Gaston Rébuffat

Ouvrir un livre de Gaston Rébuffat est toujours un pur bonheur. La certitude d'embarquer pour de grandes aventures, mais bien plus que cela. Car cet immense alpiniste était aussi un artiste, un poète, un amoureux de la nature, et toutes ses qualités combinées font de lui un écrivain à part.

Lord John Hunt (chef de l'expédition victorieuse à l'Everest en 1953) écrit fort justement dans la préface : "Voilà un homme amoureux de ses montagnes, un grand artiste inconscient de sa valeur."

Gaston Rébuffat a la passion de la montagne chevillée au corps, et cette passion, il sait merveilleusement la partager. À tous ses lecteurs dans ses nombreux ouvrages, mais surtout à toutes les personnes qu'il a emmenées en tant que guide de haute montagne. Ce métier de guide, il en parle avec ferveur : "Le guide ne grimpe pas pour lui : il ouvre les portes de ses montagnes comme le jardinier les grilles de son parc. L'altitude est un cadre merveilleux pour un travail, escalader lui procure un plaisir qui ne le lasse pas, mais surtout il est payé par le bonheur de celui qu'il emmène. Il sait que telle ascension est particulièrement intéressante, qu'à tel détour, soudain, la vue est belle, que telle arête de glace est une dentelle ; il ne dit rien, mais sa récompense est dans le sourire de son compagnon quand celui-ci le découvre." Heureux clients qui sont partis avec ce guide exceptionnel !

Dans ce livre, souvent considéré comme son œuvre majeure, Gaston Rébuffat réussit merveilleusement à nous faire comprendre les motivations qui animent les alpinistes et les émotions qu'ils ressentent.

Il le fait à travers six récits d'ascensions des plus célèbres faces nord des Alpes : les Grandes Jorasses, le piz Badille, les Drus, le Cervin, la Cima Grande et l'Eiger. Des noms qui font rêver l'alpiniste chevronné comme le simple amoureux des montagnes. Des faces nord terribles, car leur exposition entraîne bien des difficultés supplémentaires.

Qu'on ne se méprenne pas : Gaston Rébuffat n'est pas un fou furieux à la recherche du danger. Ce qu'il cherche à travers les différentes ascensions qu'il effectue, c'est avant tout une communion avec la nature et une fraternité partagée avec ses compagnons d'aventure, car pour lui, l'aspect humain est primordial. Il le dit très clairement : "Nous ne sommes pas des trompe-la-mort, ni des aventuriers. Nous n'aimons pas avoir peur. Nous aimons la vie et notre métier." Ou encore, en parlant de l'activité du guide : "Il aime la difficulté, mais déteste le danger, ces deux notions si différentes."

Les six récits ont chacun leur caractère, leur personnalité si j'ose dire. Car dans chacun d'eux, l'aventure est différente. La paroi est différente. Les conditions climatiques sont différentes.

Aucun lassitude, donc, dans cette lecture. D'autant plus que Gaston Rébuffat ne se contente pas de nous conter les différentes péripéties. L'émotion est toujours très présente, et cette montagne qu'il aime par-dessus tout, il la ressens par tous ses sens, ce qui donne des passages savoureux dans lesquels il nous parle de l'odeur de tel ou tel rocher, ou du goût de l'air dans telle circonstance. Ce livre ne se lit pas qu'avec les yeux !

Le récit le plus saisissant est à mon avis le dernier, celui de l'ascension de la face nord de l'Eiger.

Les difficultés du terrain (une énorme face presque lisse et tout en surplomb), les éléments (les chutes de pierre, les avalanches, la neige qui s'infiltre partout, l'humidité, le froid), et l'aspect humain (sept hommes de différentes nationalités, unis dans trois cordées) font une histoire d'une grande force. D'autant que Gaston Rébuffat réussit dans ces pages encore mieux qu'ailleurs à nous faire vivre l'aventure de l'intérieur.

Le bivouac sur la face est tellement bien raconté que j'ai eu l'impression d'y être, et de ressentir avec les alpinistes la joie de voir s'allumer la petite flamme du réchaud qui permet de préparer une boisson chaude bienvenue dans le froid et la neige.

N'hésitez pas à vous encorder avec Gaston Rébuffat, vous serez entre de bonnes mains. Venez partager quelques instants avec un guide merveilleux qui, j'en suis certaine, a rejoint les étoiles dont il nous parle si bien dans ce livre.

Un tour en montagne avec Gaston Rébuffat ne se refuse pas. Quand ce magnifique alpiniste nous raconte les épisodes marquants de sa vie de guide, on embarque pour suivre ses aventures.

Il a choisi dans ce livre une forme originale : un dialogue fictif avec un jeune garçon curieux qui lui pose des questions. Cela rend le récit très vivant, et l'intérêt est sans cesse relancé.

Gaston Rébuffat balaie les grandes aventures de sa vie, depuis les escapades de jeunesse dans les calanques marseillaises jusqu'à l'expédition à l'Annapurna.

Les différents chapitres sont très variés, et l'on sent bien que l'auteur a eu une vie riche et passionnante.

Certains passages sont émouvants, d'autres sont drôles, comme dans le chapitre "Le Suédois et l'aiguille du Géant". Il y raconte une course incroyable qu'il a faite avec un client suédois, enchaînant les étapes à un rythme effréné afin de ne pas être, lui, à la traine. Un comble ! À la fin, ce client hors-norme avouera être champion universitaire de 1 500 mètres...

Les chapitres consacrés à l'Annapurna sont particulièrement intéressants, car ils ajoutent un éclairage supplémentaire aux récits de Maurice Herzog ou de Louis Lachenal. Sans polémiquer sur les torts des uns ou des autres (Gaston Rébuffat n'est pas un homme à polémiques), il nous partage dans ces lignes, plus que jamais sa passion de l'alpinisme.

La passion : voilà un mot qui résume bien cet auteur attachant qui éprouvait un amour fou pour la montagne, amour qu'il partageait toujours volontiers.

Un livre généreux, écrit par un magnifique alpiniste, doublé d'un homme qui avait un immense respect pour ses prédécesseurs, et pour qui l'amitié était une valeur sacrée. Une très belle lecture.

Ce livre est une sélection de textes de Gaston Rébuffat.

Gaston Rébuffat est un passionné, qui sait comme personne nous communiquer son amour de la montagne. Il ne se contente pas de nous raconter par le menu ses différentes courses, il nous en fait vivre toute la poésie. À ce titre, ce livre est loin d'être réservé aux seuls amateurs d'alpinisme.

Gaston Rébuffat partage avec le lecteur sa connaissance intime des différents sommets. Il connaît leur géométrie sur le bout des doigts, nous conte les dièdres, les fissures, les surplombs, la nature de la roche, son odeur... oui, son odeur ! Car Gaston Rébuffat est un esthète. Et ce qui le comble, ce n'est pas la performance sportive pure ou la technique, qui ne sont que des moyens pour atteindre le but suprême : une communion parfaite avec la nature. "Toucher un beau granit est agréable et rassurant".

Les pages consacrées au Cervin sont extraordinaires. C'est vrai que ce sommet, qu'il appelle "la cime exemplaire" est magnifique. Ayant eu la chance de l'avoir vu de près, je comprends qu'il fascine. Ici, Gaston Rébuffat ne se contente pas de le décrire comme l'ont fait tant d'autres. Il imagine un sculpteur à l’œuvre : " Le sculpteur disposait d'un bloc de pierre immense et magnifique ; mais de ce bloc, écartant tout partage, il n'en tirerait qu'un sommet". Suit alors le récit du travail du sculpteur, qui à chaque étape, tel un artiste, contemple son œuvre et effectue des choix, qui aboutissent à ce sommet unique en son genre.

Ce livre peut plaire à tous, montagnards chevronnés ou profanes. Les textes pleins de poésie et d'humanité ne peuvent que vous toucher. Je connaissais les exploits d'alpiniste de Gaston Rébuffat, mais j'ai découvert à travers cette lecture un homme sensible, profondément bon, un homme vrai. Respect.

Gaston Rébuffat est un auteur modeste, sous son stylo des courses extraordinaires sont juste très belles, les dangers affrontés ne sont pas niés, mais pas non plus bardés d'adjectifs emphatiques.

Dans ce livre, six ascensions, dans six faces nord, probablement les six plus prestigieuses des Alpes. Elles ne sont pas présentées comme des exploits mais comme des découvertes : Gaston Rébuffat insiste sur le plaisir de la solidarité en cordée, et sur celui de faire découvrir une montagne, une voie, voire un simple secteur de beau rocher qu'il aime.

Il rend hommage à ceux qui ont eu le courage et la force d'ouvrir ces voies, même s'il ne nie pas, sans l'apprécier, l'esprit de conquête, facilement nationaliste, qui a poussé ces grimpeurs à se dépasser, jusqu'à parfois y laisser leur vie. Et, prenant leur suite, il essaye de faire sien et de partager avec ses compagnons de cordée, parfois des jeunes encore en formation, le plaisir, teinté de peur par moments, de la découverte.

Ce sont donc des récits d'initiation, qu'il raconte avec un plaisir manifeste.

Ce récit est un grand bol d'air, avec vertige et grands frissons garantis sur les mythiques parois verticales des Alpes : Dru, Grandes Jorasses, Eiger, Cervin... Avec une écriture fluide et poétique Gaston Rébuffat nous fait partager son amour de la haute montagne et des valeurs comme l'amitié et la solidarité.... C'est un récit beau et dur car cette passion peut être fatale. Je prends toujours beaucoup de plaisir à lire ces exploits époustouflants et .... j'admire !

Gaston Rébuffat était plus qu´un montagnard de talent, réalisateur de grandes premières rocheuses. C´était aussi un homme de goût, cultivé, et qui savait faire partager sa passion de la montagne...loin de la caricature des taiseux chamoniards. Dans ce guide des cent plus belles courses du massif des écrins, qui n´a presque pas pris une ride plusieurs décennies après sa publication, chaque course, nourrie des détails techniques essentiels est aussi évoquée avec passion et une incontestable poésie. Un incontournable.

Un bon Rebuffat, c'est comme un bon cigare, c'est la certitude de passer un bon moment. Pas d'angoisses, pas de terreur. Avec Rebuffat la montagne est belle, les hommes sont beaux, le monde est beau ...c'est un monde merveilleux. Même les tempêtes sont belles. reste les étoiles. j'aime Rebuffat car c'est un fumeur de pipe au bivouac. Les fumeurs sous les étoiles....une espèce disparue. l'alpinisme ce n'est pas seulement la conquête l'escalade, les grandes faces nord, c'est aussi la contemplation. Merci Rebuffat.

Un livre qui m’a été offert quand j’étais jeune, et que je rêvais de monter un jour au sommet du Mont Blanc… Je l’ai relu maintenant, sachant désormais que je n’irai jamais au Mont Blanc.

Mais pas de regret, on ne peut pas tout faire dans une vie ! J’ai pris de nouveau un grand plaisir avec cette édition illustrée de gravures d’époque d’une part, relatant les premières tentatives et la conquête du toit de l’Europe à la fin du XIXème siècle, et de très belles photos contemporaines (mais des années 1960 !), la plupart en noir et blanc : ces dernières démontrent que même à l’époque de l’argentique, on savait capter des images qui font rêver.

Le propos du livre est de retracer les premières ascensions du Mont Blanc, et ensuite l’essor de l’alpinisme jusqu’aux années 1960.

Gaston Rebuffat, qui passa sa vie en montagne, explique tout d’abord comment est née l’idée de monter là-haut : jusqu’au milieu du XIXème siècle, c’était une idée saugrenue. Les seuls à braver les dangers de la haute montagne étaient les chasseurs de chamois et les chercheurs de cristaux, qui montaient non pas par plaisir, mais pour compléter leurs maigres ressources.

Tout change avec un homme : Horace Benedict de Saussure. Ce savant, botaniste et physicien, est tout d’abord guidé par le désir de réaliser des expériences de physique en altitude. Mais au fil des années, la découverte du plaisir de se trouver en haute montagne devient sa motivation principale, et la conquête du Mont Blanc son objectif. Offrant une récompense à qui trouvera la voie d’accès au sommet, il lance une compétition intense, remportée par deux chamoniards, le docteur Paccard et Jacques Balmat. C’est le début de la course aux sommets, qui ne s’arrêtera plus… Beaucoup sont venus ensuite, uniquement pour le plaisir de la communion avec la nature, pour relever des défis ou trouver un accomplissement personnel. Nombreux d’ailleurs sont ceux qui ont pris la plume pour exprimer leurs sentiments, comme Roger Frison-Roche, Walter Bonatti, Reinhold Messner et bien d’autres.

Gaston Rebuffat montre un style d’une grande sobriété, direct et précis, tout en restant très agréable à lire. Ce livre est à garder sous la main, pour en lire un passage ou feuilleter quelques images de temps en temps, et rêver aux sommets enneigés.

Richement illustré de photos modernes et de gravures anciennes, ce livre raconte l'histoire de la conquête du Mont-Blanc et des sommets du massif. C'est surtout un livre d'images, car cette histoire, on l'a lue un peu partout. J'apprécie dans ce livre que sous une photo on lise la liste des cols et sommets, et que les identifiant on puisse s'en rapprocher. Une annexe concise, voire sèche, liste les principales premières ascensions de sommets, de faces et d'arêtes du massif.

Le texte principal détaille de façon intéressante les étapes de la conquête du Mont-Blanc lui-même et à travers les motivations diverses de ces acteurs historiques montre comment l'amour des montagnes s'est répandu. La suite en revanche décrit de façon rapide les étapes de la conquête du massif mais n'apporte rien de plus que l'annexe. Finalement deux chapitres parlent plus de l'expérience personnelle de la découverte de la montagne et du plaisir à partager cette expérience, ils sont plus vivants.

En résumé, c'est surtout un livre rempli d'images de qualité, belles photos en noir et blanc et gravures qui illustrent la vision romantique des périls de la montagne.

J'ai découvert Gaston Rébuffat grâce à des vidéos sur le web, et il m'avait paru extrêmement touchant. J'ai donc eu le plaisir de lire ce récit avec l'accent et le rythme particulier de sa voix dans ma tête, ce qui fut très agréable. Cette lecture confirme l'impression d'avoir affaire à un homme qui vit sa passion de l'alpinisme avec beaucoup de douceur et de poésie malgré cet environnement de la haute montagne qui inspire plutôt la volonté, le courage, la résistance, le combat. Il est pourvu de toutes ces valeurs sans aucun doute, mais ce ne sont pas celles qu'il met en avant dans les 6 récits de course sur les faces nord mythiques des Alpes qui composent ce livre. Nous le sentons grand pédagogue, profondément heureux de pouvoir partager et transmettre la beauté des montagnes qu'il parcourt avec des clients et amis. La volonté, le courage et le combat ne sont alors que de simples ingrédients qui renforcent et exaltent la camaraderie.



Ce récit fut moins marquant pour moi que les livres référence de Lionel Terray et Walter Bonatti, mais Gaston Rébuffat se tient fièrement à leur côté dans mon imaginaire des grands hommes de la montagne. Je recommande fortement la lecture de ce livre assez court lors de vacances en montagne, le soir au coin du feu, comme on passe un bon moment avec un ami.

Etoile et tempête est l’œuvre majeure de Gaston Rebuffat, un récit amoureux de la montagne, exprimé au travers de la narration de l’ascension de 6 faces nord parmi les plus célèbres et les plus dangereuses des Alpes, celles du Dru, des Grandes Jorasses, de l’Eiger, du Cervin, du piz Badile et de la Cima Grande di Lavaredo.



Gaston Rebuffat n’avait pourtant pas, malgré un parcours d’alpiniste exemplaire, le profil du guide de Chamonix classique, comme nombre de ses fameux contemporains, comme Lionel Terray ou encore Louis Lachenal. Marseillais, c’est sur les parois verticales et calcaires des calanques qu’il apprend son art, et se prend à rêver de verticalités encore plus audacieuses et vertigineuses.



Rebuffat est un grand passionné de la montagne. Son exploit le plus médiatisé sera sans doute sa participation à la cordée qui a vaincu le premier sommet de plus de 8000 mètres, le célèbre Annapurna, expédition dirigée par Maurice Herzog, et aux côtés notamment de Louis Lachenal et Lionel Terray.



Mais ce ne sera pas pour autant son ascension la plus agréable. Loin des doutes, des conflits d’intérêt et de la publicité, Etoile et tempêtes n’évoque que le pur plaisir et la simplicité de la montagne, de la nature, de l’endurance, mais aussi de l’amitié et de la solidarité des compagnons de cordée.



Dans Annapurna, une affaire de cordée, David Roberts évoque comment la lecture de ce livre écrit par le grimpeur marseillais qui l’a fasciné, et plongé, lui qui était une jeune étudiant américain, dans le monde de l’alpinisme. Il décrit l’éloquence de Rebuffat dans son lyrisme de la grâce et de la souplesse du grimpeur, qui, loin du « combat » souvent décrit dans la littérature de l’alpinisme, où le sommet est véritablement « assiégé », ne fait qu’emprunter une voie presque mystique, vers des hauteurs réservées aux plus valeureux.



Il existe d’ailleurs beaucoup de photographies de Gaston Rebuffat, l’homme au pull jacquard, agile et léger comme un danseur au-dessus du vide.



C’est une véritable philosophie de la montagne, de la nature et du sport, que développe le marseillais, en amoureux des sommets sauvages.



Ces faces nord – souvent mortelles- semblent être à l’adulte ce que les arbres sont aux enfants. Un terrain de jeu ? Plus que cela, une nécessité. L’enfant ne se demande jamais pourquoi il grimpe ni ce qu’il gagne à accéder au sommet…l’enfant ne cherche pas la gloire et ne recherche pas le danger, le frisson de la mort, même si bien souvent il chute.



Existe-t-il un alpinisme sans le danger toujours planant de la mort ? La négociation perpétuelle avec ? Pour Rebuffat, cette part n’était pas capitale, même s’il s’agit d’une donnée avec laquelle on serait insensé de ne pas composer.



Nous sommes par exemple loin d’une conception comme celle développée par Reinhold Messner Nanga Parbat, Femmes au sommet, où au contraire c’est la psychologie du dépassement de soi, la transcendance du danger de mort qui façonne le visage extrême de l’alpinisme, et qui en fait une conquête de l’impossible, renouvelable tant qu’il y aura non pas des sommets encore sauvages, mais tant qu’il y aura des hommes prêt à aller au-delà des limites du supportable.



Entre ces deux visions, bien audacieux qui voudrait trancher.



La montagne a cela d’exaltant qu’elle est le spectateur indifférent de toutes ces tentatives. Elle était là avant, et le sera après.



Emma Breton
Lien : http://www.madamedub.com

Gaston Rebuffat fut un très grand alpiniste. Ses "premières" dans des voies très difficiles et sa participation à des expéditions lointaines ont démontré sa valeur. Pourtant, il n'a pas acquis la célébrité d'autres montagnards français, qui n'étaient pas plus extraordinaires que lui. Peut-être est-ce dû à une certaine réserve, voire à sa modestie ? En tout cas, dans sa spécialité, il avait des qualités de pédagogue hors pair. Il a signé divers ouvrages non seulement intéressants, mais aussi très utiles.



Ce beau livre appartient à la collection "Les cent plus belles courses", qui fut éditée par Denoël. Comme son titre l'indique, le présent ouvrage décrit cent courses dans le massif du Mont Blanc, cent ascensions classées par difficulté croissante (jusqu'au pilier central du Frênay !). Le lecteur peut être décidé à les réaliser, ou bien... il veut simplement rêver. Pour chacune des courses, Rebuffat donne son impression personnelle, puis indique les caractéristiques techniques et donne une description détaillée. Le tout est illustré par de nombreuses et magnifiques photos, qui prouvent que ce massif est l'un des plus beaux du monde.

Ce volume fait partie d'une belle collection que Denoël a édité autrefois, pour le plus grand plaisir des amoureux de la montagne. Ici, Gaston Rebuffat présente lui-même les 100 plus belles courses dans le massif des Ecrins. Une fois de plus, le célèbre alpiniste démontre ses grandes compétences techniques et ses talents pédagogiques, mais également son amour sincère et profond pour la montagne. Au début de sa préface, il écrit: « C'est un paradis pour le bonheur des hommes, des fleurs et des bêtes. Ici on marche, on grimpe, on respire, on regarde, on écoute le silence, on entend vivre la nature en toute liberté ». G. Rebuffat insiste toujours sur l'accord nécessaire entre l'homme et la nature, le premier devant toujours respecter la seconde.



Dans le massif des Ecrins, on trouve des montagnes formidables: la Meije, l'Ailefroide, le Pelvoux et l'Olan, sans compter la petite Dibona – pour ne citer qu'elles – qui sont aussi impressionnantes que les sommets du massif du Mont-Blanc. Une centaine d'itinéraires, dont la difficulté va de PD à ED, sont décrits par l'auteur, photos et croquis à l'appui. La plupart des illustrations sont magnifiques. L'évocation de ces splendides courses motivera les alpinistes confirmés et fera rêver les apprentis montagnards. Un livre précieux.

G. Rebuffat fut un grand alpiniste, même s'il n'a pas eu beaucoup de grandes "premières" à son actif. A l'Annapurna, par exemple, il faisait partie de l'expédition victorieuse mais seuls Herzog et Lachenal ont gagné la gloire d'atteindre le sommet. Modeste, éloigné de tout esprit cocardier, amoureux sincère de la montagne, il ne prenait jamais des paris risqués et trop "surlignés" médiatiquement. De plus, il fut un excellent pédagogue qui a écrit des livres fort appréciés dans la formation des alpinistes amateurs.



"Etoiles et tempêtes" est pour moi une lecture de vacances très récente. Rebuffat y raconte quelques-unes des courses extraordinairement difficiles qu'il avait déjà réalisées dans les Alpes avant 1954. Les récits sont écrits simplement, avec des mots simples et sobres; le danger est constamment là, mais l'auteur l'assume lucidement et calmement. Rebuffat préfère exalter l'esthétique d'une paroi, plutôt que d'insister sur sa difficulté technique. Il souligne l'amitié qui lie les alpinistes encordés, "tirés vers le haut" par leur désir irrésistible d'atteindre ensemble le sommet convoité. C'est très beau, du moins pour ceux qui ont goûté à ce type d'aventure. "Etoiles et tempêtes" est le prototype même de ces livres qui font rêver l'apprenti montagnard, puis qui motivent les alpinistes aguerris dans la réalisation de leurs rêves.

Les connaisseurs de l'alpinisme n'ont pas besoin que l'on présente Gaston Rébuffat. Moins connu du grand public que Maurice Herzog, il a toutefois réalisé plus de courses et de premières que ce dernier. Il a aussi toujours voulu partager son amour de la montagne, par des films, conférences et livres.



Dans ce dernier, il explique à l'apprenti-montagnard comment se préparer au domaine de la haute montagne.



On a une curieuse impression en lisant cet ouvrage. Il est désuet: Rébuffat évoque une époque de l'alpinisme révolue, où les cordes en nylon commençaient tout juste à remplacer celles en chanvre (Rébuffat pèse le pour et le contre, expliquant que si les premières sont plus résistantes au choc de la chute et plus pratiques, elles sont plus sensibles au frottement et à l'usure), où on descendait en rappel avec la corde passée en "S" autour du corps, où La Tenue de l'alpiniste était nécessairement le pantalon knicker et les bas de laine, où l'escalade école avec les spits plantés dans la paroi était une hérésie...



Bref, par certains aspects le livre tient du document historique sur l'alpinisme des années 50-60. Ce qui ne le rend pas moins intéressant! Pour l'amateur de lectures d'époque, comme les témoignages de Livanos, Lachenal, et autres géants de la montagne, il permet de bien réaliser les conditions dans lesquelles se faisaient les ascensions... et de mesurer à leur juste valeur le courage, l’habileté et la force de ceux qui les ont accomplies.



On y trouve aussi des aspects intemporels de l'alpinisme, qu'il s'agisse de bons conseils (le but de l'alpiniste n'est jamais de chercher le danger: l'exploit accompli au mépris de toute prudence n'est qu'une imprudence, etc) ou de la conception humaniste de l'alpinisme que Rébuffat expose au fil des pages: la course est un partage entre les membres de la cordée, la montagne ne se conquiert pas, le goût de l'exploit ne doit pas faire oublier la beauté environnante... La montagne se vit, une course ne se bâcle pas: ne négliger ni la sécurité, ni le plaisir d'être entre terre et ciel...



De nombreuses photographies (ah, c'était la belle époque des livres superbement illustrés!! :-) ) accompagnent magnifiquement le propos: certaines sont très didactiques (détail des noeuds, techniques de coincement de main, et autres), mais la plupart d'entre elles sont surtout artistiques et communiquent une vision de la montagne.



Bref, une leçon d'alpinisme: comment faire de la montagne, mais aussi comment vivre la montagne. On ne passe plus la corde en "S" autour du corps pour les rappels, et les semelles en vibram n'existent plus, mais l'esprit de la montagne révélé par Rébuffat est toujours là.

Un des livres d'alpinisme que j'ai le plus aimé.

C'est un plaisir que de lire ces aventures de montagnes écrites par une plume si humble et sobre.

En fait, on sent que ce sont plus des notes personnelles, un journal, qu'une réelle envie d'écrire un livre. Les descriptions sont factuelles et pourtant l'émotion est très vive à la rencontre de ces faces nord, des escalades qui ont l'air magnifiques.

Gaston Rébuffat, guide de haute montagne, nous fait partager quelques unes de ses ascensions remarquables, sur 6 des faces nords les plus impressionantes des Alpes. Le bivouac sur la face Nord-Est du Piz Badile, avec son compagnon de cordée Bernard Pierre, est tout simplement dantesque. L'ascension de l'Eigerwand, un bel hommage à l'amitié et à la fraternité.



Rébuffat ne s'embarasse pas d'une plume compliquée pour décrire la beauté de la montagne, et sais vulgariser les aspects techniques de l'escalade. Ce livre vous accompagnera facilement pour un séjour en montagne.

Recueil de morceaux choisis qui à tendance à s’étirer dans les longueurs. Écriture poétique, riche en descriptions, qui révèle le « courage » de ces hommes des montagnes. Dommage que ce ne soit seulement qu’à partir des 50 derniers pages qu’un peu de variété est octroyée en abordant le thème de la spéléologie, des volcans, de la navigation et de l’escalade dans de nouveaux décors.