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Citations de Georges Blond (35)


A bord des navires des convois et de leurs escorteurs, à bord des cargos réquisitionnés jetés avec des moyens dérisoires dans la fournaise des ports bombardés, des hommes se sont élevés au dessus d'eux-mêmes, se sont montrés héroiques, il faut bien prononcer ce mot, avec un naturel surprenant, avec une absence absolue d'emphase et de phraséologie guerrière, simplement pourra-t-on dire, en accomplissant jusqu'au bout leur devoir professionnel. Cela mérite de n'être pas oublié. Et }e crois que l’appareillage du Jean-Bart (encore une fois, quel que soit le narrateur) demeure inoubliable dans les annales de la volonté humaine.

Comme je l'écrivais au début de la première édition, « tous les faits rapportés ici sont historiques. Les sources de l'auteur ont été les rapports de mer des officiers de marine et des capitaines au long cours, les citations à l’ordre de l’armée de mer et des divisions navales, divers documents provenant des archives de l’Amirauté française, enfin les témoignages directs et l’information personnelle ».

Il m'arrive encore parfois de rencontrer un survivant de ces aventures, visage moins aigu qu'alors, silhouette plus confortable, mais avec toujours au coin de l’œil cette fine patte d’oie qu'on n’acquiert que sur une passerelle. Nous prononçons quelques noms de navires, quelques noms de marins. Et toujours, ensuite, il y a un silence. Je n’ai jamais compris mieux que maintenant pourquoi j'avais intitulé ce livre L'Epopée silencieuse.
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Petain : Je ne sais pas si vous vous rendez compte que nous perdons ici à Verdun 3000 hommes par jour.

Joffre : Je le sais , mon cher Petain, mais il s'agit de gagner la guerre.

Joffre avait évidement le droit de se rappeler, par exemple, la parole échappée à Napoléon devant les morts du champ de bataille de Wagram :
" Une nuit de Paris réparera tout cela."
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Quelque chose se produisit.
Les hommes virent la mince couche de neige tomber des branches; Avant tout bruit, avant même que fut perceptible le grand claquement de l'horizon, la neige se détacha des branches et tomba.

Quelques minutes plus tard, le général Passaga inscrivait quelques lignes sur son journal : " Je perçois nettement, par le sol de mon abri, un roulement de tambour incessant, ponctué de rapides coups de grosse caisse."
L'abri du général Passaga se trouvait dans les Vosges à 160 km de Verdun.


21 février 1916, 7h15 la bataille de Verdun vient de commencer.
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La chaleur était intolérable. La poussière soulevée par l'Armée en marche rapide était si épaisse que les hommes apercevaient tout juste le rang qui allait devant eux. La poussière n'était pas blanche ,ni grise ,mais roussâtre. Elle pénétrait dans les narines , dans la bouche, dans les yeux.
Pour s'en défendre ,beaucoup de soldats s'étaient enveloppé la tête de chiffons ne laissant dans cette sorte de pansements que des fentes pour les narines et les yeux; on aurait dit d'étranges fantômes.......
Ou sommes nous ? encore en Espagne ? Non , en Russie. Entre Vilna et Vitebsk . Cette masse d'homme en marche en direction de Moscou c'est la Grande Armée .400 000 hommes
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La plupart de ces soldats qui avaient commencé par marcher joyeusement derrière l'ennemi en retraite, respiraient pour la première fois l'odeur de la guerre, ils la découvraient.
Pas mal d'entre eux devaient connaitre cette odeur pendant des années, sans jamais s'y faire; la plupart sans oser jamais en parler, car elle leur faisait éprouver une espèce de honte pour le genre humain.
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En certains points, les fantassins allemands vont franchir les premières lignes françaises sans s'en apercevoir. Sans avoir le moindre indice que là ont existé des tranchées, des abris, des rondins, des sacs de sable, des morceaux de caisses et des êtres humains.
Et voilà l'extrême début de la bataille de Verdun : ces premières positions qui ont intégralement disparu; qui ont sombré dans le sol, corps et biens.
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Dans la tranchée allemande bien creusée au fond de laquelle il y a maintenant quinze centimètres de boue, les hommes frémissent, assourdis, le visage contracté. En regardant bien on voit que la boue dans laquelle plongent leurs bottes frémit, elle aussi, remuée par les ébranlements du sol. C'est le tonnerre allemand qui est déchaîné, mais cependant ces hommes sont courbés sous l'angoisse, leur cerveau comme brûlé car nul ne saurait déchaîner impunément un tel tonnerre. Parfois ils sont jetés contre la paroi de leur tranchée par le souffle d'un obus de 420 passant au-dessus de leur tête, énorme train de ferraille roulant dans les airs, et ils sentent sous leurs pieds le roulement de mille trains souterrains.

Trois heures de l'après-midi. Bruit et souffrance, on a le cerveau brûlé et en même temps on a froid, car le temps s'est couvert et la neige commence à tomber. Ceux d'en face doivent à peine s'en apercevoir, l'ouate silencieuse qui descend du ciel se volatilise à la fureur des explosions bien avant de toucher le sol, mais ici elle arrive jusqu'aux hommes à travers le passage des obus. La neige après le froid, après la pluie. Les troupes d'assaut occupent les tranchées de première ligne depuis maintenant neuf jours. Plusieurs fois les généraux commandants de corps d'armée ont demandé s'ils pouvaient relever ces troupes mais chaque fois la réponse a été : " Non, l'attaque va être déclenchée très probablement demain matin ". D'un matin à l'autre, d'un matin à l'autre, terrible attente. A peine est-il besoin de parler de la souffrance physique: pieds dans la boue, froid, nourriture froide, beaucoup de malades du ventre. A l'assaut en caleçon brenneux, camarade, voilà un sujet de plaisanterie parmi les Stosstruppen !.
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Des hommes tombent en jurant, des hommes tombent avec un cri, des hommes tombent sans un mot, comme des sacs de terre. Le phénomène Verdun a commencé
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Dans ce que nous nommons sans penser à sa réalité " guerre d'usure", on pourrait appeler bouchers tous les chefs militaires qui ont donné l'ordre d'attaques et de contre- attaques, dont l'objet ( avoué ou non ) n'était pas d'obtenir un résultat tactique ou stratégique, mais d'obtenir, au prix de pertes acceptées d'avance, une diminution du nombre des soldats ennemis.
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incipit :
Le 11 février 1949, à la tombée de la nuit, l'aviso polaire Commandant-Charcot se trouvait dans l'océan Glacial Antarctique par 63° de latitude sud et 141°20' de longitude est, faisant route au sud par bonne brise d'est, petite houle moutonneuse. Sur la passerelle, le lieutenant de vaisseau qui venait de quitter le quart était resté pour bavarder un moment avec l'officier qui le relevait.
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Constamment, sans la moindre interruption, tombait du ciel jaune obscurci une pluie de fin du monde faite de terre, de branches, de pierres, de poutres, d'armes brisées, de morceau de métal, de fragments humains. Il n'était pas question d'un autre mouvement humain. Toute présence humaine se trouvait réduite à une terreur terrée. Sur tout être vivant non encore volatilisé, écrasé, la violence jamais connue du déchaînement produisait un effet de constriction des vaisseaux sanguins qui abolissait toute volonté, toute autre sentiment que la terreur animale, ...
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1815.Dans un vaste bureau de l'Amirauté, à Londres, un jeune scribe, assis à une petite table, écrit sous la dictée.
John Barrow va et vient derrière lui.
Il dicte sa "Chronological History of Voyages in the Arctic Regions", qui paraîtra l'année suivante :
- Il est admis que les expéditions arctiques ont produit de meilleurs officiers et marins que, sans doute, n'importe quelle autre branche du service.
Le service, ou "Senior Service", c'est, ce sera toujours la Royal Navy.
John Barrow, beau visage allongé, yeux bleus, est en redingote noire, chemise blanche, col évasé, noeud de cravate de soie noire, stricte élégance britannique...
(extrait du premier chapitre "Les meilleurs officiers et marins...")
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Les navigateurs vikings savaient-ils vraiment naviguer, faire le point, ou allaient-ils un peu au hasard ?
Il faudrait, pour le savoir, retrouver des habitudes de pensée, une mentalité que nous avons depuis longtemps oubliées. L'empirisme des primitifs avait atteint un haut degré de perfection qui durait encore dans le haut moyen-âge. Il est certain qu'au début des grandes navigations vikings, des experts - on disait des sages - savaient établir un itinéraire marin d'après les étoiles ou le vol des oiseaux, d'après la direction de la houle et des vents dominants.
Par temps clair, tenir un cap est relativement facile. Le jour, chacun sait à toute heure où se trouve le soleil, la nuit l'étoile polaire indique le nord....
(extrait du chapitre III "Les dragons de la mer froide")
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"" c'est passionnant comme un roman, cela se lit au grand galop, et, de chapitre en chapitre , l'histoire de l'empire nous apparait sous un jour singulier....
En somme , cette Grande Armée, c'est la vie quotidienne d'une épopée-- hors de toute légende, jusqu'à la légende ...

citation de Henry Bonnier , du méridional.
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Huit mille obus par jour. Les gros ébranlaient tout et ils vous secouaient, vous tordaient l'estomac. Chaque fois la poussière était soulevée, répandue et souvent elle n'avait même pas le temps de retomber entre deux explosions.
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Les hommes qui s'embarquaient pour ce nouveau voyage savaient à quoi ils s'exposaient. Les récits des marins de l'Endeavour n'ont pas été étrangers à la réputation d'excessive sévérité de Cook. La critique systématique n'a pas inspiré leurs témoignages, ils ont simplement évoqué des souvenirs précis. Cook ne faisait, d'ailleurs, qu'appliquer à la lettre un règlement commun à toute la marine britannique.
Toutes les quatre heures, un timonier "piquait" les coups de cloche réglementaire annonçant le changement de quart et l'officier quittant le quart se rendait auprès du commandant : - Tout est en ordre, Sir.
Si une question de discipline s'était posée pendant le quart, James Cook prenait la décision, toujours absolument conforme au règlement. Douze coups de chat à neuf queues sanctionnaient les péchés véniels : vols, propos inconsidérés, mauvaise exécution d'une tâche. Les tentatives de désertion étaient découragées par un minimum de quinze jours de cachot aux fers...
(extrait du chapitre "L'inébranlable James Cook")
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Un gentilhomme français huguenot, nommé Le Vasseur, au passé tourmenté, ex-capitaine de la marine royale, un temps compagnon d’Esnambuc aux Caraïbes, provisoirement chômeur, erre sur le port, non à [l’île de] la Tortue, mais à Saint-Christophe. Rappelons qu’il s’agit de cette île d’où sont partis (en 1630) Esnambuc et ses compagnons après que les Espagnols eurent mis fin au condominium franco-anglais. Quelques mois après ce coup de force, les Espagnols, dont la stratégie aux Indes occidentales sera toujours misérable, ont abandonné Saint-Christophe, que des Français ont aussitôt réoccupée.

Allant de groupe en groupe, Le Vasseur entend un propos qui ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd :

– Ceux de la Tortue en ont jusque-là. La population presque entière est hostile à Willis.

Le Vasseur se fait donner quelques détails et, le jour même, il rencontre le gouverneur Philippe de Longvilliers de Poincy, lui explique qu’il veut reprendre la Tortue aux Anglais.

– Il faudrait réussir d’un coup, dit le gouverneur. Nous sommes en paix avec l’Angleterre. Je ne veux rien qui aille jusqu’à Paris.

– Je préparerai tout et j’agirai comme la foudre.

– Alors, soit. Je vous donnerai un navire.

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A noter que l'impôt prélevé par les pirates était, par tête d'habitant, moins élevé que celui que l’État exige aujourd'hui de nous et que, résignés, nous payons.
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Ce renouveau de prospérité de la flibuste n'avait pas échappé à l'attention des capitalistes toujours à l'affût d'investissements intéressants ; on vit s'élever à l'époque des fortunes soudaines, qui firent sensation. Des journaux, des associations vertueuses s'élevèrent contre "le pillage légalisé", tentèrent de soulever l'opinion, ne réussissant guère, comme c'est presque toujours le cas, qu'à obliger les capitalistes à un peu plus de discrétion.
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... le fleuve de l'Histoire ne cesse jamais de couler, et son cours est capricieux.
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