Voilà un bon petit roman comme je les aime, en décrivant une histoire banale mais de façon originale, l'auteur nous raconte l'improbable histoire d'amitié entre un jeune geek adolescent avec un vieil homme américain, amateur de cannabis et ancien combattant du Vietnam.
Voyager dans l'univers mental du personnage principale, Alex Woods, nous donne l'impression que nous avons à faire à un roman écrit par Sheldon, le personnage de la sitcom américaine "The Big Bang Theory". Même humour décalé dans une univers de science qui met en scène un personnage naif et en marge à mis chemin entre le neard et le freak.
J'ai toujours aimé les romans mettant en scène la vie d'un adolescent atypique et à part. Cela donne une façon d'écrire originale avec de l'humour qui tombe juste.
Les personnages sont plus vrais que nature et le roman propose une réflexion sur les valeurs morales propre à chacun.
Encore une fois, avec Gavin Extence, la littérature anglophone nous montre sa supériorité face au roman français dans sa capacité à faire vivre une hisoire, loin des clichés, utilisant la langue au service du récit et non l'inverse.
A lire si vous voulez voyagez dans l'univers d'Alex Woods avant qu'une météorite ne vous tombe sur la tête.
Commenter  J’apprécie         20
Je me suis prise de tendresse pour cet improbable duo très attachant.
Le sujet de la fin de vie dans la dignité est un sujet qui me touche profondément.
Il me rappelle le sujet d'un film ( dont j'ai oublié le titre ) où un fils accompagne sa mère en Suisse pour un suicide assisté.
Il faut beaucoup de courage aux deux protagonistes, car ce ne doit pas être facile à vivre ( façon de parler !!! )
Commenter  J’apprécie         20
Alex Wood me fait penser à un jeune Sheldon Cooper, mais en beaucoup plus modeste et gentil.
Son intérêt pour les sciences, son incapacité à mentir et ses difficultés sociales le pousse à se lier plutôt avec des adultes et des spécialistes des sciences (en particulier astrophysique et neurologie).
Mais son extrême honnêteté et la fidélité qu'il témoigne à ses amis même dans les situations les plus difficiles en fait un personnage attachant auquel je voudrais plus ressembler.
Une histoire touchante que je recommande.
Commenter  J’apprécie         10
L’HISTOIRE
Rien ne destinait Alex Woods à subir un interrogatoire en bonne et due formes par deux inspecteurs dans la salle C du commissariat de Douvres !
Improbable est le mot le plus approprié et sans contestation possible, surtout quand il s’agit d’un gamin inoffensif de 17 ans qui n’a jamais quitté le Comté du Somerset. Il est dans le collimateur des autorités et des médias internationaux. En partie, à cause de sa relation ambigüe avec Mr Peterson, homme d’âge ancien ; mais aussi à cause de la découverte, dans la voiture qu’il conduisait, de 113gr de marijuana dans la boite à gants, un mort à ses côtés.
Lors de son interpellation au poste frontière, ses réactions furent pour le moins déstabilisantes.
La conclusion, soit il est un coupable fou, soit un coupable très intelligent.
Quoi qu’il en soit Alex Woods nous raconte comment il en est arrivé là, tout simplement.
Ce qu’il faut savoir, c’est que le plus incroyable se passa des années bien avant. Quel détour !
Ce petit bout d’homme épileptique, souffre douleur de ses « camarades » d’écoles, à l’air freluquet, était déjà populaire dans sa région de Grande Bretagne à cause d’un météorite qui lui tomba sur la tête à l’âge de 10 ans.
Sa rencontre avec Mr Peterson, ancien combattant du Vietnam, veuf, grincheux, attachant, fut un autre tournant capital de sa vie ; il devint rapidement un ami, un père de substitution, un lien ferme et solide qui l’initia à Vonegut (écrivain de SF) ; la relation remplaça un père fantôme ainsi que la surprotection d’une mère qui travaillait dur, trop stricte et très attentive. En somme, ils sont François Cluset et Omar Sy dans Intouchables. Ces deux-là vivent une incroyable histoire.
COMMENTAIRES
Allegro de la composition :
Je ne sais pas mais... peut-être que je... un chapitre, le premier du livre, soit vingt-sept pages, seulement, une sensation étrange, forte comme celle surgie de nulle part après « La conjuration des imbéciles » ; est-ce un bon augure pour tout le reste ? Aurais-je trouvé après autant d'années une pépite ; serait-ce la fin d'un long cycle de déception, la fin d'un interminable ennui de lecteur ?
En tout les cas face à l'univers d'Alex Woods, je me sens intimidé et très bousculé ; pourvu que l'effet dure encore quatre cents pages.
L’effet s’atténua mais ne disparu pas.
C’était juste pour devenir l’andante du livre,
un long souffle de curiosité :
Gavin Extence va souvent dans le détail par rapport à toute chose environnante.
Logique, il s’agit de l’univers que se crée le gamin qui décrit avec ses mots, de manière intelligible.
Par exemple dans le ch.2 la rigueur scientifique des explications à propos de l’exceptionnel accident rend la chose crédible.
Ou encore après s’être bagarré dans un bus pour défendre le livre qui n’était pas à lui (que Mr Peterson lui avait prêté), Alex calcule la distance-vitesse-temps, après que l’objet fut jeté par la fenêtre du bus scolaire, dans l’espoir de le récupérer.
Malgré la maladie dès ses 11 ans, Alex relativise grâce aux auteurs qui réussissent à le toucher :
« Avec eux, je ne me sentais plus confiné dans un univers restreints, cloîtré dans mon appartement, dans ma chambre. J’étais confiné certes, mais dans mon cerveau, ce qui n’avait rien de si terrible. Car mon cerveau, avec l’aide d’autres cerveaux, me permettait de voyager et de découvrir des endroits fabuleux. Et malgré ses disfonctionnements, après tout, il n’était pas le pire endroit de la Terre. » (P82)
Il se débrouille seul. Cela lui permet de canaliser son stress et d’éviter les crises d’épilepsie.
Il est d’une maturité étonnante, en cela aussi l’histoire est particulière.
Il parle de chaos et d’ordre, d’amour de l’astrophysique comme les « fouteux » parle ballon !
Ce n’est pas chez tout les ados que l’on pense :
« Je me disais qu’il devait être très gratifiant de travailler pour une institution mue par des idéaux aussi nobles, et j’ai décidé qu’après neurologue et astronome, bibliothécaire serait mon troisième choix de métier. » (P196)
Il est question de l’apprentissage des questions existentielles : la mort, Dieu, l’athée, l’amitié, Nietzsche – théorie sur l’éternel retour p227, Vonegut – tout le temps, la quête de sens, le temps selon Eisntein en p324.
Tous ces sujets qui nécessiteraient des pages de débats…
Pour le plaisir laissons notre imagination voguer, apparaît alors un film tiré du roman où Peterson est interprété par Jack Nicholson et Woods par un jeune prodige du genre Finn Wolfhard (Stranger Things, Ca), pas mal hein !
Clôture,
Concert pour piano n°21 en C majeur de Mozart !
Il y a dans L’allegro le premier baiser,
l’adieu devant la mort dans l’andante,
Ce concert est la beauté ondoyante du livre,
de la mélodie de l’amour pour sa mère,
de ses yeux tournés vers les étoiles,
de son cœur battant pour la connaissance.
Un mélange de haute voltige
au tempo gracieux.
Et les notes fusent.
Sentez l’ampleur de l’inspiration.
L’harmonie des âmes.
On pourrait finir avec ceci :
« L’âme n’est-elle pas justement cette chose dont on ne doit pas parler, au risque d’incommoder ? On ne doit ni ne peu.
Qu’on s’y hasarde, et l’on se découvre aussi démuni que celui qui chercherait à définir par exemple ce qu’est le temps, la lumière ou l’amour.
Pourtant, ce sont là des éléments dont aucun de nous ne saurait nier l’existence, et dont notre existence même dépend. »
(« De l’Âme », François Cheng, p10)
Ou encore avec ceci :
Le gamin pourrait être à lui seul un paragraphe,
d' « Une brève histoire de l’humanité » de Yuval Noah Harari commençant par :
Puis il y eu Alex Woods face à l’univers.
THE END
Commenter  J’apprécie         10
Alex Woods face à l'univers est un roman qui donne le sourire. Les personnages sont atypiques et attachants. De la neurologie à la cosmologie en passant par Kurt Vonnegut et la Suisse, cette histoire nous plonge dans l'univers étrange et palpitant d'Alex, un jeune garçon pas comme les autres. La plume de l'auteur est simple et belle. Une très belle lecture qui ne m'a pas laissé indifférent.
Commenter  J’apprécie         00
Quand il a dix ans, Alex Woods est percuté par une météorite, dans sa salle de bain. A dix-sept ans, il est recherché dans toute l’Europe, et finalement arrêté à la frontière anglaise avec 113g de cannabis et une urne funéraire sur le siège passager. Le jeune homme nous livre ici ce qui l’a conduit à ce moment, entre sa vie de collégien, sa mère cartomancienne, son amitié improbable avec un vieillard acariâtre et sa passion pour la physique, la médecine et Kurt Vonnegut.
On passe un bon moment en lisant ce roman léger, grâce à Alex et sa galerie de personnages attachants. En revanche, j’ai trouvé le tout un peu trop rocambolesque et tiré par les cheveux, alors que le livre n’avait pas besoin de ça pour être intéressant. Il y a pleins de bons éléments -cela donne notamment très envie de lire Kurt Vonnegut et d’en savoir un peu plus sur l’astrophysique -, mais j’ai trouvé que l’auteur se dispersait beaucoup et voulait ajouter des choses extraordinaires là où la vie aurait suffi.
Je me suis en fait demandé pendant tout le livre s’il était destiné à un public adulte ou adolescent, car le narrateur, l’« ado mal dans sa peau et martyrisé au collège, mais néanmoins très intelligent et à qui il arrive un tas de choses incroyables », correspond assez bien à l’archétype du héros de littérature jeunesse.
Globalement, une lecture agréable mais qui ne restera pas gravée dans ma mémoire.
Commenter  J’apprécie         00