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Citations de Georges Arnaud (54)


Le destin sait ce qu ' il fait, il est même méticuleux .
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De quelle couleur est donc la peur ? Sûrement pas bleue, toujours. Blanche ? Grise ? Chinée rose et vert ?
La peur est un liquide incolore, inodore et insipide.
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Tous ceux qui avaient échoué à Las Piedras se trouvaient dans une situation analogue à celle de Gérard: chassés de tous les pays environnants, acculés par leur passé, coincés dans un trou sordide et malsain où il leur était impossible de vivre et qu'ils ne pouvaient quitter que pour aller très loin: le Mexique, le Chili.
Pas d'argent. Peu à peu, l'anémie pernicieuse rongeait, mangeait leurs globules rouges; la dysenterie, leurs tripes; les fièvres, l'ennui, son cortège de drogue et de coucheries, leur cerveau. Sans travail, sans le sou, ils attendaient, cherchant une improbable porte de sortie. Le choix était pour eux bien simple: partir ou crever. Ils ne pouvaient partir, ils refusaient absolument de crever. Les mains crispées, les dents serrées, ils arpentaient avec rage le piège à hommes où ils étaient tombés.
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Les apaches démodés se font tatouer au front le mot "Fatalitas". Mais le fatum latin n'a rien à voir dans cette hideuse et aveugle malchance par quoi ils aiment à expliquer leurs déboires.
Le destin sait ce qu'il fait. Il est même méticuleux.
Un tropical tramp, un jour ou l'autre, perd une jambe dans la gueule d'un requin ; contracte la lèpre ; vêtu d'un scaphandre, cherche des diamants dans un rio par six mètres de fond, avec, aux postes de sécurité, un équipier douteux.
Ce n'est pas par hasard qu'on entre dans ces professions. Que de gens à qui une telle chose ne saurait arriver.
Le destin prend son homme au berceau. A chacun de ces hommes est souvent ménagé un tête à tête avec sa propre mort...
(extrait de l'avertissement signé Georges Arnaud, placé en début de l'édition de poche parue en 1963)
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" Me reste acquise...une certitude paisible, solide, que le travail fait à lui seul plus de victimes que guerres, pestes, vérolés et clergés réunis..."

(page 26).
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- En quels termes Votre Grâce s'adressa-t-elle à cet homme, demanda le policier.
- Je ne me les rappelle pas exactement, mais je pense qu'ils ont dû être assez violents. En avez-vous conservé le souvenir, Monica ?
- Pas exactement, mon ami.
- On m'a dit - je prie madame de m'excuser - que vous l'avez appelé "enculé de merde".
- Je ne pense pas avoir été aussi modéré
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De quelle couleur est donc la peur ? Sûrement pas bleue, toujours. Blanche ? Grise ? Chinée rose et vert ?
La peur est un liquide incolore, inodore et insipide.
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Ce qui est plus inquiétant, c'est Monica. Quand une femme aussi pleine de vie en est à se demander « si on s'en sortira, si c'est la peine de continuer, si... », ça sent la mort.
Il n'y a que les femmes pour les pressentiments. L'odeur du malheur frappe leurs narines avant de toucher celles des hommes. Cela ne s'explique pas.
(...)
Mais elle a peur. Pas spécialement pour elle, ni pour toi. Pour vous deux.
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En haut de l'escalier, un écriteau portait deux noms : « JACK DE SAINT-SIMON, JIMMY DUPONT, TROPICAL TRAMPS ».
Tropical Tramps. Vagabonds de la zone tropicale. Personnel de toutes les révolutions du continent. Hommes de main. Tous travaux lucratifs. Un sens de l'honneur exigeant, mais aux sinuosités déconcertantes. Brutes au coeur d'enfant. Colt 45 et blablabla. Une pensée à ma mère, ni Dieu ni maître, pas vu pas pris. Il faut tous ces mots français et encore bien d'autres pour commencer à traduire, même imparfaitement, ce titre américain qui, plus qu'une profession, désigne l'aptitude à les remplir toutes et la vocation du sublime étroitement mêlée à celle de l'ignoble.
Ainsi aurait sans aucun doute pensé Ramón si son vocabulaire le lui avait permis. Il se contenta de pousser la porte.
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Mais du jour au lendemain, il n’y avait plus jamais eu de bateau suivant. Seuls les pétroliers américains touchaient encore, pour des escales de six heures, le môle où débouchait le pipeline de Zulaco. Chez eux, rien a faire : leurs équipages étaient Yankees, membres de la Golden Star, syndicat fermé, sévèrement réservé aux marins anglo-saxons.
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La peur. Elle est là, massive, présente et stupide, il n'y a pas à se le cacher. Le feu au cul, et pas pouvoir courir. Seulement la peur, on peut tout de même quelque chose sur elle : la refuser. Une lettre recommandée du Diable, et on la refuse. Elle continue à attendre à la porte. Elle fait son lit derrière, dans le tank à nitroglycérine; de là, elle guette. Elle fait bon ménage avec cette soupe à mort subite. Comme une paire chats, un couple de tigres qui font semblant de dormir pour mieux choisir leur moment. Mais si c'est l'explosif qui bondit le premier, la peur sera dupée, bredouille, elle arrivera trop tard. Pourtant elle est là, tapie derrière votre dos, le train de derrière ramassé sous son ventre de grande bête bleue, apocalypse pour de vrai, elle est là, prête à sauter.
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« Le choix pour eux était bien simple : partir ou crever. Ils ne pouvaient partir, ils refusaient absolument de crever. Les mains crispées, les dents serrées, ils arpentaient avec rage le piège à hommes où ils étaient tombés. »
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Il s'arrête, fouille dans la musette que le cuisinier chinois a garnie à son intention. Il y a là de quoi restaurer un congrès de l'American Legion : boîtes de homard, de poulet, de saumon. Bière en boîte, whisky en boîte, mais du mauvais : du rye. Chewing-gum, chocolat, vegetable stew, espèce de ragoût de légumes dont il est impossible de discerner les éléments. Attention touchante, le Chinois, qui est un admirateur du courage triomphant, a ajouté un dessert de sa composition ; c'est un filet d'iguane — ils abondent dans ce coin-là — séché au soleil, confit dans du sucre et enrobé dans une sauce verte à reflets roses, pleine de filaments de caramel moisi. C'est exactement aussi indigeste, immangeable que la description, hélas ! Mais il n'y a que l'intention qui compte.
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Évidemment, ils savent de quoi il s’agit. Pourtant ils n’ont ni télégraphe, ni téléphone...Mais passé le Tropique nord, dans tous les pays du monde, les nouvelle circulent par des voies étranges, avec une promptitude dont les Européens n’ont pas encore saisi le secret.
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On aurait facilement de l'indulgence pour les humbles, pour les grandes personnes. Et cette indulgence est une lâcheté, cette humilité est à vomir debout. Autrement dit, il ne faut pas faire de concessions. Mort aux vaches.
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...Résiste à la tentation de tes nerfs et de ta fatigue, Gérard, mon frère, ne le tue pas. Recharge sur ton épaule l'inhumain fardeau de l'humaine faiblesse, files-y des baffes, accroche-le par l'alpague et secoue-le à lui décrocher les intérieurs, sois patient en un mot. Il n'y a que ça à faire.
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Sans travail, sans le sou, ils attendaient, cherchant une improbable porte de sortie. Le choix était pour eux bien simple : partir ou crever. Ils ne pouvaient partir, ils refusaient absolument de crever. Les mains crispées, les dents serrées, ils arpentaient avec rage le piège à hommes où ils étaient tombés.
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Qu'on ne cherche pas dans ce livre cette exactitude géographique qui n'est jamais qu'un leurre : le Guatemala, par exemple, n'existe pas. Je le sais, j'y ai vécu.
Georges Arnaud
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Du reste, de nos jours, les gens n ont plus aucune espèce de sensibilité. Pleurer, ça oui: ils savent. Mais sentir? ils n'ont plus de coeur pour ça.
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Le destin prend son homme au berceau.
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