AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de dedanso


Il aurait aimé continuer à parler de sa mère. D'après ce qu'il pouvait s'en rappeler, il ne pensait pas qu'elle eût été une femme extraordinaire, encore moins une femme intelligente. Elle possédait cependant une sorte de noblesse, de pureté, parce que les règles auxquelles elle obéissait lui étaient personnelles. Ses sentiments lui étaient propres et ne pouvaient être changés de l'extérieur. Elle n'aurait pas pensé qu'une action inefficace est, par là, dépourvue de signification. Quand on aimait, on aimait, et quand on n'avait rien d'autre à donner, on donnait son amour. (...)
Ce qui importait, c'était les relations individuelles, et un geste absolument inefficace, un baiser, une larme, un mot dit à un mourant, pouvaient avoir en eux-mêmes leur signification.
Winston pensa soudain que les prolétaires étaient demeurés dans cette condition. Ils n'étaient pas fidèles à un Parti, un pays ou une idée, ils étaient fidèles l'un à l'autre. Pour la première fois de sa vie, il ne méprisa pas les prolétaires et ne pensa pas à eux simplement comme à une force inerte qui un jour naîtrait à la vie et régénérerait le monde. Les prolétaires étaient restés humains. Ils ne s'étaient pas durcis intérieurement. Ils avaient retenu les émotions primitives qu'il avait, lui, à réapprendre par un effort conscient.
Commenter  J’apprécie          120





Ont apprécié cette citation (12)voir plus




{* *}