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Critiques de Gautier Battistella (93)
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Chef

Menu quatre étoiles.

Tant pis si le Michelin ne sait pas compter au-delà de trois. Il faudrait peut-être lui greffer un doigt de plus.

Paul Renoir a été sacré meilleur cuisinier du monde et il met fin à ses jours sans une ligne d’explication ni panache façon grande bouffe. Par ici l’addition. On n’entendra hélas plus Loiseau chanter.

Il est au sommet de son art, sa trombine sur des plats cuisinés, son nom est une marque, un documentaire s’est toqué de lui, il tutoie les plus grands et vouvoie le passé. Celui de sa grand-mère, sa muse en cuisine qu’il a vu faire de l’auberge familiale un restaurant de renom.

Son dernier restaurant, à Annecy, s’appelle Les Promesses. Elles sont tenues chaque soir, au prix d’une exigence quotidienne plus stressante qu’une veille d’IRM et qui repose sur une brigade dévouée sous tension permanente. Tout sacrifier pour l’excellence, pour une course aux étoiles qui se termine en fessée à la spatule, le cul talqué à la farine pour le commis maladroit. C’est tous les soirs Vatel qui attend sa commande de poisson au risque d’avaler une arête de travers.

Comme Paul Renoir n’a pas laissé le menu de son suicide, le récit nous offre son destin, entrée, plat, dessert (et la cuenta por favor) en alternance avec la reprise en main de son restaurant par son second et de ses dettes par sa veuve. Pour assaisonner tout cela, ajouter une pincée de critique culinaire repu en quête d’authenticité et un soupçon de fiston cynique qui épouse les modes de son époque. Par ici, le burger au chorizo et le maki à la betterave. Amuse-bouche et foutage de gueule en copier-coller.

Gautier Battistella m’avait impressionné il y a quelques années avec « Un jeune homme prometteur », roman d’apprentissage classique qui déniaisait un peu le genre et le héros par la même occasion.

Ancien critique du Guide Michelin pendant 15 ans et journaliste gastronomique, l’écrivain passe derrière les fourneaux avec aisance et au-delà du thermostat déréglé de ses personnages, il déroule à feu doux l’évolution des plus grandes tables et les quatre dernières générations de grands chefs. On passe ainsi de l’aubergiste qui ne craignait pas une plainte pour une crise de goutte, aux amiraux bocusiens de la Nouvelle Cuisine exportateurs de tambouille, aux petits chimistes moléculaires des années 2000 jusqu’aux locavores actuels… Promis, j’ai cueilli mes asperges sur le rond-point d’à côté et pêché mon homard dans le pédiluve de la piscine municipale. Pour le vin bio sans alcool, je ventile mes vignes avec des éoliennes.

Tout n’est pas fiction dans l’assiette et dans ce roman. Comme son chef, l’auteur vend du rêve mais dans une quête permanente d’authenticité.

L’auteur n’omet ni la dureté des brigades et son management nord-coréen, ni les rumeurs qui foisonnent avant chaque nouvelle nuit des étoiles, ni les trahisons mais il parle aussi de passion, de convivialité et de transmission.

Je me suis régalé. Laissez vous tenter et passez à table. Et l’avantage de ce livre, c’est qu’il n’est pas nécessaire de réserver six mois avant pour le déguster.

Seul plat raté, en dehors de la salade diplomatique qui toujours m'afflige dans tous les repas, c'est la couverture. On dirait une illustration de "Martine joue à la dinette".

J’ai un peu la dalle, moi. Par ici la bonne soupe.

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Chef

L'été arrive, la saison des maillots de bain. Avez-vous l'intention de faire un régime ? Si oui, n'ouvrez pas ce livre. Il m'a sans cesse mis l'eau à la bouche, que de plats évoqués au fil de ses pages !



L'auteur, journaliste de profession, et collaborateur pour le guide Michelin pendant 15 ans nous parle d'un domaine qu'il connait bien. Celui de la grande cuisine et des chefs étoilés. Pas question ici de plateau télé !

Il choisit pour cela de créer un personnage, Paul Renoir, un chef dont l'histoire est surement inspirée des vrais qu'il a côtoyés de par son métier et dont certains apparaissent dans le roman.

Le roman est bâti sur l'alternance de la vie de Paul Renoir, de son enfance auprès de sa grand-mère qui, à force de travail, va transformer une gargote de campagne en un restaurant étoilé, jusqu'à sa consécration par ses pairs, et des quelques mois qui suivent sa mort. Car Paul Renoir va mettre fin à ses jours, peu de temps après sa consécration. Et ceci est réellement arrivé à quelques grands chefs.



Car la vie de grand chef n'est pas de tout repos, c'est un métier exigeant, où la réussite suscite jalousie et convoitise, où les clients, forts de regarder top-chef à la télé, se prennent pour les envoyés du guide, où la réputation peut être détruite en un plat raté, en une suspicion d'harcèlement.

« Imaginez Usain Bolt remettre son titre en jeu deux fois par jour. »

C'est un monde assez impitoyable, exigeant, où un grand chef doit à la fois gérer sa brigade, choisir ses fournisseurs, ne pas négliger la salle, la vaisselle, la décoration. Beaucoup de temps passé en cuisine au détriment de la vie de famille. Des amis qui un jour se retournent contre vous et vous piquent vos idées. Où il est facile de tomber et beaucoup moins de se relever, un monde où la concurrence est rude, où comme dans beaucoup de domaines, les réseaux sociaux ont changé la donne, où il devient important de se montrer de se vendre aussi, les recettes publicitaires étant aussi vitales que celles imaginées en cuisine, vu le trou financier que constitue un grand restaurant.



L'auteur en profite aussi pour revoir les évolutions de la gastronomie française depuis l'après guerre jusqu'à aujourd'hui, en n'hésitant pas à égratigner au passage quelques modes heureusement éphémères.



C'est un livre que j'ai écouté, charmée par la voix du narrateur François Hatt, très agréable, aux inflexions multiples suivant le personnage et le contexte, toujours en parfaite adéquation avec ce qu'il nous lit. Un roman passionnant, où l'alternance apporte du rythme, où la partie posthume apporte un peu de suspense, ce qui est toujours agréable.



Un grand merci à NetGalley et aux éditions Audiolib pour ce partage #Chef #NetGalleyFrance.

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Chef

« Si tu n’es pas prêt à risquer ta peau, deviens pizzaiolo. »



C’est en ces termes que l’on peut caractériser le combat quotidien mené par les chefs des « étoilés » du monde. C’est un métier d’hommes d’ailleurs souvent inspiré par des femmes comme Mesdames Point, Pic et Brazier mais, soyez apaisées, il n’y aura plus jamais de parité.

Les coqs se sont emparés des cuisines, les ergots acérés pour laminer, émincer, hacher les velléités et s’emparer des macarons de la consécration tant convoités et de temps à autre méprisés une fois obtenus. Kafkaïens les chefs ? Non, seulement des hommes justement. « Egocentriques, violents et autodestructeurs. C’est le métier qui veut ça. »



Il a bien eu raison Gautier Battistella de créer de toutes pièces un chef de fiction, Paul Renoir, pour doucement égratigner les chefs en faction.

Quinze ans chez Michelin à suivre la piste aux étoiles et à déguster l’excellence quotidienne lui ont surement fait digérer tous les honneurs, les fastes, les lustres, mais aussi les bassesses, les humiliations et les chutes que ce métier plus qu’un autre révèle.



On va assister à des prises de pouvoir, à des ascensions fulgurantes à des déchirements familiaux et à des effondrements retentissants.



« Imaginez Usain Bolt remettre son titre en jeu deux fois par jour. »



On va vivre la création de la bistronomie, cette gastronomie de bistro tellement alléchante et follement divertissante. « Ce rejeton égoïste, l’enfant gâté des bobos parisiens. »



Orgueil et erreur de jugement, chefs aux lauriers tressés et aux bouquets garnis d’étoiles, n’avez-vous vu rien venir, aveuglés par le guide ?

La cuisine de papa ne passe plus comme crème, il faut alléger, raccourcir les cuissons, donner du peps et du croquant, utiliser l’amer qu’on voit danser le long de nos papilles plus très claires.



Il est à la fois lourd et divertissant ce livre du temps qui passe. Décalage garanti à le bouquiner entre un œuf mayo sur une nappe à carreaux et un Bo-bun dans le bureau.

De chez M. Bocuse et sa volaille féerique au moléculaire de Ferran Adria l’espagnol au gaz carbonique il en aura fallu des ambitions dévorantes pétries d’exaltation autant que de désillusion pour obtenir de l’inédit, conquérir des palais neufs prêts à fondre pour des alliances insolites et des assemblages ludiques.



« La cuisine a été longtemps une profession de voyous destinée à des gentlemen. »



Ceci dit, je ne vais pas cracher dans la soupe aux truffes, ce roman m’a fait revivre de magnifiques anniversaires et de fabuleux repas d’affaires en compagnie de vraies personnalités passionnées et passionnantes, leurs plats mythiques inscrits dans mon cœur comme des monuments au patrimoine de l’Unesco.







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Un jeune homme prometteur

Il n’y a pas que le jeune homme qui soit prometteur : l’auteur est indiscutablement à suivre, tant ce premier roman révèle des capacités de conteur remarquables. Dès les premières pages, le lecteur est entraîné dans une ambiance intrigante où rêve et réalité se mêlent pour mieux le perdre.



Le narrateur revient sur son enfance, adopté par une brave femme, dans un petit village de montagne, lieu de ses premières expériences de cruauté, entrainé par un frère inquiétant. Vus par les yeux de cet orphelin, les lieux et les personnes sont tous un peu angoissants, mais le récit est si logique que le doute est permanent.



Les années passent et le goût des livres et de l’écriture, conduisent le jeune homme à la capitale. Galères et succès éphémères se succèdent, avec en filigrane, la recherche des origines, les amours déçues, et les désillusions (la caricature, mais en est-ce une?, du milieu fermé des auteurs à succès est croustillante). Cette fois encore, la réapparition du frère mène le jeune homme sur des sentiers pernicieux. C’est presque un jeu de l’oie, avec des avancées qui peuvent vous mener en enfer ou au paradis, de fausses pistes en révélations inattendues.



C’est ce narrateur déconcertant qui mène la danse, diabolique et touchant, soufflant le chaud et le froid pour un récit captivant, et une fin habilement amenée, car si l’issue se laisse peu à peu entrevoir, le doute subsiste.



C’est une expérience de solipsisme, que se définit comme une « attitude du sujet pensant pour qui sa conscience propre est l’unique réalité, les autres consciences, le monde extérieur n’étant que des représentations ». Toute la force du récit vient de la narration à la première personne, qui fait que l’on ressent sans intermédiaire les émotions de cet intrigant héros.



C’est aussi un récit initiatique, au sens où les interlocuteurs rencontrés vont chacun à leur manière façonner le destin du narrateur, pour le meilleur où le pire.



Excellente découverte, à lire sans délai.


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Un jeune homme prometteur

Mais qu’est-ce donc que cette folie meurtrière envers le monde animal qui s’empare de nos jeunes auteurs de cette rentrée littéraire ?

Après Pierre Raufast qui a fait subir nombre de tortures aux sauterelles et aux rats-taupes, voilà Gautier Battistella qui s’en prend aux limaces.



J’étais très impatiente de découvrir ce premier roman d’un tout nouvel auteur dont le résumé me semblait très alléchant. Je m’étais donc faite une petite idée du contenu du roman. En général, lorsque je commence une lecture avec des attentes et que l’auteur ne prend pas la direction que je supposais, ça se termine souvent en grosse déception.

Eh bien, ça n’a pas du tout été le cas ici. Bien au contraire, Gautier Battistella a su me surprendre totalement et j’ai englouti ce roman avec avidité.



Tout commence en dehors du temps dans un petit village des Pyrénées où les blessés de la vie se retrouvent et cherchent l’oubli et la rédemption. C’est dans ce village que vont grandir le narrateur et son frère après un douloureux passage à l’orphelinat dont une vieille dame au grand cœur, Mémé, les sauve en les adoptant.

De sa voix enfantine, le narrateur nous raconte son enfance, ses liens avec son frère, les bêtises avec les copains, la peur de la vieille sorcière d’à côté, les premiers amours.

Là où le grand frère semble violent, impulsif et extraverti, le narrateur, lui, plus posé, se tourne vers les activités en solitaire et en particulier la littérature. C’est décidé, il sera écrivain.

Diplôme en poche et tel un Rastignac gonflé à bloc, il part défier Paris où il espère que l’attendent opportunités, succès et célébrité.

Mais c’est plutôt comme un Lucien de Rubempré que le narrateur finit par perdre peu à peu ses illusions et pas que. Il doit de plus lutter contre l’influence malsaine de son Vautrin de frère dont les apparitions toujours inattendues semblent coïncider avec les instants les plus sombres et noirs de sa vie.

On comprend progressivement que le narrateur, qui, parallèlement à son travail d’écriture, est également en quête de son identité et de ses origines, n’est pas totalement maître de ses actes et de son esprit. Les « médiocres » du milieu littéraire, les « limaces » en feront particulièrement les frais.



J’ai vraiment beaucoup aimé ce roman. J’ai adoré ne pas savoir du tout où l’auteur allait m’emmener, j’ai adoré passer du roman presque « terroir du XIXème siècle » écrit dans le style « Petit Nicolas » au roman noir plus contemporain et au style incisif.

Cette évolution du style, du ton, en fonction de l’âge du narrateur est extrêmement bien menée. J’ai adoré ne pas toujours comprendre ce qui se passait dans la tête du narrateur, ces moments de doute, ces questionnements. J’aime les personnages qui intriguent le lecteur et qu’on ne parvient pas tout à fait à cerner, ceux qui vous surprennent et vous tiennent prisonnier de leurs délires au point que vous vous faites manipuler sans vous en rendre compte.

J’avoue quand même que le « secret » était finalement assez prévisible et que j’aurais aimé quelque chose de plus surprenant mais ça n’enlève rien au fait que j’ai englouti ce livre en 2 jours et que je le reprenais toujours avec grand appétit.



J’ai particulièrement apprécié aussi la critique du monde littéraire actuel, la célébrité imméritée de certains auteurs au talent plus que douteux, l’égocentrisme de certains. Gautier Battistella imagine aussi les critiques que lui feront les « professionnels », dénonce la platitude et le mielleux outrancier de certains compliments, parodie certaines éloges faites à des auteurs adulés. J’y ai retrouvé des phrases « bateau » que moi-même j’utilise parfois dans mes avis et je peux vous dire que ça fait réfléchir !

Dans son interview donnée à ONPC, Gautier Battistella affirme avoir imaginé ce monde littéraire qu’il fustige dans son roman mais ça sonne tellement juste ( on peut même s’amuser à identifier certains auteurs) et ça correspond tellement à l’idée que j’en ai aussi que certaines scènes, malgré leur violence, m’ont faite jubiler ( je vais vraiment devoir penser à la psychanalyse moi …)



Bref, je ne saurai que trop vous conseiller la lecture de ce roman d’un jeune auteur prometteur.



« Je ne l’ai pas appelée tout de suite. Elle aurait été capable de se croire irrésistible. Le temps de me préparer à la confrontation. J’avalais chaque soir ma gélule de colère. Je lisais un paragraphe de sa dernière romance, dopée au viagra et aux bons sentiments, troublée par les problèmes d’érection du narrateur et les déboires hormonaux de ses conquêtes, dont l’une n’a même pas dix-huit ans et saigne chaque fois qu’elle se fait pénétrer. Heureusement que le héros, un gentil docteur, la sauve des griffes d’un frère envahissant et d’une sœur suicidaire. J’avalais ses mots en me pinçant les narines. Des mots malodorants, qui font mal gratuitement, sournois. Ils vandalisent le lecteur, drainent la méchanceté comme l’abcès de fixation le pus. Lasse avait inventé le bouquin laxatif. L’exercice se révélait chaque jour plus pénible. Souillé, je ne voyais qu’une alternative à ma guérison : me débarrasser d’elle. »




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Un jeune homme prometteur

À Labat, village isolé quelque part dans les pyrénées, le narrateur vit avec son frère Jeff chez Mémé une partie de son enfance et son adolescence. Orphelins, cette dame d'une grande bonté les a pris sous son aile. Elle est arrivé un jour à l'institut et les a emmenés avec elle dans ses montagnes. Un lieu paisible, respirable. Si Jeff fait les quatre cent coups et prend plaisir à martyriser limaces et autres chats, si une fureur incontrôlable s'empare régulièrement de lui, le narrateur lui, pense être un garçon plus refléchi, plus posé. Depuis tout petit, il a un goût prononcé pour la littérature, et Mémé le pousse dans cette voie avec bienveillance. Elle lui présente une voisine, Madame Petrovna, une personne étrange et extravagante que les enfants du village appellent la sorcière. Dans son antre, des livres à foison, des histoires plein la tête, et une Remington qu'elle lui offrira. Il n'ira pas chercher l'inspiration bien loin pour écrire ses premières lignes, une telle galerie de personnages l'environne : des hommes et des femmes de la campagne, avec leurs idées toutes faites, leur mentalité de paysans, leur rudesse, leurs commérages, leurs médisances. Jeff se moque sans cesse de lui mais cela ne le gêne pas, il l'aime bien quand même ce drôle de frère, qui apparaît et disparaît à loisir... Il a bien remarqué aussi qu'autour de lui, les gens le regarde bizarrement mais cela ne semble pas le tourmenter plus que ça. Adolescent, il tombe éperduement amoureux de Marie, la fille du docteur – un homme qu'il apprécie beaucoup, pour sa culture, sa gentillesse, son écoute –, mais cette passion ne durera qu'un temps. Elle le quittera, le laissant dans une rage folle. Puis Mémé partira à son tour, définitivement. Jeff, s'étant envolé on ne sait où, il règle les formalités du décès et loue la maison. C'est le moment pour lui de partir, de quitter cet endroit.

Il arrive à Paris, de l'énergie à revendre. Il ambitionne de faire son entrée dans l'univers parisien littéraire, d'écrire un roman, de se faire un nom. Il trouvera un emploi de pigiste et jour après jour, il sent une colère montée en lui ; il ne pensait pas revoir les limaces de son enfance, pourtant ici ça grouille de partout. Plus que de la déception, c'est de l'écoeurement. La seule satisfaction est lorsqu'il retrouve sa mère, celle qui l'a porté dans son ventre, celle qui lui a donné la vie, celle qui l'a fait tel qu'il est. Elle est à Saint-Anne, internée là depuis toujours... Elle ne s'aperçoit pas de sa présence mais pour l'instant ça semble lui suffire.

Il est dégoûté par la capitale, ressentant pour elle une haine ingérable. Des pensées violentes assaillent son esprit constamment. Les acteurs du monde littéraire et les médias l'exècrent au plus haut point. Une sensation d'horreur colle à sa peau, quelque chose à l'intérieur de lui semble lui dicter ses faits et ses gestes. Il suffoque. Alors sur les conseils du docteur – avec qui il entretient une correspondance régulière –, il part pour Bangkok... où il fera la connaissance d'un auteur ayant reçu le Prix Goncourt des années auparavant, un certain Philippe Grêle...

Voici un roman brillant, épatant, difficilement racontable. Avec habileté, Gautier Battistella tisse une histoire d'une incroyable puissance. Les personnages (le narrateur fait très vite penser à Rastignac) ont de l'épaisseur, une présence indéniable ; l'écriture est tour à tour incisive, poétique, imagée... elle bouscule ; l'histoire de ce garçon que l'on suit depuis son enfance est racontée avec justesse, on sent l'évolution de sa pensée au fil des ans grâce aux différents tons et vocabulaire utilisés ; l'auteur, acerbe, profite de ce premier roman pour confier sa vision de la littérature moderne et de ses auteurs actuels, dénonçant les dérives, la place des médias ; et puis il évoque le poids de l'héritage, la filiation, ce fil tenu qui lie les êtres d'une même famille et qui entrave leur liberté. J'avoue avoir lu certains passages en diagonal, quand la violence se faisait trop atroce et dérangeante mais ce roman est brillant, je me répète, avisé et intelligent. Un coup de coeur.
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Un jeune homme prometteur

Dans ce premier roman Gautier Battistella donne la parole à un jeune homme peut-être prometteur mais surtout drôlement dérangé, du genre à ne pas être tout seul dans sa tête… Son histoire est engageante: elle démarre bien, surtout pour le lecteur car pour le garçon c'est loin d'être le cas, en nous transportant dans le cadre bucolique du village d'Occitanie où il grandit auprès d'une mémé bienveillante. Elle se poursuit en passant par Paris puis par Bangkok et pour fermer la boucle, se termine dans le village d'origine.

Le problème est que plus cette histoire avance, plus elle accumule les invraisemblances. Et ce qui paraissait au départ comme un roman lui aussi fort prometteur par sa vivacité et son originalité finit par sombrer dans le mauvais goût avec son lot de découvertes et révélations peu crédibles. Je ne parle pas du flou de certains événements, légitimé par le désordre psychique du jeune homme, mais des nombreux concours de circonstances affreusement mélodramatiques, dignes des meilleurs Harlequin et plutôt difficiles à avaler. Une écriture talentueuse gâchée par une intrigue branlante, voilà qui est bien dommage !
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Ce que l’homme a cru voir

Ce que l’homme a cru voir … j’ai, à peine – plus encore, avec peine – pu le situer dans cette histoire qui était prometteuse mais qui n’arrive pas à tenir la distance. Belle idée que d’affubler le héros, Simon, d’un métier consistant à réhabiliter ceux dont la réputation a été ternie sur le Web. Belle idée, d’autant qu’on devine très vite, prozac et autre multitudes de comprimés absorbés par Simon le signifiant plus qu’à suffisance, que notre héros exerce le métier dont il pourrait avoir besoin s’il acceptait de s’ouvrir à son passé. Le thème de l’enfance refoulée, du fait marquant à tout jamais, et dans l’oubli, la vie même d’un être en devenir qui se transforme en être en perdition a été battu et rebattu en littérature…



Alors, il aurait été nécessaire de nous offrir un petit quelque chose en plus qu’un humour de bon aloi mais qui n’arrive pas à masquer auprès du lecteur le vide du récit.



Oui, j’ai apprécié certaines tournures de phrases, des images qui font sourire, des pieds de nez au sérieux … mais, à part ces instants de plaisir, il ne me reste rien, ou si peu, d’un livre que j’oublierai très vite. Je deviendrai l’homme qui avait cru voir dans la présentation de ce bouquin la promesse d’un bon moment de lecture et de réflexion.



Déception!



Mais, comme son premier roman (celui-ci est le deuxième) a pour titre « Un jeune homme prometteur », je lirai ce premier ouvrage avant de décider si je barre – ou non – définitivement cet auteur de ma P.A.L.
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Chef

Journaliste gastronomique au guide Michelin pendant quinze ans, Gautier Battistella a côtoyé les grands chefs et sondé au plus près l'esprit des cuisines. Une ambiance dure, parfois violente, où on ne fait pas forcément dans la dentelle. On se souvient avec tristesse du suicide de Bernard Loiseau et à la lecture de Chef, roman incisif qui n'a pas peur des mots, on comprend peut-être mieux la folie d'un tel geste.

Paul a tout appris de sa grand-mère et il sait tenir les fourneaux comme personne, attirant succès et clientèle internationale. Mais, il n'a pas appris à supporter le stress, la rivalité, les tensions, les conspirations, les egos démesurés de ceux qui veulent le pouvoir sans d'ailleurs le mériter !

Un roman qui raconte la vie des brigades et donne un éclairage singulier à ce métier passionnant mais parfois éprouvant.
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Un jeune homme prometteur

Curieuse pour cette nouvelle rentrée littéraire de découvrir les premiers romans et donc les nouvelles têtes littéraires, le roman de Gautier Battistella m'intriguait tout particulièrement. D'une part parce que l'histoire traitait de la naissance de l'amour des mots chez un jeune garçon d'autre part par une comparaison avec un certain Rastignac.



Sans pour autant être un coup de cœur, ce fût une très bonne découverte. Tout d'abord au niveau des personnages : le narrateur nous fait découvrir toutes ses pensées et ses part d'ombre mais démontre au fil du récit qu'il ne se connait pas forcément. J'ai eu dès le départ une véritable tendresse pour ce jeune garçon qui va devoir se battre pour faire sa place sans pour autant réussir, un ensemble de choix se porte à lui dont le plus important est celui du dénouement. Je garde comme personnage favori Madame Petrovna qui va apporter la plus grande part d'imagination au protagoniste central; quoique Mémé au travers de son amour inconditionnel est le pilier du jeune homme.



Le point que j'ai vraiment adoré, point subtil sans nul doute est l'évolution du style en adéquation avec la maturité du personnage. En effet l'histoire nous est au départ racontée par un enfant, puis un adolescent et enfin un adulte : le lecteur remarquera alors cette progression dans la narration qui est la marque d'un auteur qui maîtrise les mots de façon incontestable.



J'ai l'impression que Gautier Battistella cherche à renouer avec nos classiques tant par le personnage, que cette exigence de qualité dans le style, le canevas et une touche de folie. Si ce livre n'approche pas encore du Stendhal, je serai très curieuse de suivre les prochains ouvrages de cet écrivain.



Pourquoi je n'ai pas eu un coup de cœur ? Je l'ai eu pour toute la partie enfance/adolescence mais il y a eu un moment de relâchement ou non...plutôt la recherche absolue d'un rebondissement : la folie meurtrière de l'auteur. J'ai eu réellement peur que l'on parte dans du Bret Easton Ellis mais cela a été évité. J'aimais cette première partie qui me rappelait Mensonges et trahisons et plus si affinités avec Edouard Baer (excellent film : sincère, simple et respectueux de la passion littéraire) mais petit à petit cette innocence laisse place à un questionnement du lecteur : où est-ce que Monsieur Battistella veut nous mener ? La part sombre débarque et va nous laisser interloquée : positivement ou non, cela dépendra de la sensibilité de chacun.



La partie violente ne laissera personne indifférent mais je n'ai pas trouvé que c'était la plus intéressante. Ne pas mettre de sang et de sexe dans un livre, ne veut pas dire qu'il sera ennuyeux bien au contraire. La première moitié est digne des plus grands et souligne de manière absolue le talent de l'auteur.



Je dois avouer qu'ayant lu énormément de thrillers, le dénouement était très prévisible. Alors en définitive ? Une écriture et un style excellents, une histoire bien menée avec des moments de doute pour le lecteur, un dénouement prévisible. Pour la suite ? Gautier Battistella est un futur grand romancier, un écrivain dans le style, dans l'ambiance. A lui de poursuivre en crescendo, à chercher toujours et encore à surprendre mais sans partir à l'opposée de ce que le début laisse à penser...
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Chef

J’ai eu la chance de recevoir la sélection 2022 du Prix Relay des Voyageurs lecteurs cette année. Merci aux organisateurs pour leur confiance renouvelée ! Le premier titre sorti est celui-ci car j’ai tout aimé de ce que j’ai lu pour l’instant de Gautier Battistella. Et je n’ai encore une fois pas été déçue car ce livre est de nouveau un coup de coeur de lecture pour moi ! J’aime décidément son écriture et sa manière de raconter les histoires, ce petit quelque chose de cruauté qui existe dans la vie et qu’il n’hésite pas à inclure dans ses récits… Paul Renoir vient d’être sacré « meilleur chef du monde » lorsqu’il met fin à ses jours avec son fusil de chasse. Tout le monde est sous le choc, et surtout la brigade des Promesses, le restaurant trois étoiles du Guide. Il n’est pas le premier chef malheureusement à effectuer ce geste fatal. Est-ce la pression des étoiles ? Ce portrait que Netflix était en train de tourner sur lui ? Ou alors la tension financière que met Natalia, sa veuve, dans leur affaire ? Les ennemis aux abois se dévoilent rapidement, alors que le sous-chef, Christophe, déploie tous ses talents pour sauver le restaurant. Le monde de la gastronomie française est en deuil. Le roman en profite pour raconter son histoire via le destin personnel et particulier de Paul Renoir, une histoire faite de tradition et de recherche perpétuelle de nouveauté, où tous les coups sont permis, ou presque… Je ne m’attendais pas à être aussi happée par ce livre, par son intrigue, mais aussi par la passion communicative du personnel des cuisines pour leur métier. J’ai beaucoup pensé à la ferveur du dessin animé Ratatouille. Gautier Battistella, journaliste gastronomique au guide Michelin pendant quinze ans, a côtoyé ce monde particulier des grands chefs, cela se sent dans sa connaissance du milieu, des plats, mais également dans son talent d’écriture, incisif et brillant.
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Chef

"Chef" est un roman documenté sur la gastronomie qui plaira à tous les gourmands ! Un très bel hommage à la cuisine française !

A découvrir chez @audiolib dès le 27 mars prochain grâce à l'interprétation alléchante de François Hatt !

A déguster sans modération !



À travers le destin du personnage de Paul Renoir se dessine l’histoire de la cuisine française, cet art du quotidien, inventé par les femmes avant que les hommes ne se l’approprient. Hier méprisé, aujourd’hui célébré, le chef demeure une star ambivalente, et la cuisine, une bien cruelle maîtresse qui exige qu’on lui sacrifie ce qu’on a de plus précieux.



Paul Renoir vient d’être élu meilleur cuisinier du monde. Son restaurant "Les Promesses", trois étoiles au Guide, connaît un succès retentissant. Jusqu’à ce que l’on découvre son corps, et le fusil avec lequel il a mis fin à ses jours. Qu’est-il arrivé ? La bataille sans merci qui fait rage autour de son héritage suggère un passé plus trouble qu’il n’y paraît.



Je remercie @Audiolib et @NetGalleyFrance de m'avoir permis de découvrir ce roman qui met l'eau à la bouche.



J'ai beaucoup aimé l'originalité de ce roman où se mêlent personnages fictifs et réels, ce qui donne de la vraisemblance et de l'authenticité au récit documenté de ce chef étoilé fictif tellement attachant qu'est Paul Renoir.



Ce roman incisif n'est pas sans rappeler le suicide réel de Bernard Loiseau. Le récit de Paul Renoir permet de mieux appréhender l'histoire d'un chef cuisinier et d'offrir un éclairage sur ce métier passionnant, mais aussi éprouvant, à cause de la pression médiatique ressentie par le protagoniste avant son geste fatal.



Gautier Battistella a été journaliste gastronomique au guide Michelin pendant quinze ans, il a donc côtoyé les grands chefs en coulisses et il sait parfaitement nous transmettre sa passion pour la gastronomie française en nous dévoilant ses secrets plus ou moins avouables. L'ambiance est souvent très dure, parfois violente dans ce monde impitoyable, machiste, où aucun détail sordide ne nous est épargné. Sexe, drogue et alcool sont des exutoires qui permettent de tenir dans la brigade.



L'interprétation très juste de François Hatt qui incarne avec talent les différents personnages rend l'écoute très agréable. Sa lecture expressive est vraiment captivante grâce à une intrigue prenante qui intercale passé et présent pour mieux ménager le suspense jusqu'au geste irrémédiable.



L'émotion est bien perceptible car la voix du narrateur, qui module son intonation en fonction du caractère des différents personnages, est un très bon vecteur des sentiments. Un livre profondément humain, de chair et de sang, qui rend hommage à ce beau métier d'artisan et de passion !
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Chef

couverture colorée d’un enfant qui regarde la cuisine d’un restaurant …. C’est un peu ça le début de la vie de Paul Renoir, grand cuisinier dont le dernier restaurant à Annecy, les promesses, fait sensation. Fort de son passé, du personnage emblématique de sa grand mère qui lui transmet sa passion de la cuisine, il sera bientôt au sommet de son art mais c’est sans compter la cruauté de ce milieu, les jalousies intestines, les ambitions à peine voilées, les galères des équipes de restauration… un jour, Paul Renoir met fin à sa vie. c’est l’occasion pour l’auteur Gautier Battistella, ancien critique gastronomique, de plonger le lecteur dans un monde sans pitié qui n’est pas si visible pour le commun des mortels. Bien écrit, ce récit nous entraîne sans concession dans l’histoire contemporaine de la cuisine française et de ses hommes et ses femmes au service de leur génie culinaire.
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Un jeune homme prometteur

un auteur que j'ai croisé au festival du livre et du vin à saumur . je discute et me dit d'ouvrir son exemplaire et de lire n'importe quelle page et de lire , un truc que je fait toujours , la derniére page au dos de l'oeuvre c'est l'éditeur qui annote et c'est non l'écrivain me dit il . aprés une à deux pages de lecture , j'ai pris le livre sans hésiter , je savais que je passerais un bon moment de lecture . merci à gautier battistella pour ce roman .
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Ce que l’homme a cru voir

Ce que l'homme a cru voir de Gautier Battistella m'a été envoyé par les éditions Grasset via net galley et je les en remercie :)

Le métier de Simon Reijik ? Effacer les réputations numériques, libérer les hommes de leur passé.

Lui-même croyait s’être affranchi de son histoire, jusqu’au coup de téléphone d’une inconnue. Simon abandonne sans explication sa femme Laura, et retourne sur les lieux où il a grandi.

Il retrouve près de Toulouse cette terre gasconne, si attachante qu’on la dit amoureuse. Il l’avait fuie, elle ne l’a jamais quitté.

Les acteurs de son enfance, vivants et morts, se rappellent à lui et c’est l’heure des comptes.

Le voici contraint d’accomplir le chemin qu’il a refusé de suivre vingt ans auparavant. Simon a cru voir, il s’est trompé. On ne sait jamais ce que le passé nous réserve.

Ce que l'homme a cru voir est un roman de la rentrée littéraire 2018 intéressant à lire.

J'ai apprécié l'écriture, emprunte de sensibilité ; la lecture est fluide.

Le métier de Simon est très actuel et vraiment bien trouvé même si en fait cette partie là n'est pas hyper exploitée. C'est le point de départ de l'histoire et montre que même si on veut tout effacer on n'arrive pas réellement à effacer son propre passé !

J'ai aimé le retour de Simon dans sa ville natale, dans son passé. Il s'est construit sur un mensonge, on s'en rend compte au fur et à mesure de notre lecture.

C'est un roman très intéressant même si je dois avouer qu'il ne m'a pas totalement convaincue car il manque quelque chose pour que je sois totalement captivée.

Mais je suis très contente d'avoir découvert cet auteur et je relirais Gautier Battistella avec plaisir, j'ai apprécié sa façon d'écrire.

Ma note : 3.5 étoiles
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Ce que l’homme a cru voir

Bravo pour l'idée de départ : Simon Reijik exerce un métier bien ancré dans le 21ème siècle, il est chargé de restaurer les réputations mises à mal par les traces numériques. Nombreux sont ceux qui font appel à lui lorsqu'un passé peu reluisant ou des actions compromettantes resurgissent sur la toile sans crier gare et risquent de ruiner leur carrière. Simon impose ainsi l'oubli et permet aux autres de se refaire une virginité en tout cas en apparence.

Mais qu'en est-il de lui-même ? De son passé ? De la famille qu'il a quittée il y a 20 ans ? Du terrible drame à l'origine de sa fuite ?

Pitch alléchant donc mais résultat pas tout à fait à la hauteur. Attention, le roman est fluide, se lit bien, on s'attache aux pas de Simon avec intérêt voire un peu de sympathie. Mais je trouve que l'idée de départ n'est finalement pas exploitée, elle sert simplement d'introduction et je ne peux pas m'empêcher de penser qu'il y avait peut-être un peu mieux et plus ambitieux à faire.

Mais, ne boudons pas outre mesure. Le retour de Simon dans sa région d'origine, près de Toulouse afin de se rendre au chevet de son ami d'enfance, Antoine, en train de mourir est l'occasion pour lui d'affronter son passé. Un passé qu'il avait rangé bien loin dans un coin de son cerveau. On replonge ainsi dans les origines de sa famille (et là, j'avoue ne pas avoir fait le lien entre les origines du grand-père et la situation présente, mais bon, peu importe) et surtout dans les années d'adolescence, son amitié avec Antoine et surtout sa blessure face à la préférence affichée de sa mère pour son jeune frère. Jusqu'au drame qui a changé leur vie à tous.

On mesure comment Simon s'est construit sur un mensonge ou plutôt sur la volonté d'oublier et comment cela a impacté sa vie jusqu'à présent, notamment sa relation avec Laura, sa femme depuis 5 ans.

Au final, on a là un roman agréable, sincère, mais qui ne m'a pas complètement convaincue.
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Ce que l’homme a cru voir

Simon efface les vies et occulte la sienne. A coup de Prozac, Xanax, Morphine et autre, il s’accommode de sa mémoire et poursuit sa route auprès de Laura qu’il aime sans grande passion. Il efface, compresse, oublie. Mais peut-on réellement éliminer son passé ? Ce passé qui le rattrape, dans la campagne toulousaine, dans laquelle il revient après l’avoir fuie. Son ami est mort. Les langues se délient, interrogent.



L’homme affronte sa vie, son histoire et nous entraîne dans les méandres d’un passé qu’il reconstitue. Qu’a-t-il cru voir ?



Beaucoup d’avis sont élogieux pour ce roman qui ne m’a malheureusement pas convaincue. J’ai buté sur le style, les passages rapides d’une idée à l’autre, les clichés sur les adolescents, la campagne…. Je n’ai pas aimé cet homme froid et pondéré et n’est pas été émue par son histoire somme toute peu originale.



Une grande déception pour ma part.




Lien : http://aufildeslivresblogetc..
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Chef

Ne vous fiez pas à la couverture enfantine du livre, Chef est une plongée plutôt cruelle dans le monde de la grande cuisine française et c’est assez réjouissant !



Le chef triplement étoilé Paul Renoir, qui vient d’être élu meilleur cuisinier du monde par ses pairs, met brutalement fin à ses jours. Il était en plein tournage d’un documentaire pour Netflix consacré à son extraordinaire réussite. Le roman va alors croiser deux récits : celui de Renoir lui même, qui se raconte en déroulant les grandes phases de sa vie et de son parcours professionnel, et celui de ceux qu’il a laissés derrière lui, à charge pour eux de reprendre le flambeau et d’éponger les dettes...



A travers l’histoire de Renoir, c’est toute la grande aventure de la gastronomie française qui est déroulée et à laquelle l’auteur rend hommage. De l’auberge traditionnelle de la mère Brazier à la cuisine moléculaire , en passant par la Nouvelle Cuisine de Bocuse, Gautier Battistella fait défiler toutes les grandes pointures de la profession et il n’est pas toujours tendre !

Il faut dire que l’auteur, journaliste gastronomique et ancien critique du Guide Michelin pendant 15 ans sait de quoi il parle.



Nous sommes invités dans les coulisses de ces grandes maisons, dans ce petit milieu où , derrière la façade respectable se cachent souvent autoritarisme, sexisme et autres joyeusetés .. le rêve pour les papilles bien sur, mais aussi l’envers du décor, l’endettement, la course incessante à l’étoile, la pression folle sur les épaules qui peut vous être fatale. N’oublions pas le personnage du critique gastronomique , plus vrai que nature , et l’ombre du « Guide » qui plane au-dessus des têtes !

Certaines pages sont d’une grande tendresse malgré tout, notamment quand Renoir évoque la naissance de sa vocation auprès de sa grand mère Yvonne et qu’il retourne s’installer sur les lieux de son enfance.



C’est écrit avec beaucoup de verve et un sens de la formule acéré. Un vrai plaisir ... pour les yeux, à défaut du reste !

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Un jeune homme prometteur

Un commencement prenant mais une suite qui perd peu à peu ses promesses et ses mystères… J’ai adoré le début du roman, découvrir le protagoniste principal ainsi que son univers et sa personnalité. Malgré cela, je n’ai pas réussi à rentrer dans l’entièreté du roman et ai vite découvert certains éléments de la fin.



En somme, ce fut une lecture contrastée tant au niveau de mes ressentis que de mes attentes.



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Chef

Véritable saga sur l'univers de la cuisine, de la haute cuisine par l'histoire de Paul, chef étoilé talenteux qui met fin à ses jours à l'apogée de sa carrière. Rappel tristement célèbre de l'histoire du chef Bernard Loiseau, nous entrons en cuisine corps et âme jusqu'à l'oubli de soi, des autres. Un beau roman émouvant, réaliste, sans fard, réaliste sur un envers de décor qu'il faut parfois révéler, parce que c'est la vie, des vies.
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