèrent dans une toile et s'en furent chez Robert, le menuisier, pour lui demander de fabriquer un cercueil. Robert commença à rechigner, puis s'exécuta.
Avertis rapidement - c'était chose facile puisqu'ils étaient ravitaillés tous les jours par la population -, les maquisards répondirent qu'il ne manquait personne parmi eux. Alors, on décida d'enterrer le mort au cimetière de Saint-Pardoux, malgré la consigne des Allemands. Le père Soustrot, marchand de vins, décida de courir le risque avec sa carriole. "Je ne veux pas que vous me suiviez, dit-il aux autres, je suis assez vieux pour faire un macchabée."
Plusieurs années après la guerre, dit Pierre Pouget, des inconnus sont venus chercher des renseignements pour identifier quelqu'un de leurs proches qu'on leur avait dit avoir été tué là. Malheureusement, j'étais absent et je n'ai pas été averti. Personne n'a pu leur dire ce que je savais et ils sont repartis bredouilles, sans laisser d'adresse... Il me semble que je vois encore ce jeune mort : vingt-trois, vingt-quatre ans...
Seule, une stèle, au bord d'une route perdue, commémore son sacrifice...
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La décision de construire le Transcorrézien répondait à une nécessité économique et sociale des plus évidentes. Les industriels et les financiers s'étaient surtout intéressés aux grands itinéraires, puis accessoirement aux petits où avaient régné, jusqu'au plan Freycinet de 1878, une aimable anarchie.
Dès le milieu du XIXe siècle, il avait été question d'un "Grand Central", nom prestigieux qui évoquait le gigantisme américain, pour aménager des liaisons ferroviaires dans le massif du même nom. Le projet fut définitivement enterré en 1857 et ses dépouilles partagées entre les compagnies P. O. (Paris-Orléans) et P. L. M. (Paris-Lyon-Méditerranée), si bien qu'il s'en fallut de peu que les lignes Paris-Toulouse et Bordeaux-Lyon ignorassent Brive.
En 1900, la plupart des grandes et moyennes villes étant desservies, il fallut bien songer aux besoins des populations locales, qui non seulement éprouvaient la légitime curiosité de voir ce qui se passait ailleurs, mais surtout devaient procéder à des échanges de produits, bestiaux, fromages, foin, bois, et à l'expédition de récoltes excédentaires.
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- la plus grande preuve d, amour que l'on puisse, donner à l, être qu'on aime, c'est de continuer à l, aimé.
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Entre les mains des politiciens locaux, le chemin de fer était une arme efficace, d'abord à l'état de promesse, puis à l'état de réalisation, puis à l'état de réalité. Si le tracé des voies révèle une aimable et fréquente fantaisie, c'est parfois à cause des difficultés naturelles et pour éviter les dépenses occasionnées par les ouvrages d'art, mais souvent aussi parce que tel village qui votait bien exigeait une gare, ou du moins une halte, ou parce que tel grand électeur refusait mordicus l'expropriation de son terrain ou, au contraire, voulait se faire exproprier, moyennant une indemnité convenable.
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