Citations de George Orwell (2489)
Le plus effrayant dans le totalitarisme n'est pas qu'il commette des "atrocités", mais qu'il détruise la notion même de vérité objective : il prétend contrôler le passé aussi bien que l'avenir.
Si l'on se tourne vers les plongeurs, c'est encore une nouvelle chanson. Ils sont astreints à un travail épuisant, qui n'offre aucune perspective d'avenir, qui ne requiert aucune qualification spéciale et qui n'est guère propre à susciter l'enthousiasme. Le type de travail que l'on confierait volontiers à des femmes, si celles-ci étaient assez résistantes pour le faire.
Leur vie pouvait être pénible, et sans doute tous leurs espoirs n'avait pas été comblés, mais il se savaient différents de tous les autres animaux. S'ils avaient faim, ce n'était pas de nourrir des humains tyranniques.
Ils ne se révolteront que lorsqu'ils seront devenus conscients et ils ne pourront devenir conscients qu’après s'être révoltés.
Je comprends comment. Je ne comprends pas pourquoi.
S'accrocher jour après jour, semaine après semaine, pour prolonger un présent qui n'avait pas de futur, était un instinct qu'on ne pouvait vaincre, comme on ne peut empêcher les poumons d'aspirer l'air tant qu'il y a de l'air à respirer.
Même une fois décidé — et personne ne pouvait s’élever contre la chose elle-même — d’aménager en maison de repos le petit enclos attenant au verger, un débat orageux s’ensuivit : quel est, pour chaque catégorie d’animaux, l'âge légitime de la retraite ?
Tous les maux de notre vie sont dus à l'Homme, notre tyran.
-Faites-moi n'importe quoi, cria-t-il. Vous m'avez affamé pendant des semaines. Finissez-en et laissez-moi mourir. Fusillez-moi, pendez-moi. Condamnez-moi à vingt-cinq ans. Y a-t-il quelqu'un d'autre que vous désiriez que je trahisse ? Dites seulement qui c'est et je dirai tout ce que vous voudrez. Cela m'est égal, qui c'est; et ce que vous lui ferez aussi. J'ai une femme et trois enfants. L’aîné n'a pas six ans. Vous pouvez les prendre tous et leur couper la gorge sous mes yeux, je resterai là et je regarderai. Mais pas la salle 101 !
-Salle 101 ! dit l'officier.
------BIG BROTHER-------
--- IS WATCHING YOU---
Le langage politique doit pour l'essentiel être constitué d'euphémismes, de pseudo-banalités et de vaporeuses ambiguïtés.
Des villages sont-ils bombardés depuis les airs, leurs habitants forcés de fuir vers la campagne, leurs troupeaux passés à la mitrailleuse, leurs huttes brûlées avec des balles incendiaires? Cela s'appellera pacification.
Vole-t-on leurs fermes à des millions de paysans qui doivent dès lors fuir sur les routes en emportant avec eux que ce qu'ils pourront porter? Cela s'appellera transfert de population ou reconfiguration des frontières.
(Politics and the English Language, 1946)
Il y avait la vérité, il y avait le mensonge, et si l'on s'accrochait à la vérité,même contre le monde entier, on n'était pas fou.
Bêtes d'Angleterre et d' Irlande,
Animaux de tous les pays,
Prêtez l'oreille à l'espérance
Un âge d'or vous est promis.
L'homme tyran exproprié,
Nos champs connaîtront l'abondance,
De nous seuls ils seront foulés,
Le jour vient de la délivrance.
Plus d'anneaux qui pendent au nez,
Plus de harnais sur nos échines,
Les fouets cruels sont retombés,
Éperons et morts sont en ruine.
Des fortunes mieux qu'en nos rêves,
D'orge et de blé, de foin, oui da,
De trèfle, de pois et de raves,
Seront à vous de ce jour-là.
O comme brillent tous nos champs,
Comme est plus pure l'eau d’ici,
Plus doux aussi souffle le vent
Du jour que l'on est affranchi.
Vaches,chevaux,oies et dindons,
Bien que l'on meure avant le temps,
Ce jour-là préparez- le donc,
Tout est libre absolument.
Bêtes d’Angleterre et d'Irlande,
Animaux de tous les pays,
Prêtez l'oreille à l'espérance
Un âge d'or vous est promis.
La liberté, c'est la liberté de dire que deux et deux font quatre. Lorsque cela est accordé, le reste suit.
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En résumé, une société hiérarchisée n'était possible que sur la base de la pauvreté et de l'ignorance.
“Chaque génération se croit plus intelligente que la précédente et plus sage que la suivante.”
il est des idées d'une telle absurdité que seuls les intellectuels peuvent y croire.
- Ne voyez-vous pas que le véritable but du novlangue est de restreindre les limites de la pensée ? A la fin, nous rendrons littéralement impossible le crime par la pensée car il n'y aura plus de mots pour l'exprimer. [...]
Vous est-il jamais arrivé de penser, Winston, qu'en l'année 2050, au plus tard, il n'y aura pas un seul être humain vivant capable de comprendre une conversation comme celle que nous tenons maintenant ?
L'assistance fit alors éclater en choeur un chant profond, rythmé et lent : B-B ! B-B ! B-B !... encore et encore, très lentement, avec une longue pause entre le premier B et le second. C'était un lourd murmure sonore, curieusement sauvage, derrière lequel semblaient retentir un bruit de pieds nus et un battement de tam-tams. Le chant dura peut-être trente secondes. C'était un refrain que l'on entendait souvent aux moments d'irrésistible émotion. C'était en partie une sorte d'hymne à la sagesse et à la magesté de Big Brother, mais c'était, plus encore, un acte d'hypnose personnelle, un étouffement délibéré de la conscience par le rythme.
Dans notre société, ceux qui ont la connaissance la plus complète de ce qui se passe, sont aussi ceux qui sont les plus éloignés de voir le monde tel qu'il est.
Tout se perdait dans le brouillard. La passé était raturé, la rature oubliée et le mensonge devenait vérité.