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Citations de George Sand (2613)


La peur ne guérit pas de l'égoïsme, elle l'augmente.
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Il faut que tous soient heureux, afin que le bonheur de quelques-uns ne soit pas criminel et maudit de Dieu.
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Mais il manque à cet homme une partie des jouissances que je possède, jouissances immatérielles qui lui seraient bien dues, à lui, l'ouvrier du vaste temple que le ciel est assez vaste pour embrasser. Il lui manque la connaissance de son sentiment. Ceux qui l'ont condamné à la servitude dès le ventre de sa mère, ne pouvant lui ôter la rêverie, lui ont ôté la réflexion.
Eh bien ! tel qu'il est, incomplet et condamné à une éternelle enfance, il est encore plus beau que celui chez qui la science a étouffé le sentiment. Ne vous élevez pas au-dessus de lui, vous autre qui vous croyez investis du droit légitime et imprescriptible de lui commander, car cette erreur effroyable où vous êtes prouve que votre esprit a tué votre cœur, et que vous êtes les plus incomplets et les plus aveugles des hommes !...
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J'ai une autre passion pour le quart d'heure, c'est d'apprendre le latin et je ne me le fourre dans la tête qu'en apprenant des vers par cœur. Je divertis Maurice en lui cornant aux oreilles, tu patulae recumbans etc. Le Pôtu, qui est mon magister, est furieux de la rapidité avec laquelle je le pousse. Entre nous soit dit, c'est une langue qui n'a pas le sens commun, une langue illogique, une langue de rhéteurs et qui n'apprend rien aux malheureux enfants condamnés à ne pas même l'apprendre pendant 8 ou 10 ans. Je prétends bien en trois mois, en savoir autant que ceux qui ont fait leurs classes d'une manière ordinaire, vu que c'est une langue que personne ne sait jamais, puisqu'elle embrasse tant de siècles et se modifie pendant toute l'histoire de l'humanité. Le jeu n'en vaudrait pas la chandelle s'il ne s'agissait pour moi que de connaître les coquetteries ou la pompe des poètes. Mais j'ai été gênée toute ma vie pour lire des ouvrages du Moyen Âge ou de la Renaissance qui ne sont pas traduits ou qui le sont fort mal, et je veux me débarrasser de cet obstacle. En résumé, c'est toujours amusant d'apprendre quelque chose. Cela rafraîchit le vieux cerveau.

(Lettre à Pierre-Jules Hetzel, fin décembre 1848)
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Elle n'avait point de préjugés, et quand elle entendait dire : " C'est dommage qu'un si beau gars soit un champi ", elle répondait : " Les champis ont moyen d'être beaux, puisque c'est l'amour qui les a mis dans le monde. "
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Je n'ai pas le droit de vous interroger, Fanchon Fadet, dit-il, et je ne sais point si vous avez l'intention de rendre mon fils heureux ou malheureux pour toute sa vie ; mais je sais qu'il vous aime terriblement, et si j'étais en votre lieu, avec l'idée que vous avez d'être aimée pour vous-même, je me dirais : Landry Barbeau m'a aimée quand je portais des guenilles, quand tout le monde me repoussait, et quand ses parents eux-mêmes avaient le tort de lui en faire un grand péché. Il m'a trouvée belle quand tout le monde me deniait l'espérance de le devenir ; il m'a aimée en dépit des peines que cet amour-là lui suscitait ; il m'a aimée absente comme présente ; enfin, il m'a si bien aimée que je ne peux pas me méfier de lui, et que je n'en veux jamais avoir d'autre pour mari.
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Mes yeux voient en bien ce qui est bon, dit-elle, et en pitié ce qui ne l'est pas. Aussi je me console bien de déplaire à qui ne me plaît point, et je ne connais guère pourquoi toutes ces belles filles, que je vois courtisées, sont coquettes avec tout le monde, comme si tout le monde était de leur goût. Pour moi, si j'étais belle, je ne voudrais le paraître et me rendre aimable qu'à celui qui me conviendrait.
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Si je sais des choses pour faire du bien, j'en sais aussi pour faire du mal ; et pourtant je n'en ai jamais fais usage ; je ne connais point la rancune, et si je me venge en paroles, c'est que je suis soulagée en disant tout de suite ce qui me vient au bout de la langue, et qu'ensuite je n'y pense plus et pardonne, ainsi que Dieu le commande. Quant à ne prendre soin ni de ma personne ni de mes manières, cela devrait montrer que je ne suis pas assez folle pour me croire belle, lorsque je sais que je suis si laide que personne ne peut me regarder. On me l'a dit assez souvent pour que je le sache ; et, en voyant combien les gens sont durs et méprisants pour ceux que le bon Dieu a mal partagés, je me suis fait un plaisir de leur déplaire, me consolant par l'idée que ma figure n'avait rien de repoussant pour le bon Dieu et pour mon ange gardien, lesquels ne me la reprocheraient pas plus que je ne la leur reproche moi-même.
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Ecoute, Landry, lui dit-elle, je suis plus à plaindre qu'à blâmer ; et si j'ai des torts envers moi-même, du moins n'en ai-je jamais eu de sérieux envers les autres ; et si le monde était juste et raisonnable, il ferait plus attention à mon bon cœur qu'à ma vilaine figure et à mes mauvais habillements. Vois un peu, ou apprends si tu ne le sais, quel a été mon sort depuis que je suis au monde. Je ne te dirais point de mal de ma pauvre mère qu'un chacun blâme et insulte, quoi qu'elle ne soit point là pour se défendre, et sans que je puisse le faire, moi qui ne sait pas bien ce qu'elle a fait de mal, ni pourquoi elle a été poussée à le faire. Eh bien ! Le monde est si méchant, qu'à peine ma mère m'eut-elle délaissée, et comme je la pleurais encore bien amèrement, au moindre dépit que les enfants avaient contre moi, pour un jeu, pour un rien qu'ils se seraient pardonné entre eux, ils me reprochaient la faute de ma mère et voulaient me forcer à rougir d'elle. Peut-être qu'à ma place, une fille raisonnable, comme tu dis, se fût abaissée dans le silence, pensant qu'il était prudent d'abandonner la cause de sa mère et de laisser injurier pour se préserver de l'être. Mais moi, vois-tu, je ne le pouvais pas. C'était plus fort que moi. Ma mère était toujours ma mère, et qu'elle soit ce qu'on voudra, que je la retrouve ou que je n'en entende jamais parler, je l'aimerai toujours de toute la force de mon cœur.
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Tu ne trouves point l'endroit agréable, reprit-elle, parce que vous autres riches vous êtes difficiles. Il vous faut du beau gazon pour vous asseoir dehors, et vous pouvez choisir dans vos prés et dans vos jardins les plus belles places et le meilleur ombrage. Mais ceux qui n'ont rien à eux n'en demandent pas si long au bon Dieu, et ils s'accommodent de la première pierre venue pour poser leur tête. Les épines ne blessent point leurs pieds, et là où ils se trouvent, ils observent tout ce qui est joli et avenant au ciel sur la terre. Il n'y a point de vilain endroit, Landry, pour ceux qui connaissent la vertu et la douceur de toutes les choses que Dieu a faites. Moi je sais, sans être sorcière, à quoi sont bonnes les moindres herbes que tu écrases sous tes pieds ; et quand je sais leur usage, je les regarde et ne méprise ni leur odeur ni leur figure. Je te dis cela, Landry, pour t'enseigner tout à l'heure une autre chose qui se rapporte aux âmes chrétiennes aussi bien qu'aux fleurs des jardins et aux ronces des carrières ; c'est que l'on méprise trop souvent ce qui ne paraît ni beau ni bon, et que, par là, on se prive de ce qui est secourable et salutaire.
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Les médecins, vois-tu, Catherine, voilà mon idée, sont à propos quand les malades ne peuvent pas s'en passer ; mais si la maladie n'est pas forte, on s'en sauve mieux avec l'aide du Bon Dieu qu'avec leurs drogues. Sans compter que la figure du médecin, qui guérit les riches, tue souvent les pauvres. Ce qui réjouit et amuse la trop aiseté, angoisse ceux qui ne voient ces figures-là qu'au jour du danger, et ça leur tourne le sang. J'ai dans ma tête que Mme Blanchet guérira bientôt en voyant du secours dans ses affaires.
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(...) François restait encore, dans les temps de veillée, pendant une heure ou deux avec Madeleine. Il lui faisait lecture de livres ou causait avec elle pendant qu'elle travaillait. Les gens de campagne ne lisent pas vite ; si bien que les deux livres qu'ils avaient suffisaient pour les contenter. Quand ils avaient lu trois pages dans la soirée, c'était beaucoup, et quand le livre était fini, il s''était passé assez de temps depuis le commencement, pour qu'on pût reprendre la première page, dont on ne se souvenait pas trop. Et puis il y a deux manières de lire, et il serait bon de dire cela aux gens qui se croient bien instruits. Ceux qui ont beaucoup de temps à eux, et beaucoup de ivres, en avalent tant qu'ils peuvent et se mettent tant de sortes de choses dans la tête que le bon Dieu n'y connaît plus goutte. Ceux qui n'ont pas le temps et les livres, sont heureux quand ils tombent sur le bon morceau. Ils le recommencent cent fois sans se lasser, et chaque fois, quelque chose qu'ils n'avaient pas bien remarqué leur fait venir une nouvelle idée, mais elle est si retournée, si bien goûtée et digérée, que l'esprit qui la tient est mieux nourri et mieux portant, à lui tout seul, que trente mille cervelles remplies de vents et de fadaises.
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Cependant le champi, qui allait toujours rêvassant et cherchant des raisons à tout, depuis qu'il savait lire et qu'il avait fait sa première communion, rumina dans sa tête ce que la Catherine avait dit à Mme Blanchet à propos de lui : mais il eut beau y songer, il ne put jamais comprendre pourquoi, de ce qu'il devenait grand, il ne devait plus embrasser Madeleine. C'était le garçon le plus innocent de la terre, et il ne se doutait point de ce que les gars de son âge apprennent bien trop vite à la campagne.
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Un matin que Madeleine Blanchet, le jeune meunière du Cormouer s'en allait au bout de son pré pour laver à la fontaine, elle trouva un petit enfant assis devant sa planchette, et jouant avec la paille qui sert de coussinet aux genoux des lavandières. Madeleine Blanchet, ayant avisé, cet enfant, fut étonnée de ne pas le connaître, car il n'y a pas de route bien achalandée de passants de ce côté-là, et on n'y rencontre que des gens de l'endroit.
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Nous revenions de la promenade, R... et moi, au clair de la lune, qui argentait faiblement les sentiers dans la campagne assombrie. C'était une soirée d'automne tiède et doucement voilée ; nous remarquions la sonorité de l'air dans cette saison et ce je ne sais quoi de mystérieux qui règne alors dans la nature. On dirait qu'à l'approche du lourd sommeil de l'hiver chaque être et chaque chose s'arrangent furtivement pour jouir d'un reste de vie et d'animation avant l'engourdissement fatal de la gelée : et, comme s'ils voulaient tromper la marche du temps, comme s'ils craignaient d'être surpris et interrompus dans les derniers ébats de leur fête, les êtres et les choses de la nature procèdent sans bruit et sans activité apparente à leurs ivresses nocturnes.
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l’amour sans vénération et sans enthousiasme n’est plus que de l’amitié ; l’amitié est une froide compagne pour aider à supporter les maux immenses que l’amour a fait accepter.
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Le fait est que peu d’hommes sont capables de comprendre et de connaître les femmes.
Généralement celles qui nous fascinent et se refusent restent des énigmes pour nous.
Celles qui se livrent perdent tout prestige, et on ne se donne plus la peine de suivre les mouvements de leur âme quand on a épuisé l’enivrement des sens.
Sous ce rapport, le mariage est un tombeau.
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La peur ne guérit pas l'égoïsme, elle l'augmente.
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George Sand
Il y a quelque chose d’affreux à penser que la superstition est la seule religion accessible au paysan, que tout son culte se réduit à des pratiques qu’il ne comprend pas, dont il ne saura jamais ni le sens ni l’origine, et que Dieu n’est pour lui qu’une idole favorable aux moissons et aux troupeaux de celui qui lui vote un cierge ou une image.
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On dit qu’il faut s’occuper de soi, parce que notre bonheur est la seule chose dont les autres ne s’occuperont pas, et que tout le monde est le grand ennemi de chacun ; cela fait peur, n’est-ce pas ?
– Et il y a là une étrange contradiction. Le monde va bien mal puisqu’il n’est rempli que d’êtres qui se détestent et se craignent entre eux !
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