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2.64/5 (sur 7 notes)

Nationalité : Luxembourg
Biographie :

Gaston Carré est né en France de père français et de mère allemande. Après un doctorat en psychologie clinique et en psychopathologie à l'Université de Strasbourg, il enseigna le français et la philosophie en France. En 1983, Il arriva au Luxembourg, où il travailla d'abord comme psychologue au département marketing de Ferrero. À partir de 1989, il s'orienta vers le journalisme, intégrant d'abord le Lëtzebuerger Journal (1989-1991 et 1993-2000), avec une interruption en 1992, quand il s'engagea en tant que consultant auprès de la Commission européenne. A partir de 1993, il collabora en outre, sous pseudonyme, à d'Lëtzebuerger Land. De 2001 à 2004, il devint journaliste au quotidien Voix du Luxembourg, avant de travailler, depuis 2005, au Luxemburger Wort. Gaston Carré est l'époux de Sonia da Silva.
Dans un premier temps, Gaston Carré aborda des sujets psychologiques.
Killing fields, les champs de l'obscène. 78 jours de guerre pour le Kosovo (1999) est une chronique politique avec commentaires personnels sur l'intervention militaire des troupes alliées au Kosovo.
Gaston Carré travaille aussi avec ou au sujet d'artistes visuels, il est l'auteur ou de le co-auteur d'études sur les peintres Guy Michels (2009) et Charly Reinertz (2011) et a rédigé le catalogue de l'exposition de photos de Michel Medinger Pompes à essence. 1980-1990 (2011).
Dans Un accord en souffrance, récompensé lors du concours Libertés 2000, Gaston Carré présente la biographie fictive de Friedemann Bach qui est écrasé par la notoriété de son père, Jean Sébastien. Figures de la névrose ordinaire est un recueil de réflexions et d'observations, entre autres sur le Luxembourg, régulièrement publiées dans la Voix du Luxembourg, sous le pseudonyme de Saint-Drome. Dans Retour à Jajouka, entre récit de voyage, essai littéraire et biographie, Carré fait suivre au narrateur les traces de Brian Jones, fondateur des Rolling Stones, au Maroc.
Le roman Retour en Barbarie nous montre deux amis, fils de pères ex soixante-huitards et eux aussi amis de longue date, partir pour la Syrie afin de combattre aux côtés de Daech, ou soi-disant Etat islamique (EI).
Gaston Carré part de sa situation de journaliste et ancien chef de la rubrique culturelle au Luxemburger Wort pour raconter dans la fiction réaliste Page blanche la situation d’un quotidien et de ses collaborateurs qui doivent faire face aux changements profonds causés dans leur travail par le poids de plus en plus important des nouvelles en ligne
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Source : http://www.autorenlexikon.lu
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Keith Richards a soufflé 80 bougies, et le vieux brigand les a mouchées d'un coup, par le nez, tant ce qu'il exhale reste puissant. Mick Jagger aussi a 80 ans désormais, mais c'est un évènement, tandis que l'anniversaire de Keith fut un miracle.
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C'est pour cela qu'on devient journaliste d'ailleurs, pour mettre entre guillemets la férocité du monde.
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On ne dira jamais assez l'empreinte des psychotropes sur les sixites exaltées, qu'elle ont imbibées en profondeur, ni l'incroyable complaisance collective à l'endroit de cette imprégnation. Il faudra du temps encore pour prendre la mesure véritable de ce phénomène, plus de temps encore pour comprendre cette étrange inertie. C'est comme si le corps social, tétanisé tel un lapin par le regard du cobra, avait été paralysé par cette drogues qui sapait jusqu'à sa moelle et sa substance cérébrale, au point de laisser libre cours, de surcroît, aux catéchumènes se livrant à son panégyrique.
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— Bachir Attar joue une musique "sacrée", qu'il dit intouchable, mais n'hésite pas, oui, à la soumettre aux bidouillages synthétiques de Talvin Singh. Certains au village le considèrent comme un traître...
— Cet homme a une ambition personnelle. Il était destiné à une existence de pâtre, regard vissé au cul de ses chèvres, quand apparut Brian Jones. Il a compris alors qu'il existait un monde au-delà de Jajouka, et une magie d'un tout autre genre. Il a voulu sa part de cette magie, dans cet autre monde dont Jones avait été le visage. Et là, à Paris et à New York, il a compris qu'il avait un capital artistique à faire fructifier, un capital unique, qui ferait son bonheur et celui de son village par ricochet. L'ambition personnelle et le dévouement au bien commun ne sont pas incompatibles, au contraire. Attar est attaché à la survivance d'une musique qui lui a été donnée par son père, et est prêt à tout pour éviter qu'elle tombe dans l'oubli. Il faut bien comprendre la détermination de ce type, et sa rage au vu des maigres moyens dont il dispose au départ : il veut présenter sa musique au monde mais sort d'un trou qui hier encore ne connaissait pas l'électricité, il veut promouvoir une musique qu'il croit universelle mais ne parle ni anglais ni français pour le dire. Lui, Bachir Attar, est l'homme qui annoncera au monde la bonne nouvelle de Jajouka, mais cet homme n'a rien dans ses mains, rien que le souvenir de Brian Jones, qui a passé quelques heures seulement au village mais des heures qui à ses yeux d'enfant étaient une éternité. Attar donc a tablé sur l'effet Jones, s'est approprié son enregistrement et, en sens inverse, accepte que sa propre musique soit écorchée par des musiciens occidentaux. Tout ça peut paraître navrant mais repose sur une intention sincère et un enjeu respectable. Au nom de quoi s'indignerait-on, de quel droit crierait-on au traître alors qu'on trouve parfaitement naturel aujourd'hui qu'à la suite de Catherine Deneuve, dont un portrait se trouve comme tu sais chez Bachir, c'est Keith Richards qui maintenant vend son image à l'industrie du bling-bling et fait l'homme-sandwich pour Louis Vuitton !
p. 231-32
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« Un Rolling Stone dans le Rif », (Sur les pas de Brian Jones au Maroc) - Gaston Carré - éd. Erik Bonnier © - 2018
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L'auteur [Brion Gysin] de Désert dévorant, qui tout à sa passion de Jajouka s'est consacré à de savantes recherches sur son substrat historique, énonce à cet égard une hypothèse pour le moins saisissante pour quiconque a visité le site archéologique où j'ai fait halte lors de mon laborieux périple. Les Phéniciens, chassés de Lixus, auraient effectué un léger déplacement vers le sud-est, vers les monts Al-Sharif qui leur offraient une nature relativement généreuse et, surtout, la discrétion de ses plateaux difficilement accessibles et largement dérobés à la curiosité des intrus potentiels, où les prêtres et les prêtresses pouvaient s'adonner à leurs cultes scabreux. Quel était, sur ces plateaux d'Al-Sharif, le lieu de prédilection ?
Gysin se pencha sur les ressources de l'étymologie. Et fit alors un constat qui l'ébranla en profondeur : le segment « jouka » du nom Jajouka signifie « hibou ». Et « Djajouka » signifie « le mont du hibou ». Or le hibou est le symbole que les Phéniciens attribuèrent à la plus vénérée de leurs divinités, Astarté ! La terrible Astarté fut chassée de Lixus, et c'est à Jajouka qu'elle s'est exilée !
Les Phéniciens, fondateurs de Carthage en 814 av. J.-C., furent dès cette époque en contact avec des populations berbères. Dans un premier temps ils conservent leurs divinités propres, notamment Baal et Astarté. Mais ces premiers contacts débouchent sur des alliances, et les mythologies phéniciennes et berbères tendent alors à se confondre. De quoi Astarté fut-elle la déesse attitrée ? Oui ! De la fertilité et de la fécondité, encore. Et Astarté porte des cornes !
Aux prêtresses d'Astarté était faite obligation de se couper les cheveux, mais une alternative était proposée à celles qui ne voulaient céder à cette injonction: la prostitution un jour durant aux étrangers de passage. Des boucs ou des chèvres étaient la rétribution de ces sacrifices, dont les parties génitales étaient préalablement données en offrande à la divinité. Des sacrifices humains aussi étaient, selon les Romains, offerts à Astarté. Les offrandes devaient être « pures et sans tache », de sorte que c'étaient de jeunes garçons qui souvent étaient immolés.
p.182-83
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... C'est dès 1963 que Jones déclare périodiquement forfait, ou s'évanouit sur scène, ou manque les répétitions, état de carence qui s'exaspère en 1965 lors d'une tournée américaine au cours de laquelle il est sur scène une fois sur deux seulement. Ajoutons qu'il y avait de la perversité chez cet être torturé, un prosélytisme de sergent recruteur du mal, connu pour avoir jeté dans la drogue quiconque l'approchait peu ou prou, de sorte que la périphérie des Stones s'apparentera à un cimetière où l'on ne comptera plus les morts par initiation et imitation.
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Tout ce chemin...
Bachir fut aux States aussi, dont il garde un souvenir cuisant.
— J'étais à Seattle quelques jours après l'attaque du World Trade Center. J'ai commis la folie, oui, de me rendre aux États-Unis en pleine paranoïa, moi, Bachir Attar, Attar comme Atta, Mohammed Atta, le type qui le 11 septembre a jeté l'avion American Airline 11 sur la tour nord du W.T.C. Je suis allé en Amérique en septembre 2001, avec un passeport portant le nom du type le plus haï par la moitié non musulmane de la planète. Les flics me sont tombés dessus comme des mouches, et j'ai bien cru que je finirais ma vie dans une prison américaine.
D'aucuns estiment que les Attar sont des descendants du mythique Hassan I Sabbah, le Maître des Hachischins/Assassins, secte perse de terroristes ésotériques dispersée par les hordes mongoles en 1257. Connu à travers les écrits de Marco Polo, I Sabbah jetait sur ses ennemis les troupes de ses adeptes fanatisés, auxquels la consommation de haschisch permettait d'entrevoir les délices qui récompenseraient leurs faits d'armes au ciel. Cette secte ismaélienne qui a sévi au Liban et en Syrie au XIe siècle, et à laquelle les musiciens de Jajouka seraient corrélés par un obscur lignage, endossait le sacrifice dans la conviction de voir s'entrouvrir les portes d'Allah et de ses légions de houris, femmes anges promises aux croyants valeureux.
p. 147
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Les protestations de Bachir d'ailleurs sont parasitées par les échos de Lixus, où je crois entendre le grondement d'Océan, tandis que me revient une affirmation de Georges Bataille selon qui « toute fête est chaos, ivresse et orgie ». Brion Gysin, intrigué par Jajouka, lorgnait lui aussi vers les vestiges de la cité phénicienne...
Gysin extrapole d'abord la figure grecque de Pan à la divinité romaine Faunus, dans la mesure où elle aussi, à l'instar de Pan/ Boujeloud, est préposée à la fécondité et à la fertilité. De grandes fêtes étaient organisées jadis en son honneur, les étonnantes Lupercales, au cours desquelles des jeunes gens largement dévêtus parcouraient les rues de la cité et flagellaient avec des lanières de cuir les femmes qui se massaient sur leur passage. Faunus le romain comme Pan l'arcadien est une figure lubrique. Mi-homme mi-chèvre comme Boujeloud, Faunus est un satyre, qui par-delà la cité antique s'est répandu dans les campagnes, où selon Ovide il taquinait les Nymphes. Mais les rhizomes qui prolifèrent dans le sous-sol historique et mythologique de Jajouka ne s'arrêtent pas sous la Rome antique : c'est jusqu'au temps des Phéniciens que s'étendrait l'ascendance de Boujeloud, temps au cours duquel ont sévi ses plus redoutables préfigurations.
p. 181
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Il faut s'armer de patience pour trouver ses repères au carrefour historique, anthropologique et mythologique où est implanté Jajouka, aussi encombré qu'est introuvable la route qui y mène.
Le rituel de Jajouka s'inscrit donc dans le contexte de l'Aïd el-Kébir, la grande fête du Sacrifice, qui elle-même marque la fin du « hadj », temps du pèlerinage à La Mecque, cinquième pilier de l'islam. L'Aïd el-Kébir célèbre la soumission d'Abraham à Dieu, symbolisée par l'épisode au cours duquel il s'apprête à égorger son fils Ismaël sur ordre d'Allah, quand celui-ci envoie, in extremis et par l'entremise de l'archange Gabriel, un mouton en substitut de l'enfant voulu comme offrande sacrificielle. En commémoration de cet acte les musulmans sacrifient un mouton — ou une chèvre, ou un bouc — égorgé après avoir été couchés sur son flanc gauche, tête tournée vers La Mecque.
Une fois accomplie cette commémoration certaines terres mahométanes, tel le Maroc rural, tendent à conférer à la fête les traits d'un carnaval. Un carnaval complexe, dans la mesure où des rites islamiques empruntent à des traditions berbères, amazighes en particulier, comme la mascarade de Bilmawen.
p. 178
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Brian voulait, « ne voulait plus rien entendre », et c'est ce refus qui le disposait à entendre les flûtes de Jajouka et leurs figures musicales du vide. Transe dès lors ? Oui, on peut croire que cette musique le porta loin, loin de tout, jusqu'à ces extrêmes où c'est soi-même que l'on finit par rencontrer. Tout ici lui procurait un sentiment de déjà-vu, un sentiment d'étrange familiarité, en ce bourg perdu où il lui semblait résider de toute éternité.
« Nous avons tous entendu cette musique au Paradis » disait Rumi. « Bien que l'eau et l'argile de nos corps aient fait tomber sur nous un doute, quelque chose de cette musique sans cesse nous revient en mémoire. »
L'apprentissage au demeurant se fait par assimilation, par « infusion » pourrait-on dire.
« Personne ne peut écrire cette musique, personne ne peut la lire sauf les Attar, dit Bachir. J'étais petit, j'ai ouvert mes yeux sur les musiciens et mes oreilles à la musique que jouait mon père. Elle est entrée dans mon sang et m'a transformé pour toujours. »
Le pouvoir de transformation est l'autre attribut de la musique de Jajouka, qui outre sa dimension mystique est dotée de vertus thérapeutiques.
p. 158
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