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Citation de sonatem


     
Même des motifs comme ceux qu’éveille le travail du bois n’arrivent pas à effacer l’image de l’arbre vivant. Dans ses fibres, le bois garde toujours le souvenir de sa vigueur verticale, et l’on ne lutte pas sans habileté contre le sens du bois, contre ses fibres. Aussi, pour certains psychismes, le bois est une sorte de cinquième élément – de cinquième matière –, et il n’est pas rare, par exemple, de rencontrer, dans les philosophies orientales, le bois au rang des éléments fondamentaux. Mais alors une telle désignation implique le travail du bois ; elle est, à notre avis, une rêverie de l’homo faber (…) nous devons reconnaître que le bois est peu important pour l’onirisme profond. Alors que les arbres et les forêts jouent un si grand rôle dans notre vie nocturne, le bois lui-même ni figure guère.
     
Le rêve n’est pas instrumental, il ne se sert pas de moyens, il vit directement dans le règne des fins ; il imagine directement les éléments et vit directement leur vie élémentaire. Dans nos rêves, nous flottons sans bateau, sans radeau, sans nous donner la peine de creuser le canot dans le tronc des arbres ; dans le rêve, le tronc des arbres est toujours creux ; le tronc des arbres est toujours prêt à nous recevoir pour dormir allongé, dans un long sommeil sûr d’un vigoureux et jeune réveil.
     
L’arbre est donc un être que le rêve profond ne mutile pas.
     
Chapitre X – L’arbre aérien (pp. 234-235, Édition José Corti, 1985).
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