AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Garance Meillon (49)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Une famille normale

A la lecture de cet ouvrage , on ne peut s'empêcher de se dire : " Mais qu'est- ce qu' une famille normale ?"

Chaque chapitre dédié à un personnage de l'histoire nous immerge dans sa tête .

Cassiopée, la mère, rigide et calme, glaciale, froide et stricte, qui aime par dessus - tout l'ordre et les cadres, à l'existence trop propre .....



Damien, le pére , toujours éperdument amoureux transi de sa femme, plié en quatre pour lui plaire, resté avec elle par amour, malgré son indifférence et les mauvaises passes de la vie .....



Benjamin, le fils, pré- ado de treize ans, naif, trop tendre, aux projections maladroites , au retour supposé sur lui- même, entre rêve sublime et absurde..



Enfin, la fille , Julie, seize ans , qui rejette sa mére, inconsciente, agaçante, pourtant bonne élève , qui n'en fait qu'à sa tête .....

La mort de Sophie, la Mére de Cassiopée ouvre des plaies béantes, , détruit le mécanisme trop bien huilé, parfait , de cette famille ...

Tout s'effondre ....

C'est un beau récit choral tellement bien écrit , attachant , profond et juste, cruel et drôle , fin, à l'exquise maîtrise de la langue...

Sous la surface large, lisse et brillante s'étalent soudain les fêlures, les failles, les non - dits, les bouffées d'incertitude , les sentiments contraires et les envies d'ailleurs, les faux semblants de la comédie humaine, les bonheurs rêvés , fantasmés ou non!



Un roman au maillage intime, subtil et douloureux qui énonce des vérités et fait réfléchir à l'effacement et à la douleur de la mort ,révélatrice ,qui remet tout en question.....une résille de souffrances qui creuse le sillon familial , sentimental, conjugal , au fil acéré de la plume .....

L'auteur donne une belle profondeur à son récit d'une simplicité surprenante , pétrie d'émotions !

Commenter  J’apprécie          415
Une famille normale

Qu’est-ce qu’une famille normale ? Peut-être celle que nous dépeint Garance Meillon, avec ses bonheurs, ses peines, ses ras-le-bol du quotidien.

Parlons d’abord des parents, Cassiopée et Damien s’aiment, pourtant leur couple s’enfonce dans la routine : « En général nous faisons l’amour le mardi, parce que les enfants prennent des cours de danse et de théâtre et rentrent tard. »

Cassiopée aime l’ordre, elle règle, encadre et organise tout dans la maison :

« Ma vie est une longue liste que je fais la nuit quand je ne peux pas dormir ».

Son mari, Damien en est passionnément amoureux et la voit toujours avec des yeux d’adolescent : « Je me rappelle la jeune fille en ciré jaune qui m’attendait sous la pluie… Il faisait nuit, la pluie tambourinait sur les auvents des commerces aux stores baissés, mais quand j’apercevais Cassiopée dans la rue, tout à coup, c’était le soleil au mois d’août… ».



Les enfants se perdent aussi dans ce ronron familial.

Lucie, ado en révolte a bien du mal à supporter Benjamin, son petit frère qui vit la tête dans les étoiles et rêve de voler vers la lune.



Une vie de famille normale, bien (ou mal) réglée qui va basculer après la mort de Sophie, la mère de Cassiopée.



J’ai aimé ce premier roman bien construit. En donnant alternativement la parole à chaque membre de sa « famille normale », Garance Meillon donne de la profondeur à son récit. Il est intéressant de voir leurs divergences de vues sur les évènements de la vie quotidienne.

Agréable lecture. Une auteure à suivre.









Commenter  J’apprécie          290
Je suis bleu

Voici mon retour de lecture sur le roman jeunesse : Je suis bleu de Garance Meillon.

Il s'agit d'un roman illustré de la collection « Le Grand Bain », chez Seuil Jeunesse, qui aborde le quotidien des 8-10 avec humour et tendresse.

Léo a 9 ans, sa sœur Clémentine 5 ans. Elle vient de recevoir une boîte de pastels.

Ensemble, ils jouent et élaborent des stratagèmes pour ne pas entendre les disputes de leurs parents, là dans la pièce d’à côté. Ils rient.

Avec le pastel bleu, le « bleu cobalt », Clémentine couvre Léo de traits, des pieds à la tête. Une peau couleur de l’océan.

Leurs parents les surprennent. Il se fâchent, puis s'attendrissent. Heureusement, le pastel s'en va facilement dans l'eau du bain.

Sauf que le lendemain, au moment de mettre ses chaussettes, Léo constate une chose étrange : son gros orteil gauche est… bleu, comme le pastel numéro 32.

Je suis bleu est un roman jeunesse qui aborde avec humour le thème pourtant difficile de la séparation.

Leo a 9 ans, sa sœur Clémentine en a 5. Ils se disputent parfois mais ils sont plutôt complices dans l'ensemble.

Depuis quelques temps, leur papa et leur maman se disputent régulièrement. Ils évitent de s'engueuler devant les enfants mais cela fonctionne de moins en moins ! En effet, leurs désaccords débordent de plus en plus, ils vont dans la pièce à coté, parlent fort, font du bruit.. Mais les deux enfants ne sont pas dupes : ils ne s'entendent plus.. vont t'il finir par divorcer ??

Pour se faire pardonner, le couple offre à leur fille une énorme boîte de pastel.. avant de recommencer à se disputer peu après ! Les enfants en profitent pour s'amuser et se mettre du pastel un peu partout. Léo devient tout bleu :)

Problème, alors qu'il a pris un bon bain et a retrouvé la bonne couleur de peau.. le lendemain.. il se réveille avec un orteil bleu ! Et ce n'est pas de la peinture !

Mais que lui arrive t'il donc ? Quelle étrange maladie a t'il contracté ?

J'ai aimé que l'angoisse de cet enfant soit représenté par cette couleur bleu. L'explication est très simple, je l'avais deviné.

Mais l'enfant va prendre plaisir à découvrir pourquoi Léo devient bleu, et surtout : comment faire pour redevenir normal !

Je suis bleu est un bon roman jeunesse qui parle avec beaucoup de justesse des relations compliquées entre les parents, des disputes, de la séparation qui devient parfois nécessaire. Un joli roman aussi sur l'amitié, l'importance de pouvoir parler aux autres de ce qui nous arrive.

La lecture est facile car il n'y a pas d'énormes difficultés de compréhension, les pages se tournent toutes seules.

Les illustrations sont très jolies.

L'ensemble donne un bon roman jeunesse pour les 8 / 10 ans.

Je le recommande et le note 4.5 étoiles.

Commenter  J’apprécie          180
Une famille normale

Un premier roman joliment maîtrisé, sous forme d'immersion dans les coulisses d'une famille "normale" : 2 parents, un frère et une sœur, la famille - type telle qu'on la côtoie tous les jours. On le sait, il y a la surface, sage et lisse qui crée parfois l'envie chez les autres et puis... si l'on commence à gratter quelques lambeaux, la réalité apparaît, bien moins lisse qu'imaginée. En alternant les prises de parole, Garance Meillon nous plonge alternativement dans la tête de Cassiopée (la mère), Damien (le père), Lucie et Benjamin (les enfants, respectivement 16 et 13 ans). D'où vient cette rigidité chez Cassiopée qui organise sa vie et celle de sa famille comme un métronome et se retrouve incapable de pleurer à la mort de sa mère ? Quelle femme Damien imagine-t-il tenir dans ses bras depuis tout ce temps ? Ce couple s'est-il réellement bâti sur un malentendu ? Par petites touches, l'auteure donne à voir les tourments et les failles de chacun, entre manques affectifs non résolus, crise de la quarantaine et questionnements adolescents. C'est très juste, les personnages sont dessinés avec une certaine finesse et une touche d'humour bienvenue. Et l'auteure parvient à faire ressentir ce qui se joue dans la construction d'une famille dont les membres sont soumis à tant de sentiments contraires et d'influences incontrôlables. Reste un truc dont on n'est pas toujours conscient, que l'on ne sait pas toujours reconnaître ou contre lequel on lutte malgré soi, un ciment indispensable qu'on appelle l'amour...

Commenter  J’apprécie          120
La douleur fantôme

La douleur fantôme de Garance Meillon m'a été envoyé par les éditions Fayard et net galley. Je l'ai terminé il y a quelques jours mais j'ai mis un peu de temps avant d'écrire ma chronique.

La douleur fantôme c'est son histoire, à Elle.

L'accident en lui-même n'avait pas été spectaculaire. Mais ses conséquences le furent.

Défiguration complète. Chirurgie reconstructrice.

Quand on lui enleva ses pansements et ses bandages, elle avait changé de visage.

Comment vivre après cela ?

Comment envisager l'avenir avec des traits différents de ceux qu'on a eus par le passé ?

Sortie de l'hôpital, elle n'a plus qu'une obsession : faire disparaître les images d'autrefois...

Après son propre appartement et les lieux de son enfance, sa quête la mènera jusqu'à Los Angeles, où elle a séjourné dans sa jeunesse. Et où elle découvre que son nouveau visage ressemble étrangement à celui d'une célèbre actrice hollywoodienne, disparue dans des circonstances mystérieuses...

Garance Meillon a une très jolie écriture, elle a crée une histoire très touchante et j'ai apprécié sa plume.

J'ai eu un peu de mal à m'attacher au personnage principal car on ne connait pas son nom et j'ai lu son histoire tout en restant assez détachée. Mais en fait, je me rend compte en écrivant cette critique que ça ne m'a pas trop dérangée.

Elle ne se reconnait plus dans le miroir, elle n'est plus elle-même, ne supporte plus son ancienne image..

Elle se questionne sur ce qu'elle est, sur ce qu'elle sera...

Beaucoup de questions se posent, aura t'elle toutes les réponses ? Et qui est cette femme du passé, cette femme a qui elle ressemble maintenant ?

Je ne me suis pas ennuyée une seconde, et j'ai pris plaisir à lire ce joli roman.

Je n'ai pas eu de coup de cœur mais j'ai découvert une jolie plume, qu'il me plairait de relire.

je mets un joli trois étoiles et demie, et je ne regrette pas du tout ma lecture.
Commenter  J’apprécie          110
La douleur fantôme

Lors de la toute première édition des 68 premières fois en septembre 2015, Une famille normale, le premier roman de Garance Meillon avait suscité l'intérêt de bon nombre de lecteurs, tant par son écriture que par l'originalité de son angle de vue. Suffisamment pour donner envie de découvrir son deuxième roman, tout frais sorti des presses pour prendre place sur les tables des librairies. Un roman qui s'avère très différent du premier avec néanmoins une sorte de fil rouge, cette question de l'image qui semble inspirer Garance Meillon (mais quoi de plus normal pour une scénariste et réalisatrice ?).



La douleur fantôme est celle que l'héroïne ressent après qu'un accident de la circulation l'a laissée défigurée et qu'un habile chirurgien s'est chargé de lui reconstruire un visage. Voilà qu'elle est guérie, réparée, sauvée mais qu'elle ne se ressemble plus. Elle ne se reconnait plus et ne cesse de s'interroger sur le regard des autres, cherchant dans leurs yeux ce qu'ils ne lui disent pas. Incapable de reprendre sa vie où elle l'a laissée, obsédée par ce changement d'image, elle entreprend de récupérer toutes ses anciennes photos afin d'effacer toute trace de son ancien visage et parvenir ainsi à se réinventer. Une quête qui la mène jusqu'à Los Angeles où elle a passé quelques années à l'Université et compte quelques anciens amis... Los Angeles, capitale mondiale du cinéma et de l'image. Là-bas, sa ressemblance frappante avec une ancienne star du cinéma muet des années 1920 agite le petit milieu du cinéma et lui offre peut-être l'occasion de tourner la page...



"Les photos sur la cheminée semblent l'observer pendant le dîner. Elle se demande s'il arrive encore à sa mère de les regarder. Elle se demande surtout si les photos ont pris la place des souvenirs. Cette idée ne la quitte plus, elle l'obsède, comme l'air d'une chanson dont elle aurait oublié les paroles. Elle se rend compte que les photographies n'ont jamais été importantes pour elle - elle a toujours préféré fermer les yeux pour penser aux gens qu'elle aime."



A l'heure où chacun dégaine son portable pour immortaliser tout et n'importe quoi avant même de le regarder, à l'heure où chacun se met en scène via les réseaux sociaux, Garance Meillon propose une réflexion originale sur le rapport entre identité et image. Un changement d'apparence induit-il un changement de personnalité ? Se fait-il le révélateur d'une personnalité enfouie sous une précédente image ? Est-on ce que l'on paraît et paraît-on ce qu'on est ? Le parcours de notre héroïne passe par une sorte de dépouillement de ses anciens oripeaux, indispensable pour parvenir à se réinventer. Mais si le propos de l'auteure est particulièrement intéressant c'est qu'il parvient à englober toute la problématique autour de l'image, celle que l'on nous impose, celle que l'on crée de toute pièce, celle que les médias aident à véhiculer, celle derrière laquelle on se cache, celle que l'on vend comme du rêve. Los Angeles est forcément l'endroit rêvé, carrefour de tous les fantasmes.



"(...) elle se dit qu'elle-même est venue ici pour faire place nette, parce que la Californie ne s'accroche pas au passé, contrairement à l'Europe, et parce qu'ici une image en remplace vite une autre."



Garance Meillon propose un roman très dense qui surfe habilement sur les clichés véhiculés par le mythe hollywoodien et ses mirages pour mieux parler de notre époque et de ces couches en trompe l’œil que nous superposons pour créer notre image idéale. Mais elle parle également avec beaucoup de justesse de la féminité, de ce fameux cap de la quarantaine (âge de l'héroïne) qui incite à se questionner avec une urgence inédite pour savoir qui l'on est vraiment.



Décidément, Garance Meillon a un véritable univers, une plume efficace qui ne craint pas de s'aventurer hors des sentiers battus pour flirter avec les univers parallèles. Son roman est ambitieux et fort bien troussé.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
Commenter  J’apprécie          110
Une famille normale

Existe-t-il des familles "normales"? Celle de Cassiopée y ressemble, composée de quatre personnes bien à leurs places .Mais? Quelque chose dans ce récit , écrit tour à tour par elle, Cassiopée, dont la mère vient de mourir, par Damien, son mari, père de leurs enfants adolescents , Lucie et Benjamin, vient très vite bousculer le titre de ce roman. Garance Meillon donne vie à des désirs, des bouffées d'incertitude, des envies d'ailleurs, de l'amour en pagaille, du besoin de l'autre. Mais c'est peut-être ça, la "normalité" des familles?
Commenter  J’apprécie          90
Une famille normale

Un joli premier roman choral pour Garance Meillon racontant le quotidien d'une famille ordinaire qui pourrait être la nôtre. Il y a la mère, Cassiopée, une femme qui aime tout maîtriser et donne l'impression d'être froide. Son mari Damien lui voue un amour profond et sincère même s'il a conscience que sa femme a beaucoup changé depuis leur première rencontre. Lucie, la fille de seize ans, cache son aventure avec Maxime et est en pleine crise d'adolescence. Benjamin, le dernier de treize ans, est un fondu d'astronomie et découvre pour la première fois le sentiment amoureux.



Le quotidien fait que ces quatre membres de la famille se parlent peu, se cachent beaucoup de choses et entretiennent une incompréhension mutuelle. Mais, l'arrivée d'un événement, le décès de la mère de Cassiopée, va bouleverser les choses et permettre à cette famille de s'ouvrir enfin. Même quand la vie use le quotidien familial, l'amour reste présent, tapi dans l'ombre... il lui faut juste un révélateur.



J'ai beaucoup apprécié ce roman qui traite chacun des membres de la famille avec justesse. On peut s'identifier aisément à cette famille. Un beau premier essai pour Garance Meillon. Je lui souhaite de poursuivre sur cette route sinueuse de la littérature.
Lien : http://www.leslecturesdumout..
Commenter  J’apprécie          80
La douleur fantôme

Les premières pages m'ont happée car elles ont su me surprendre en regard de la zone touchée par l'accident subit par la narratrice. Le rythme s'est ensuite un peu ralenti mais c'est sans aucun doute pour mieux servir la longue quête d'effacement qui se prépare. Peut on tout réparer lorsqu'on semble avoir tout perdu? Comment se reconstruire lorsque nos repères sont bouleversés définitivement? Nous connaissons nous réellement et que nous renvoient les autres de ce que nous sommes ou voudrions être?Autant de questionnements évoqués par le ce roman à la jolie plume.

SP
Commenter  J’apprécie          70
Une famille normale

Un premier roman découvert grâce à la formidable aventure des 68 premières fois !



C'est le 3ème que je lis et il va passer avant "Ce qui nous sépare" de Anne COLLONGES dont je peine à rédiger la chronique !





Cassiopée et Damien forment un couple depuis une petite vingtaine d'année. La routine et les habitudes se sont progressivement immiscées dans leur foyer pour laisser place à une vie quotidienne fade, sans charme et sans saveur. Pendant ce temps, leur fille, Lucie, 16 ans, vit son premier amour et découvre la sexualité, leur fils, Benjamin, 13 ans, lui passe son temps à la concrétisation d'un rêve, s'envoler dans l'espace. Cassiopée comble le vide de son existence en passant son temps à laver, nettoyer, ranger, récurer... jusqu'au jour où un événement survient faisant perdre à chacun tous ses repères. Cette famille "normale" saura-t-elle le surmonter ?



Ce 1er roman de Garance MEILLON pose le cadre d'une famille composée de papa, maman et les enfants, et qui vit sa vie sans grande fantaisie, chacun s'isolant du microcosme familial pour affronter les éléments, soupçonnant les autres d'être insensibles à ses propres difficultés.



En me lançant dans la découverte de ce roman, je savais qu'il s'agissait d'un roman familial (le titre ne prête pas à confusion), un roman de ceux qui font croiser des destinées qui vont s'unir, s'entrechoquer, s'affronter, de désolidariser mais aussi s'apaiser, se réconforter, se soutenir, s'entraider... C'est dans cet état d'esprit que je me suis glissée dans l'intimité de cette famille en sachant qu'un événement viendrait détruire l'ensemble du château de cartes édifié dans les premières pages. Je ne vais d'ailleurs pas vous en dévoiler le contenu au risque de déflorer le charme de l'histoire.



Ce qui est intéressant dans ce roman, c'est la psychologie des personnages, et de voir comment chacun va aller puiser dans ses forces personnelles pour s'offrir de nouvelles perspectives. La vie d'avant ne ressemblera pas à la vie d'après, chacun le sait, mais ce qui m'a plu c'est "L'INSTINCT" de survie que chacun va développer.



La forme du roman choral vient bien sûr renforcer le regard posé par chacun sur l'événement et ses conséquences. Le choix de l'auteure est particulièrement judicieux et tout à fait adapté. Je me plais toujours à user de différents filtres pour lire une réalité qui elle est unique. C'est le principe même de l'interculturalité ! Et quand on est parent, on se plaît parfois à plonger dans l'univers de nos chères têtes blondes pour comprendre leurs réactions. C'est une richesse du 1er roman de Garance MEILLON.



Il permet ainsi d'aborder l'adolescence, les doutes, les premières expériences, le sentiment d'invincibilité, l'insouciance... mais aussi les rêves ! Il traite aussi de l'évolution des relations soeur/frère alors que la jeunesse brouille les cartes.



"A un moment précis et très court, je compris ce que c'était qu'une famille. La seconde d'après j'avais oublié." P. 183



Il traite aussi de la difficulté de préserver l'amour tout au long de la vie d'un couple, les sentiments, les émotions... tout paraît si fragile.





Mais c'est aussi un très beau roman sur le deuil, la transmission entre générations, les relations mère/fille. Garance MEILLON sait aborder un sujet douloureux tout en délicatesse.



"Remarquer la beauté de Paris un jour pareil, c'est faire preuve d'un ultime égoïsme que je n'assume pas. Je ne veux rien prendre de cette journée, rien retenir, même pas la grâce de cette jolie jeune fille qui court après le bus, sa jupe volant derrière elle. Même pas ce petit chien qui sautille devant chez le boulanger. Même pas le pont Marie, que j'aime par-dessus tout. Il ne faut rien prendre d'aujourd'hui. Pour maman. Ne garder que le souvenir d'elle. Il ne devrait même pas faire beau, et pourtant le soleil est radieux. J'essaie pendant quelques minutes de ne pas remarquer qu'il fait beau. Je n'y arrive pas." P. 36



L'écrivaine offre à Cassiopée une très belle source d'émancipation et de libération. La couverture, que j'affectionne particulièrement, vous donnera certainement un indice !



Et puis, vous connaissez toute l'attention que je porte au pouvoir des mots, et là, j'ai repéré un très beau passage, je vous le livre :



"Ces mots explosaient dans un placard depuis des années. Je viens seulement de les lire. Ont-ils eu une vie à eux, cachés sous les vêtements défraîchis de ma mère, que personne ne mettra plus ? Ou au contraire étaient-ils bouillonnants, rageant de ne pas être lus, comme une cocotte-minute qui siffle et que personne n'entend ? Ces mots m'ont fait l'effet d'une bourrasque." P. 56



Alors que l'histoire "d'Une famille normale" ne m'attirait pas plus que ça (j'avoue, j'ai un vrai problème avec la normalité !), l'auteure a su me faire passer un bon moment de lecture. C'est déjà beaucoup !
Lien : http://tlivrestarts.over-blo..
Commenter  J’apprécie          70
La langue de l'ennemi

L'ennemi c'est l'entreprise qui peu à peu envahit la vie d'un homme jusqu'à mettre en péril sa vie de couple. Banale comme histoire. Et bien non, car l'angle que choisit l'autrice, le langage, renouvelle complètement ce type d'intrigue.

🤔Un soir, Romain souhaite une "belle nuit" à sa femme, au lieu du "bonne nuit" habituel. (C'est cette expression qui m'a amenée vers ce livre, étonnée que je suis que le "belle" remplace le "bonne" dans les souhaits anodins qu'on se lance chaque jour : "belle journée", "belle soirée", "belles vacances"... souhaits ambitieux...)

� n'est pas un détail, car à partir de ce soir-là, Romain utilise de plus en plus ce langage social, le langage du communicant, dans l'intimité, et sa femme Emma, prend peur. Elle perçoit le danger de ne plus parler la même langue.

😊 Une approche vraiment intéressante, et une écriture agréable qui m'a relancée dans la lecture après une longue pause.☺

Achat lors de🎉 la fête des librairies🎉
Commenter  J’apprécie          60
Une famille normale

Un livre sur la famille, sur les familles ordinaires celle qui pourrait être la mienne, la vôtre. Une famille comme tant d'autres qui vit sous le même toit mais sans vraiment se connaître, s'intéresser les uns aux autres . Chacun a ses soucis, ses espoirs et ses secrets et bien sûr les autres n'en ont même pas idée. Absence de communication, pas de compréhension, pas de partage, on tourne les pages en se demandant sans cesse quand tout va craquer, exploser, c'est toujours sur le fil et cela tient le lecteur en haleine. On voudrait que les membres de cette famille prennent conscience du gouffre dans lequel ils plongent chaque jour un peu plus.



J'ai aimé ces personnages qui sont chacun à leur manière attachants tant on a envie qu'ils s'en sortent, j'avais envie de leur dire "mais vous ne voyez pas pas que vous avez de chance et que vous êtes en train de tout gâcher". Le père est tellement amoureux du souvenir de sa femme qu'il ne l'aide pas en la laissant être indifférente, Lucie a l'égoïsme de son âge et ne pense qu'à elle, Benjamin est précoce mais est totalement perdu et a du mal à trouver sa place et la mère est névrosée. Cette famille c'est quatre individualités qui cohabitent un peu comme des colocataires sans la camaraderie.



Un événement va tout bouleverser et remettre en question les habitudes de tout le monde.



Une écriture simple et maîtrisée et un beau premier roman. Je lirais avec plaisir les livres à venir, une belle découverte et je remercie les Editions Fayard pour cela



VERDICT



Si vous aimez les livres sur la famille et la difficulté de communication dans ces dernières alors ce livre est pour vous.
Lien : https://revezlivres.wordpres..
Commenter  J’apprécie          60
Une famille normale

Damien est tombé amoureux de Cassiopée dès qu’il l’a rencontrée, solitaire et perdue dans un bar. Pour lui ça a été un coup de foudre, c’est la femme de sa vie, et depuis il vit un amour fou.

Cassiopée vit avec Damien, presque par hasard, ou par habitude, comme celle qu’ils ont de faire l’amour le mardi, quand les enfants sont au sport.

Le mardi justement, Lucie, qui supporte de moins en moins cette vie rangée est à la danse, enfin, danse plutôt dans les bras de son petit copain Maxime, dans le plus grand secret, ce secret qui donne tant de piquant aux amours adolescentes.

Et enfin, dans cette famille normale, il y a Benjamin, qui, fondu d’astronomie, rêve de s’envoler pour Pluton, car le terre ferme n’est pas faite pour lui. Benjamin qui tombe amoureux, connaissant à treize ans ses premiers émois d’adolescent, ceux en qui on met tant de soi et qui vous laissent pantelant de solitude et d’abandon quand on s’aperçoit qu’ils ne sont pas réciproques.

Enfin il y a la mère de Cassiopée, qui vient juste de mourir. D’une certaine façon cette mort est le catalyseur qui va faire exploser cette famille normale, en apparence unie, ordinaire et heureuse… Mais le sont-ils vraiment normaux, ces parents qui s’enlisent dans leurs habitudes confortables, qui oublient de se regarder vivre et d’écouter leurs enfants qui crient au secours. Oui, sans doute, et c’est en cela que le roman est intéressant.

Mais l’était-elle vraiment heureuse, cette Cassiopée si rigide qui ne sait même pas pleurer à la mort de cette mère si fantasque qu’elle aurait bien reniée car elle s’y identifie si peu. Cassiopée qui cuisine sans sel, sans saveur et sans fantaisie, à l’image de la vie qu’elle veut se construire, sans doute en opposition à celle de cette mère si gaie et si différente, et certainement parce qu’à moment donné, elle n’a pas fait le pas de se comprendre, de s’accepter, avec ses failles, ses contradictions, ses véritables attentes.

Tout au long des chapitres, les visions alternent, roman choral où chacun des membres de la famille s’exprime tour à tour, présentant à sa façon les différents évènements qui émaillent le récit. En nous montrant surtout comment un même fait peu avoir des interprétations et des visions différentes selon qui le ressent. Car chacun à son tour, mais pourtant chacun dans son coin, s’interroge sur sa vie, ses envies, ses amours, ses bonheurs véritables ou rêvés. Jusqu’au moment où tout explose, puis jusqu’au moment où tout se ré-agrège. Famille je vous aime, puis famille je vous hais, il y un peu de chacun de nous dans ces pages, tant les relations humaines sont complexes, même dans cette cellule intime et privilégiée qui est cependant parfois si difficile à supporter. J’ai peut-être trouvé cette « famille normale » un peu un peu trop optimiste sur la fin, un peu trop cliché dans l’exagération des caractères trempés des personnages, celui des deux mères surtout, et du caractère somme toute banal pour le père, mais c’est certainement une lecture intéressante et une écriture prometteuse.


Lien : https://domiclire.wordpress...
Commenter  J’apprécie          50
Une famille normale

"Une famille normale" est le premier roman de Garance Meillon. Et je trouve pour ma part que c'est une réussite! J'ai beaucoup aimé son style d'écriture très fluide, les chapitres courts et dédiés à un personnage à chaque fois, ce qui donne beaucoup de rythme à la lecture, et surtout tient le lecteur en suspens.

C'est vraiment l'histoire d'une famille, un couple et deux enfants, que l'on pourrait avoir dans nos connaissances, ou avoir vécu la même situation. Un couple qui se cherche, Cassiopée ne sachant plus quels sentiments elle éprouve pour son mari, celui-ci étant encore très amoureux d'elle. Et leurs enfants, de jeunes adolescents, Lucie et Damien, avec tous les problèmes qu'il peut se poser à cet âge là. J'ai apprécié que l'auteur donne la parole aux enfants aussi, et nous fassent partager leur vision sur leur vie personnelle, mais aussi par rapport à la vie de leurs parents. À chaque chapitre, on se met dans la peau d'un des personnages, et c'est vraiment très troublant d'avoir plusieurs versions et ressentis.

J'avoue ne pas m'être attendue à une telle fin. Le sujet a vraiment été bien traité jusqu'au bout.

Un très bon moment de lecture pour moi. On se laisse très vite emporté dans la vie de cette famille, pas de temps mort, il y a toujours un événement qui nous pousse à poursuivre..

Très belle découverte. Je vous la recommande. Je vais suivre les prochaines parutions de cette auteure avec intérêt.
Commenter  J’apprécie          50
Je suis bleu

Dans la collection Grand Bain, Je suis bleu aborde avec subtilité ce que peut engendrer la peur voire les angoisses chez les enfants. Léo, 9 ans, se réveille un matin avec l'orteil "bleu" comme s'il avait de la peinture sur le pied. Mais cela ne part pas et pire, le lendemain, la tâche s'est élargie. Léo veut tout faire pour cacher cela d'autant plus que ses parents se disputeraient encore plus, à cause de lui. Ainsi, le lecteur s'identifie à Léo et comprend petit à petit pourquoi Léo est bleu tout en cherchant avec lui une solution. Un roman jeunesse vraiment touchant qui aborde la séparation des parents mais aussi l'importance de communiquer aussi bien avec les adultes qu'avec les enfants. Un texte facile d'accès et des illustrations simples mais efficaces. Bref, un roman à découvrir dès 8 ans. #Jesuisbleu #NetGalleyFrance
Commenter  J’apprécie          40
Une famille normale

Peut-être parce que ma mère est décédée il y a peu de temps, peut-être parce que, contrairement à ce que j’aurais pensé, ce départ m’a bouleversée, ce premier roman de Garance Meillon m’a particulièrement touchée.

Une famille normale ? Cassiopée et Damien forment ce que l’on peut appeler un beau couple de quadra, parisiens et bobos, encore amoureux visiblement. Damien adore sa femme et accepte tout d’elle : sa froideur, sa rigidité, ses manies. Leurs enfants Lucie 16 ans, déjà sexuellement émancipée, et Benjamin 13 ans plutôt taiseux et introverti, sont, pourrait-on dire, des ados ordinaires. Et pourtant à bien y regarder… la mort de la grand-mère, une mère hippie et à l’opposé de sa fille, que Cassiopée ne voyait plus, tout se délite. Sous des abords parfois comiques, c’est mélancolique, triste, presque déprimant.

L’auteur prend beaucoup de recul pour aborder ces sujets intimes du deuil, du manque, du silence, de la monotonie de la vie. La forme du récit donnant la parole à chaque protagoniste à tour de rôle lui assure une grande force. L’écriture sobre et élégante apporte un souffle de légèreté à la profondeur et au sérieux du sujet abordé.

J’ai beaucoup aimé cette histoire mélancolique et douce, cette étude psychologique des tourments de la vie, des failles et des faiblesses de chacun. Et Cassiopée s’enfuyant sous la pluie avec une valise remplie à la hâte n’est-elle pas l’image de ce que chacun porte des restes de son enfance ? Là me semble tout l’art de l’auteur : transformer un récit simple de prime abord en une réflexion profonde sur les ressorts de l’âme.

Commenter  J’apprécie          40
Une famille normale

Maman, Papa, une fille et un fils, c’est la famille parfaite montrée dans les publicités, c’est aussi Une famille normale de Garance Meillon.



Derrière des apparences de normalité Cassiopée, la maman, dirige sa famille d’une main de fer. Elle est froide et inatteignable, c’est un persnage vraiment à part. Damien, le papa est follement amoureux de sa femme. Il accepte tout de la rigueur domestique dans l’espoir de retrouver des signes , des gestes de celle qu’il aime.



Lucie est une adolescente mal dans sa peau et Benjamin est un rêveur avec la tête dans les étoiles.



Le récit est maitrisé, le dosage entre les faits et les états d’âmes est parfait. Garance Meillon donne la parole à chaque membre de cette famille, l’histoire se construisant par regroupement. Le lecteur a donc la possibilité de confronter les points de vue. Ce procédé littéraire me plait beaucoup, je me sens au plus proche des personnages au coeur de leur intimité. Je suis entrée dans cette famille avec une aisance inouïe et j’étais incapable de la quitter. Pour moi, c’est Une famille magnifique !



J’ai été intriguée par chacun des personnages, avec une petite préférence pour Cassiopée. Malgré son austérité, je me suis rapidement attachée à elle, voulant la mettre à jour et découvrir ce qu’il se cachait derrière ce coeur de pierre.



J’ai adoré cette lecture. Garance Meillon a l’art d’élever la normalité au sublime.
Lien : https://mesexperiencesautour..
Commenter  J’apprécie          40
Les corps insolubles

Alice et Frédéric n'auraient jamais dû se rencontrer.

Pourtant, un soir de 1983, leurs trajectoires se croisent.



Ces deux jeunes corps insolubles vont s'apprivoiser sous la plume soignée et délicate de Garance Meillon.



Deux destins. Deux visions de la France du début des années 80. Une romance touchante racontée comme un dialogue entre deux mondes, chapitre après chapitre.



Je vous recommande ce troisième roman de Garance Meillon publié cette année chez L'Arpenteur / Gallimard.


Lien : https://www.instagram.com/to..
Commenter  J’apprécie          30
Une famille normale

Lu dans le cadre des 68 premières fois

La mère s'appelle Cassiopée, le père Damien, ils ont une fille de 16 ans, Lucie, et un fils de 13, Benjamin.

Cette famille-là, c'est une famille normale.



Normal ? Qui parmi ces quatre êtres tourmentés peut prétendre l'être tout-à-fait ?



Dès le premier chapitre s'installe un climat de tragédie. Cassiopée vient de perdre sa mère, celle qui lui a donné ce prénom, d'une reine assassinée par un dieu grec.

Cassiopée, au fil des années, s'est construit un rempart de rituels, se protégeant de toute émotion. Elle a mis la vie de la famille sous contrôle permanent.

Damien, c'est l'incarnation de l'amour conjugal le plus pur et le plus désintéressé, mélange de naïveté et d'incompréhension.

Lucie est à l'âge des révoltes et des fuites. Audacieuse et imprudente, elle tente d'échapper à l'emprise de cette famille à la fois étouffante et lointaine.

Benjamin est à peine présent sur Terre, il attend le grand voyage vers les étoiles et le monde de l'adolescence.



L'auteure construit un prodigieux récit à quatre voix, le ton de chacun est juste, le récit est vivant, le style limpide, avec toujours les mots qu'il faut, pour nous faire partager le ressenti de chaque personnage.



Qu'est-ce qui cloche dans cette famille ? En apparence, c'est une famille ordinaire, mais leurs petites bizarreries font croître la tension, jusqu'à la certitude que cette histoire va mal finir.



Mais n'est-ce pas aussi le talent de l'auteure de transformer en extraordinaire ce qui n'est finalement que la vie banale de nos familles ? Et VOUS, êtes-vous bien certains que VOTRE famille est NORMALE ?



Et à dix pages de la fin, quelques mots, comme écrits pour moi : "Où étais-je pendant sa chute, et comment avais-je fait pour ne pas le ressentir moi-même, pour ne pas avoir l'intuition physique que mon fils était en train de tomber ? Une mère devrait porter constamment ses enfants dans ses tripes."
Commenter  J’apprécie          30
Une famille normale

Cassiopée est au centre de cette famille pas si normale où sa rigidité dresse un mur entre elle et Damien, son tendre et doux mari ; entre elle et Lucie, sa fille adolescente qui cherche la chaleur de l'amour ; entre elle et Benjamin, son fils trop raisonnable mais qui rêve et projette de voyager dans les étoiles.

Elle avait aussi dressé un mur entre elle et sa mère excentrique qui vient de mourir.

Cette mort va faire bouger les rapports entre les membres de cette famille :chacun va fissurer la carapace de son personnage, va connaître le doute et la culpabilité.

Le propos de ce roman à quatre voix est alléchant. Je suis entrée en lecture passionnément.

Et puis... comme un petit malaise.

Cassiopée, mère de famille rigide en souffrance : présumée coupable !

Sa mère, dévastée par la mort de son mari, et qui a choisi la fuite temporaire pour se reconstruire et qui confie sa fille à Patricia, sa soeur : présumée coupable !

J'ai été un peu déçue par ce roman prometteur, au style alerte : la complexité des personnages n'a pas été exploitée.

Ces simplifications et l'accumulations des situations dramatiques à l'extrême en fin de roman m'ont empêché de savourer pleinement la tranche de vie de cette famille... normale ?
Commenter  J’apprécie          30




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Garance Meillon (116)Voir plus

Quiz Voir plus

la souffle de la pierre d'irlande tome 1 le feu

Qui est Fiona ?

une dé dannan
une fée
une princesse
un ange

5 questions
63 lecteurs ont répondu
Thème : Le souffle de la pierre d'Irlande, Tome 1 : Le feu de Éric SimardCréer un quiz sur cet auteur

{* *}