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Citations de Georges Dumézil (16)


Les Nartes subirent un dur hiver : la neige s'accumulait, les bêtes n'avaient plus à manger. Pleins d'angoisse, ils se demandèrent comment les sauver, leurs chevaux surtout : un homme sans cheval, disaient-ils, n'est pas plus qu'un oiseau sans ailes.
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Les gros livres font peur, et les grands mots, et les grands noms, et les titres aussi, mystérieux, terrifiants. "Mythe", "idéologie", "fonctions", "indo-européen"! Souvenons-nous de la jolie formule de Rainer Maria Rilke : "tous les dragons de notre vie ne sont peut être que des princesses qui attendent de nous voir beaux et courageux". Et les dragons se peuvent dompter de deux manières : par la violence et par l'épée comme les dieux ou héros guerriers, par la douceur et par l'étole comme les saints ou les dieux lieurs ! Apprivoiser, voilà peut-être le secret ! "Apprivoise moi", dit le livre. Redonner sa place au temps, à la flânerie, à la patience!
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En Helgeland, il est raconté qu'un pêcheur prit un jour à sa ligne, un être bizarre, de la taille d'un petit enfant, poisson au-dessous de la ceinture, homme au dessus. Non seulement il le traita bien, mais encore, la nuit suivante, quand un voix montant de la mer le réclama et que le petit prodige explique ; "c'est papa qui m'appelle..." il le rejeta dans les eaux. En récompense, le père, le havmann, génie masculin de la mer, lui offrit d'abord un bateau merveilleux, mais l'homme n'osa se l'approprier.
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Après cette performance dont furent témoins tous les participants de la fête, ils finirent leurs jours de la meilleuie manière et la divinité se servit d'eux pour enseigner qu'il est plus utile d'être mort que vivant. Les Argiens entouraient les jeunes gens, leur faisant compliment de leur force, et les Argiennes félicitaient leur mère d'avoir de tels enfants. Comblée de joie tant par les louanges que par l'action qui les avait méritées, la mère,debout devant la statue, pria la déesse d'accorder à Cléobis et à Biton, ses deux fils qui l'avaient si bien honorée, ce qu'il peut échoir de plus heureux à l'homme. Après cette prière eurent lieu le sacrifice et le repas rituel, puis lesjeunes gens s'endormirent dans le temple même. Ce fut pour ne plus se réveiller: ils moururent. Les Argiens firent faire leurs statues et les consacrèrent à Delphes, comme celles d'hommes excellents.
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« Allons, couchons-nous tous deux et livrons-nous aux joies de l'amour. Jamais encore la passion n'a ainsi enveloppé mon âme depuis que j'ai navigué après t'avoir enlevée de l'aimable Lacédémone et que, sur l'île de Cranaè, je me suis uni à toi dans les plaisirs du lit jamais comme aujourd'hui je n'ai été épris de toi, jamais ne m'a saisi à ce point le doux désir.»
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Le Mahabharata, "la grande histoire des descendants de Bharata", est le plus long poème qu'ai produit l'Inde, et l'un des plus longs de toutes les littératures : dans les recensions du Nord, il compte plus de quatre-vingt-dix mille sloka.
p. 61
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L'éloge est un des ressorts principaux du culte védique et domine les 'rapports des hommes et des dieux, les auteurs des hymnes et les officiants ayant conscience, par leurs panégyriques rituels, de « faire croître » Indra, ou Agni,ou tel autre protecteur, et de le rendre apte au service qu'ils lui demandent. Les allusions que fait aux mythes le Rg-Veda attestent plus d'une fois l'existence, entre dieux, de la même technique;on ne peut séparer par exemple l'épisode du Mahâbhârata cité plus haut des stances où l'on voit, où l'on entrevoit plutôt, Indra engagé dans une dure bataille et non pas aidé matériellement mais fortifié magiquement par la troupe des Marut « Ils firent croître Indra par la louange ».
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De tout cet ensemble de traits anciens et récents, mythiques et rituels, il ressort que le roi, grand payeur, est aussi, en contrepartie, grand receveur. Il n'enrichit ses sujets que parce qu'il possède toute chose en droit et, en fait, prélève partout selon son gré.
Pour parler moderne, l'État ne finance les services publics que par les impôts qu'il encaisse.
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Malheureusement, dans presque tous les cas connus jusqu'à présent, surgit ici une complication facile à prévoir n'ayant pas d'étymologie claire, ne s'appuyant pas sur toute une famille de mots « laïques », et d'autre part exposé aux scrupules,aux tabous comme tous les termes religieux,un mot du type ainsi défini risque d'avoir subi des déformations imprévues qui, sans le défigurer,l'ont altéré, et, quand on compare ses héritiers possibles dans les diverses langues attestées historiquement,on constate bien un air de parenté,mais on n'obtient pas cet incontestable brevet de filiation que seule constitue la minutieuse observation des « lois phonétiques ».
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Naturellement, il est rare que ce schéma s'applique aussi simplement: Les difficultés résultent de diverses causes: Par exemple il faut mettre à part une nombreuse sérié de cas qui à première Vue, semblent remplir au mieux la condition linguistique requise et où pourtant reste entière l'incertitude,
l'indétermination du sociologue ce sont les cas où un phénomène, un élément sont divinisés sous leur nom courant terre, feu, vent, eau, aurore,etc.
De l'abondance et de la généralité des faits de ce type on peut conclure statistiquement que les Indo-Européens, comme beaucoup de peuples, animaient volontiers et divinisaient ces notions.
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Si le sociologue avait l'initiative, il ne manquerait pas de trouver partout, dans l'Inde, en Grèce,à Rome, etc., des rites et des mythes agraires, par
exemple, ou pastoraux. Ces rites existent et ils sont sûrement en un certain sens comparables, ayant le même objet et souvent des formes voisines. Mais ils existent aussi, hors du monde indo-européen,chez tous les peuples dont le niveau culturel et les conditions de vie sont équivalents. Et ils existeraient sans nul doute avec les mêmes analogies dans l'Inde, en Grèce, à Rome, etc., même si ces pays étaient occupés par des peuples sans passé
commun, même s'il n'y avait pas eu une « préhistoire indo-européenne » commune; et il est possible que ces rites agraires ou pastoraux ne proviennent à aucun degré appréciable de cette préhistoire,qu'ils soient simplement de vieux rites indigènes adoptés par les conquérants et substitués par eux aux rites, différents dans le détail mais de même
type et de même destination, qu'ils pratiquaient avant leur dispersion et avant leur installation dans l'Inde, en Grèce; à Rome, etc.
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Crésus traite le sage athénien -avec honneur et, quelques jours après son arrivée à Sardes, « le fait conduire par ses serviteurs à travers ses trésors, dont ils lui montrent l'ampleur et l'opulence . Quand Solon les a examinés, le roi, rendant hommage à la sagesse de son hôte, lui demande quel est l'homme le plus heureux qu'il a jusqu'alors rencontré. Il fait cette question,ajoute le bon Hérodote, bien persuadé qu'il est lui-même le plus heureux des hommes.
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Les malheurs de Troie n'ont pas commencé avec l'imprudent jugement de Pâris, sous le riche et fécond Priam. Le père de Priam, Laomédon avait, lui aussi, irrité de redoutables puissances et payé de sa vie non pas, comme le prince-berger, un «péché de troisième fonction », un penchant excessif pour la volupté,mais un péché plus grave encore, un péché de roi, /Ô6piç Péché
unique ? Certes, mais péché prolongé en trois temps. Ou, si l'on préfère, trois péchés de même ressort en série causale.
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Si nous arrivons à n'avoir qu'une volonté, alors il n'y aura plus de sursis, pas le moindre, au malheur des Troyens. Pour l'instant,allez au repas, pour que nous engagions ensuite l'œuvre d'Arès. Que chacun affûte sa lance, mette en état son bouclier,donne leur nourriture aux chevaux rapides, inspecte son char!
Qu'il n'ait qu'une pensée, la bataille, pour que, tout le jour, nous soyons jugés par le dur Ares !
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Il n'y a aucune raison de supposer qu'il y a déjà eu des « batailles générales » dans cette longue campagne. Les Grecs, pour venger Ménélas, se sont installés fortement à proximité de la ville et, depuis dix ans, ont multiplié les coups de main, les ruses limitées, les actions locales, ont attaqué les îles vassales et gêné les communications des Troyens sans pourtant rendre impossible leur ravitaillement ou l'arrivée de renforts alliés. La réputation du généralissime Hector, les murailles construites par un dieu les ont dissuadés de tenter davantage. De leur côté, les Troyens, à l'abri derrière ces murailles, n'ont jamais risqué un affrontement général en rase campagne. Il n'y a rien d'invraisemblable dans tout cela, ni militairement ni, à plus forte raison,dans la logique de l'épopée, qui a tout intérêt à concentrer l'attention de l'auditeur sur la partie décisive des opérations,sur ce qui annonce et commence la fin, la mort d'Hector.
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C'est, au quatorzième chant, la longue scène où Hérè procède avec méthode à l'« endormissement » de son époux Zeus, qui contrôle de trop près les événements. Elle veut, selon une méthode éprouvée au moins dans les romans le soûler de plaisir. Forte de son droit d'épouse, majestueuse et belle, elle devrait y suffire. Elle tient pourtant à mettre toutes les chances de son côté et recompose ainsi, et cette fois en harmonie, le même tableau trifonctionnel qui, ailleurs, soutient par son ajustement les États ou garantit les serments, mais qui, dans le reste de l'lliade, par sa rupture interne, cause tant de malheurs.
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