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3.86/5 (sur 56 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Poitiers, Vienne , le 21/05/1960
Biographie :

Yves Gauthier est un écrivain français.

Ce spécialiste de la Russie a traduit en français une cinquantaine d'ouvrages de langue russe, dont Ermites dans la taïga de Vassili Peskov.

Il est auteur d'une biographie de Youri Gagarine, Gagarine ou le rêve russe de l'espace et d'un récit sur l'exceptionnel tour de la Russie effectué par Gleb Travine en vélo, Le Centaure de l'Arctique. Il est en outre co-auteur avec Antoine Garcia - entre autres ouvrages - de L'Exploration de la Sibérie et de L'Air et le feu.

Yves Gauthier est membre sociétaire de la Société des gens de lettres.

Source : Wikipédia
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Interview de : Yves Gauthier pour son livre : Gaston l'impossible retour paru le 30 mars 2023 aux Editions Paulsen Interview réalisé à Chamonix par TVMOUNTAIN Résumé du livre : Un témoignage rare sur la vie en Ukraine après la Seconde Guerre mondiale. Gaston est un enfant des Batignolles. Un titi parisien à l'accent d'Arletty qui a connu la guerre, puis le travail obligatoire en Allemagne où il rencontre Louba. Amoureux, il l'épouse et la suit en Ukraine à la fin de 1945. Nous sommes en URSS, Gaston a vingt-cinq ans et le rideau de fer retombe sur lui. Privé de sa nationalité française, sans droit de retour, assigné à la citoyenneté soviétique, Gaston Thivet devient Gaston Charlovitch. Les misères et les espoirs de l'après-guerre dans le secret et l'intimité d'une ville de province soviétique… La vie extraordinaire d'un homme ordinaire. C'est un destin digne d'un roman d'Alexandre Dumas, que raconte Yves Gauthier dans un texte tendre et bouleversant. Bio de l'auteur : Né à Poitiers en 1960, Yves Gauthier, diplômé de russe, entreprend de découvrir l'Union soviétique. Il y restera plus de vingt ans. Il a signé plusieurs dizaines de traductions du russe dont Ermites dans la taïga de Vassili Peskov. Il est aussi l'auteur d'une dizaine d'ouvrages inspirés par la Russie, dont L'Exploration de la Sibérie (1996, avec Antoine Garcia, prix François Millepierres de l'Académie française), le Centaure de l'Arctique (2001) et Souvenez-vous du gelé, un grognard prisonnier des Russes (2017).

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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Le 31 aoüt, la situation est désespérée. Les marins qui tiennent à peine debout "se préparent à mourir". Mais Laptev, "donnant à tous l'exemple", décide de rentrer à l'hivernage de la Khatanga. Ils n'y arrivent qu'à la mi-octobre. Quatre hommes sont morts en chemin, un cinquième ne tardera pas à les suivre. Tous les autres, cet hiver-là, échapperont à la famine grâce aux Nganassanes venus leur apporter viande et poisson.

Et Laptev de proposer, dans son prochain rapport, de leur "alléger le yassak*" (ce qui ne sera évidemment pas fait), car "en nous venant en aide, les Samoyèdes doivent abandonner la chasse et autres activités".

* yassak : impôt en fourrures
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Dans cette forêt de cimes atteignant jusqu'à 3147 mêtres, le géographe reconnait un triple pli du relief - une chaine qui porte désormais son nom et qui figure dans les atlas sous une graphie légèrement altérée par la translittération du russe, les monts Tcherski.

Aussi bizarre que cela paraisse, cet imposant massif, qui se dessine aujourd'hui comme une évidence sur la moindre mappemonde, constitue bel et bien une découverte à l'époque de Czerski, où l'orographie compte au moins deux siècles de retard sur l'hydographie.

Depuis toujours en Sibérie on se déplace par les cours d'eau en contournant les montagnes, non sans cultiver d'ailleurs, en parfaite harmonie avec les croyances indigènes, une aversion superstitieuse pour le relief. "Qui est malin ne va pas au mont, qui est malin tourne le mont." dit le proverbe russe.
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Il n’en demeure pas moins que la Sibérie ne peut survivre que si elle cesse d’être repliée sur elle-même, comme elle l’a été trop longtemps, pour s’ouvrir au reste du monde. Voilée durant près de trois siècles aux étrangers qui, explorateurs au service de la Russie, étaient dûment censurés, ou qui, voyageurs de passage, tels Chappe d’Auteroche ou Jean-Baptiste de Lesseps, devaient se fier à leur intuition et à leur imagination pour aller au-delà de ce qu’on avait bien voulu leur montrer ; complètement dissimulée au monde par les bolcheviks qui en avaient fait le parangon du bagne et un polygone stratégique, la Sibérie apparaît aujourd’hui, malgré ses nombreuses souillures, un des rares lieux du globe où l’aventure est encore possible. La Sibérie n’est certainement plus à inventer, mais peut-être reste-t-il à la redécouvrir.
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Le commandeur, qui voit les choses traîner en longueur, voudrait bien laisser tout tomber. Mais sa démission, comme on l' a vu, sera refusée. Les académiciens, excédés de ne pas recevoir toute l'attention nécessaire, s'en prennent à leur tour au pauvre Béring et se plaignent de son "manque de zéle". Résultat : lorsque le Danois partira pour Okhotsk, en 1737, ils se verront attribuer une entière autonomie. (décret sénatorial du 7 septembre).

Et c'est alors qu'ils comprendront combien Béring leur avait jusque-là facilité la vie. Mûller et Gmelin seront si épuisés par les "tracas quotidiens", la quête de vivres et de moyens de transport, les retards dans l'envoi de leurs soldes, l'indifférence des autorités locales, que, le 30 juillet 1739, tous deux vont écrire au président de l'Académie des sciences pour que soit abrégé leur séjour en Sibérie qui, se plaint Gmelin, est "semblable à une déportation".
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On a pu dire que la Sibérie était comme prédestinée aux Russes, inexorablement tournés vers l'est depuis qu'ils avaient choisi Byzance contre Rome. Alexandre Herzen affirmait qu'elle leur a apporté un "supplément d'âme", cette "dimension de folie nécessaire" qui les différencie des autres peuples slaves. A vrai dire, c'est avec l'assimilation de la Sibérie, son prolongement naturel, que la Rous' devient la Russie (d'où la place unique accordée au cosaque Ermak dans l'imagerie populaire). Sans doute est-ce aussi ce qu'avait en vue, au 18ème siècle, l'historien et homme d’État Vassili Tatichtchev en affirmant, avec une intonation toute voltairienne, que "si la Sibérie n'existait pas, il aurait fallu l'inventer". Mais la Sibérie existait bel et bien. Il ne s'agissait que de la découvrir.
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La dame a une voix de bois rare, sonore, anormalement jeune, et qui passe droit du coeur à l'air. Son cerceau de chair n'est plus qu'une jupe gitane éthérée, légére, intangible. Le triomphe de l'âme sur les dégâts du poids, des ans, de la vie, du systéme, des hommes qui lui ont roulé dessus. Son timbre de mezzo-soprano nature consonne à ravir avec le répertoire paysan auquel elle est rompue, et qui a culotté son organe vocal comme une bonne pipe de marin. Sans compter l'air humide et brûlant de la plonge qui échauffe chaque jour ses voies phonatoires, comme sous la douche, au fond de la cale-cuisine dont elle a fait un théâtre d'opéra populaire. Un court instant, dans le vestibule, une sonorité de casserole paraît la trahir à cause des moquettes synthétiques et des lambris d'amiante, de thermoplastique, de résine polymérique. Mais Tamara finit par tapisser de son chant tous les faux placages du bateau. Sa voix devient chaude, pleine d'une sensualité primitive d'avant l'invention du péché, curieusement marquée de rayures microscopiques. (...) Elle n'a jamais écouté Carmen que sur un vieux vinyle. Avec son oreille parfaite, elle reproduit jusqu'aux impuretés des microsillons.
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Hier encore, les Cosaques ont donné une ultime attaque sur un reste de la Grande Armée qui couvrait le gué de Stoudianka sous les armes; eh bien, les Français -qui tous périrent- criaient "Au chat!" en réponse au foudroyant "Hourra!" de la charge russe: parce que hourra! sonnait presque comme au rat! et qu'un dernier jeu de mots, avant le trépas, c'était comme un dernier sacrement.
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-Vous-même avez été arrêté dans les règles de la guerre. Tenez, que vous a dit le général Platov en vous faisant prisonnier?
-Il nous a demandé si nous étions français.
-Et vous?
-Que oui, nous sommes français.
-Et lui?
-Il a dit: "Vous tombez bien, je vais vous faire fusiller sur-le-champ".
Un rire joyeux jaillit de la gorge du Russe qui ne fait rien pour le réprimer.
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Notons à ce propos que si les Toungouses mirent un frein à la progression des premiers Russes, ils en furent néanmoins le moteur de par leur mémoire géographique. Le sibériologue Boris Polevoï : « Et combien d’informations inestimables n’avaient-ils pas engrangées sur la géographie sibérienne… Dans le mouvement perpétuel de leurs migrations à travers des espaces infinis, Evenks et Evens (« Toungouses ») avaient mémorisé des milliers de données topographiques… » Ce furent eux qui conduisirent les Russes jusqu’à la mer d’Okhotsk. Certains, tels le guide indigène rebaptisé Sémion Pétrov et surnommé le Pur, étaient de toutes les découvertes : du Pacifique en 1639 avec Ivan Moskvitine, du Baïkal en 1642 avec le pionnier Kourbat Ivanov, du fleuve Amour en 1643 avec Vassili Poyarkov… La « rumeur » qui guidait Penda vers l’est n’était autre que la science géographique des riverains de la Toungouska qui, contraints ou consentants, vendaient la mèche aux entreprenants colons.
…En même temps qu’ils leurs décochaient des volées de flèches. Pourtant, Gmelin ne semble guère exagérer quand il parle des victoires faciles de Penda à coups d’armes à feu, même si la supériorité conférée aux Russes par la maîtrise de l’arquebuse ne doit pas induire à l’image caricaturale d’une horde de sauvages effarouchés au premier coup de pétoire. Une arquebuse à cette époque n’est pas une kalachnikov : tout au plus crache-t-elle, avec sa mèche ou son rouet, seize coups en une journée de bataille acharnée. Et le désarroi suscité par l’effet de surprise – on l’observera jusqu’au XVIIIe siècle, et même après mais plus sporadiquement – fait généralement long feu chez le guerrier indigène qui, très vite, recouvre ses esprits.
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L'écrivain reçoit. Cela ne le désespère pas. Il travaille quand même au bonheur de l'humanité parce que lui comprend que l'histoire ne se répète pas, mais que les hommes sont plutôt toujours les mêmes. (Berthelot Brunet)
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