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Critiques de Georges Belmont (8)
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Entretiens de Paris

Je poursuis mes grands rangements et inventaire de bibliothèque : je retombe sur une lecture ancienne. Heureusement, ma manie des soulignements au crayon à papier, me remet aussitôt en mémoire cette lecture plaisante mais quelque peu oubliée ; pleine d’informations sur Henry Miller. Il y parle de tous les sujets, de l’amour, des femmes, de la littérature, de ses auteurs préférés : Dostoïevski, Hamsun, William Blake, etc.,de l’amitié , de sa première vocation : la peinture…sa venue au métier d’écrivain



- « C’est par une sorte de désespoir, vous savez que je suis devenu écrivain…après avoir tenté de faire tout, sauf cela. Tout, oui. J’ai fait plus de cent métiers avant d’en arriver là, et finalement je me suis dit : « Tu n’es bon à rien ; pourquoi, au fond, n’essaierais-tu pas d’être un écrivain ? » (p.23) » .



H. Miller dit aussi une mère mal-aimante, qui avait honte que son fils soit écrivain, le critiquait sans cesse, il raconte également avec beaucoup de finesse les raisons, et les origines de ses écrits sulfureux…



« Oui, c’est vrai que, dans –Sexus , il y a beaucoup de sexualité, peut-on dire. C’est du concentré. Mais cela concerne uniquement une certaine période de ma vie. Et pourtant, à cause de cela, on a toujours l’air de me prendre pour une espèce de géant de la pornographie. C’est faux ! Et qu’on ne vienne pas me dire que je suis anormal. Personnellement, je me trouve parfaitement normal…peut-être même pas assez ! (…)

Et aussi, inconsciemment peut-être, c’était une libération pour moi, une façon de me libérer de l’esprit puritain. Né en Amérique comme je l’étais, élevé par des parents puritains, c’était probablement un moyen de me libérer, oui, je crois.

« Le monde du Sexe », je l’ai écrit exprès pour le censeur qui interdisait mes livres aux Etats-Unis… » (p.106-107)



[…] » Au lieu de parler de Dieu, disons, je parlais du sexe. Le sexe remplaçait Dieu, d’une certaine façon, vraiment. Cela peut paraître sacrilège ; mais ce n’est pas ainsi qu’il faut le prendre. Il s’agit d’un simple remplacement, je crois. Car, en même temps, j’étais, à cette époque-là, le même homme religieux. Je n’ai jamais perdu ce sens » (p.111)



Un petit volume… attachant, captivant où le « sulfureux » Miller parle de philosophie, de « sacré », du bouddhisme, de ses pulsions suicidaires qu’il a réussies à gérer, de l’Humain, encore et encore…



« Oui, je préfère, j’aime ceux qui ont deux visages et qui ne les cachent pas, parce que ça, en tout cas, c’est humain.

J’aime tout ce qui est humain. Etre humain, totalement, c’est peut-être ce qui est le plus près de l’ange » (p.127)



Je rappelle que ce texte est le croisement d’entretiens enregistrés en septembre 1969, pour l’O.R.T.F, d’une part pour France Culture et la radio, sous la direction de Pierre Sipriot, d’autre part pour l’émission télévisée de Michel Polac, « littérature de poche »



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Rome sous la pluie

Ce livre n'est pas "délicieusement drôle", car son héros n'a justement pas l'étoffe d'un héros. Il peine à finir son manuscrit, il se fait violer par un gang de féministes, sa copine part au bout du monde, et il n'est pas foutu de se rappeler si sa femme est morte.

Avec Rome sous la pluie, on ne s'ennuie jamais, surtout si on imagine Richard Burton à contre-emploi dans le rôle principal. Les situations extravagantes chères aux Anglais se succèdent dans une Ville éternelle pleine de malfrats et de pervers. Rien de fellinien dans ce délire, c'est très british dans l'humour et le style.

Des pâtes, de l'action, du chianti, de l'amour, des scooters, mais sous une pluie londonienne.
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Entretiens de Paris

Je parlais hier pour un autre livre d'Henri Miller de la qualité des interviews que celui-ci a accordées à certains de ses amis, en voici une longue interview de 125 pages chez Stock en 1970 accordée à Georges Belmont, de son vrai nom Pelerson, d'origine américaine, installé à Paris après-guerre, normalien, traducteur, éditeur de son état. L'interviewer a travaillé sur Joyce, Beckett, Gide qu'il côtoie et naturellement Henri Miller dont il est question ici. Il a traduit en outre de grands auteurs américains à succès : Chaise, Irish, Waugh, ainsi que Burgess..



Une sorte d'identification émerge dans ce livre où finalement deux hommes qui se connaissent bien, des mêmes origines se retrouvent. On ne perd pas de temps, on va droit au but, les présentations sont faites depuis longtemps entre les deux hommes qui ont fait de leur vie, une vie consacrée à la littérature et, pour le traducteur, à ses plus éminents représentants. Georges Belmont restera en France, Henri Miller regagnera l'Amérique. le coeur du livre cela dit, son objet, sa vedette, c'est Henri Miller.

GB : Mais pourquoi cette persistance du personnage de Mona dans l'essentiel de vos oeuvres ?

HM : Pourquoi ? Parce que, quand j'ai commencé à écrire, dix ans après .. quand j'ai commencé à écrire, ici, à Paris, j'ai voulu raconter mes souffrances pendant les sept années - oui, seulement sept années - où j'avais vécu avec elle? Et j'ai cité Abélard. Oui c'est dans Capricorne, je crois .. J'ai cité les mots d'Abélard où, parlant de lui-même, il déclare qu'il a souffert plus qu'aucun autre homme au monde. Je pensais que, moi aussi, j'avais souffert comme lui.. plus qu'aucun autre homme au monde. Et je n'avais envie de parler que de ces sept années. mais je ne sais quel esprit s'est emparé de moi et je me suis lancé toujours plus au large, si je puis dire, malgré moi. J'ai débordé !

En même temps, cela n'empêche pas que, visiblement dans mes livres, tout soit bien concentré sur ces sept années, enfermé dans elles. Je ne dis pas grand chose des années qui suivent, quand on y pense. Je parle de mon enfance, des années qui précèdent, mais pas de celles qui suivent ! "



Henri Miller raconte cela comme s'il avait fait un séjour en prison de 7 ans et qu'il revenait sur cette période de manière obsessionnelle comme le tolar rattrapé par son passé, poussé par le syndrome de Stockholm.



Page d'après on peut lire ceci : C'est par une sorte de désespoir, vous savez, que je suis devenu écrivain .. après avoir tenté de faire tout sauf cela. Tout oui, j'ai fait plus de cent métiers avant d'en arriver là, et finalement je me suis dit : " Tu n'es bon à rien ; pourquoi , au fond n'essaierais-tu pas d'être un écrivain"



Je me délecte quand je lis sous la plume d'Henri le voir répondre à une question par une question de mot ou de pensée d'auteur qui éclaire à la fois sur son humilité et sa culture. On a le sentiment de le voir se fondre dans mille autres personnalités de renom, mais il est bien clair qu'il tire la couverture vers soi, comme on dit. Il n'y a là ni dérobade, ni bien sûr effacement de personnalité, bien au contraire. J'y vois aussi un souci de clarté dans son propos et d'impériosité, en sachant que sa vraie vie est la passion pour tous ces personnages dont il nous abreuve à satiété, mais voyons plutôt :

"L'autre soir, relisant les pages d'André Gide sur Dostoïevski, j'ai été frappé en voyant que Dostoïevski lui aussi, a toujours méprisé l'intellect. IL dit même que c'est cela le diable.. ses personnages essentiels, comme le prince Muichkine, sont tous des êtres qui placent le sentiment plus haut que la tête. Oui c'est la tête la grande tentation .."



En fait, je ne vois pas ici d'interview au sens journalistique, quelque peu galvaudé, je vois de la littérature empreinte de réflexions profondes qui consacrent un livre à part entière.



Oui il est rare de voir une interview faite avec une telle intensité. Je ne vois pas d'autre explication que celle d'un homme qui parle admirablement de lui-même, avec les mots qu'il faut, comme un auto-portait sans concession, magnifiquement croqué, avec tout ce sel de la terre, et cette sagesse du coeur.



Avec Henri, désolé, mais j'y trouve ce que j'ai envie d'y voir en littérature, c'est-à-dire rarement, toute la dimension d'un homme face à son destin qui revient sur lui-même avec une force incroyable sans doute due au fait qu'il a fini par vaincre ses démons et les obstacles de la vie qui ne l'ont pas épargné, loin s'en faut.
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Entretiens de Paris

C'est la version audio des « Entretiens de Paris » avec Georges Belmont que j'ai choisi pour avoir le plaisir d'entendre la voix d'Henry Miller. Ayant vécu de nombreuses années en France, dans le Paris des années 30, il parle parfaitement le français même s'il garde un fort accent américain assez savoureux.

Ce sont des entretiens qui ont été enregistrés en 1969 pour la radio française. Il faut dire que Georges Belmont connaît bien Henry Miller. Il a été son traducteur et l'a rencontré dès 1935.

Ce qui est intéressant c'est que l'on entre dans une certaine intimité pour comprendre comment l'homme est devenu écrivain. Il évoque une mère aigrie et dure qui ne l'aimait pas, une soeur retardée qu'il compare à un ange et un père tailleur alcoolique.

Bon avec tout ça il n'a pas chanté le blues (quoi que) mais il a décidé d'être écrivain car il s'est créé une philosophie de vie. C'est cela qu'il raconte et Georges Belmont n'oublie pas de citer ses livres les plus importants, entre Tropique du Cancer et La crucifixion en rose, en passant par le monde du sexe. Henry Miller aime quant à lui évoquer ses auteurs préférés, William Blake, Dostoïevski et d'autres, ce qui fait la place belle à la littérature dans ces entretiens radiophoniques.

J'aime aussi quand il dit que la vie est un mystère et que c'est très bien comme ça, qu'il faut qu'elle le reste.

Miller est très attachant et bien plus simple que ce que l'on imagine et celui qui a influencé les écrivains de la Beat Génération assume même ses contradictions.



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Rome sous la pluie

ROME SOUS LA PLUIE

ANTHONNY BURGESS

7/10

Drolatique



Anthony B. réussit à nous faire rire de nos propres de nos tentations de nos angoisses.

Souvenirs très agréables.
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Marilyn

Le livre le plus beau que j'ai lu sur la belle Marilyn.
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Ma vie (Collection Vécu)

Témoignage intéressant que cette autobiographie d'une petite fille née dans l'extrême pauvreté dans la Russie de la fin du XIXème et devenue Premier ministre d'un Etat situé de manière récurrente au centre de l'actualité mondiale. Certes, elle n'échappe pas toujours aux plaidoyers pro domo et aux amalgames politiques, voire aux jugements pour le moins indulgents sur des personnalités plus que discutables comme un certain nombre de dictateurs africains de la pire espèce, mais ce témoignage d'une femme inflexible représente un document historique important à prendre en compte.
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Rome sous la pluie

Un bel ouvrage qui nous emmène dans la ville éternelle. Dont je suis un fan. le récit est assez ubu-esque, car le héros amnésique se fait malmener par la vie, on dirait une sorte de "After- Hours" à la sauce italienne que nous a concocté Anthony Burgess
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