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Bibliographie de Gedün Chöpel   (1)Voir plus

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Citations et extraits (52) Voir plus Ajouter une citation
Les techniques pour accroître le plaisir sexuel féminin quoique basées sur des sources indiennes, prennent une importance nouvelle dans l’œuvre de Gedün Chöpel. A la différence de ses prédécesseurs, il n'est pas préoccupé par l'idée d'acquérir ou de contrôler les femmes mais plutôt par le souci de rehausser la qualité de leur expérience sexuelle. C'est pour cela que je pense que le thème de l'égalité des femmes représente sa contribution personnelle.
De plus, à la différence des textes indiens il mêle dans son traité général sur les arts de l'amour profanes la perspective tantrique indo-tibétaine d'union sexuelle et spirituelle de façon telle qu'un des pôles de l’œuvre qui sous-tend et domine son travail, est l'extase sexuelle, la porte vers l'expérience transcendante de l'état fondamental. Cependant, étant donné sa conviction de l'interpénétration du mondain et du spirituel, cette concentration à caractère religieux ne transforme pas les matériaux traitant des actes sexuels en une métaphore pour l'union avec le divin - ce qui serait un reniement du sexe physique. Bien plutôt, le sexe ordinaire est vu comme une base d'un développement possible pour l'expérience méditative extraordinaire. L'expérience spatiale connue par l'esprit au moment extraordinaire.
p. 158
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Ici [dans ce livre] aucune proclamation du secret - les modes profonds de pratique, le vocabulaire, etc., du Mantra secret - n'est faite. Il n'empêche, on devrait, avec diligence, simplement garder pour soi les actes embarrassants.
Puisque ce livre ne fut composé ni à l'intention des moines ni des Destructeurs de l’ennemi , ni des aînés, ni de Ceux qui se réalisent solitairement, plutôt que d'avoir à produire honte et colère en le lisant entièrement, il convient que ceux-là se bornent à la lecture du titre afin de mettre le texte de côté. Les natures des êtres du monde diffèrent ; leurs pensées et leurs conceptions ne s'accordent pas. Certains, donc, vont blâmer et d'autres louer cet ouvrage. Quelques uns n'y verront que saletés, d'autres en trouveront le propos sain.
Un loup est carnivore et un lapin herbivore. Plutôt que de comparer leurs opinions particulières sur la nourriture, il vaut mieux que chacun ait le loisir de suivre son style de comportement individuel, entouré d'agréables compagnons de type similaire. Cela n'a aucun sens d'exhorter sur le champ des gens à se plier à ce qui est contraire à leur souhait - comme de [demander] aux nomades de manger du porc, aux citadins de boire du beurre fondu, etc. Cela ne sert à rien non plus d'empêcher strictement ce que l'on désire. Ce qui est bon ou mauvais, propre ou sale, dépend de nos propres fantaisies. Nous devrions toujours agir en choisissant des activités accordées à nos aspirations. Débattre et disputer de ses sujets ne sert qu'à nous épuiser. S'en remettre à l'analyse afin de trouver de bonnes raisons finit par affliger [notre propre esprit].
En examinant à travers sa propre expérience à quel point les attitudes changent à partir de l'enfance jusqu'à la décrépitude de la vieillesse, comment pourrait-on placer sa confiance dans des conceptions courantes! Quelquefois, même la vision d'une déesse nous dégoûte : quelquefois la passion est engendrée à la vue d'une vieille femme. Quelque chose existe maintenant mais n'existera pas plus tard et autre chose surviendra. Le nombre ne peut envelopper les déceptions de l'esprit. Ceci bien compris, le mental se trouve tranché et la racine qui nous fait considérer comme réels les objets de l'imagination est détruite. Voilà le grand soulagement accordé par la félicité dont un autre synonyme est la liberté.
p. 264 et 265
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Des diverses manières du plaisir
La félicité innée est non artificielle ; et naît d'elle-même. Pourtant, le monde entier porte un masque fait de mensonges. Donc, au moment du plaisir, l'homme et la femme devront abandonner tous les conformismes et tout mensonge.
S'agissant des parties supérieures et inférieure du corps qui est capable de distinguer entre ce qui est propre ou sale ? Comment peut-on désigner comme bonnes ou mauvaises ces zones corporelles supérieures et inférieures ? Que la partie haute soit jugée satisfaisante et la basse devant être cachée, dénote un comportement correct bien peu remarquable.
Les rivières d'un pays l'embellissent
Les épines des préjugés ne sont que des racines de maladies.
On peut stopper les torts sans méditer,
Et une personne ordinaire expérimentera la félicité par le sexe.

Il n'existe personne dont la fermeté de l'esprit ne diminue
Et dont le fluide séminal ne s'écoule
Lorsqu'on contemple et caresse les épaules,
Les seins et le sexe d'une femme.

J'enseignerai dans la présence
De la maison parfumée de la passion,
Qui ressemble à la forme d'une feuille épanouie de l'arbre de la bodhi
Lisse, sans pilosité, là où le fluide doux et humide frémit.*
----
* Gedün Chöpel ajoute une note interlinéaire :
Ces deux stances sont tirés de “L'histoire de Padmasambhava” (padma'i sngon rabs).
p. 220 et 221
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L'un est un sens extérieur.
L'autre une ouverture vers l'intérieur du corps.
Tout comme la chair rouge et les tendons diffèrent,
Comment l'épine pourrait-elle éprouver la sensation d'une blessure !

Trouvez la libération auprès des plantureuses cuisses liantes.
Appuyez avec insistance sur la grande porte des parties intimes, là où les trois chemins se croisent.
Placez l'ornement de corail à coiffe rouge, tête brûlante, à l'intérieur,
Et au lieu du sacrement qui procure du plaisir à une femme, consommez l'acte.

A minuit, le collier des nuages matinaux constitués d'espoir et de doute diminue.
Faites fondre dans du lait la lune du constituant de base né de lui--même.
Accordez aux jeunes femmes la grande félicité spacieuse,
Claire et non conceptuelle.
Nous venons de traiter les activités consistant à aller et à venir en appuyant.

Enserrée par une grande force, la satisfaction est produite
Bien que le feu du désir blesse, la félicité s'enflamme,
Quoique poussant des gémissements insoutenables, le plaisir est engendré.
O ! grande nature de béatitude étonnante !
p. 234, 36 et 39
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II
La relation passionnelle

Parmi ceux nés dans ce royaume du désir
L'homme et la femme désirent tous deux le sexe opposé
Le bonheur du désir est le plus salutaire des bonheurs
Ceux de haut rang et de basse condition peuvent aisément le trouver

S'ils ne se trouvaient pas unis par la relation sexuelle, les genres masculin et féminin vivraient séparément. Il y aurait dans le monde deux parties sans doute en état de guerre et de controverse. En vérité, les moines se tenant dans la solitude des ermitages n'apprécient pas la valeur de cette évidence. Cependant, même la production en dépendance de causes et de conditions par laquelle est atteint un support de vie doué des dix-huit sortes de loisir et de fortune, provient en premier lieu de cette procréation. Il est dit que si les rapports sexuels cessaient, le monde serait définitivement vide à plus ou moins brève échéance. Sans les êtres humains comment pourrait-il y avoir des moines et des enseignements, bouddhistes ou non ?
p. 175
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Dans le coffret garni des chairs intimes
Du corps de cette jeune femme mûre et nue,
Née pour montrer et accorder le plaisir entre les plaisirs,
Demeure l'essence toute entière du plaisir des plaisirs.

Rejetez la fleur de la simulation derrière l'oreille.
Abandonnez l'efflorescence du doute comme nourriture aux oiseaux.
Le poisson femelle de la gêne est emporté par une noire corneille.
Tout ce que l'on n'est pas, à ce moment là, nous le sommes.

A la vue de la flèche passionnelle qui n'est pas tirée sur l'arc de fleurs
Et du joyau remplie du lait d'ambroisie,
D'un rouge huileux couleur corail
Même les filles des dieux glissent à terre.

Juste toucher la pointe du joyau est le goût.
Pénétrer est la mélasse délicieuse elle-même.
Frotter et appuyer sont le doux miel.
p. 222
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Les phénomènes par trop matérialisés, de telle façon qu'ils semblent exister indépendamment, sont consumés dans la vaste réalité se tenant derrière les apparences :
Vers quoi cette réalité dénuée de projection peut-elle aller ?
Vers où cet esprit dénué de visées peut-il courir ?
Puisque, ayant abandonné leur nature, ils ne restent pas immobiles,
Dirigez ces deux - les apparences et l'esprit - dans la direction de la félicité.

Le plaisir de l'orgasme est si intense que l'esprit devient totalement absorbé et fasciné à un point tel que la conscience conceptuelle habituelle ainsi que les apparences qui l'accompagnent, fondent, laissant apparaître la réalité fondamentale. En expérimentant consciemment ce processus, il est loisible de réaliser que les conceptions et les apparences ordinaires ont été par trop concrétisées. L'acte de l'union sexuelle peut ainsi devenir une pratique par laquelle cette exagération donnée au statut des apparences et de l'esprit est identifiée et subsumée dans l'état d'origine.
Au niveau non conceptuel de l'orgasme tout l'environnement ainsi que les êtres qu'il contient se fondent dans le vaste état fondamental dénommé le Grand sceau* l'esprit de claire lumière :
Puissiez-vous être protégés pas le Grand sceau né de lui-même
Qui regroupe toutes les choses stables et mouvantes en une
Au moyen du lasso de foudre de l'immuable plaisir adamantin
Poussé jusqu'aux cent huit limites.

L'état fondamental - qui s'élève au cours de l'orgasme conscient - n'est pas un assombrissement de l'esprit bien que toutes les consciences conceptuelles habituelles se trouvent à ce moment là absorbées, et qu'il soit souvent expérimenté comme tel. Il s'agit de la base de tous les phénomènes - le stable (l'environnement) et ce qui se déplace (les êtres dans l'environnement) ; c'est notre manque de familiarité avec cette base qui fait que dans l'état d'inconscience ses implications nous échappent. En développant la réalisation de la vacuité de l'existence inhérente, et la grande compassion, on peut s'approcher de cet état.
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* phyag rgya chen po, mahàmudrà
p. 99 et 100
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On considère que le fluide régénérateur se tient au sommet de la tête dans un état froid. Il est donc comparé à la lune. Pendant l'activité sexuelle il fond et coule vers le bas ce qui provoque la manifestation de consciences plus subtiles et plus puissantes utilisées sur la voie spirituelle.
Gedün Chöpel fait plusieurs fois référence à ce processus mais ne le traite pas de façon élaborée. Nous allons donc détailler le contexte des connaissances tibétaines concernant l'orgasme, le processus de la mort et les niveaux de conscience. Ma présentation sera basée sur des perspectives classiques Ge-luk-ba et Nying-ma-ba du Tantra de l'incomparable union au sein du Véhicule tantrique, appelé également le Véhicule de vajra, une des deux formes fondamentales de ce qui est accepté traditionnellement comme enseignements du Bouddha Shâkyamuni.

L'ORGASME, LA MORT ET LA PRATIQUE SPIRITUELLE DANS LE TANTRA DE L'UNION
Pendant l'orgasme l'esprit de claire lumière, la conscience la plus subtile et la plus puissante se manifeste même si chez les personnes non entraînées cela se passe de manière inconsciente. Le tantra Guhyasamâja, un Tantra de l'incomparable union qui égale en importance le tantra Kàlachakra, divise les consciences en grossières, subtiles et très subtiles. Nous sommes tous familiers des niveaux grossiers de l'esprit - la conscience de l’œil qui appréhende des couleurs et des formes ; la conscience de l'oreille qui appréhende des sons ; la conscience du nez qui appréhende des odeurs ; la conscience gustative qui appréhende des goûts et la conscience corporelle qui appréhende des objets tactiles. Afin de comprendre la perspective de la pensée bouddhiste, il est important de considérer ces cinq consciences non seulement comme des sensations appréhendées par une autre conscience distincte mais comme cinq consciences individuelles ayant différentes sphères d'activité - les couleurs et les formes, les sons, les odeurs, les goûts et les objets …
p. 94
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Gedün Chöpel : un provocateur iconoclaste
Maître et élève avaient tous deux de fortes personnalités, ainsi Gedün Chöpel contestait souvent les enseignements de Shay-rap-gya-tso. Gedün Chöpel - que son maître appelait couramment par l'épithète "le cinglé" - n'assista plus aux cours. Il s'en expliqua : "Bien que Shay-rap fasse semblant de m'enseigner des textes, il n'est pas du tout mon égal. Tout ce qu'il affirme, je le réfute ; nous nous trouvons constamment en situation de débat. M'ayant baptisé "cinglé", il refuse de m'appeler par mon vrai nom".
Gedün Chöpel aimait provoquer les autres érudits à des joutes oratoires. À une occasion, il apparut dans la cour affectée aux débats déguisé en moine-policier analphabète. Il lança un défi à l'érudit mongol Ngak-Wang-lek-den qui devint ultérieurement abbé de Go-mang, et le battit. Une autre fois, en prenant une position tout à fait inhabituelle contre l'érudit principal du Collège Lo-sel-ling , le Collège rival de Go-mang de l'université monastique de Dre-bung, il réduisit celui-ci au silence.
Il lui arriva même d'adopter une position affirmant que l'état de Bouddha n'existe pas, ce qui amena un groupe de moines furieux à le rouer de coups et à l'obliger par la force brutale d'avouer que cet état existe en vérité bel et bien. Ce récit montre bien des choses sur le pouvoir de contrôle du groupe dans les collèges ge-luk-ba, pouvoir qui tend à établir des limites aux investigations analytiques. Il semble que Gedün Chöpel ne se servait pas toujours des façades habituelles par lesquelles des érudits tibétains prétendent que leurs analyses hautement critiques ne sont que des clarifications, et non pas des révisions ou des réfutations de vues avancées par des personnages renommés. Il prêtait apparemment peu d'attention à ses études pendant son séjour à Go-mang. S'étant éclipsé peu avant ses examens au diplôme de ge-shay, il renonça à la vanité qui consiste à accéder à une haute position.
p. 15 et 16
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“instructions dépouillées”... Chöpel se sert de cette appellation d'une façon humoristique afin de décrire les leçons de pratiques intimes données par une jeune fille. Le jeu de mots démontre son penchant ludique et reflète aussi la perspective culturelle, en laquelle les sphères religieuses et sexuelles ne sont pas séparées. Pareillement, Gedün Chöpel se sert du vocabulaire normalement limité aux textes religieux afin d'exprimer ses connaissances approfondies en matière de sexe :
Ce “Traité des passions” fut composé par Gedün Chöpel qui comme on traverse l'océan, alla très loin voir de l'autre côté de nos propres sujets de connaissance [bouddhistes] et de ceux des autres [non bouddhistes]. Il élimina ainsi les fausses surimpositions quant au désir sexuel exprimé au moyen du regard, de l'écoute et de l'expérience directe.
Il utilise le vocabulaire religieux parlant de passer sur l'autre rive de l'océan des champs de connaissance bouddhistes et non bouddhistes, mais modifie le processus religieux usuel consistant à supprimer l'ignorance grâce à la trilogie de l'écoute, de la réflexion et de la méditation, afin d'enlever les idées fausses concernant le désir sexuel qui passent par "le regard, l'écoute et l'expérience". Cet emploi du vocabulaire normalement confiné à la sphère du sacré pour la connaissance des arts sexuels est à la fois amusant et scandaleux. Tout comme de nombreux actes de sa vie cela pourrait suggérer superficiellement un manque de foi dans le bouddhisme mais en vérité il se moque des fausses distinctions entre vie religieuse et mondaine.
Plus spécifiquement encore, il mentionne une Tibétaine et deux Indiennes avec lesquelles il eut des rapports :
Puissent les jeunes femmes que j'ai connues physiquement
Yu-drôn, Gangâ, Asali, etc.,
Parcourir la voie, allant de plaisir en plaisir
Pour arriver au lieu du Corps de vérité* de grande félicité !
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* chos sku, dharmakaya. Un des dons de l'état de bouddha.
p. 43
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