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Critiques de Gaëtan Faucer (36)
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Le vin, c'est divin

J'aime beaucoup les textes brefs, pour leur paradoxale richesse. Ils appellent souvent à interpréter des ambiguïtés inhérentes à l'absence de détails. Ici, il est presque impossible de parler, sans trop dévoiler, de la tragédie (ou plutôt comédie grinçante ?) qui se déroule sous nos yeux par une quiète nuit où la lune est admirable de beauté, à cause du caractère divin de ce breuvage rouge, communément connu sous le nom de vin.



Un trio de personnages (Maya une très belle jeune femme aux « beaux cheveux bouclés et un visage de poupée de cire » dont le prénom viendrait de Mar-yam, qui en hébreu signifie « goutte de mer », symbole de pureté et de noblesse, le père si fière de sa progéniture, et un mystérieux jeune homme qui « a des airs du comédien Adrien Brody ») dans un étrange huit-clos. J'y ai vu moi, une sorte de conte moderne dont la cruauté pourrait bien être de l'humour noir. « Féru de nature, il s'amuse à poster des tonnes de photos de différents arbres et fleurs sur les réseaux sociaux ». Tel est décrit le jeune homme si innocent en apparence ! Ou est-ce tout simplement un rêve ? le cauchemar du père pourrait bien être le conte de fée (abominable ?) de Maya. Mais, comme nous le savons aussi, in vino veritas ! À moins, qu'il ne s'agisse d'une sorte de brûlot contre les dangers du vin. « Aussi bon soit-il, le vin est un maître en perversité » (p. 17). Allez donc le lire pour savoir.

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La nuit de transit

Dans son testament, un père exige que le jour qui marquera sa disparition, son fils Adrien dorme une nuit chez sa mère pour ne pas la laisser seule ce jour-là.

Bon gré, mal gré, Eve (la mère) accepte ce qu'elle appelle une mascarade. Il faut dire que celle-ci s'en "donne à coeur joie" depuis la mort de son mari, d'autant plus qu'il lui a laissé un joli pactole. Une veuve joyeuse comme on dit.

Elle passe des soirées "orgiaques" avec Pierre, un ex-associé de son défunt époux, et de Mylène, un "canon".

Des complices de "débauche" qui ont un plan bien précis dans leur tête, à savoir mettre main basse sur la fortune d'Eve.

Seulement, c'était sans compter sur la présence des enfants, Adrien et sa soeur Cathy, qui se révèleront particulièrement habiles pour déjouer leur plan et "mettre au pas" une mère quelque peu frivole et égoïste.

Dans cette comédie dramatique en trois scènes, Gaëtan Faucer nous démontre une fois de plus son habilité à brouiller les pistes pour nous mener à un twist final inattendu.

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Sacha Guitry : Ça rend fou, la littérature

Il y a cinquante ans disparaissait Sacha Guitry. Pour la commémoration de sa disparition, la réédition du seul livre consacré à ses mémoires.

Que l'auteur de ces souvenirs ait eu " bonne mémoire ", tout le prouve dans ce livre – véritable feu d'artifice – qui raconteun auteur un peu oublié de ,os jours et qui a marqué son époque Nul autre que lui ne s'est fait renvoyer de tant d'écoles, de collèges et de lycées. Nul autre ne s'en est si bien justifié : " Pourquoi apprendre ce qui est dans les livres, puisque c'est dans les livres ? " Etonnez-vous, comme lui-même, en le voyant se métamorphoser, à vingt ans, en un auteur dont les contemporains acclament la première pièce et sifflent la suivante : " J'ai été applaudi – j'ai été sifflé : je me considère comme un véritable auteur dramatique. "
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L'année des d(i)eux

En matière d'aphorisme, l'auteur est brillant et ne cesse d'explorer les ressources vives des assertions brèves, des pensées fulgurantes, des nouveaux proverbes sérieux ou à se tordre.

L'acuité, le bon sens, la gémellité raison/verbe, l'inventivité constante font que ce petit livret propose des centaines d'aphorismes et citations sans lasser :

"Manquer d'humour, c'est manquer d'amour",

"La solitude nous construit",

"L'échec est le meilleur moyen de recommencer",

"Je ne parle pas tout seul, je me réponds",

"Sur la route de la vie, la solitude est une aire de repos", etc.

Tous les registres de l'âme et de l'esprit humains s'y retrouvent, avec ce sens de la fulgurance bienvenue, de l'à-propos à la Guitry (maître à penser de Faucer), les invites à réfléchir en tous sens pour donner à sa vie les voies (et voix) nécessaires.

Il faut lire Faucer pour ces aphorismes (où le deux a un sens magistral : les deux postes d'une réflexion salutaire).

Ph. Leuckx , Nos Lettres.
Lien : https://lamiroy.net/products..
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Des maux de midi

Fidèle à l'éditeur Lamiroy, Faucer y publie en ce début d'année un recueil tissé d'aphorismes, de jeux mots, de contrepèteries et autres jeux littéraires.

Le lecteur friand pourra puiser à l'envi dans ce flot ininterrompu de subtiles finesses de la langue, jouissive, irrévérencieuse, à la manière des Jarry et Devos enamourés.

"La lecture, c'est écrire avec les yeux" (p.36)

"Je veux ses lèvres livrées dans un livre" (p.25)

"l'échec sert à recommencer pour un mieux" (p.18)

L'humour hénaurme nous vaut :

"Je ne cherche pas ma moitié, vu que je suis quelqu'un d'entier" (p.22)

Pris au pied de la lettre, chaque fragment joue au pied de nez, s'amuse des vrais aphorismes, en use jusqu'à la lie, bref on est à la fête de la langue.

Ph. Leuckx
Lien : https://www.ecrivainsbelges...
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Le sourire de Rodin

Gaëtan Faucer, Le sourire de Rodin, éd. Spinelle.

Diable d’homme, que ce Gaëtan ! Il écrit, dirait-on, aussi vite qu’il parle, et l’action de cette pièce, qui par son sujet, et surtout son cadre, devrait être lente, recueillie, presque silencieuse par moments, se précipite comme un torrent, avec des coudes brusques, des tournants à angles droits.

Qui est qui, qui est quoi, qui domine qui, qui veut qui, qui veut quoi ? Les réponses se précipitent au même rythme que les questions, et pourtant il n’y a là nulle recherche de l’ambiguïté, du doute existentiel (si, mais…)

Un certain goût de sucré-salé, d’amandes amères…mais n’est-ce pas notre destin qui est ainsi fait, de contradictions multiples, d’incessantes mises à nu, et qui font mal, comme si c’était notre peau que l’on arrachait ?

Plutôt que de se répandre en invectives contre l’apôtre convertisseur/exterminateur, contre les victimes à la vie gâchée, enfermées, castrées, encastrées, l’auteur, son personnage, s’avancent en chantant, en dansant…Pauline, substitut de Paul, et fausse amie de Gina – mais il y a aussi Vania, dédoublement de Gina ? Et Paul tel qu’en lui-même, et Auguste – tous ces prénoms n’ont-ils pas l’air de sortir d’un drame antique, de Polyeucte ? Et puis Pauline est là, qui arrive avec ses légumes…

Mais c’est vrai, profondément vrai, ce champ de décombres et de plâtras, où sont restées ensevelies tant de vies sacrifiées, anéanties. Et c’était sans doute la meilleure manière de le proclamer, sotto voce, les cris succédant aux murmures…



Joseph Bodson


Lien : https://areaw.org/gaetan-fau..
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Palindrome

Une pièce toute en finesse et subtilités…Jugez en plutôt: Palindrome, est-ce une figure de style? Presque, mais pas tout à fait. Une sorte de virelangue, un exercice de virtuosité verbale, qui fait songer – mais ce n’est pas tout à fait ça – au scrabble. Ou à un billet de tombola: grattez, prenez de la peine, vous n’avez rien gagné. Oui, c’est un peu ça. On creuse la réalité pour y retrouver la part du rêve, et on s’aperçoit qu’elle est vide, vide comme une coque de noix. A moins que la vraie réalité ce soit le rêve…La vie est un songe, disait déjà Calderon, je crois, et Shakespeare n’a pas dit autre chose…Plein de bruit et de fureur…

Mais ici, ce n’est pas le bruit la fureur, plutôt le rêve et l’obscure réalité. D’Anna et de Sylla. La muse Sylla sera mon inspiratrice personnelle. Rien qu’à moi, à moi seule…

Gaëtan Faucer joue de cette ambivalence avec toute la dextérité, la subtilité voulues. Il faut être un peu pickpocket pour subtiliser les rêves…

Et le Palindrome? Eh bien, c’est l’inverse. Le mot de la fin, ou la fin du mot. Un peu comme la Cantatrice chauve, si vous voulez. Ou le Château des brouillards. Allez-y donc voir…

Joseph Bodson
Lien : http://areaw.org/gaetan-fauc..
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Des maux de midi

Aphorismes, citations, jeux de mots à vous en donner le tournis mais quel régal ! Le genre de petit livre a emmené partout avec soi et, que ce soit dans le métro ou confortablement installé sur un banc dans un parc, choisir une page au hasard et se délecter des trouvailles de ce jongleur des mots qu'est Gaëtan Faucer. De l'humour, certes, beaucoup d'humour même mais pas que... car l'auteur se sert aussi de cet humour pour nous pousser à la réflexion. Ne dit-on pas, en effet, qu'il est plus facile de faire passer un message avec le sourire ?

Un petit livre indispensable pour tout amateur de bons mots ou de littérature tout simplement. Voici en vrac quelques extraits qui achèveront de vous convaincre de vous procurer ce petit livre pour la somme dérisoire de 4 euros :

- La vie n'existe qu'à travers nos expériences.

- Essayer, c'est déjà une demi-victoire.

- Faire ses courses chez Carrefour est un crime Delhaize majesté.

- Le hibou a mis sa hulotte à l'envers.

- J'observe la chasse avec des daims.

- On reconnaît l'artiste inconnu à son désir de notoriété.

- Le pyromane amoureux : La flamme est l'avenir de l'homme.

- A force de se planter, on s'enracine !

- La perfection n'est qu'une succession d'erreurs.

- Annuellement, la situation immobilière est cadastrophique.

Etc.

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Palindrome

"Palindrome" est une pièce de théâtre qui flirte allègrement avec le genre fantastique où l'humour, adroitement persillé, est également présent. On sent l'amateur de Lovecraft, Edgar Allan Poe ou de Stephen King. Une rencontre explosive"entre une "encore là" et une "plus là" (comme se plaît à les définir l'auteur) qui mettra à jour des secrets de famille qu'il aurait mieux valu ne pas faire remonter à la surface !

Ce n'est pas la première pièce de Gaëtan Faucer que je lis et je ressens toujours ce même éblouissement au fil des pages... cette faculté extraordinaire qu'a l'auteur de nous balader sur un sentier que l'on croit bien balisé avant de bifurquer brusquement, nous laissant pantois comme deux ronds de flan !

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Le vin, c'est divin

Une histoire étrange et cruelle, conçue - bien que dépourvue de dialogues - comme une brève pièce de théâtre à trois personnages. (Derrière le nouvelliste, on reconnaît le dramaturge, Gaëtan Faucer étant l'auteur de plusieurs pièces.) Un jeune homme prisonnier, mis deux jours à la diète, puis forcé à manger et à boire par un couple de geôliers composé d'un père et de sa fille, ne comprend qu'à la fin le sens de ce plantureux repas et de cette inquiétante cérémonie. On n'en dira pas davantage pour garder le suspense, mais tout cela finit mal, dans le sang couleur de vin rouge – un vin célébré ici comme un dieu, et qui prend la forme d'un jéroboam trônant au sommet du cellier.

Jean-Jacques Nuel
Lien : http://nuel.hautetfort.com/a..
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Librairie mon amour, H.S. 8

Une ode à l’amour... celui des livres. Une passion dévorante qui se traduit par ici des textes courts, tantôt émouvants, tantôt amusants, parfois incongrus ou complètement loufoques. Un bel hommage à ces milliers de pages que nous dévorons, nous lecteurs, libraires, auteurs ou amateurs de mots et qui nous transforment au quotidien.
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L'Héritage

Il y a quelque chose de diabolique dans cette histoire de frères prêts à tout pour gober l’héritage de parents détestés.

Faucer met en place les ingrédients de sa pièce avec un brin de machiavélisme, huilant le tout – décor, dialogue, intrigue – avec une réelle facilité.

Les deux personnages de Pierre (écrivain raté) et de Jacques (qu’il n’a plus vu depuis cinq ans) sont équivoques et duplices à souhait, manoeuvrant en sourdine comme des diables, faux comme on peut l’être quand le désir d’avoir déborde de partout.

L’art du dramaturge nous prend par le bout du nez et nous fourre dans de bien sales draps : le spectateur, le lecteur de cette pièce s’en veut d’être passé avec autant d’innocence à côté du réel : ah ! ces retrouvailles fraternelles, fausses et bidons !

Cette douzième œuvre de l’écrivain – né en 1975 – reprend les thèmes des précédentes : des duos noirs et fallacieux, des dialogues de sourds et une violence cachée qui ne peut surgir qu’au bon moment.

Bref, un auteur à suivre.

Philippe Leuckx




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Le hasard arrive toujours à l'improviste

Le 18e ouvrage de Faucer, qui alterne pièces et aphorismes, brille par les trouvailles langagières, les surprises, les audaces, que l'imagination fertile multiplie à l'envi sur près de soixante-dix pages.

Manier l'aphorisme relève du défi verbal. il faut oser, il faut innover, il faut être désopilant. Il faut choquer, il faut ébranler.

Quelques fragments :

"Le maître et ses dix slips"

ou

"J'ai pensé écrire une lettre ouverte, puis je l'ai refermée"

ou encore

"Quand ma femme saigne, c'est l'exception qui confirme les règles"

Bref, nombre de délices à consommer avec le sourire."

Faucer, fin lecteur de Guitry, retrouve ici l'aisance du maître pour dispenser son humour, ses feintes, sa vision corrosive de la société ; ce qui pourrait paraître un jeu verbal, dérisoire, poursuit d'autres desseins : éclairer la langue d'un jour insoupçonné.

Calembours, jeux de mots, mots-valises : l'auteur jaillit et rebondit toujours.

Philippe Leuckx
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Faces & Cie

Florilèges de calembours et citations en tous genres...
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Notre Saint Valentin

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Le noir me va si bien

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Off

http://lesauteursdechloe.wordpress.com/faucer-gaetan/
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Le Noctambule

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La triangulation : theatre

Gaëtan Faucer a le sens (aigu) du dialogue, les répliques se suivent du rac au tac, sur un rythme très rapide – le débit même de sa diction -, le sens aussi de la mise en scène. De plus, sans trop avoir l’air du toucher, car ici, c’est le fantastique qui règne en maître, et le bon sens est bousculé souvent, mais on s’ y fait, on s’y fait, la critique de notre monde n’en est pas absente. On rit jaune, parfois, on est époustouflé, ébouriffé, mais ça marche, ça marche, et ça court souvent.



Cinq pièces courtes (la triangulation?) dont voici un extrait, tiré de la première, Q.I.:



Elle: Désolée, j’ai assez entendu, ça suffit. Je dois vous éliminer, telle est ma mission. (ne l’écoutant plus. C’est tout de même une triste fin pour un homme si instruit. A jamais, Martin Owierghem (elle claque des doigts).



(La pièce plonge dans le noir, Martin Owierghem crie, des bruits étranges s font entendre. Des coups portés contre les parois, d’autres au sol. Lorsque la lumière revient, il est par terre, inerte. Elle demeure impassible comme si elle n’avait pas bougé, pas fourni le moindre effort. Elle frappe à la porte. Le docteur vient lui ouvrir).



De même, la fin de Sacrée rencontre:



L’ange noir:: Ben non, c’était ça la raison de notre présence ce soir…C’est le grand jour pour toi. Le Grand Départ, quoi! Allez, plein aux As, suis-nous…tu auras des comptes à régler là-haut!



L’ange blanc: C »était en effet pour votre bien que ma présence était nécessaire.



Pierre: Le jour de mon annivers…(à peine audible) Non…



L’ange noir: Navré mec, nous ne faisons qu’obéir aux ordre de…(il plante son index vers le plafond)



(Les deux anges le prennent par la taille, ce dernier est complètement dépité. Ils sortent. Le noir se fait progressivement).



Et ainsi, d’une pièce alors, sur un rythme accelerando, des épisodes pleins d’absurde, de cris et de fureurs…Il faut s’y laisser prendre.



Joseph Bodson
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Divines soirées

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