Gary Shteyngart -
Mémoires d'un bon à rien .
Gary Shteyngart vous présente son ouvrage "
Mémoires d'un bon à rien" aux éditions de l'Olivier. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par
Stéphane Roques. Retrouvez le livre : http://www.mollat.com/livres/shteyngart-gary-memoires-bon-rien-9782823604979.html Notes de Musique : Expatriates (Live in studio) by Yair Yona. Free Music Archive. www.mollat.com Retrouvez la librairie Mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat You Tube : https://www.youtube.com/user/LibrairieMollat Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
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C'est ça l'Amérique, mon chéri. Quand un rêve meurt, y en a toujours un autre.
Les montagnes étaient couvertes d'un velours vert. Et derrière ces montagnes, il y avait d'autres montagnes, certaines roussies à l'ocre, d'autres marbrées de marron.
Il respirait comme un fugitif qui prend le car pour avoir la vie sauve.
Même ses rêves de traversée du pays en car allaient de pair avec avec la possibilité de coucher un jour ses voyages par écrit.
Barry craignait plus que tout de visiter les Galeries de l'Académie, cer ce n'était pas une église où l'on pouvait, dans le pire des cas, profiter de la splendeur et de la fraîcheur du marbre et de la pierre.
De l'autre côté de l'Hudson, à 4 heures du matin, Manhattan était presque entièrement plongée dans l'obscurité, telle une version préhollandaise d'elle-même.
Il n'y a rien de plus beau que de prendre un bateau à Naples et de voir les falaises de Capri au loin.
Une femme coiffée d'un serre-tête violet à oreilles de lapin et vêtue d'un débardeur barré des lettres PARIS en strass s'aggripait à la grille du rideau,scrutant le guichet vide comme l'épouse d'un marin regarde un bateau prendre la mer.
"Il faut que je parte d'ici",lui dit Barry.
La femme considéra son visage.Elle pouvait avoir trente ans comme cinquante, impossible à savoir,et Barry se dit que chaque seconde de sa vie avait dû être douloureuse. "Sans déconner",répondit-elle.
Barry ne s'était mis à détester Trump qu'après l'avoir vu se moquer d'un journaliste handicapé lors d'une conférence de presse,agitant les bras pour mimer son infirmité. Shiva faisait pareil- on appelait ça "battre des bras"- chaque fois qu'il tentait d'exprimer un intense plaisir tacite.Quiconque se moquait de l'une des rares manifestations de joie de son fils ne méritait pas de vivre.
La pluie était violente, la lumière faible, un gratte-ciel Art déco sanglotait sur l'épaule d'un autre.