Notre agitation, les soins inutiles que nous nous imposons, les cent actes mécaniques auxquels nous nous livrons au cours d'une journée détruisent plus qu'ils ne nous donnent. Tout le monde le sait, le dit, le regrette, et chacun tend le cou et dispute sa place dans le troupeau.
- il y a pourtant des couples heureux...
Mais oui ! mais oui ! il y en a ! Ils sont tous heureux les couples : ce n'est qu'une question de durée. (....) Je vous dis que nous avons le mépris du bonheur, tellement nous le situons sur des bases fragiles et conventionnelles.
Sabay paraît dériver du vocable pisa bay, qui veut dire "manger le riz". Quand on mange le riz, tout va bien. Le riz c'est la vie, le ventre, les forces, la richesse. Sabay! c'est bien! allons-y! ça va! Advienne que pourra! Qu'importe! Sabay! ce mot veut dire encore heureux! content! Sabay signifie bonne santé! C'est le mot de l'espoir, de la satisfaction, l'adieu sans regret à l'heure qu'on quitte. C'est un mot immense par lequel le Cambodgien s'attache à tout, et s'en détache.
Qu'est-ce qui lie une société ? Des habitudes faciles, des matériaux identiques, l'absence d'aspirations individuelles. Celui qui ne remplit pas ces conditions, n'y trouve plus accès. Admiré, on l'envie; redouté on le hait.
La femme est source de nos félicités, chacune d'elles source de nos souffrances.