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Citations de Georges Bernanos (989)


Suis-je là où Notre-Seigneur me veut? Question que je me pose vingt fois le jour. Car le Maître que nous servons ne juge pas notre vie seulement - il la partage, il l'assume.
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L'espérance est un risque à courir. C'est même le risque des risques. L'espérance n'est pas une complaisance envers soi-même. Elle est la plus grande et la plus difficile victoire qu'un homme puisse remporter sur son âme.
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Je ne pousse pas les gens au désespoir, je voudrais les arracher de force à une résignation où ils se sentent au fond très à l'aise, parce qu'elle les dispense de choisir. C'est cette résignation larmoyante, effondrée, qui est la véritable forme, la forme torpide du désespoir
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C'est très joli de détruire les dictatures. Mais pour en détruire deux, vous venez de détruire une part énorme du patrimoine de l'humanité. Pour en détruire une troisième, vous risquez de faire sauter la planète, et si la planète en réchappe, les vainqueurs se trouveront peut-être contaminés à leur tour.
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Le mot de progrès sera le dernier qui s'échappera de leurs lèvres à la minute où la planète volera en éclats dans l'espace. Leur soumission au progrès n'a d'égale que leur soumission à l'État, et elle a absolument le même caractère. Le progrès les dispense de jamais s'écarter d'un seul pas de la route suivie par tout le monde. L'État les décharge un peu plus chaque jour du soin de disposer de leur propre vie, en attendant le jour prochain – déjà venu pour des millions d'hommes oui, pour des millions d'hommes en ce moment même où il les exemptera de penser.
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La démocratie signifie beaucoup moins liberté qu'égalité, la démocratie est infiniment plus égalitaire que libertaire. Chaque victoire de l'égalité paraissait à l'homme de 1900 une victoire de la liberté. Il ne se rendait pas compte qu'elle était d'abord et avant tout une victoire pour l'État. De chaque victoire de l'égalité, chaque citoyen pouvait tirer quelques avantages et une satisfaction d'amour-propre, mais le profit réel n'allait qu'à l'État. Ramener tout à un dénominateur commun facilite énormément le problème des dictatures. Les régimes totalitaires sont les plus égalitaires de tous. La totale égalité dans la servitude totale.
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La France veut un monde juste et libre, parce qu'elle ne peut être juste que dans un monde juste. Elle ne peut être libre que dans un monde libre.
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La pire menace pour la liberté n'est pas qu'on se la laisse prendre –car qui se l'est laissé prendre peut toujours la reconquérir –, c'est qu'on désapprenne de l'aimer, ou qu'on ne la comprenne plus.
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Gaver d'optimisme un monde désespéré est une besogne vraiment peu honorable pour personne.
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Georges Bernanos
Quand les sages sont au bout de leur sagesse, il convient d'écouter les enfants.
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À nous entendre on croirait trop souvent que nous prêchons le Dieu des spiritualistes, l'Être suprême, je ne sais quoi, rien qui ressemble, en tout cas, à ce Seigneur que nous avons appris à connaître comme un merveilleux ami vivant, qui souffre de nos peines, s'émeut de nos joies, partagera notre agonie, nous recevra dans ses bras, sur son cœur.
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J’attends que de jeunes chrétiens français fassent, entre eux, une fois pour toutes, le serment de ne jamais mentir, même et surtout à l’adversaire, de ne jamais mentir, de ne mentir sous aucun prétexte et moins encore, s’il est possible, sous le prétexte de servir des prestiges qui ne sont d’ailleurs compromis que par le mensonge. Car nous en sommes là. Il ne suffit plus de dire un chrétien. Il faut dire « un chrétien qui ne ment pas », même par omission, qui donne la vérité tout entière, ne la donne pas mutilée. Que cette seconde chevalerie commence par sauver l’honneur. Et puisque le mot lui-même a perdu son sens, qu’elle sauve l’honneur de l’Honneur.
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À ceux qui se demandent pourquoi j’ai quitté mon pays pour le Brésil, je pourrai dire que je suis venu ici cuver la honte. La honte accable les uns, réduit les autres au désespoir. Je suis de ces derniers. Je ne veux pas cesser d’écrire, de témoigner pour ce que j’aime. Je sens bien que la honte et le dégoût m’eussent réduit à l’impuissance, ou à la haine, qui est impuissance pure, la forme démoniaque de l’impuissance. Tel Français qui s’abandonnerait en France, trouve la force de relever la tête, de faire front, il sait ce qu’il représente, lui, pauvre diable, il ne peut pas céder, il ravale Doriot et Blum, il ravale Tardieu et Jouhaux, il ravale Maurras et Flandin, il ravale même M. Céline, il ravale tout, il ne peut pas vomir en public. À cette distance, parmi des amis sincères de mon pays, le diktat de Munich m’est apparu ce qu’il est réellement, une farce macabre, mais une farce, un de ces faits qui ne peuvent pas prendre racine dans l’histoire, une sorte de fausse couche de la France, violée pendant son sommeil, au coin d’un bois, par des voyous.
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Le monde païen a pu créer, maintenir pendant des siècles, une civilisation humaine dont nous n’avons pas encore épuisé la substance et nous assistons avec des airs d’experts, des airs d’augure, à la ruine d’une civilisation née de l’Église. Nous nous contenterons de répondre à ces millions de misérables que la société élimine hypocritement par la faim, quand elle ne les fait pas fusiller par la police : « Que voulez-vous ? Je vous l’avait bien dit ! Soumettez-vous ! » C’était bien là, en effet, le conseil que l’Apôtre donnait aux esclaves, en son temps. Mais vous savez bien, menteurs, que les circonstances sont très différentes. L’Apôtre devait d’abord accepter tel quel le monde qu’allait transformer l’Évangile. Et c’est d’un monde formé par l’Évangile que vous laissez chasser le pauvre.
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Une fois de plus, ces gens-là vont se dire : « Que demande donc cet écrivain catholique ? Car il lui manque évidemment quelque chose puisqu’il est mécontent. Tâchons de le lui donner pour qu’il nous fiche la paix. » Il ne leur viendra jamais à l’idée, bien entendu, que j’ai honte d’eux. Ils se croient beaux, aimables, spirituels, pas fiers. Ça, c’est vrai, ils ne sont pas fiers ! Ils doivent croire que je les envie. Lorsque ces personnages défilent en public, ils ne se consoleraient pas de glisser sur une pelure d’orange, et de ramasser une pelle comme tout le monde. Mais ils ne se posent jamais, sans doute, la question familière à n’importe quel chrétien pourvu qu’il ne soit ni un imbécile ni un lâche : « Quelle opinion peut se faire du Christ et de sa doctrine l’homme de bonne volonté qui m’observe et me sait chrétien ? » J’ai honte d’eux, j’ai honte de moi, j’ai honte de notre impuissance, de la honteuse impuissance des chrétiens devant le péril qui menace le monde. Quoi ! c’est nous l’Église du Christ ? Voilà les charniers qui s’ouvrent et il est impossible de tirer de nous un oui ou un non.
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Ceux qui auront lu les pages de La Grande Peur sur la Commune savent qu’en parlant ainsi je reste fidèle à moi-même. Je connais le parti clérical. Je sais à quel point il manque de cœur et d’honneur. Je ne l’ai jamais confondu avec l’Église de Dieu. L’Église a la garde du pauvre, et le parti clérical n’a jamais été que le sournois intermédiaire du mauvais riche, l’agent plus ou moins conscient, mais indispensable, de toutes les simonies.
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au moment où j’écris, Barcelone tombe. Et d’ailleurs, à quoi bon se taire ? Dans les milieux cléricaux qui me sont les plus hostiles, on est mieux renseigné que moi sur l’épuration franquiste et les méthodes de guerre des Maures et de la Légion. À Rome, le personnage qui se dit comte Rossi se vante publiquement de ses crimes. Je pourrais donner le nom du Dominicain auquel un Jésuite espagnol assurait l’année dernière qu’une véritable restauration du Christianisme dans son pays ne serait possible qu’au prix du sacrifice de deux millions de mauvaises têtes incorrigibles. Épuration ! Épuration ! Épuration ! Tel est le mot favori de ces fanatiques. C’est aussi le mot d’Hitler et de Staline. Assez ! Je ne demande pas à mon tour qu’on épure les épurateurs.
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Il était, à Majorque, de notoriété publique que certains prêtres se faisaient même exécuteurs bénévoles, assistaient les tueurs dans leur tâche. « C’est faux ! » dites-vous. Alors, enquêtez ! Enquêtez publiquement ! Faites du moins savoir que vous enquêterez ! Il est ridicule d’enquêter sur l’âge canonique des servantes quand on refuse de regarder d’un peu près, sous les ongles, des mains sacerdotales qui furent peut-être des mains d’égorgeur.
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Je me soucie peu de scandaliser par de telles paroles. Pour ma part, j’ai fini de rire. Comme un grand nombre de braves gens à travers le monde, j’ai fini de rire. Contrairement à ce qu’imaginent sans doute les marionnettes multicolores qui nous croient occupés, comme elles, de titres, de grades, de décorations, d’académies, de ganses et de pompons, nous sommes las de les voir sans cesse engager dans leurs jeux ridicules l’honneur chrétien, ils le compromettent à l’envi, et chaque fois qu’ils perdent — car ils perdent toujours — ils font une pirouette et recommencent.
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J’en ai assez de tous ces mensonges ! On maudit l’idole totalitaire à Berlin, on la tolère à Rome, on l’exalte à Burgos. Est-ce qu’on nous prend pour des imbéciles ? C’est au nom du diable que M. Hitler justifie en Allemagne l’esprit de guerre, mais M. Mussolini pratique à Rome la même littérature, aux applaudissements du clergé fasciste. Certes, l’abjecte guerre d’Abyssinie, la proclamation de l’abject Empire qu’à l’exemple de Louis XIII, le roi d’Italie devrait faire consacrer solennellement à Notre-Dame de l’Ypérite, n’est pas le premier crime commis en Europe. Mais c’est assurément la première fois qu’une nation catholique, qui est la patrie du Souverain Pontife, et dispose d’une énorme influence dans l’Église, grâce au nombre paradoxal de ses cardinaux, se vante cyniquement de tenir le droit international pour une convention hypocrite et proclame à coups de canon la légitimité du fameux « Par tous les moyens », de M. Ch. Maurras, dont affectaient de se scandaliser jadis les mêmes tartufes qui aujourd’hui vous attirent dans les embrasures de fenêtres pour vous confier à l’oreille avec un sourire ignoble : « Nous savons que Mousu Franco tue beaucoup, mais il ne fallait pas le dire. »
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