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3.75/5 (sur 2 notes)

Nationalité : Belgique
Né(e) à : Rocourt , le 29/03/1973
Biographie :

Sociologue belge né en 1973, Gautier Pirotte est professeur de Socio-Anthropologie du développement à l'Université de Liège.

Ses recherches portent principalement sur la coopération au développement, la solidarité internationale ainsi que sur les théories et organisations de la société civile.

Il développe également des programmes de formation sur la solidarité internationale, notamment à travers des MOOC, et mène des missions de coopération universitaire en Afrique. Il préside l'ONG UniverSud et participe au conseil scientifique de la Croix Rouge.

Source : wikipedia
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Citations et extraits (10) Ajouter une citation
Uns spécialiste des sciences sociales constate : "Beaucoup de sociétés sont aujourd'hui confrontées, à l'Ouest comme à l'Est, au Nord comme au Sud, à une question politique identique : comment ménager la tension entre la sphère privée et la sphère publique, entre l'individu et le social, entre l'éthique publique et les intérêts privés ? En dépit de leurs différences, ces sociétés partagent une perspective commune : la société civile est considérée comme un médiateur potentiel entre ces forces opposées qui représentent une menace pour la stabilité et la cohésion sociale".
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Depuis la fin de la guerre froide, la notion de société civile s'est imposée tant dans le langage profane que dans les discours savants, dans les récits médiatiques ou encore dans la "littérature grise" des institutions internationales (Union européenne, Banque Mondiale, OCDE, etc.). En apparence, ce succès s'est produit sans que ce vocable ne revête toujours un sens très précis. La notion de société civile peut être employée aujourd'hui pour signifier un lieu de contestations ou d'oppositions, ou encore d'innovations sociales. Elle peut représenter l'ouverture d'un système politique démocratique confronté à une crise de représentativité. Elle peut se référer à des acteurs politiques, à des agents économiques, à la société au sens large, à une classe de courtiers du développement (comme les nouvelles organisations non gouvernementales - ONG, ou NGO en anglais - au Sud, par exemple), à des organisations patronales ou syndicales, à des réseaux associatifs pourvoyeurs de capitaux sociaux, etc. (p.4)

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Il est vrai que le chercheur en sciences sociales intéressé par cette notion et ses usages contemporains en deviendrait schizophrène, écartelé entre des réalités de terrain où s'affirment ce "quelque chose" en gestation d'une part et, d'autre part, des conceptions théoriques variées et diffuses et des critiques radicales qui mettent en doute le bien-fondé d'un recours à cette notion dans l'analyse de ces mêmes réalités de terrain.

S'il convient d'être prudent dans l'emploi de cette notion, jamais totalement exempte d'investissement idéologique et politique, on ne peut pas pour autant rejeter l'étude scientifique des observations du terrain en condamnant les acteurs (auto)proclamés de la société civile pour usurpation de titre, sous peine de passer à côté de phénomènes sociaux comme indicateurs d'éventuels changements d'ordre politique, économique, social ou culturel. Certains politologues auront beau considérer comme inepte l'usage du concept de société civile dans l'analyse des réalités sociopolitiques africaines, par exemple, cela n'empêchera pas les responsables d'ONG locales, des intellectuels, des leaders politiques, des membres de mouvements religieux ou d'associations d'épargne et de crédit de se présenter comme "acteurs de la société civile" et de développer des stratégies et les nouvelles identités correspondantes.

Sans doute ces acteurs sociaux font-ils un usage excessif d'un concept à la mode. Il n'est pas certain que tous aient lu Tocqueville ou Hegel avant d'investir leur société civile. Le plus urgent aujourd'hui est peut être de dépasser ce constat pour appréhender la notion de société civile non du côté des acteurs, des représentations qu'ils ont de cette notion, des usages qu'ils en font et des effets concrets ainsi produits aux différents échelons de la vie sociale ( local, national, international).
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(...) un décalage croissant semble s'opérer entre les doutes et interrogations que formule le monde académique (surtout francophone) quand à l'intérêt scientifique de cette notion d'une part et, d'autre part, le développement (voire l'institutionnalisation) de certains usages sociaux par des acteurs variés intégrant cette notion jusque dans leur registre d'action collective et leurs identités. Alors que les représentations de la société civile se multiplient et donnent naissance à des effets sociaux et politique concrets (des conseils consultatifs municipaux aux nouveaux secteurs des ONG des pays du Sud), les chercheurs s'interrogent: quelle est cette évidente liaison entre la société civile et le fonctionnement des régimes démocratiques? Les notions d'espace civile et de société civile se confondent-elles? A-t-on vraiment assisté, depuis la fin des régimes autoritaires à l'Est et au Sud, à l' "éveil" des sociétés civiles dans le cadre de processus de transition multiformes? Et d'abord existe-t-il des sociétés civiles en dehors du monde occidental où les tentatives de conceptualisation ont été les plus abouties? Est-ce bien un nouvel abus de langage que d'oser parler d'une société civile globalisée?
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Cependant, Locke ajoute une finalité supplémentaire à la société civile hobbesienne: elle n'est pas seulement politique notamment par la sécurité qu'elle offre au citoyen, elle est aussi économique car elle est garante de la préservation de la propriété privée. De plus, la société civile chez Locke n'est pas le strict opposé de l'état de nature mais plutôt un ordre juridique garant de la protection des droits individuels que chacun possède dans l'état de nature. La base de la société civile est formée par la propriété privée, les règles de droit et la participation démocratique. La société civile lockéenne est volontaire, individuelle (non centrée sur une communauté comme celle des chrétiens, comme chez Thomas d'Aquin) et participative (non créée ou manipulée par un monarque ou l'Etat). Les groupes formant la société civile se rassemblent pour limiter l'absolutisme et préserver la liberté, l'ordre et la propriété. L'origine de la société civile est située dans le contrat réalisé par les individus libres et rationnels cherchant à préserver leur vie, leur santé, leur liberté mais aussi leurs biens.
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Un militant altermondialiste affirme : "A l'issue de la bataille de Seattle, il était clair que la société civile était devenue une troisième force mondiale. Elle prenait sa place à côté des gouvernements et des instances du marché, dans le cénacle des institutions clés qui déterminent aujourd'hui l'orientation et la nature de la mondialisation".
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La présidente du Mouvement des entreprises de France (MEDEF) prétend : "Parce que l'entreprise est l'un des principaux piliers de la société civile, pour ne pas dire le principal, elle doit s'adresser à toutes ses composantes. nous jetterons des ponts vers des publics historiquement éloignés de nous, magistrats, médecins, artistes, ou qui ses ont démarqués de nous plus récemment, des cadres par exemple. Le rapprochement avec le monde de l'éducation, avec tous les mondes de l'éducation, sera une priorité. et, parce que les règles du jeu sont nouvelles, le MEDEF ne refusera pas le débat avec les ONG ou les associations qui sont déjà le monde de demain".
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Face à ce capital mondial hégémonique, il n'existe plus, selon Beck, qu'un seul contre-pouvoir car l'Etat, au-delà d'un hypothétique abandon du politique, reste limité par son optique nationale et ne sait comment en sortir. La seule force capable de s'ériger en contre-pouvoir à ce capitalisme triomphant est la société civile mondiale qui s'incarne dans la figure du consommateur citoyen. Le contre-pouvoir du consommateur tient dans sa capacité de refus de consommation contre lequel les global players économiques ne peuvent rien. Comme le capital ne peut licencier les consommateurs, il s'agit là de la principale faille de ce capital globalisé.
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Parallèlement au développement d'une économie marchande, on assiste au sein des sociétés d'Europe occidentale au renforcement d'un pouvoir séculier de plus en plus centralisé et dérivant vers l'absolutisme. Dans ce contexte particulier, la société civile émerge alors non plus pour désigner l'ordre face à la nature, la civilisation (incarnée par les bonnes moeurs, la dévotion, l'organisation politique ou l'esprit d'entreprise) face à l'état sauvage, mais bien cette partie de la société qui s'oppose ou résiste aux pouvoirs religieux et/ou étatiques. Il ne s'agit donc plus de concevoir la société civile seulement comme étant la forme d'expression d'une civilisation, d'une société organisée, bien ordonnée. Avec l'émergence des Etats modernes apparaît peu à peu la conscience individuelle des sujets politiques, conscience qu'il va falloir protéger contre l'arbitraire de l'autorité religieuse et/ou politique.
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Comme J.Keane l'écrit: "La renaissance de la société civile est toujours empreinte de dangers puisque cela offre la liberté aux despotes comme aux démocrates."
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