Gauthier Wendling

Comment ai-je réussi à me fourrer dans ce pétrin – dans un cercueil posé en plein milieu d'un grenier ? Ma tête me lance et je sens quelque chose d'humide, de chaud : je saigne. On m'a frappée, assommée et traînée là. Qui, où ? La réponse semble évidente. L'article du "Chicago Tribune". Quelle idiote ! Je me suis vantée sans réfléchir un instant aux conséquences. Quelque part, quelqu'un a pris peur. Mon Dieu – le ravisseur de la jeune Miller ! Je l'ai trouvé, ou plutôt lui m'a trouvée. Et si je ne sors pas d'ici très vite, je partagerai le sort de la pauvre Kathy...
Calme-toi. Même enfermée, tu as eu la présence d'esprit de prendre quelques notes dans ce carnet – c'est ce qui t'a sauvée. D'où sort-il, d'ailleurs ? De ma poche, mais ce n'est pas moi qui l'y ai mis. Une couverture rouge, puis des pages et des pages de notes d'une écriture serrée, enroulée autour de croquis techniques...
Une feuille s'échappe la reliure grenat et tombe à mes pieds. Un plan.