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Critiques de Gaston Couté (10)
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Le Gâs qu'a mal tourné : Poèmes et chansons

Ayant vu lors de la masse critique de septembre la sortie de cet opus mais ne l'ayant pas gagné, je me suis empressée de l'acheter lors des Journées Gaston Couté organisées à Meung sur Loire tout près de chez moi fin septembre.

Disons-le de suite, je suis une inconditionnelle de Couté, et encore plus de Couté dit par Bernard Meulien. Sans faire injure aux autres magnifiques interprètes de Gaston Couté, pour moi c'est la référence.

Je n'ai donc rien découvert ni les textes ni le diseur. Mais c'est à chaque fois des frissons. A cent ans d'écart, les thèmes nous touchent toujours autant.

Merci aux Editions Thélème d'avoir intégré Couté à leur catalogue pour le faire découvrir au plus grand nombre.

Mais je vous en conjure,où que vous soyez, allez voir en "live" les "diseux et diseuses" de Couté. Ils sont nombreux, jeunes ou vieux avec des sensibilités à fleur de peau qui font que tous les ans, j'en découvre de nouveaux et j'en redemande.
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La chanson d'un gâs qu'a mal tourné. Tome 2

N° 1447 Mars 2020.



Gaston Couté, le « gars qu’a mal tourné »



Gaston Couté (1880-1911) passa toute son enfance à Meung sur Loire où son père était meunier. Il n’aimait pas beaucoup d’école et lui préférait les bois et la nature. Dût-il à Villon qui fut un poète contestataire et qui y fut incarcéré quelques temps, d’être lui aussi « un gars qu’à mal tourné » mais Gaston connaissait par cœur des poèmes du Maître François et marqua très tôt sa préférence pour le français et l’histoire, délaissant les mathématiques au lycée d’Orléans qu’il finit par quitter en abandonnant définitivement ses études au grand dam de son père. Comme il n’était pas question d’en faire un meunier, on fit de lui, pour un temps seulement, un agent de perception, puis un reporter dans un journal du Loiret qui publia ses poèmes. Rapidement il fut invité à déclamer ses œuvres dans les cafés d’Orléans et se laissa convaincre de partir pour Paris où il débarqua en octobre 1898 à l’âge de 18 ans. Les cabarets montmartrois accueillirent favorablement ce poète beauceron patoisant, lui procurant des applaudissements, mais pas de cachet. Il connut une longue période de misère et malgré des rencontres comme celles de Jehan Rictus et de Georges Oble qui l’invitèrent dans un cabaret qu’ils animaient, la bohème désargentée qui fut la sienne à cette période fit de lui un SDF.

Il revenait parfois chez ses parents à Meung qui lui pardonnaient volontiers de ne pas avoir appris le métier de meunier mais l’acceptaient comme il était, rêveur et insoumis, indifférent aux biens matériels et incompris. Il reste un poète de la terre, de la nature, des bords de Loire du patois, des déshérités, des filles de ferme jetées à la rue... C’était un être mélancolique, précoce mais farouchement indépendant, ennemi des compromissions, solitaire et dépourvu d’ambition, indifférent à la réussite sociale… Tout cela fit de lui un révolutionnaire, réfractaire à tout ce qui compose une société, la justice, l’armée, l’Église, les notables, la religion mais sa vieille croyance religieuse le rapprocha de Dieu avant de mourir et lui inspira l’émouvant « Notre-Dame des sillons ». Il ne se contenta plus d’être un poète libertaire, anarchiste, délaissant à partir de la trentaine les cabarets où se pressaient les bourgeois, pour devenir un militant, défenseur du Peuple, dénonçant l’injustice, contestant la guerre, la maréchaussée, la prison, les flics. il s’engagea dans « La guerre sociale », le journal d’extrême gauche de Gustave Hervé qui lui ouvrit ses colonnes pour des textes contestataires et subversifs contre l’autorité mais aussi l’accueillit comme polémiste, dessinateur, caricaturiste et lui rendit hommage à sa mort. Ainsi se termina dans la misère le bref parcours de ce poète mort à 31 ans de privations, d’excès d’absinthe, de la tuberculose qui l’emporta. Son enterrement fut cependant suivi par une foule populaire.

Il y aurait beaucoup de choses intéressantes à dire sur ce personnage, pourtant mort jeune et qui ne chercha pas la notoriété de son vivant, mais une biographie n’est pas mon sujet, d’autres s’en sont brillamment chargé. A titre personnel, je me suis intéressé à l’œuvre de Gaston Couté à travers les travaux de Gérard Pierron, rencontré il y a bien longtemps lors d’un spectacle, et qui mit certains de ses poèmes en musique et les chanta. Il ne fut d’ailleurs pas le seul à être ému par le talent du Beauceron et beaucoup se penchèrent sur son œuvre et la commentèrent. Il est pourtant aujourd’hui un poète injustement oublié. De nos jours, il n’est meilleur vecteur de la poésie que la chanson et je me suis demandé pourquoi Georges Brassens qui pourtant a popularisé nombre de poètes comme Francis Jammes, Paul Fort, Victor Hugo, Antoine Pol … n’a pas fait mention, à tout le moins à ma connaissance, dans son œuvre immense, de Gaston Couté. Il y avait certes le patois beauceron, difficile à acclimater pour Georges qui n’en était pas familier mais on peut toujours voir dans les chansons sentimentales et surtout libertaires et anarchistes qui firent sa renommée, le souffle du Beauceron. Couté a peut-être mal tourné, c’est peut-être un poète maudit, mais il n’a pas vieilli.

©Hervé Gautier mhttp:// hervegautier.e-monsite.comN° 1423 - Janvier 2020.

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Le Gâs qu'a mal tourné : Poèmes et chansons

Courts textes, poésies (entre deux et quatre minutes en général), dans un jargon régional, offert par un Bernard Meulien à l'accent certain (véritable passeur d'art, l'homme a chanté Gaston Coûté toute sa vie). Totalement déstabilisant de prime abord ("- Qu'est-ce que c'est qu'ce patois d'antan ?"), on se laisse vraiment aller à percevoir une phrase ci ou là, à accepter que nous échappent certaines choses pour mieux en ressentir d'autres, et recevoir le plaisir simple de la lecture. L'immersion est généreuse et nouvelle pour moi : je n'avais jamais entendu le timbre des paysans beaucerons. J'ai vraiment apprécié ces horizons nouveaux. On sent une authenticité derrière tout cela et la nécessité de porter la voix des petites gens.



Malgré tout, il m'a manqué dans cette édition Thélème le côté papier des textes. J'aurais aimé m'y frotter davantage encore, sans avoir à chercher sur internet les textes, pour revenir sur les choses qui m'échappaient (ce que j'ai fait). Le CD seul frustre l'analyste en moi, besoin d'écrit pour admirer le style, de temps pour déchiffrer le sens, d'une lecture personnelle pour boire autrement le jus de gnognotte. Voilà la limite un peu chagrine qui m'a peiné ici.



Pour le reste, la prose est riche, la rime est atypique, on se laisse happer par ce voyage, autant géographique que temporel. Inattendu et curieux, tout ce qu'on aime !
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Le Gâs qu'a mal tourné : Poèmes et chansons

Du phrasé, de la tournure, du vocabulaire, du jargon. Voilà une étonnante excursion dans le petit monde inconnu de Gaston Couté, qui ne m'en aura pas tant coûté, puisque offert par l'opération masses critiques de Babelio (merci au site et aux éditions Thélème !).



Seul bémol, le CD est sous forme de fichiers MP3, ce qui signifie qu'il ne passe pas sur les platines CDs anciennes (dont je suis l'heureux possesseur, sniff), il m'aura fallu dénicher un vieux pc avec lecteur de CD (ça devient rare avec les portables).



Pour le reste, une régalade. Le conteur (et chanteur) Bernard Meulien fait passer bien des choses, émotions, luttes, engagements, et plus encore. Quelle est la plus-value du conteur dans ce plaisir de la lecture offerte ? Je ne saurais dire, mais il est certain qu'ici, auteur et lecteur savent fichtrement bien faire, de vrais beaux artisans du mot, qu'il ne faut pas hésiter à écouter. Le tout file avec force et sans une ride. La patte des artistes qui traversent le temps.
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Oeuvres complètes, tome 1 : La Chanson d'un g..

Un des plus grands poètes paysans. Plus qu'à lire à dévorer, à déguster
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Le Gâs qu'a mal tourné : Poèmes et chansons

Belle édition pour présenter l'oeuvre de ce poète libertaire définitivement indémodable avec une excellente introduction.

Une écriture trempée dans le patois beauceron, une poésie faite pour l'oralité qui a d'ailleurs était maintes fois mise en musique. Ce que nous a laissé Couté, c'est un mélange de tendresse et de vigueur terrienne qui se traduit par des charges narquoises contre l'injustice, le mépris de classe et l'hypocrisie morale qui s'achève par le panthéiste Cantique Païen, très intelligemment suivi dans cette édition du testamentaire Va Danser.
Lien : https://vu-des-collines.blog..
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Le Gâs qu'a mal tourné : Poèmes et chansons

Je ne connaissais ni l'auteur ni l'interprète; j'ai été étonnée par l'accent et le patois (certains mots ressemblent au patois que je connais mieux: "picard")

Certains textes m'ont touchée comme La Porte (l'enfermée) le Christ en bois; parfois cyniques : saoûl mais logique, la Marseillaise des requins.

Le texte imprimé m'aurait été utile.
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Le Gâs qu'a mal tourné : Poèmes et chansons

Lire de la poésie, ce n'est pas écouter des poèmes. J'aime lire de la poésie, me laisser porter dans ses rêves. Cette fois-ci c'est un livre audio que m'a envoyé Babelio, je n'ai pas l'habitude d'en écouter, mais je dois constater que l'écoute ou la lecture entraînent des plaisirs différents.

Pour moi, ce fut d'abord, dès les premiers mots, une grande émotion. Entendre ce "parler" des vieux paysans de ma lointaine enfance m'a profondément émue. La belle voix de Bernard Meulien porte très bien ces textes. Puis peu à peu surgit un monde paysan aujourd'hui disparu, rude,dur à la peine, rempli de révolte , facilement moqueur et plein d'humour.Je connaissais peu Gaston Couté ( juste "le Gâs qui a mal tourné") . C'est donc pour moi une découverte très agréable.
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Les mangeux d'terre

Une poésie de la Beauce sans fioritures, brute, "terrestre", qui ne ressemble à aucune autre. Gaston Couté, habitué des cabarets montmartrois de la belle époque, mérite une bien meilleure place au panthéon des grands poètes français. Pourquoi n'en ais-je jamais entendu parler ? Pas assez de textes (il est mort à trente ans) ? L'utilisation du parler patois n'est-il pas assez académique ?

À ceux qui sont en quête de raretés, de perles complètement oubliées, n'hésitez pas à le découvrir.
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La chanson d'un gâs qu'a mal tourné. Tome 3

GastonCouté, hors du temps

A L'Européen, « Le Discours du traîneux ››,

évocation du chansonnier et poète mort en1911





Voici, du fond de la mémoire, la voix d'Edith Piaf qui annonce avec respect, pour une émission de radio, en 1949, qu'elle va chanter l'une des chansons préférées de son père Louis, contorsionniste de cirque: « La

Julie Jolie, de Gaston Couté, un jeune poète paysan qui est mort prématurément et misérablement comme beaucoup de poètes, sur une musique de Léo Daniderff ›› Et d'entonner: «A la loué de la Saint-Jean/Un fermier qui s'râtlait des rentes/ Dans l'champ d'misèr'des pauvres gens/ Alla s'enque'ri 'd 'eun' servante. ›› A écouter sur YouTube. Comme quelques années plus tard Suzy Solidor ou Patachou, Edith Piaf avait enregistré, en 1936, deux chansons du poète beauceron, La Julie Iolie et Va danser. Depuis, Gaston Couté, né en 1880 et mort de tuberculose en 1911, n'a

cessé de « vivre ››.



Si Bernard Lavilliers l'a repris à ses débuts (La Dernière Bouteille, en 1967, Premiers pas, Le Christ en bois, en 1968), c'est.le chanteur et compositeur Gérard Pierron qui lui sa rendu ses galons de génial va-nu-pieds. Depuis 1977, date de sortie de son premier opus, La Chanson d 'un gâs qu'a mal tourné, Pierron n'a plus quitté l'univers du chansonnier libertaire. Il présente à L'Européen de Paris, jusqu'au 27 février, Le Discours du traîneux, spectacle créé en 2007, avec la chanteuse québécoise Hélène Maurice et le comédien Bernard Meulien. Une exposition et un livre, Le Temps d'amour, comportant des textes choisis du poète, avec des reproductions de partitions et des illustrations de Couté, complète le spectacle.



Arrivé àParis en 1898, Gaston Couté va devenir le versant paysan de Jehan Rictus (1867-1933), poète des cabarets montmartrois, auteur du Revenant (1896), où un sans-abri rencontre le Christ et le raconte en langage de la rue. Rictus faisait vivre l'argot parisien des clochards au Lapin agile ou aux

Quat'z'Arts; Gaston Couté y fit monter le patois de la Beauce, avec le même réalisme et la même conscience de l'éternelle exploitation de l'homme par l'homme. Fils de meunier, Couté est en rupture de banc, il écrit des chansons d'actualité pour des journaux anarchistes comme La Barricade et La Guerre sociale. Puis il sombre dans l'absinthe, à une époque de préparation guerrière, où les cocardiers prennent le pas sur les marginaux

de la colline de Montmartre, et dans la maladie.



Réflexion philosophique



En patois ou pas, les textes de Gaston Couté sont étonnamment vaillants. Gérard Pierron écrit dans la préface du Temps d 'amour que ce frère symbolique de Vincent Van Gogh marche « sur ce qu 'il reste des chemins qui ne sont pas encore mangés... traînant sa horde de peineux, de trimardeux, de galvaudeux,de filles engrossées;.. ››



Chronique sociale, l'œuvre deGaston Couté est aussi une réflexion philosophique sur le temps. On retrouvera Jean Ferrat et sa Montagne dans La Dernière Bouteille, Georges Brassens partout, Léo Ferré en embuscade. Il y a de la cruauté, de la sensualité (Sur le pressoir, repris par le groupe parisien La Tordue), de la lucidité des hommes perdus : «Allons les houmm's, allons mes frères !/ J 'veux ben que j'nai pas I'drouet au pain/ Laissez-moué lidrouet à la chimè-re/ La chimèr douc' des saoulés d 'vin. ››



Article de Véronique Mortaigne, paru dans Le Monde du 25 février 2011



Le Discours du traîneux, par Gérard Pierron, HélèneMaurice.et Bernard Meulien. Théâtre de |'Européen, 5, rue Biot,

Paris 17€. M° Place-de-Clichy. Tel. :

O1-43-87-97-13.Jusqu'au 27 février, à

20 h 80. 22 €. Livre disque, «Le Temps

d'amour››, Piqu & Colégraph, 216 p., 24€.





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