Georges Dethan

Mazarin fera sienne la maxime de l'évêque de Genève : "Il faut avoir l'esprit juste et raisonnable".

Le haut fait de Casal est connu. Le 26 octobre 1630, ayant pu arracher aux Espagnols la promesse d'abandonner le siège de la place forte, Mazarin se jeta au galop au-devant des premiers rangs de l'armée française qui attaquait, criant : "La paix ! La paix !"

Quant à la brouillerie des affaires de la chrétienté, le pape Urbain VIII la résolvait facilement. Il lui suffirait d'avoir Louis XIII "en une chambre à main droite, et le roi d'Espagne en une autre à main gauche" ; en quelques heures, il saurait les rendre très bons amis, et apaiser leurs différends, créés de toutes pièces par des ministres ambitieux. Ainsi raisonnait Sa Sainteté dans l'innocence de son cœur !

"C'est à vous, maintenant, de convertir la trêve en une paix véritable. Il faudra bientôt vous lever et venir dans Casal donner la paix à l'Italie "
Avec beaucoup de délicatesse et de générosité, Giulio Mazarini renonçait à sa propre gloire en faveur du vieux guerrier, Spinola.

La cognée est déjà à la racine de l'arbre.
Oui, la colère approche toujours avec la grâce.