Ces gens veulent se fabriquer un souvenir, un délire entre eux, ils veulent gâcher de la pellicule. Et pourquoi pas, je vous le demande. Il y a toujours un meneur, bien dégourdi qui a monté le projet du trimestre, la sortie du printemps et tout son monde lui en sait gré.
Le pavillon vert flottait. Une rangée de cabines ourlait le bord de la falaise de plus en plus escarpée vers l'extrémité sauvage, des cabines de bois peintes et repeintes en couleur claire tout au long de leurs lattes étroites, des blancs à peine grisés, des bleus si pales, des blancs cassés virant au crème et passés au soleil. A chaque plage ses cabines, songeait Costel, celles de Granville n'étaient pas celles de Dinard, pataudes, fichées dans la muraille, tout comme le casino de Granville avec ses lettres bleues et son néon, sa façade jaune ne ressemblait pas non plus à celui de Dinard, enserré dans la montée de la rue.
Angers ne manquait pas de charme dans le souvenir de Corentin Varec qui y était venu à plusieurs reprises. D'abord en mai 1999, et il se souvenait encore de la belle affiche de l'exposition du musée Pincé, l'exposition "bleu et or" autour de la restauration d'un tableau de Philippe de Champaigne, Jésus retrouvé dans le Temple, et plus tard avec sa femme pour y voir les fabulleuses tapisseries de Lurçat à l'hôpital Saint-Jean et celles de l'Apocalypse au château.