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Critiques de Gary Jennings (101)
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Azteca

Avec « Azteca », le romancier américain Gary Jennings nous offre une fresque historique absolument remarquable, premier opus d'une trilogie dont les deux autres volumes demeurent malheureusement à ce jour difficilement procurables (« L'automne aztèque » et « Sang aztèque »). A travers la voix de Mixtli Nuage noir c'est toute la civilisation des « Mexica », autrement dit des Aztèques, d'avant et d'après la conquête des Espagnols que l'on découvre ou redécouvre au fil de ce récit passionnant. Des divinités adorées à la pratique du sacrifice humain massif en passant par les tâches les plus basiques de la vie quotidienne, l'organisation politique des tribus, l'architecture, le commerce ou encore la sexualité (âmes sensibles s'abstenir...), l'auteur aborde absolument tous les sujets possibles dans ce pavé de plus de mille pages et nous fournis un nombre incalculable de renseignements sans que jamais cela ne devienne rébarbatif. Difficile de ne pas se laisser embarquer par l'indéniable talent de conteur de Gary Jennings et de ne pas s'émerveiller devant la richesse et la beauté de cette brillante civilisation. C'est un dépaysement complet que nous propose l'auteur qui nous fait voyager à travers des paysages plus grandioses les uns que les autres, à commencer par la majestueuse et fameuse ville de Tenochtitlan qu'il nous donne l'occasion de visiter en détail.



Le procédé narratif utilisé est également à saluer, l'idée de placer la relation de ces événements relatifs à l'ascension et à la chute des Aztèques dans la bouche de l'un d'entre eux s'adressant à des membres du clergé espagnol totalement ignorants des us et coutumes de ce peuple permettant à l'auteur de confronter ces deux civilisations, de présenter en détail toutes les caractéristiques de la culture aztèque et de répondre naturellement aux questions qui viennent spontanément à l'esprit du lecteur. Le protagoniste-narrateur, dont on suit les aventures depuis sa naissance jusqu'aux tous derniers moments de son existence, est pour sa part extrêmement attachant, ni tout blanc ni tout noir mais en tout cas difficile à oublier. Il en va de même des nombreux personnages qui gravitent autour de lui, tour à tour détestables, pathétiques ou émouvants mais toujours convaincants. Les femmes, en particulier, font l'objet de très beaux portraits, brossés avec beaucoup de talent et de subtilité par l'auteur. Ce soin accordé au traitement des personnages conjugué au sérieux et à l'abondance des recherches de Gary Jennings sur le sujet permettent de donner vie à des scènes extrêmement touchantes et marquantes, aujourd'hui encore bien présentes dans ma mémoire malgré le temps écoulé depuis la lecture de cet ouvrage.



« Azteca » est un roman captivant qui vous transportera l'espace de quelques heures au cœur du Mexique du XVIe siècle à la découverte de cette fascinante civilisation aztèque, aujourd'hui encore bien trop méconnue et victime de nombreux préjugés. Voilà une lecture que vous ne risquez pas de regretter, à la fois divertissante, immersive et instructive.
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Azteca

Ayyo !!! Un roman épique !



Azteca, c’est le long récit (1047 pages !) de la vie d’un mexica nommé Mixtli. En effet pour mieux comprendre la vie et la culture des amérindiens du Monde Unique, avant que ce territoire ne devienne la Nouvelle Espagne, des prêtres sont tenus de transcrire pour le roi Charles Quint tout ce que leur raconte ce vieil aztèque un peu insolent…



Par certains côtés, ce roman me rappelle un peu Sinouhé l’Egyptien de Mika Waltari que j’ai lu en début d’année. C’est sans doute le fait que dans les deux cas, le personnage principal, purement fictif, s’avère intelligent et cultivé ; il n’est pas noble mais côtoie les grands de son peuple et se trouve témoin d’évènements historiques.



Ici Mixtli nous raconte sa vie depuis sa tendre jeunesse, son éducation, son quotidien et ses croyances, l’organisation sociale de sa tribu. Par les différentes professions qu’il aura eu l’occasion d’exercer durant sa vie, on sera au coeur des différentes corporations qui constituent ces sociétés.



Lorsqu’il devient scribe, on l’accompagne dans les cours des palais des différentes ethnies, on voit comment vit leur noblesse, leurs traditions et leurs rituels.



Quand il s’engagera en tant que soldat, on vivra au coeur de l’armée les guerres fleuries (guerre où l’objectif était pour les deux adversaires de faire une moisson de prisonniers vivants qui seraient ensuite offerts en sacrifice lors d’une cérémonie religieuse, à savoir arracher leur coeur offert au temple, puis les manger pour récupérer leur force, glurp !).



Mais on voyagera aussi dans les différents territoires de la Méso-Amérique, appelée par eux Le Monde Unique lorsqu’il cherchera fortune en tant que commerçant.



Enfin ses talents d’interprète nous permettront de voir l’arrivée et l’avancée inexorable des espagnols au coeur de cette civilisation étonnante et cruelle.



Pour ma part, j’ai appris énormément de choses sur les différentes ethnies évoquées (aztèques, mexicas, mayas, olmécas, toltèques…) qui n’ont pas rayonnées toutes sur les mêmes périodes historiques, les légendes autours de leurs origines, leurs liens sociaux et culturels. Une mine d’or ce bouquin. Si j’ai l’occasion un jour de visiter le Mexique, et j’aimerais beaucoup, j’ai déjà noté pas mal de sites que je voudraient visiter.



Je n’ai pas mis les 5 étoiles car il y a quand même plusieurs choses qui m’ont fait tiquer.



L’auteur a une manière assez crue, brutale, pour raconter les choses. Plus d’une fois, j’ai eu des haut le coeur face au récit de scènes violentes, en particulier les rites religieux effrayants où le sacrifice humain dans les temples est aussi banal que l’apéro du vendredi soir.



Manière assez crue également, mais surtout récurrente de décrire des scènes sexuelles à caractère pornographique, essentiellement dans les 300 premières pages. Je dois avouer que les scènes d’inceste, de tournante et de pédophilie m’ont mis plus d’une fois mal à l’aise. J’ai plusieurs fois penser à abandonner cette lecture, mais j’ai bien fait de persévérer, c’est largement plus digeste par la suite.



Malgré ces quelques points négatifs, Azteca demeure pour moi un livre incontournable et enrichissant sur la civilisation précolombienne.



Challenge livre historique 2021
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Azteca

Compte rendu exigé par Charles Quint, un vieil aztèque raconte sa vie, Mixtli, le myope, à qui sourit la chance, sélectionné pour l'école fréquentée par la noblesse de Texcoco, confident de la princesse pervertie 'Poupée de Jade', parcourant le 'Monde Unique', combats glorieux, réussites en affaires et en amour, découvertes scientifiques édifiantes...



Au final je qualifierais ce long pavé comme un mélange de 'Fantasy' un brin lourdeau et d'infos historiques débitées d'une manière un peu académique qu'il tente de compenser par un côté accrocheur de sacrifices humains, cannibalisme et répétitives allusions et scènes de sexe aussi diverses qu'inceste, lesbianisme, viols, pédophilie, orgie, ou zoophilie!



Cependant cela a le mérite d'avoir éveillé ma curiosité et le livre correspond tout à fait à Wikipedia!

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Azteca

Un vieil Aztèque raconte sa vie. Il a connu une grande civilisation, puis son effondrement après la conquête menée par Hernán Cortés. La vie de cet homme montre les désastres qui ont suivi la (re)découverte du 'nouveau' monde. La violence des conquistadors ajoutée aux maladies importées ont causé une hécatombe. Même s'il fait référence à un grand nombre de morts, le mot 'hécatombe' tiré du grec ancien n'est pas formé à partir du mot 'tombe' (du latin 'tumba' : sépulture) mais fait référence au sacrifice de cent boeufs. Ici, plutôt que de 'hécatombe', on pourrait parler de 'chilitombe', à savoir le sacrifice de mille boeufs ; autrement dit : une hécatombe puissance dix. Il n'y a cependant pas que du sang et des morts dans ce récit, on y trouve aussi de l'aventure, et une belle histoire d'amour.



La principale originalité de ce magnifique roman historique réside dans le choix de l'époque et des lieux, que j'ai rarement rencontrés dans des ouvrages du genre.
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L'Empire Barbare, Tome 1 : Thorn le prédateur

De Gary Jennings, j'avais déjà lu le formidable « Azteca », roman historique consacré à l'arrivée des conquistadors sur le nouveau Monde et à la chute de l'empire aztèque. Avec « L'empire barbare », c'est à l'effondrement d'une autre grande puissance que l'auteur nous invite à assister : celui de l'empire romain d'Occident.



Nous voici donc plongé au Ve siècle, période de profonds bouleversements au sein de l'empire qui peine à la fois à repousser les continuelles invasions barbares menaçant ses frontières, mais aussi et surtout à maintenir un semblant de stabilité politique, que ce soit en Occident ou en Orient. C'est dans ces circonstances troublées que naît le héros de ce diptyque, Thorn, abandonné à sa naissance aux bons soins d'un monastère chrétien en raison d'une « difformité » certes bien cachée mais néanmoins de taille. On apprend effectivement dès les toutes premières pages du roman et de la bouche du narrateur que notre protagoniste est ce qu'on appelle un hermaphrodite, c'est-à-dire à la fois un homme et une femme. Si on devine rapidement ce que cette double identité peut avoir de gênant et de perturbant pour le personnage, celui-ci ne tarde pas à y voir un avantage considérable et, loin d'opter pour l'un ou l'autre sexe, choisira selon les circonstances d'apparaître en tant qu'homme ou en tant que femme. Le pari est osé de la part de l'auteur mais le résultat est convainquant, le protagoniste comme le lecteur passant sans aucune difficulté d'une identité à l'autre. Personnellement j'ai seulement été quelque peu agacée de voir Thorn attribuer instinctivement certaines de ses réactions telles que la compassion, la douceur ou l'émotion à sa « nature féminine », tandis que ses actes de bravoure ou de défi ne pouvaient qu'être dus à son côté « masculin ».



L'auteur s'en tire malgré tout remarquablement bien et on ne tarde pas à suivre avec intérêt les pérégrinations du jeune Thorn qui traversera une bonne partie de l'empire romain afin de retrouver son supposé peuple d'origine : les Ostrogoths. L'occasion pour le lecteur de s'immerger complètement dans le contexte historique de cette époque : l'opposition entre chrétiens et ariens ; les conflits opposants les différents peuples évoluant au sein ou en marge de l'empire ; l’ascension de leaders charismatiques parmi ces peuplades... Gary Jennings se distingue encore une fois par la qualité de sa documentation et nous permet ainsi de revivre les dernières années de l'empire romain d'occident qui finira par tomber en 467 aux mains d'un chef « barbare ». Le lecteur sera ainsi amené à croiser au fil du récit des personnages de renom tels que l'empereur Zénon et bien sûr le roi des Ostrogoths Théodoric, qui n'en est pour le moment qu'au tout début de son parcours mais dont le destin sera étroitement lié à celui de notre héros. Les autres personnages inventés par les bons soins de l'auteur ne manquent eux aussi pas de prestance, et c'est sans difficulté qu'on s'attache au vieux mais coriace Wyrd, à la fragile princesse Amalamena ou encore à la jeune Livia. Thorn ne tarde pas lui aussi, et malgré ses défauts, à s'attirer la sympathie du lecteur qui appréciera certainement d'avoir tour à tour à faire à un héros ou à une héroïne.



Gary Jennings signe avec ce premier tome de « L'empire barbare » un très bon roman historique, abondamment documenté et mettant en scène un héros pour le moins atypique mais offrant un nombre incalculable de possibilités. Nul doute que le second volume, censé nous entraîner à la conquête de l'Occident dans les pas de Théodoric, sera du même acabit.
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L'Empire Barbare, tome 2 : Théodoric le grand

Avec ce deuxième et ultime volume de « L'empire barbare », Garry Jennings poursuit sa fresque historique consacrée à la chute de l'Empire romain d'Occident et à l'ascension de Théodoric le Grand. On retrouve évidemment avec plaisir notre narrateur et protagoniste, Thorn, qui gravite désormais autour des grands de l'époque, qu'il s'agisse de l'empereur d'Orient Zénon, de Strabo, principal concurrent à la souveraineté du peuple Goth, et bien sur de Théodoric dont on assiste à irrépressible élévation. Autant d'illustres personnages dont notre héros sera amené à croiser le chemin tour à tour sous son apparence d'homme ou de femme. Car souvenez-vous que Thorn est loin d'être un être humain ordinaire : il est un hermaphrodite, à la fois homme et femme puisque possédant les organes génitaux spécifiques aux deux sexes. Loin d'être un handicap, cette dualité lui permet d'endosser tour à tour l'une ou l'autre de ces identités en fonction des circonstances. C'est bien sûr en tant que Thorn, maréchal de Théodoric, que notre héros se rendra en ambassade à Rome auprès des sénateurs et autres hauts dignitaires de l'empire et qu'il organisera la prise de Ravenne et la défaite d'Odoacre. C'est cependant en tant que Véléda, son pendant féminin, qu'il se laissera capturer comme otage par le cruel Strabo, ou qu'il infiltrera la redoutable tribu des Amazones.



Vous l'aurez compris, cette capacité à passer d'un sexe à l'autre offre au protagoniste de vastes possibilités. Comme dans le premier tome, il est cependant un peu agaçant d'entendre Thorn affirmer à plusieurs reprises que ses actes de compassion ou de pitié lui ont été dictés seulement par sa nature féminine. Depuis quand des sentiments tels que l'empathie ou la jalousie et des traits de caractère comme la superficialité ou la coquetterie sont-ils devenus l'apanage exclusif des femmes ? On prend malgré tout plaisir à suivre les aventures de Thorn qui consacre cette fois l'essentiel de son récit à l'ascension de Théodoric en Occident. Malgré quelques petits arrangements avec l'histoire « officielle » et un compréhensible manque d'objectivité de la part du narrateur, on sent une fois encore que Garry Jennings s'est abondamment et sérieusement documenté sur ce Ve siècle qu'il dépeint avec justesse comme une période de grande incertitude. Contrairement au premier tome, on sent malgré tout quelques moments de flottement dus peut-être moins à un ralentissement du rythme qu'à de grosses digressions. Je pense notamment au passage consacré à la recherche des origines du peuple Goth qui, sans être complètement dépourvu d'intérêt, arrive toutefois comme un cheveu sur la soupe et nous éloigne trop longtemps du cœur de l'action.



Un second tome un peu en dessous du premier en raison, sans doute, de la volonté de l'auteur d'étirer son récit et d'y ajouter des éléments historiques, certes intéressants, mais pas toujours essentiels à l'intrigue. « L'empire barbare » reste cela dit un diptyque très réussi nous plongeant efficacement au cœur du Ve siècle au côté d'un héros à la fois héroïne très attachant(e).
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L'Empire Barbare, Tome 1 : Thorn le prédateur

Ambitieux et original, c'est le moins que l'on puisse dire. Oubliez le 1er chapitre, une succession de scènes de culs hétéro, homo, gay et lesbiennes. Fort heureusement, cela se calme par la suite même si cela revient assez régulièrement. A la limite oubliez carrément la 1ère partie qui surfe allègrement sur le bashing anti-catholique. Fort heureusement, cela se calme là aussi par la suite même si l’auteur ne perd pas une occasion de cracher son venin sur, je cite, « l’Eglise catholique corrompue de Rome » (donnant l’occasion de deviner trop facilement ses opinons pro-protestantes sur le sujet).



Car autant le dire de suite, Thorn le prédateur ressemble très fortement à un "Sans Famille" d’Hector Malot au crépuscule de l’Empire romain. On pioche allègrement dans les feuilletons dramatiques du XIXe siècle pour nourrir les péripéties de ce roman fleuve : Thorn reprend le rôle de Rémi, Wyrd celui de Vitalis, Thuida celui de Mattia et tandis qu’on traverse l’Europe médiane le Danube remplace le Canal du Midi... Si on ajoute Juika-bloth en remplacement de la troupe animalière et les nombreux adolescents handicapés par le destin en remplacement du jeune Arthur, il ne manque plus que Madame Milligan pour que le tableau soit complet ! Bref, attendez-vous à pleurer car les occasions ne manqueront pas de le faire.



Gary Jennings ne s’est pas facilité la tâche en voulant rédiger la chronique d’une époque aussi trouble que très peu connue : les tentatives de résurrection de l’Empire romain à l’aube des âges sombres. L’auteur se présente comme le simple traducteur de l’autobiographie de « Th », traduit en Thorn, mais cette dernière n’est que prétexte à la biographie de l’autre « Th ». Avec "La Mosaïque de Sarance", Guy Gavriel Kay s’était lancé dans une grande fresque fantasmée sur Justinien le byzantin à travers les yeux d’un artiste italien. Avec "L’Empire barbare", Gary Jennings s’est lancé dans une grande fresque réaliste sur Théodoric l’Ostrogoth à travers les yeux d’un vagabond sans attache, speculator en puissance.

C’est truffé de tirades en latin, en gothique, en grec et l’ensemble s’avère très documenté sinon très érudit : politique, économie, religion, société… c’est très instructif sinon très pédagogique. Les lecteurs sont donc très bien immergés dans l’Europe de la fin du Ve siècle après J.-C. La prose est plutôt assez facile d’accès : cela se lit très bien et on avance vite dans ce qui apparaît au fur et à mesure des pages qui défilent comme un road movie antique.

Malgré les 850 pages peu de lenteurs, de langueurs ou de longueurs.



Pour accéder aux nombreuses qualités du roman Gary Jennings il faut accepter ses postulats :

- le héros narrateur est hermaphrodite (ce n’est pas un spoiler car c’est expliqué à la 1ère ligne du 1er chapitre), et c’est donc tout naturellement que de nombreux passages sont consacrés à l’exploration de sa double nature qui sont ou très crus, ou très zarbi, ou les 2 à la fois…

- le héros narrateur est doté de réflexions morales d’une modernité anachronique (si l’auteur voulait dénoncer tels ou tels traits des sociétés anciennes, ou tels ou tels traits de nos sociétés modernes, il y avait des manières un chouia plus subtiles de le faire)

- le héros narrateur est surdoué : j’ai eu peine à accepter qu’un adolescent de 12-13 ans qui n’a jamais franchi les limites d’un monastère jurassien puisse être un mix entre Alain Decaux, Alain Bentolila, Maître Capello, Clausewitz et Mac Guyver… entre autres choses ! Suspension d’incrédulité donc pour un récit qui se veut résolument réaliste...



Dommage aussi que quelques clichés viennent un peu ternir l’ensemble : les Huns sont très très cruels, les Orientaux sont très très fourbes, les nordiques sont très très fiers, les méridionaux sont très très prétentieux, les Goths sont très très courageux, les Britons sont très très loyaux, les Juifs sont très très radins et les Helvètes sont très très neutres…

Rien qui ne viennent tirer le roman vers le bas, mais cela fait tiquer au vu de la qualité.



1ère partie : le Cirque de Baume

Thorn nous conte ses origines et son enfance, masculine d’abord, féminine ensuite. Entre premiers émois adolescents et viols pédophiles, Thorn fait l’apprentissage de la vie.



2e partie : Wyrd

Après avoir traversé la Franche-Comté, Thorn rencontre son Vitalis sous les traits du coureur des bois Wyrd, un Briton de Cornouilles retraité de la Legio XI Claudia. Les affrontements entre Romains et Huns autour de la ville de Bâle font vraiment western !



3e partie : au Lac Brigantinus

Thorn explore sa partie féminine auprès d’un gentil adolescent maudit par le destin. Une partie truffée de scènes de cul, des plus innocentes aux plus cruels. Et tout se finit par une bien triste ordalie au centre d’une arène. Heureusement la justice immanente veille au grain !



4e partie : la vallée aux échos

Tandis que Thorn se lie d’amitié avec la très jeune Livia, fille du patron d’une mine de sel bavaroise, Wyrd rencontre son destin prédit par un étrange devin germain.



5e partie : Vindona

Thorn rencontre son Mattia sous les traits du dynamique Thiuda. Nous explorons des points de vue masculin et féminin la face claire et la face obscure de l’establishment provincial et là encore on nous offre une collection de scènes de cul allant du plus soft ou plus crade.



6e partie : parmi les Goths

Au bout de 600 pages nous entrons enfin dans le vif du sujet avec le siège de Singidunum. La bataille entre les Goths de Théodoric et les Sarmates de Babai nous rappelle aux plus belles heures du peplum !



7e partie : Constantinople

Accompagnée par la résolue princesse Amalamena et par le déterminé optio Daila, Thorn est confronté pour la 1ère fois aux subtilités et aux cruautés des intrigues byzantines. Difficile de ne pas penser au roman de Guy Gavriel Gay sur le sujet. Evidemment un énorme cliffhanger oblige d’enchaîner avec la suite : "Théodoric le Grand".



J'ai découvert un super auteur : le reste de sa bibliographie intègre donc mes tablettes.
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Azteca

Mixtli « Nuage Noir » est un vieillard. Il a beaucoup vu, beaucoup voyagé, beaucoup entendu. Il a connu le vaste empire Mexica au sommet de son pouvoir mais a aussi vécu son déclin et son irréversible chute à l’arrivée de conquistadors espagnols. Aujourd’hui, Mixtli n’aspire qu’au repos et à terminer ses vieux jours dans la paix de l’âme aux côtés de son épouse malade. Pourtant un dernier défi l’attend : l’évêque de Mexico fait appel à lui pour lui conter l’histoire de son pays, récit qui sera ensuite envoyé au roi Charles Quint avide de découvrir les merveilles de sa nouvelle colonie. Mais les membres du clergé chargés de retranscrire les paroles du vieillard n’ont pas prévu un détail… Non seulement le vieil aztèque est malin, mais il est également très bavard. Loin de s’en tenir à une simple synthèse historique, il va les régaler par le menu de toute l’histoire de sa vie, de sa lointaine enfance sur les rives du lac Texcoco à ses dernières mésaventures en tant qu’interprète de Cortès. Alors que la plupart des hommes ne vivent qu’une existence, Mixtli lui en a vécu des dizaines : il fut marchand, guerrier, diplomate, peintre, scribe… Amant et époux aussi et ceci au grand dam des oreilles délicates des bons frères qu’il abreuvera abondamment de ses exploits sexuels.



Vaste fresque historique, « Azteca » est sans doute le roman le plus réussi de Gary Jennings. Certes, le récit souffre un peu du défaut récurrent des récits de ce genre, à savoir un excès du didactisme, mais ce point de détail est justifié par le parti-pris narratif et je ne m’étendrai pas exagérément dessus. Touffu, foisonnant, très souvent passionnant, le récit de Mitxli a également le mérite d’être délicieusement dépaysant. Paysages sublimes et villes magnifiques foisonnent et, à chaque nouveau chapitre, c’est de nouveaux décors qui s’offrent à nous, tous plus beaux les uns que les autres. Je ne pourrais juger en revanche de la véracité historique, mais il est évident que Jennings a pris grand soin d’abondamment se documenter et on sort de cette lecture considérablement plus savant qu’on ne l’était au premier abord. Bon point non négligeable : Jennings ne tente pas de dresser un portrait idyllique de la société aztèque et ne nous épargne pas ses aspects les moins reluisants.



Niveau protagonistes, Mitxli est un narrateur éminemment sympathique et dont on prend plaisir à admirer l’astuce et l’intelligence. Les petits piques discrètes qu’ils adressent à ses auditeurs réticents m’ont fait sourire plus d’une fois. Nombreux sont les personnages qui gravitent autour de lui – amis, suzerains, ennemis, amantes, esclaves… – mais ils ont tous comme point commun d’être extrêmement bien typés. Un bémol cependant, à savoir l’excès de scènes de sexe, souvent plus racoleuses les unes que les autres. On a droit à tout ou presque : inceste, pédophilie, partouze, zoophilie, etc. A la première lecture, j’avais innocemment mis cela sur le compte des particularités de la société aztèque ou peut-être du malin désir de Mitxli de mettre ses interlocuteurs mal à l’aise… Mais après avoir lu d’autres romans de Mr Jennings, j’ai dû me rendre à l’évidence, tous ses bouquins sont comme ça. Et encore « Azteca » est un des plus softs. Alors, quitte à passer pour pudibonde, je l’affirme : trop de cul tue le cul. Ce petit (mais marquant) détail ne m’a pas empêché de relire « Azteca » avec beaucoup de plaisir et je me risquerai peut-être même à lire la suite, « Automne aztèque », bien que sa réputation soit moindre. Une bien belle manière de voyager.

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Azteca

Ce pavé de 1050 pages, c'est l'histoire de Mixtli (dit Nuage Noir), un Aztèque employé par Monseigneur l'évêque pour le compte du roi Charles Quint. Son rôle est de décrire son pays et sa culture avant l'arrivée des colons espagnols.



Bien qu'étant plus amatrice des littératures de l'imaginaire, cette fresque historique m'a captivée. Il y a certes quelques longueurs – car le personnage principal s'attache à décrire chaque détail de la culture de son peuple – mais les rebondissements arrivent à point nommé pour nous choquer/dégoûter/révolter (ils sont costauds, les rebondissements…). J'ai appris que l'auteur avait fait dix ans de recherches pour parvenir à rédiger son roman. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il était sacrément motivé ! Cela se ressent, car il prend le temps d'expliquer le quotidien des Aztèques. Peut-être un petit peu trop, parfois – j'avais du mal quand il décrivait en long en large et en travers les cérémonies religieuses… Et des cérémonies, il y en a ! Cette civilisation a un panthéon de dieux assez varié (mais moins que tous nos saints catholiques).

En revanche, plus on avance, moins c'est descriptif et plus c'est passionnant !



Commençons par ce qui fâche : les défauts.

La réussite sociale du narrateur n'est pas crédible. Nuage Noir était un enfant comme les autres et vivait dans un petit village banal. Il était même en-dessous des autres, puisque sa vue est devenue tellement mauvaise qu'il en est presque aveugle. Et puis, à l'âge de sept ans, un vieillard lui prédit un destin incroyable. En grandissant il est appelé à la cour de Texcoco pour apprendre les mots (son rêve de toujours) et servir les Grands. Je n'ai pas trop compris comment ni pourquoi. Cette évolution incroyable me rappelait constamment que j'étais en train de lire une œuvre de fiction. Le trait est forcé, on sent que l'auteur veut balayer toutes les couches de la société aztèque. Il aurait sans doute été plus réaliste de nous faire suivre plusieurs narrateurs.

Le parcours de Mixtli est d'autant plus incroyable qu'il évolue dans une société où il était sûrement très difficile de changer de statut social. Pour vous la faire courte, il étudie à la cour, puis devient soldat, puis héros de guerre , puis pochtecatl (riche marchand), conseiller royal, et même négociateur du roi. Il rencontre des femmes magnifiques qui tombent à ses pieds, a toujours réponse à tout, fait des découvertes absolument fabuleuses, découvre des contrées au-delà de toute imagination… C'est un destin de héros, pas de personne du peuple. Personne ne le sait, mais Mixtli fait partie de l'Histoire (notamment quand débarquent les Espagnols). À cause de tout cela, j'ai eu du mal à m'identifier à lui à cause de ça.

Le destin de ses proches est même tout aussi chamboulé que le sien (notamment sa soeur et son ami d'enfance), rajoutant encore des rebondissements à son existence.

Bref, une vie digne d'une série télé, mais pas de la réalité. Par ailleurs, les Espagnols prennent le PREMIER vieil homme qu'ils trouvent dans les populations locales, et comme par hasard, ils tombent sur celui-ci. Un peu de retenue aurait pu donner plus de crédibilité au personnage. Ou à tout le moins, il aurait pu naître dans un milieu social un peu plus élevé pour expliquer cette ascension fulgurante.



D'ailleurs, j'ai l'impression que Jennings « oublie » parfois que son héros est presque aveugle. Il explique que son infirmité le gène énormément quand il est petit (à tel point qu'il se cogne aux meubles et que les autres enfants se moquent de lui). Puis plus rien. Il n'a plus du tout de problème pour se diriger, il voit très bien de près, mais les choses au loin sont floues (avant qu'il trouve sa solution personnelle, cela s'entend). De temps en temps, l'auteur rappelle qu'il est obligé de se rapprocher des choses pour les voir distinctement, mais sinon, il vit très normalement et cela n'affecte pas les descriptions, ni l'attitude des autres à son égard (la pitié, la moquerie, le dédain, qui faisaient partie de son quotidien au moment où ses yeux sont tombés malades, ont mystérieusement disparus…).



Un dernier petit défaut m'a gênée (mais peut-être n'est-ce que dans mon édition ?) : beaucoup de mots aztèques sont employés dans les phrases, et pourtant, tous ne sont pas référencés dans le lexique – le plus souvent parce qu'ils sont expliqué lors de leur première apparition. C'est bien dommage, car cela nous force soit à revenir en arrière à la recherche de cette première évocation, soit à abdiquer et laisser le mystère du mot.



Côté points positifs, l'écriture, fluide, est très agréable à lire. L'histoire est très bien construite et monte lentement en puissance (le détail d'une vie, ça ne peut pas être survolé !) et les personnages sont très attachants. Les rebondissements revitalisent le récit (sauf pendant les 100 premières pages, où je me suis un peu ennuyée) et sont parfois trashs. Jennings est cru dans ses descriptions.

Mais contrairement à Spyeagle, je n'ai pas eu trop de problèmes avec cela. Tzitzitlini est plus âgée que son frère, et il me semble qu'elle a douze ans, et non sept, quand ils couchent ensemble (de même qu'à mon sens, Nuage Noir est forcément pubère, parce que sinon ça marche pas :P). Certes, c'est perturbant de savoir qu'ils font déjà ça si jeunes, mais cela arrive aussi dans la réalité (des petites filles qui tombent enceintes à douze ans…). Et plusieurs sociétés font se marier les filles à douze ans, voire plus tôt (je pense notamment à certains pays musulmans), et c'est plutôt nous qui nous marions très tard (je crois que la moyenne française est de 28 ans). Tout comme les autres scènes de sexe, on ne peut pas ne pas en parler sous prétexte que ce n'est pas convenable. Cela existe, et si le rôle de la littérature est de représenter, critiquer ou s'inspirer du réel, c'est normal qu'elle aborde ce sujet.

Certes, c'est très décrit (parfois trop), mais personnellement je l'ai plus vu comme un moyen pour le vieux Mixtli qui raconte de se moquer des frères dominicains et de l'évêque, qui sont obligés d'écouter son « étalement de dépravation ». Y-a-t-il une critique religieuse sous-jacente ?

En tout cas, cette sexualité affichée est beaucoup mieux traitée que celle de Sexus alors que ce n'est pas moins décrit. Henry Miller y raconte sa jeunesse et affiche une conduite parfaitement amorale et égocentrique. La sexualité de ce livre n'a pas de sens, si ce n'est provoquer l'Amérique des années 20, alors que dans Azteca, elle a une utilité à l'intérieur même de l'histoire : elle rend certaines scènes encore plus affreuses, plus poignantes, d'autres comiques, elle provoque les dominicains et le lecteur… Et le fait qu'il emploie des mots aztèques pour les décrire enlève toute vulgarité.



En conclusion, je dirais que c'est un très bon livre qui, bien qu'à ne pas mettre en toutes les mains, plaira sûrement aux férus d'histoire et à ceux que les gros pavés font envie ! J'ai eu un peu de mal à accrocher dans les premières pages, mais par la suite, les rebondissements m'ont complètement tenue en haleine. Je peux dire que je ne regrette pas cette dépense et que je relirai sûrement Azteca d'ici quelques temps (il y a tellement de choses qui se passent, tellement de retournements qu'on oublie vite les détails et que c'est un bouquin qui doit pouvoir se relire à tout moment).
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Azteca

Impossible de lâcher ce livre, dès le début le lecteur est pris dans un tourbillon qui ne cesse qu'avec le mot fin. Et une fois refermé je suis resté assomé quelques temps. Difficile de rentrer dans une autre lecture après celui-là.

J'avais toujours reproché à mon prof. d'histoire le trop grand intérêt que l'éducation nationale portait sur la civilisation Egyptienne au détriment des autres. Bah là j'ai été servi : tout y est décrit en détail. Un vrai travail de fourmi que nous propose Gary Jennings par le biais de la vie de Mixtli. Plus de mille pages y a de quoi se régaler !

Nous sommes emportés en dehors de notre temps, de notre espace, de nos repères actuels. Une autre vie, une autre époque, un style de vie différent que les conquistadors ont détruits au 16ème siécle.

Bien sur il y a des scénes plus ou moins "hard", certaines même sont très très "hard", mais les civilisations précomlombiennes n'étaient pas des tendres. Si vous sortez de lire "le monde merveilleux des bisounours" attendez vous à un grosse claque. En fait c'est Impossible de raconter leur quotidien sans ces scénes. Il n'est qu'a voir le film "Apocalypto".

Résonnent en moi les paroles de la chanson de Neil Young "Cortez the Killer" qui à chaque écoute m'arrache des frissons et de larmes d'émotions ou tout est dit en une poignée de mots.

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Azteca

Que dire de ce roman...que c'est plutôt un énorme pavé qu'un roman. Au delà du nombre de pages, qui n'est en soit pas un critère, ce livre est stupéfiant.

En effet, l'auteur retrace la vie de Mixtli qui est une sorte de scribe et, tout au long du livre ce n'est pas que sa vie qu'il nous raconte mais aussi l'histoire de toute une civilisation.

C'est sanglant, choquant aussi souvent mais à la fois passionnant et émouvant.

J'ai eu du mal à plonger dedans. Le roman tire parfois en longueur mais pas sur des détails "sans sens". Au contraire, c'est bien construit.

Je ne l'ai pas précisé mais l'aventure se déroule un peu avant et pendant la conquête du Mexique par les Espagnols.

Au final, on ne peut que déplorer la colonisation car quelle perte tant en terme d'architecture qu'en terme de culture mais voilà cette épopée fait partie de l'histoire mexicaine.

Ce roman m'a permis de m'intéresser de près à cette culture aztèque, maya, mexica ainsi qu'aux sacrifices humains et c'est amusant de constater à quel point les Mexicains d'aujourd'hui sont empreints de culture espagnole et non plus de leurs traditions d'origine.

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Azteca

Acheté par impulsion dix ans plus tôt puis délaissé aux abords de la trentième page, j'ai remis le nez dans ce gros livre. Si comme on dit l'Histoire est toujours écrite par les vainqueurs, ce roman donne la parole aux Aztèques vaincus par les conquistadors. Le procédé narratif (un captif vaincu doit raconter son histoire et en creux sa civilisation à un évêque borné, ne pensant qu'à l'expédier "ad patres" au plus vite;mais l'évêque doit rendre compte au Roi curieux de tout connaître de ses nouveaux sujets, prolongeant d'autant les jours du captif). Le monde aztèque est somptueusement décrit et le ton narquois et ironique du captif vis à vis des vainqueurs est réjouissant. Un très beau livre que j'ai dévoré sans comprendre comment j'avais pu le négliger pendant dix ans.
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L'Automne Aztèque

Ce roman est le second tome, dont le premier était Azteca et qui racontait les prémisses de la colonisation espagnole (cfr ma critique 9/01/2021).



Dans cette suite, dont l'histoire se déroule sous Carlos Quinto, nous faisons connaissance avec d'autres personnages mais qui sont apparentés à Mixtli.



Tenamaxtzin, ou Juan Britannico comme il a été baptisé par un prêtre chrétien, et son entourage : ses cousins, ses conquêtes, ses soldats, ses ennemis...



C'est surtout l'épopée de la Guerre de Mixton que dépeind ici, et de nouveau avec quel talent, Gary Jennings.

La Guerre de Mixton (1540-1542) tient son nom de l'endroit dans lequel se cachaient les belligérants. A leur tête, Tenamaxtzin qui refuse de voir son pays envahi par les Blancs (Cortes, Guzman, Alvarado).

Il réussit, au final, à constituer une armée pour bouter les Espagnols hors du Monde Unique.



Raconté en « je » par Tenamaxtzin et Véronica, dont je vous laisserai faire connaissance, ce récit est violent.

Tant dans les mœurs aztèques et méxica que dans les actes colonisateurs européens.



Avec le recul, je pense qu'on ne peut que constater que la colonisation par la force (mais a-t-elle déjà eu lieu dans la non-violence?) ne peut qu'entraîner une énorme perte culturelle et, bien entendu, humaine, comme dans toutes guerres.



En tout cas, Gary Jennings continue à me séduire par ses talents de conteur.
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Marco Polo, les voyages interdits, Tome 2 :..

666 pages pour le premier opus - 842 pages pour le second. le moins qu'on puisse dire c'est que le voyage de Marco Polo ce n'est pas un city-trip chez Ryanair.

Au terme de ce second opus, l'auteur fait dire à Marco Polo :" j'aurais pu résumer ma vie en 7 mots : je suis parti et je suis revenu".

Quel drame cela aurait été si le voyage avait été résumé à ce point !

Parce que, lorsque Gary Jennings raconte le voyage de l'Italien, c'est une immense aventure.

La difficulté étant, au final, de savoir sur quelles sources s'est appuyé l'auteur pour écrire ce roman.

Par conséquent, puisque l'idée est de critiquer le livre, et pas forcément sa véracité, j'en dirais que ce roman est splendide à lire avec une grosse préférence pour le second tome.

Nous sommes au Moyen-Âge et, sans surprise, à cette époque, les moeurs sont très particulières.

C'est le cas dans le premier tome et ça m'avait un peu dérangé. C'est moins le cas dans le second, en tout cas en ce qui concerne les pratiques sexuelles avec des mineurs.

Gary Jennings nous emmène donc dans le voyage de retour de Marco Polo. Une bonne partie de ce livre se déroule en Chine et on y apprend, comme dans le tome 1, énormément de choses telles que l'apparition de la "grenade" et des "mines", la découverte de certaines maladies... Et ces différents éléments expliquent encore la structure dans laquelle nous vivons aujourd'hui.

J'ai été complètement fascinée par ce roman qui est excellent.

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Azteca

Mixtli, dit Nuage sombre, raconte la légende d’une civilisation qui s’épanouit pendant des siècles au cœur du Mexique. Un monde éclatant et pourtant condamné.

Mixtli, un vieil Aztèque, est interrogé par l’évêque de la Nouvelle Espagne, Juan de Zumárraga, sur ordre de sa Majesté l’Empereur Charles Quin, curieux de connaître l’histoire et les mœurs de ce peuple qu’il a récemment conquis.

Azteca raconte la légende colorée et puissante d’une civilisation qui s’épanouit pendant de longs siècles dans un isolement splendide.

De bonne grâce, Mixtli commence donc son histoire, qui débute dans une petite ville située non loin de la capitale, Tenochtitlan, où il est né de parents de condition modeste. Il nous raconte, à travers son périple et sa vie qui le verra accomplir une fulgurante ascension sociale, l’apogée et la destruction de la civilisation Aztèque, avec de multiples détails sur de sur les coutumes de son peuple et de ceux alentours, tout comme les détails de leur histoire récente, s’achevant par leur rencontre avec les Espagnols et la guerre qui s’ensuivit.

Un récit bouleversant, mouvementé, riche de la beauté et de la violence qui caractérisaient le Mexique ancien.

Mais si l’histoire de Mixtli est brillamment retranscrite, si l’Histoire de ce Mexique révolu est parfaitement restituée, si l’attention du lecteur est soutenue, il y a cependant quelques quelques point faible à ce récit.

On pourrait reprocher à l’auteur un petit côté voyeur qui pourrait déranger. Si la civilisation aztèque était violente, ce que je ne conteste pas, il y a ici une surenchère de sacrifices humains, de cannibalisme. Et c’est sans compter les nombreuses scènes de sexe. Tout y passe , l’inceste, le viols, la pédophilie, les orgies, ou encore le lesbianisme ou la zoophilie!

Violence et sexe souvent associés.

Heureusement je ne suis ni pudibonde, ni puritaine, et Azteca ce n’est pas que ça. C’est aussi un contexte historique réaliste, une écriture fluide, le dépaysement garanti, de superbes descriptions, des décors hors normes, un protagoniste à l’histoire incroyable et de nombreux rebondissementsqui ont su me tenir en haleine.

Azteca c’est un Game of Throne grandeur nature, c’est la lutte pour le pouvoir, c’est les querelles intestines qui ont permis la conquête des envahisseurs espagnols. C’est aussi une sacré découverte de la société aztèque, de sa façon de régir le quotidien de tout à chacun, c’est l’organisation de cette société aztèque. Toute la complexité de la société aztèque avec toutes les couches qui composent celle-ci, comment elles sont organisées entre elle. C’est tout un pan de notre histoire universelle qui se joue là sous nos yeux.

Au final Azteca est une belle lecture intense, une fresque historique étonnante et incroyable.
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Sang aztèque

Récit totalement différent pour ce troisième opus.

Episode dans lequel Gary Jennings est plus proche d'Alexandre Dumas que jamais !



En effet, dans les deux premiers opus de la série, les civilisations Aztèque et Mexica ( ainsi qu'une multitude d'autres) étaient bien présentes.

Dans ce troisième tome, nous sommes plus proches d'un roman de cape et d'épée. Nous suivons les aventures de Cristo le Bastardo qui "s'élèvera" dans la bonne société espagnole.

Car, autre différence avec les deux premiers opus, là où le premier situait fortement la façon de vivre des différentes "tribus" indiennes originaires du Mexique, le second tome relevait le début de la colonisation espagnole. Et ce troisième tome, lui, s'éloigne plus encore de la société mexicaine espagnole.

On y croise, certes, encore un de la sorcellerie et l'utilisation de procédés ancestraux, mais nous combattons également des pirates.



En ce qui me concerne, j'ai moins apprécié ce troisième tome justement parce que l'auteur (mais est-ce bien l'auteur ?) s'éloigne de la ligne rouge des deux premières aventures.

Je précise "est-ce bien l'auteur" puisqu'une note en début de roman précise que cet épisode est posthume. Il a été assemblé sur base des notes et des recherches de Gary Jennings mais n'aurait pas été écrit par lui.
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Azteca

Azteca.

Six lettres, 1047 pages, un héros, L Histoire, Gary Jennings, mélangez le tout et vous obtiendrez un chef d'oeuvre.



J'ai toujours été fascinée par l'histoire d'Amérique centrale et Amérique du Sud. Je savais distinguer les Mayas des Aztèques, mais dans mon esprit, les Aztèques et les Incas se mélangeaient ; je ne savais qui du peuple inca ou du peuple aztèque faisait des sacrifices humains à son terrible dieu Huitzilopochtli ou encore lequel des deux avait omis d'inventer la roue.



En vérité, je savais parfaitement une chose que j'avais appris à l'école : les Aztèques ont connu leur déclin lorsque le grand Cortès est arrivé, suivi de ses guerriers espagnols au XVIe siècle.



Je suis donc partie à la découverte de ce monstre littéraire, ce livre aux éloges incroyables, avec une certaine ouverture d'esprit. J'ai lu quelques romans historiques et j'avais un avis mitigé quant à cette catégorie littéraire. Tantôt, ils étaient trop romancés, avec des détails à la limite de l'anachronisme, tantôt ils étaient trop réalistes et cela m'ennuyait profondément.



Je dois dire qu'Azteca est un cas très particulier : ce livre m'a littéralement transportée ; il m'a aussi paru d'un réalisme accru qui ne m'a pas ennuyé cette fois, mais qui m'a parfois profondément mise mal à l'aise comme lorsque je regarde un film en disant "cette scène-là, on aurait pu s'en passer".



Azteca, c'est l'apogée et le déclin des Aztèques. En réalité, il est fait surtout référence aux Mexica, qui vivaient à Tenochtitlan, l'actuel Mexico. Notre héros, Mixtli, est une personne ordinaire, et il est appréciable de lire un livre où le héros n'a rien de particulier, si ce n'est une soif d'apprendre. Je pense que Gary Jennings a voulu le rendre humain, avec des sentiments humains et des facultés humaines. Mais, à trop vouloir le rendre humain, il a parfois dépassé les limites et l'a rendu, à mes yeux, totalement inhumain ; je crois que c'est la première fois que je lis un livre aussi long dans lequel j'apprécie peu ou prou le personnage principal. C'est ici le seul point négatif que je trouve à ce chef d'oeuvre colossal : son héros.



En réalité, le héros n'est qu'un fil conducteur qui nous permet de découvrir une civilisation haute en couleur, avec ses traditions, sa religion omniprésente comme elle l'était à l'époque en Europe, ses peuples et même son histoire. Gary Jennings, en faisant voyager son personnage m'a véritablement transportée, il m'a emmenée avec lui chez les Mayas, il m'a emmenée avec lui voir les sacrifices humains à Tenochtitlan, il m'a emmenée avec lui voir la terrifique "fête" Xipe Totec, il m'a emmenée avec lui à la cour de Texcoco et m'a montré l'arrivée des colons. J'ai pu rencontrer le grand Ahuizotl, le lâche Moctezuma, le bienveillant Nezahualpilli, le pauvre Cuauhtémoc et l'insupportable Malintzin (qui ne mérite d'ailleurs pas de porter le "tzin", marque de noblesse, vous en conviendrez par vous même).



Ce que j'aime chez Gary Jennings, ce sont ses descriptions qui permettent aux lecteurs d'être plongés dans son univers plus que réaliste. Mais en plus de cela, et c'est ici toute la magie de ce livre, il nous fait sortir de celui-ci, ce qui nous amène à poser les questions suivantes : est-ce eux, les vrais "sauvages" ? le sacrifice humain faisait-il des Aztèques des êtres sanguinaires et primitifs ? Pouvait-on considérer que cette civilisation était inférieure à la nôtre au XVIe siècle ? (parce qu'ils n'avaient pas inventé la roue? NB : cette réponse se trouve dans le livre et est d'ailleurs nullement surprenante quand on voit l'avancée technique des Mexica ou plus généralement des Aztèques).



Par conséquent, Azteca n'est pas un livre dont vous ressortirez indemne. C'est le genre de roman que j'aime qualifier de fort, puissant et touchant à la fois. C'est un pur chef d'oeuvre que nous offre ici Gary Jennings, et si la civilisation aztèque vous fascine un tant soit peu, plongez dans l'univers de cet auteur incroyable, vous ne le regretterez pas.
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Azteca

Azteca fait partie de ces livres qui sont très méconnus et qui pourtant sont des références sur les sujets qu'ils traitent.

Ici on parle de la culture et de l'histoire des aztèques et Azteca est LE livre référence, voire même un livre culte.

Gary Jennings nous offre une œuvre gigantesque et une immersion complète dans le monde aztèque si méconnu.

C'est par le récit à la 1ere personne d'un vieil aztèque que l'auteur va conter son histoire.

Ce vieil aztèque va donc raconter sa vie et par la même celle de son peuple à des religieux espagnols, tout ça la demande du roi Charles Quint en personne.

Le monarque est curieux de mieux connaître ces barbares dégénerés d'Azteques qu'il a colonisé et massacré au nom de notre Sainte Mère l'église et puis un peu aussi ( un peu beaucoup d'ailleurs) pour leur piller tout leur or.

Chacun choisira de quel côté se trouve la barbarie.

D'ailleurs au niveau finesse et raffinement, vous apprendrez grâce à la documentation monumentale de l'auteur que l'azteque n'était pas toujours le plus fin.

D'ailleurs attention !

Carré blanc- interdit aux moins de 18 ans- parental advisory lyrics !

Si vous n'aimez pas la violence et si vous êtes chastes sur ce qui se passe en dessous de la ceinture fuyez !

Brûlez ce livre et achetez un Musso.

Car Jennings va tout nous raconter.

Bien sur vous saurez tout sur l'habillement, la gastronomie, les croyances et les relations sociales à cette époque comme dans tout bon roman historique, mais Jennings ne triche pas et va nous décrire à quel point le peuple aztèque fut violent et depravé.

Sacrifices humains, cœurs arrachés, ecorchage à vif, décapitation, emasculation, enucleation, torture, viols et j'en oublie encore.

Nous aurons aussi de l'homosexualité, de la pédophilie, de la zoophilie, de l'esclavage sexuel et des handicapés livrés aux bons plaisirs de vieux aztèques pervers.

Vous êtes donc prévenus, c' est pas Martine au Mexique !

À part ça c'est bien écrit et on est complètement happé dans cette histoire et fasciné par cette si mystérieuse civilisation aztèque.

Seul bemol sur les 1050 pages du livres, c'est un peu long sur la fin et j'ai eu envie d'en finir.



Pour conclure :



Azteca est un roman historique coup de poing qui réussi haut la main la mission suprême d'un livre :

Vous faire voyager dans des mondes inconnus et vous apprendre de nouvelles choses.



Si comme moi vous recherchez ça, vous pouvez embarquer avec Jennings sur Azteca Airlines.

À condition d'avoir le cœur très bien accroché, vous pourrez pas dire que vous étiez pas au courant !





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Marco Polo, les voyages interdits, Tome 1 :..

Le jeune Marco appartient à l'illustre famille Polo, des marchands vénitiens qui ont fait fortune grâce au commerce du safran en Orient. Très tôt,il se retrouve orphelin : sa mère décède et son père ainsi que son oncle ont disparu voilà des années au cours d'un de leurs voyages. On ne peut pas dire qu'il brille par son assiduité à l'école, préférant traîner sur les docks, Marco découvre les choses de la vie dans les bas fonds de Venise. Il se retrouve impliqué dans une affaire de meurtre dont il n’est qu’un artifice involontaire, on le jette en prison, la fin semble proche. Mais parfois, le destin s'en mêle et change le cours d'une vie. Son père, Nico, et son oncle, Matteo, sont de retour à Venise après plus de dix ans d'absence; ils obtiennent sa grâce mais à une seule condition, Marco est condamné à l'exil et doit fuir la cité des Doges.



Les frères Polo doivent accomplir une mission confiée par le khakhan Kubilaï, lui amener cent prêtres. Marco les accompagne, les trois Polo se mettent en route pour un long voyage jusqu'au confins du monde qui doit les conduire à Khanbalik. En empruntant la route de la soie, ils doivent affronter bien des dangers : échapper aux assassins musulmans les Egarés, sortir indemne du terrible désert du Dasht-e-Kavir, gravir les contreforts himalayens, traverser les territoires du redoutable Kaidu. Mais pas seulement, car si ce voyage est celui de tous les dangers, il est aussi le théâtre d'incroyables découvertes, de mondes totalement inconnus à Marco Polo. Ainsi, il s'émerveille devant la prestigieuse Perse, s'adonne à des nuits de débauche avec deux princesses, visite le bazar de Bagdad aux innombrables trésors et marchandises, aperçoit ces énormes animaux qui vivent sur le Toit du monde, les Yaks, ou encore découvre l'immense royaume de Kithai (Chine).



Gary Jennings effectue un vrai travail d’anthropologue et d'historien en décrivant les peuples et leurs coutumes. On apprend énormément de choses dans ce roman, sur les mœurs et les croyances de ces lointaines contrées, mais aussi sur les différentes religions. Sans parler des nombreux mots de vénitien, farsi, mongol et autres langues dont l'auteur nous révèle le sens et l'étymologie.

Ce premier tome contient de nombreuse scènes torrides car Marco, jeune aventurier, découvre le monde sous toutes ses formes, ce qui justifie pleinement le titre « Les voyages interdits ».



J'ai adoré ce roman, aux airs de Mille et une nuits, aux saveurs orientales et aux visions colorées et envoûtantes. Et dire qu'il y a le tome deux qui m'attend, je ne pouvais pas rêver mieux...

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Azteca

Il y avait longtemps qu'un livre ne m'avait pas autant dépaysé. Aztec de Gary Jennings appartient à ce genre de livres massifs que vous trimballez partout avec vous pendant 15 jours tellement vous voulez profiter de la moindre minute de temps libre pour avancer dans votre lecture. C'est du lourd (plus de 1000 pages denses en édition poche) mais il ne fallait pas moins de pages pour parler avec passion de cette civilisation assez méconnue, mais d'une richesse incroyable.



L'histoire racontée par le roman celle d'un évèque espagnole qui est chargé par le roi d'Espagne d'interviewer un vieil aztèque afin de receuillir des renseignements sur cette civilisation que les conquistadors ont méthodiquement saccagé. L'évèque réunit donc un poignée de copistes et demandent à un autochtone de raconter sa vie pour acheminer ce récit par chapitre au roi d'Espagne. Mais le vieil aztéque en question raconte sa vie avec tellement de détails et d'aventures que la collecte de renseignements devient une véritable saga. Le livre est donc composé d'une douzaine de chapitres (qui sont censés avoir été envoyés individuellement en Espagne) entrecoupés par des lettres de l'évèque qui essaye de pondérer le récit de l'aztèque.



Le vieil aztèque se nomme Dark Cloud, mais il va collectionner les noms tout au long de sa longue vie fructueuse. Il raconte avec exhaustivité la vie de la civilisation aztèque avant la venue des espagnols depuis son enfance insouciante en tant que fils de tailleur de pierre jusqu'à son improbable anoblissement quand il jouera un rôle prépondérant lors de la venue de Cortés. Sa vie est une collection d'aventures rocambolesques qui le poussent à parcourir le territoire aztèque de long en large pour participer à une guerre, apprendre de nouvelles langues, faire du commerce, enquêter sur les civilisations qui ont précédé l'ère aztèque... Sa vie est si riche qu'à l'instar de l'évèque, le lecteur se surprend à soupçonner le héros de mythomanie.



Le talent de Gary Jennings, c'est d'arriver à expliquer la civilisation aztèque tout en racontant des histoires. Il donne au lecteur énormément d'informations sur les us et coutumes aztèques sans jamais verser dans la leçon scolaire. Grace à son dispositif narratif (c'est un aztèque qui raconte son pays à des étrangers) l'ignorance du lecteur quand au monde aztèque est assumée au départ mais est lentement comblée par le foisonnement des anecdotes sur la vie quotidienne des indigènes. L'autre bonne idée de Gary Jennings, c'est qu'il sait savamment mélanger dans son récit la violence (les fameux sacrifices humains, les combats à coups d'armes en obsidienne...), le sexe (le héros se plait à choquer l'évèque en racontant ses multiples frasques sexuelles), l'aventure (toutes les provinces aztèques, ou presque, sont l'occasion d'une mission) et l'histoire (car en plus de dresser le portrait d'une civilisation, il narre le choc de deux cultures).



Après l'incroyable succès d'Aztec en 1982, Gary Jennings a écrit depuis 10 ans 3 autres romans de 1000 pages qui forment une suite à cette brillante saga historique : Aztec Autumn, Aztec Blood et Aztec Rage.
Lien : http://hu-mu.blogspot.com/20..
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